Chapitre 27 : Exflitration
Je me sens tout d'un coup piégé. Je me cache derrière le mur, l'entrée de l'hôtel faisant un T, avec les embranchements menant aux escaliers et aux ascenseurs. Il est sans doute trop tard, un policier sort de la voiture côté passager, et rentre dans l'hôtel. Un dernier coup d'œil me donne une impression de calme, qu'il n'est pas sur ces gardes. Peut-être n'est-il pas venu pour moi...
« Mister ... Chablere »
Le policier parle en Russe. Est-il là pour mon bien ou pour me tuer, ou pire me capturer ? Un coup d'œil sur la personne qui tient l'accueil me montre plutôt la première option, même si elle se demande ce qui se passe et ce qu'il me veulent. Je sors de mon trou, et à peine avoir dévoilé mon visage qu'il mets sa main dans sa poche pour me sortit un téléphone. Je le prend, c'est un téléphone avec lecteur d'empreinte. Je pose mon doigt, ce dernier se déverrouillent et je vois un message.
« Nous vous attendons patiemment à l'entreprise »
Je suppose que c'est mon "comité d'accueil". Le policier me tourne le dos et je le suis. Me voila donc embarqué à l'arrière d'une voiture de police, sirène hurlante. Je redécouvre St-Petersburg ainsi. C'est une ville qui pourrait ressembler à n'importe quelle ville française, avec des petits immeubles en béton et les boutiques qui se succèdent autours des routes avec des appartements, des voitures très internationale aussi garés sur le bas-côté. Je dois encore avoir une vision très ancienne de cette Russie.
Au cours du trajet, je reçois un nouveau message :
« Bonjour Bleacher. Nous vous félicitons chaudement pour l'accomplissement de cette mission, et nous vous en serons redevable. Votre aventure en Russie se termine enfin pour vous sans encombre, nous vous demanderons juste à titre de prévention d'exécuter le policier qui vous accompagne, rien ne peut nous relier à nous et vous. Arrivé à l'aéroport, vous nous appellerez, et vous devrez le tuer dans les plus brefs délais. Mais si vous n'y parvenez pas, laissez tomber et dirigez-vous vers votre point d'extraction, le jet se trouvant dans le hangar 35, des habits d'employé de l'aéroport vous attendent dans le coffre. L'avion décoléra dans une heure. Il y a aura une cache secrète si vous subissez des contrôles avant et après le décollage. Pour la suite, nous vous laisserons faire pour rejoindre votre QG sans encombre.
Bon retour parmi nous. »
Je m'en doutai un peu. Une personne qui en sait beaucoup sur moi, d'autant plus un flic, je ne pourrais pas le laisser vivre. Après avoir passé les poste de contrôles sur la routes, et le poste de contrôle de l'aéroport sans encombre, il s'arrête dans le hangar 30, où un majestueux A380 se fait choyer. Il y a beaucoup de bruit, et personne n'entend le bruit d'un pistolet silencieux, ni me voit me déguiser en l'un des leurs. Je suis ridicule dans cette chemise bleu foncée et ce gilet orange fluo criarde. Je passe tout de même inaperçu, pendant que je vois dans mon dos la voiture de police partir toute seule. L'Organisation a vraiment tout prévu. Au bout d'un quart d'heure de marche le long de quatre longs hangars, je me retrouve enfin devant le cinquième, le hangar 35, et un petit jet privée à l'intérieur. Il est vide pour l'instant, mais je m'empresse de monter à bord de ce jet blanc qui n'était pas verrouillé.
L'avion est similaire à n'importe quel intérieur chic d'avion pour chic milliardaire. Quelques sièges confortables rouge foncés, quelques tables rondes, deux télévisions, et même un minibar où je peux trouver de l'alcool et de quoi grignoter. L'organisation a pensé à tout, à moins que cela ne me ne soit pas destiné. Je cherche et trouve facilement cette fameuse "cache". C'est un simple placard qui me servira de planque, avec un système tout con de double fond. Un mur coulissant plus vrai que nature me cache, et plusieurs caméras embarqués à l'intérieur de l'avion me permet de vérifier la présence d'intrus par un moniteur sur mon faux mur. C'est comme cela que j'ai réussi à échapper au contrôle de police de l'aéroport, venus inspecter avec le pilote comme témoin, ou suspect au moindre problème. Ils ne soupçonnent même pas une seconde la cache, juste à jeter un coup d'œil rapide sur une pièce vide. J'attend tout de même une dizaine de minutes avant de sortir de ma cache. Le pilote ne m'a pas remarqué, je suppose qu'il est dans le coup, il faudra néanmoins que je me méfie. L'avion avance enfin, sort du hangar, et prend son envol. Je suis soulagé quand je vois la ville s'étaler sous mes pieds, et surtout partir loin de mon regard. je peux voir doucement la Russie de haut, et les autres pays frontalier. Après des semaines à attendre, après ce contrat à haut risque, après cette traque invisible, ces tensions, de doute de revoir un jour mon pays, c'est un vrai soulagement. Il me faudra un moment pour accepter de retourner à l'étranger...
Maintenant, j'ai le temps de me poser pour réfléchir, dans les nuages de l'Ukraine. Je m'en suis sorti par la chance, la chance d'avoir trouvé une comtesse et son échappatoire aérien, la chance que personne ne m'est reconnu, la chance que l'Organisation ne m'est pas encore trahit, même si j'espère ne pas mettre la charrue avant les boeufs. Mais ce changement de cible... il y a des changements de cible que je peux comprendre, d'autres que je ne comprend pas mais qui m'importe peu, mais là, j'aimerai que l'Organisation m'explique les choses. Mon contrat était sur Poulovic, pas sur mon président ! Peut-être avaient-ils peur que je n'acceptes pas si j'avais appris que c'était le président de la France qui était ciblé et pas Poulovic. À moins que des rouages secrets en dehors de mes connaissances se soient mise en mouvement et ait basculé le sort des deux protagonistes. En tout cas, ce fut moi qui avait le doigt sur le fusil, et même si je n'ai aucun remords, j'aimerai juste savoir pourquoi il y a eu ce changement qui aurait pu me coûter la vie. Je vais retourner en France, mais dans quel état je vais la retrouver aussi, peut-être comme en Russie, même pire, vu que c'est son président qui a reçu ma balle. Il faudra que je soit très prudent...
En survolant la France, je ne me sens pas à l'aise. Un mauvais pressentiment, normal quand on retourne dans le pays où son président s'est fait tué. Peut-être est-ce juste de l'appréhension de revoir la France qui m'avait manqué depuis des semaines. Mais je regarde constamment le hublot, voir si des avions de combats ne viendraient pas nous suivre. Si vraiment ça se passe ainsi, ma cachette ne suffirait pas pour m'échapper. Mais rien de cela, l'avion descend lentement en altitude, vire légèrement à droite pour s'aligner sur les quelques pistes de l'aéroport de Bâle-Mulhouse. L'avion touche le sol, j'attend qu'il s'arrête complètement pour pouvoir sortir. Il continu sa route jusqu'à un hangar, beaucoup plus petit que celui de St-Petersburg. Enfin, l'avion stoppe net son avancé dans le hangar. Je ne vois rien à travers le hublot, le hangar n'est pas éclairé alors qu'il commence à faire nuit dehors. Soudain, une lumière vive m'éblouie au point de me faire reculer.
« Bleacher, c'est la Police, rends toi immédiatement, tu es cerné ! »
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