Jusqu'à ce matin-là.

Regardant le calendrier accroché dans ma chambre, je comptai sur mes doigts et notai que, pour la seconde fois de toute ma vie, j'allais avoir un cycle menstruel régulier. Ça ne m'arrivait jamais, avant.

Je ne fus même pas surprise de constater que les jours concordaient parfaitement avec le cycle de la lune, que j'avais soigneusement marqué d'une croix sur mon calendrier.

Est-ce que j'étais blasée à ce point, maintenant ? Ou bien juste indisposée et incapable de réfléchir correctement ?

Dès les premières heures de la journée, ce fut une catastrophe. Non seulement j'étais de mauvaise humeur sans raison, mais en plus je n'arrêtais pas de faire des bêtises dues à une maladresse non habituelle, ce qui n'arrangeait pas mon cas.

Et pour couronner le tout, un mal de tête s'installa pour ne plus me quitter de toute la journée.

Ne m'ayant jamais vue dans cet état, Elya commença à me charrier, et je me surpris à l'envoyer balader de façon peu aimable. Elle ne s'en offusqua heureusement pas, riant encore plus.

Les cours furent interminables, je voyais tout en noir et faisais tout de travers.

L'expérience en salle de chimie tourna au désastre et je faillis recevoir de l'eau sur moi, en renversant plusieurs récipients dans un geste malheureux. Je ne savais même pas comment je m'y étais prise, mais j'étais sûre d'en être la cause, vue la poisse qui me collait à la peau depuis mon réveil.

Mon plateau repas finit par terre également à midi, et Elya me sauva d'une transformation partielle en me protégeant d'un arrosoir automatique de pelouse déréglé dans l'après-midi. Voir mon amie trempée pour avoir pris le jet d'eau à ma place ne me fit même pas sourire, alors qu'il y avait de quoi. Je n'en revenais pas, cette journée n'en finissait pas et j'avais peur qu'une autre catastrophe arrive.

Dans la soirée, mon front posé sur l'une des tables de la terrasse du bar, je tentais vainement de comprendre ce qui m'arrivait. Je n'étais pas habituée à avoir de tels sautes d'humeur, et je n'avais aucune idée de la façon de m'y prendre pour y remédier. Si en plus des pleines lunes, j'allais devoir faire face à des périodes intermédiaires de ce genre chaque mois, j'allais vite devenir folle !

La main d'Elya, assise à mes côtés, vint tapoter mon bras en signe de soutien. Elle était persuadée que ce n'était que passager et que ça n'avait rien à voir avec ma transformation, puisque je n'avais pas été dans cet état lors du premier cycle. J'étais peut-être en train de couver quelque chose, tout simplement. Je n'avais plus qu'à aller me reposer et tout irait mieux ensuite.

Je voulais vraiment la croire, mais j'étais encore trop de mauvais poil pour réussir à voir les choses positivement.

― Je vais te chercher un verre, entendis-je à travers le bourdonnement de mon crâne douloureux.

Peut-être qu'elle allait me prendre une boisson alcoolisée, histoire que je puisse oublier cette journée désastreuse ?

― Hey, est-ce que ça va ?

Ce n'était pas Elya qui revenait déjà, mais une voix masculine que je ne connaissais pas.

Je n'avais ni la force ni la volonté de relever la tête que j'avais enfouie entre mes bras sur la table.

― Tu devrais te calmer, tu sais... Ou il va bientôt y avoir une catastrophe ...

Loin de me calmer, ces paroles venant d'un inconnu me donnèrent encore plus envie de tout casser. Je relevai brusquement la tête pour lui répondre vertement d'aller voir ailleurs et de s'occuper de ses affaires, mais je stoppai net dans mon élan en croisant un regard gris argenté. 

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Hello toi qui me lis ! 

Un grand merci de continuer mon histoire, ça fait super plaisir ! ^^

Voilà donc un nouveau personnage qui arriiiive !! 

(et au fait, est-ce que pour toi "cycle menstruel" est synonyme de "tabou" ou pas ? J'ai hésité un moment avant d'entrer ce sujet dans mon histoire et j'ai choisi de l'y inclure assez furtivement pour ne pas choquer les âmes sensibles... T'en penses quoi ?!)