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chapitre 5

Les seuls moments de solitudes que j'avais pu avoir dans ma vie se résumaient à quand je dormais et quand j'étais sous la douche. Seul dans une pièce, mais il y avait toujours d'autres personnes dans la maison. Finlah avait eu raison là-dessus ; je n'avais jamais, au grand jamais, été seul. Et il y a même un temps, quand j'étais plus jeune, dont même si on me croyait seul, en réalité, je ne l'étais pas...

Mais là, tout de suite, je l'étais totalement. Et je n'aimais pas ça. Je n'entendais rien, aucun bruit de pas m'indiquant qu'il y avait quelqu'un de l'autre côté de la porte, aucune voix, pas le moindre son, ni le moindre mouvement. C'était peut-être enfantin, mais j'avais envie d'aller dehors et foncer vers la première personne que je verrais, rien que pour voir que je n'étais pas seul. J'avais envie d'appuyer sur le bouton, pour que le docteur se ramène au plus vite.

Il s'était écoulé tout juste dix minutes, et c'était déjà trop pour moi. J'étais le petit frère, celui qui suit le grand frère partout. Je n'étais pas fait pour la solitude.

Là, je n'y tenais plus. Je m'assis dans le lit et appuyais sur le bouton, qui produit un petit bzz, qui s'arrêta trois secondes plus tard. J'avais l'impression que cet endroit sera pire encore que la prison. Là-bas, au moins, il y avait du monde partout. Ici, s'il y avait des gens, je n'avais pas le droit de me mêler à eux.

Je me levai de mon lit et allai jusqu'à la porte. C'était tout juste trois mètres à parcourir, mais ce fut suffisant pour que mon cœur se mette à battre plus vite, et que je manque de souffle. Moi qui étais plutôt sportif, avant, je n'arrivais même plus à faire trois mètres... Je cognais contre la porte, puis essayais de l'ouvrir ; bien sûr, elle était verrouillée. Je cognais à nouveau, appelant le docteur Finlah, mais personne ne semblait m'entendre. Je retournais à la table de chevet pour appuyer sur le bouton, puis me laissait tomber dans mon lit. J'étais déjà épuisé.

Je me roulais en boule dans le lit, sentant que j'étais sur le point de me mettre à pleurer. J'avais besoin de Simon, là tout de suite. Ou, mieux encore, de Suzie. Mais l'un comme l'autre m'était totalement indisponible.

J'étais tombé vraiment bas. Tout au fond d'un trou dont je ne pourrais jamais remonter. Et le mieux, là-dedans, c'est qu'on m'avait même donné une pelle pour m'aider à continuer de creuser ce satané trou : le bouton pour appeler le docteur, alors qu'il ne venait pas. Je détestais être seul et, en plus, savoir qu'il me restait une personne, mais qu'elle ne voulait pas venir quand je l'appelai.

J'étais tombé tellement bas, dans cette solitude, que je ne voyais plus qu'un seul moyen pour en ressortir. Je fermais les yeux et me retournais sur le dos, pris une grande inspiration, puis dis :

- Bleu !

J'ouvris les yeux, pris une seconde grande inspiration, puis m'assis dans le lit et promenais nerveusement mon regard dans chaque recoin de la pièce. Juste au moment où je me disais qu'il ne viendrait pas, il apparut, cette silhouette bleue qui avait monopolisé mon enfance, et encore maintenant certains rêves. Il était debout près de la porte, les bras croisés. Il n'avait pas de visages, mais j'avais cette impression que s'il en avait, il froncerait les sourcils et me lancerait un regard noir. Je ne savais plus quoi penser, s'il fallait que je sois heureux, ou si je devais avoir peur de lui. La dernière fois que je l'avais vu, j'avais huit ans, et je lui avais dit, entre autres, qu'il était bizarre. Mais le fin fond de mes pensées, c'était qu'il commençait sérieusement à me faire peur, qu'à cause de lui, mes parents commençaient à se dire que je devrais consulter, et que je voulais qu'il foute le camp pour ne plus jamais revenir, une bonne fois pour toutes. Mais le fait qu'il était venu, présentement, parce que je l'avais appelé, me faisait aussi assez peur, car ça voulait dire que, peut-être, Bleu ne faisait pas totalement partie de mon imagination.

Étrangement, même maintenant qu'il était là, je me sentais toujours aussi seul. Bleu n'avait jamais été très fort pour parler, ni même bouger ; il pouvait rester dans son coin, immobile, des heures durant, sans rien dire. Et quand il parlait, ce n'était pas particulièrement agréable de l'écouter...

- Salut, Bleu, finis-je par dire, songeant qu'il était temps de le faire bouger un peu. Ça va ?

- Oui. Bleu va bleu très bleu bien. Et bleu et bleu et toi ?

Je grimaçai en détournant la tête vers le bouton ; sa façon de parler ne m'avait pas du tout manqué. J'avais envie d'appuyer encore une fois sur le bouton pour que Finlah se ramène.

- Oui, je vais bien.

Je n'aurais pas pu dire de mensonge plus gros, et encore une fois, je détournais les yeux pour ne pas le regarder.

- Non, finis-je par dire tout bas. Non, je vais pas bien du tout.

- Qu'est-ce qui ne va pas bleu pas bien bleu ?

Je haussais les épaules et secouais la tête ; je n'avais pas envie d'en parler, je voulais seulement l'oublier. Mais, au bout d'une longue minute de silence, je lui avouais que, apparemment, j'aurais déjà tué deux personnes en un mois, et que je n'en avais même pas le souvenir.

- C'est bleu très triste comme histoire bleue. Qu'est-ce que bleu tu vas faire ?

- Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Je n'ai rien à faire, seulement obéir au docteur...

J'appuyai sur le bouton, pour une troisième fois, plus longuement. Le bzz dura près de dix longues secondes, bourdonnant dans mes oreilles. Bleu en eu aucune réaction. À ce que j'en sais, il n'avait pas d'oreilles.

- Tu étais où, ces six dernières années ?

- Partout bleu nulle part.

- Quoi ?

- Surtout nulle part. Mais aussi bleu partout. Souvent bleu avec bleu.

- Souvent avec moi ?

- Bleu oui.

- Pourquoi je te voyais pas, alors ?

- Bleu m'avais pas appeler. Bleu pas voir bleu si bleu tu m'as pas appelé bleu.

- D'accord... Je te vois pas si je t'ai pas appelé, même si t'es déjà là. C'est ça ?

- Bleu oui.

- Et tu étais souvent avec moi.

- Bleu oui.

Je sentis mon cœur faire un bon dans ma poitrine, et mon visage se contracter étrangement ; je souriais. Mon premier sourire en un mois.

- Alors t'as dû voir ce qui s'était passé ? Cette nuit-là, avec Suzie ? Qu'est-ce qui s'est vraiment passé, tu peux me le dire ? Est-ce que c'était moi, ou quelqu'un d'autre ?

- C'était Bleu.

- Bleu... tu veux dire que c'était toi ? Ou moi ?

- Bleu toi. Pas Bleu bleu.

- Non ! criais-je, en désespoir. Tu es sérieux ? Non, c'est sûr, tu peux pas l'être... comment j'ai fait, alors, hein ?

- Tu l'as fait. Tu bleu a été méchant avec bleu. Tu as ignoré Bleu. Bleu l'as fait parce que tu bleu m'avais remplacé par pas du bleu.

- Tu veux dire...

Cette fois, j'avais compris. J'avais indirectement tué Suzie. Alors, c'est vrai, je l'avais tuée. Mais celui qui avait définitivement mis fin à sa vie, c'était Bleu. Pas bleu moi, mais lui, Bleu, par jalousie. C'était sa façon de chercher à avoir mon attention, car je ne le peux pas le voir à moins de l'avoir appelé.

J'agrippais mon oreiller et le lui lançais en pleine tête, mais encore une fois, il n'eut aucun mouvement.

- DÉGAGE ! criais-je, sentant les larmes se mettre à couler sur mes joues. T'es qu'un sale monstre, je veux plus jamais te voir ! Et arrête de te mêler à ma vie ! Arrête de tuer tous mes amis !

À peine le dernier mot prononcé, Bleu disparut, comme s'il n'avait jamais été là. Je me retournais sur le ventre dans le lit et pleurait à chaude larme, aussi fort que la première nuit, cette nuit-là.

Au moins, maintenant, je savais ce qui ne tournait pas rond, chez moi. Pas psychologique, pas physiquement. Seulement Bleu. L'ami imaginaire de mon enfance avait tué ma petite amie.

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