Chapitre 36 : Tueur-né
Je sonne à l'interphone du Département Consultation et Dédommagement. Une longue sonnerie électronique se fait entendre, puis une voix féminine que je reconnaîtrai entre toute, décroche.
« Bonjour, avez-vous un rendez-vous ?
- Bleacher, je lance sans hésiter. »
Un moment de silence se fait entendre, nous laissant avec le bruit de la pluie, et une acolyte sur ces gardes. Puis, la porte s'ouvre, et l'interphone donne ces derniers instructions :
« Douzième étage, suivez les flèches. »
Je pousse la porte, Naïla en profite pour rester derrière moi. Elle aurait préféré par une porte de service et arriver par surprise, mais je ne suis pas un voleur, si je dois mourir, autant voir mon tueur devant moi.
Tout ici est propre, tout est moquetté, brillant, mais personne. Seules les télé au quatre coins du rez-de-chaussée diffusant des info en continue sont les seules présences. J'appelle l'ascenseur, tout deux sur nos gardes. Naïla insiste pour que je rentre le premier, ce que je fais sans broncher. Mais à peine avoir poser le deuxième pied posé, la porte de l'ascenseur se ferme d'un coup sec et inhabituel. Je me retrouve alors sans ma coéquipière, encore sur le palier du rez-de-chaussée, alors que l'ascenseur descend vers une destination inconnue. Je dégaine mes armes, prêt à tirer, prêt à tuer. La porte s'ouvre enfin sur un étage inconnu, et surtout un étage moins "bureautique" et "magnat de la finance". Les murs ne sont que des briques de bétons empilés les unes sur les autres, avec des plaques de fer cachant les jointures des briques. Je me retrouve dans un véritable bunker. Encore une fois, pas un chat, mais une ambiance silencieusement malsaine. Je m'attends à un guet-apens tout moment. Au bout de quelques mètres, je croises des portes blindés avec des noms dessus. "Eraser", "Luc le chanceux", "Le Monstre", "Dieu de mort" et surtout, "Bleacher". Je rentre, en restant sur mes gardes. La pièce est dans le noir complet, je trouve facilement le bouton pour éclairer une pièce, et surtout un homme de forte corpulence, avec un masque plastifié blanc laqué qui lui cache le visage et les cheveux et un petit haut-parleur au niveau de la bouche. Il porte un costume blanc avec une cravate noir, seuls éléments distinctifs. Il m'attend, assis devant une table, où une autre chaise m'attend lui faisant face, et un ordinateur portable que je connais très bien. Je le braque d'un de mes flingues, il me répond d'une voix synthétique sortie du petit haut-parleur :
« Bleacher, les circonstances font que nous nous rencontrons enfin.
- Qui êtes-vous ? Qu'est ce donc que cette endroit, je demande froidement.
- Ici, vous êtes à l'Organisation, et vous vous trouvez sur le postes de travail vous concernant. C'est d'ici que nous échangeons avec vous. Quant à moi, je peux être qualifié comme votre responsable, votre supérieure hiérarchique.
- Et c'est vous qui avez ordonnez de me tuer ? Après avoir fait votre sale boulot en Russie ? Et pourquoi ce changement de cible ? Vous espériez que je refuse si on m'avait demandé du tuer mon président plutôt qu'un autre ?
- Vous pensez que tout est blanc et noir ? Moi je vous dis que tout est gris, et qu'il faut voir de quel côté tombera le gris. Vous voulez vraiment savoir ? Ou vous voulez simplement savoir pourquoi nous voulions vous tuer ?
- Je veux savoir surtout quels arguments vous allez me donner pur que j'évite de vous tuer.
- Asseyez-vous, je vous en prie, j'ai une proposition à vous faire. »
Je m'assoie, mais je garde le pistolet braquer sur la personne au masque. Je ne sais pas ce qu'il va me proposer, mais je ne pense pas retravailler avec eux. Il continue :
« Vous savez, nous vous suivons depuis plus longtemps que vous ne le pensez. Vous vous imaginez peut-être que nous vous connaissions depuis un peu avant votre recrutement mais une personne de votre qualité se suit depuis l'enfance. »
Il sort un dossier d'une mallette qu'il a à côté de lui et que je n'avais pas remarqué. Le dossier est noir et comporte mon nom de scène. Je suis perplexe, et je le laisse s'expliquer :
« Nom, prénom, lieu de naissance censurés évidement, d'une mère aujourd'hui en hôpital psychiatrique et d'un père décédé quand vous aviez 14 ans, vous souvenez-vous comment ? »
Cette question me désarçonne un peu. Pourquoi me poser une telle question ?
« Je ne sais pas comment il est mort, je m'en fout et je ne vois pas pourquoi cela vous intéresse, je répond froidement, à moins que vous l'aviez tuer. À moins que vous gagnez du temps.
- Vous ne devinez pas ? C'est vous qui l'avez tué ! »
Cette réponse me fait machinalement reculer. Il reprend en posant son dossier.
« Votre mère subissais les coups de votre père depuis des années, et vous subissiez quelques coups aussi, ainsi que des pressions psychologiques, et cela aurait pû se finir comme une famille normale si, dans un accès de rage, vous n'aviez pris un tesson de bouteille et que vous ne l'aviez égorgé sur le lit.
- Non, c'est impossible...
- Ouvrez l'ordinateur devant je vous prie. »
Il me faut un moment pour faire ce qu'il me dit. Un lecteur video se lance, et je vois le point de vue d'une petite caméra, c'est vrai qu'a l'époque, mon père avait un ordinateur avec une caméra intégrée, qu'il avait installé en face du lit sur un petit bureau.
C'était la nuit. La caméra s'illumine d'un coup et affiche un lit occupé par mon père, mais pas par ma mère. Il se lève, sans doute surpris par la lumière et observe le hors-champs à gauche. Malgré la mauvaise qualité de l'image, je vois qu'il est désagréablement surpris. Quelqu'un rentre sur le côté, une bouteille de bière vide à la main droite. Cette personne, c'est moi. Je n'ai pas le son, mais je vois qu'il se fait menaçant. Je brise alors la bouteille sur le pied du lit et j'avance. La menace s'estompe peu à peu de son visage pour être remplacé par un visage de frayeur. Il joint ces mains pour me supplier quelque chose, mais il se reçoit un coup sur le visage. Il n'a pas fini de tomber sur le lit que je donne des coups avec la bouteille, qui se décompose au fur et à mesure de mes coups. J'arrête au bout d'une minute ininterrompue de coup, pour me retrouver dans les mains couverte de sang le goulot de la bouteille. J'ai un mouvement de recul, je reste à observer la scène pendant un moment. Puis, sans explication, je quitte la chambre, pour revenir une heure plus tard avec d'autres habits et le corps nettoyé du sang. Je commence à fouiller la chambre et à prendre tous les bijoux, je crée un bazar en retirant les tiroirs, le sol devient un champ de bataille indescriptible. J'ai essuyé le restant de bouteille. Je ne me souviens plus de cet épisode. Je n'aurai jamais cru possible de tuer si jeune, et d'être prévoyant.
« Vous avez oubliez cet épisode, mais nous l'avons bien enregistré, surenchérit l'homme derrière son masque. Nous avons un œil sur toutes les caméras du monde, tous les micros du monde, que ce soit caméra public, ordinateur ou téléphone. C'est ainsi que, parmi d'autres, nous vous avions trouvé, et nous vous avons évité la prison par la même occasion. Notre intuition a été confirmé lors de notre suivi, et pendant votre recrutement. Vous êtes née et vous avez été fait pour être tueur, nous vous avons juste guidé pour que vous soyez plus "utile".
- Et donc c'est pour cela que vous voulez me tuer, je me ressaisis en continuant en pointer mon arme sur l'autre. Parce que je ne suis plus "utile" ?
- Il nous arrive de faire des erreurs de jugement, et c'est vrai que nous voulions mettre un terme a notre "collaboration". C'est pour cela que vous avez le droit de vous venger, mais nous avons une proposition. »
La vidéo se ferme, pour me monter deux vidéos simultanément. L'une concerne Naïla, yeux bandés, ligotée à une chaise dans un bureau. L'autre montre les deux autres, fouillant d'autres locaux que je suppose être de France Pétrole. À lui de continuer :
« Je vous laisse le choix. Soit vous me tuez, l'organisation tombe, et vos nouveaux amis sortent et trouvent leurs preuves sur le lien entre nous et la France. Soit vous sortez de cette pièce avec cet ordinateur, avec de nouvelle coordonnée pour une planque, nous recommençons sur de nouvelles bases, mais vos amis sont exécutés dans la seconde, et l'Organisation survivra. Que décidez-vous ? »
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