Chapitre 26: L'Épreuve des Titans Partie 1
La scène s'éclaircit, dévoilant une vaste salle au décor étrange, baignée d'une lumière sombre oscillant entre le noir profond et le rouge ardent. Les murs illuminés par des lampes verticales aux allures de tiges futuristes, évoquaient l'atmosphère électrique des boîtes de nuit. Au centre de cet espace monumental, trônait un grand écran suspendu au dessus d'une imposante porte blindée.
Cette porte donnait accès à la salle de simulation, mystérieusement gardée par deux figures imposantes: le Sergent Instructeur Ford Derschein et l'évaluateur. Tous deux se tenaient devant une console, visiblement concentrés sur les préparatifs.
Les cadets de la 334e brigade d'entraînement, dépouillés de leur équipement éthérés, se tenaient en rang désordonné, échangeant des regards mêlant curiosité et appréhension.
Le silence fut brisé par la voix puissante du Sergent Instructeur Ford Derschein, qui s'avança de quelques pas, imposant le respect :
_ Je devine votre question! Pourquoi cet entraînement sans équipements éthérés, et pourquoi dans cette salle ? La réponse est simple : il s'agit de préparer vos esprits et vos corps à des situations où ces technologies pourraient vous faire défaut ! Vous devez apprendre à dompter vos éléments, enfin si vous en avez, et en faire vos armes les plus fidèles! Jusqu'à présent, nous avons privilégié l'entraînement au corps-à-corps, mais aujourd'hui, l'accent sera mis sur le maniement direct de vos pouvoirs élémentaires !
Il désigna la porte derrière lui avant de poursuivre :
_ De l'autre côté de cette entrée, une salle de simulation regorge d'androïdes conçus pour tester vos capacités ! Vous serez évalués individuellement ! Tandis que l'un d'entre vous combattra, les autres pourront observer la performance projetée sur l'écran géant, tandis que nous enregistrons chaque détail de vos mouvements et techniques pour établir des classements selon vos éléments: feu, glace, air, gravité et autres. Votre efficacité dans l'affrontement déterminera votre rang!
Un murmure parcourut les rangs des cadets. Certains échangèrent des regards nerveux, d'autres scrutaient leurs propres mains pour y chercher la force qui sommeillait en eux. Jean, au contraire, affichait une assurance déconcertante. Il haussa la voix, attirant l'attention générale:
_ N'ayez crainte, messieurs ! Je vais les réduire en miettes, ces androïdes ! Mon élément est d'une puissance démoniaque, aucun d'entre eux ne tiendra face à moi!
Un éclat de rire ponctua sa déclaration, mais Eduardo toujours observateur, brisa l'euphorie d'un ton sérieux :
_ Et qu'en est-il de Blaze?
Cette question fit naître une tension palpable. Tous les regards convergèrent vers le jeune homme solitaire, légèrement en retrait.
Blaze, impassible, semblait étrangement détaché, comme s'il portail le poids d'un secret. Eduardo poursuivit, ses mots pesant lourdement dans l'air:
_ Sa force et son contrôle surpassent les nôtres ! Ne vous êtes-vous jamais demandé si son élément ne le plaçait pas au dessus de nous tous? Peut-être, sera-t-il, une fois encore, le meilleur parmi nous !
Jean fronça les sourcils, piqué dans son orgueil, tandis que les autres échangeaient des murmures. Blaze, quant à lui, demeurait figé, une énigme vivante.
Jean, les bras croisés et le regard fixé sur Blaze, ne put s'empêcher de ressentir une brûlure sourde en lui lorsqu'il aperçut Thalia s'approcher du jeune homme en retrait. Sa main effleura doucement celle de Blaze, un geste empreint de délicatesse, presque protecteur, comme si elle cherchait à apaiser une tension invisible.
Ce tableau éveilla une jalousie farouche chez Jean, ravivant une blessure encore vive.
Un silence gêné planait jusqu'à ce qu'Eduardo, toujours prêt à détendre l'atmosphère à sa manière, lança d'un ton railleur:
_ Il faut dire que Blaze a tout pour lui, hein? Même les plus belles filles de la brigade ne peuvent lui résister !
Quelques rires nerveux fusèrent, mais le coup de grâce vint d'Adolph, qui ajouta avec un sourire moqueur :
_ C'est clair, Blaze est un véritable aimant à beauté... Contrairement à certains ici. Pas vrai, Jean? Toi, c'est plutôt l'effet inverse: un répulsif à filles !
Les éclats de rires résonnèrent alors, amplifiant l'humiliation de Jean, qui sentit son visage s'empourprer sous la morsure des moqueries.
Ses camarades, comme pris d'un fou rire, lancèrent en chœur, une lueur de malice dans les yeux :
_ Ah oui, là c'est sûr! Les filles ne résistent pas vraiment à ton charme, Jean!
Le jeune homme serra les poings, ses machoires se crispant sous le poids de la colère et du ressentiment. Pourtant, au delà de l'humiliation, c'était une certitude qui le rongeait: Blaze semblait briller de cet éclat naturel que rien ni personne ne pouvait éclipser. Et cela, Jean le détestait plus que tout.
Soudain, une voix grave et autoritaire fendit l'air, imposant un silence immédiat parmi les cadets. C'était celle du Sergent Instructeur Ford Derschein, dont la seule intonation suffisait à exiger respect et attention :
_ Cadet Kammerjäger !
Ce simple appel sembla résonner dans la salle comme un coup de tonnerre, attirant tous les regards vers Blaze. Une vague de murmures s'éleva brièvement avant d'être étouffée par l'aura écrasante du Sergent. Il s'avança de quelques pas, fixant Blaze d'un regard perçant, presque défiant, comme s'il cherchait à percer un mystère ou à évaluer un potentiel caché.
_ Vous passerez en dernière position, cadet Kammerjäger! Annonça-t-il d'un ton sans appel.
Cette déclaration provoqua une vague d'étonnement parmi les cadets, qui échangèrent des regards intrigués et perplexes. Pourquoi Blaze, réputé pour sa maîtrise exceptionnelle, était-il relégué en fin de liste ? Était-ce un honneur ou une forme de défi voilé ?
Blaze, fidèle à son tempérament impassible, se contenta de redresser légèrement la tête et répondit d'une voix calme, dénuée de toute émotion apparente :
_ Entendu, Sergent Instructeur!
Cette attitude stoïque n'eut pour effet que d'amplifier les murmures et les suppositions parmi ses camarades. Eduardo, toujours prompt à donner son avis, éclata d'un petit rire et déclara avec un ton moqueur mais admiratif :
_ Franchement, c'est une excellente décision! Au moins, on évite que tout le monde se sente minable après son passage! Personne n'aurait voulu passer après un spectacle pareil!
Quelques cadets rirent doucement, mais la tension dans la salle restait palpable. Le regard du Sergent, toujours posé sur Blaze, semblait attendre quelque chose... une faille, une hésitation, ou peut-être une preuve que le jeune homme était aussi exceptionnel que sa réputation le laissait entendre.
Blaze, quant à lui, resta impassible, ses yeux fixés droit devant lui, indifférent aux commentaires de ses camarades et à l'attention intense du Sergent.
Alors que les murmures des cadets s'apaisaient, Thalia s'approcha de Blaze avec son sourire malicieux habituel. Elle lui donna un léger coup de coude complice avant de lancer sur un ton taquin :
_ On dirait bien que tu as tapé dans l'œil du Sergent, Blaze. Qui sait, peut-être qu'il te prépare une surprise ?
Blaze esquissa un léger sourire, un rire discret échappant à ses lèvres, brisant pour un instant sa façade impassible. Thalia, satisfaite d'avoir réussi à détendre l'atmosphère, poursuivit d'une voix douce, empreinte de sincérité :
_ Ne te fais pas de souci. Ce genre de comportement, c'est typiquement lui. Toujours à vouloir tester les meilleurs, à voir jusqu'où ils peuvent aller! Il sait ce que tu vaux, Blaze. Et crois-moi, tout va bien se passer!
Elle posa brièvement sa main sur son bras, un geste simple mais chargé de soutien, avant de s'éloigner pour rejoindre les autres cadets. Blaze, bien que peu expressif, sembla s'apaiser légèrement. Il la regarda s'éloigner, son regard s'attardant un instant, avant de scruter sa main.
L'évaluateur s'avança lentement, feuilletant son registre, avant de déclarer d'une voix posée :
_ Cadet Cruz Ramirez, à vous!
Un silence s'installa, puis Cruz, bien qu'hésitant, se détacha de son groupe. Il échangea un regard avec Jean et les autres, qui ne purent s'empêcher de lui lancer une blague moqueuse à mi-voix. Cruz, agacé mais fidèle à son caractère joueur, leur adressa un geste irrévérencieux, arrachant quelques éclats de rire étouffés parmi ses camarades avant de se diriger vers la grande porte.
L'évaluateur, arborant un sourire conciliant, lui lança d'un ton encourageant :
_ Bonne chance, Ramirez!
Cependant, le Sergent Instructeur Derschein, fidèle à sa rigueur implacable, coupa court à cet élan de soutien d'un grondement cinglant :
_ Il n'aura pas besoin de chance. Après tout, n'est-ce pas notre cadet qui excelle à imiter des scènes spectaculaires de films d'action ? Peut-être que cela suffira à vaincre des androïdes!
Cruz, saisi par l'ironie mordante, sentit une vague de honte l'envahir. Il leva les yeux vers le Sergent, mais le regard sombre et sévère qui l'accueillit semblait lui dire sans un mot : Concentre-toi, ou échoue.
La grande porte se mit à s'ouvrir lentement, émettant un grondement mécanique. Derrière elle, l'obscurité régnait en maître. Cruz, déglutissant discrètement, s'avança à contrecœur. Juste avant de pénétrer dans l'antre sombre, il inspira profondément, rassemblant son courage.
Dès qu'il franchit le seuil, les portes se refermèrent avec un claquement lourd et inexorable, le plongeant dans une solitude oppressante. L'air semblait plus lourd, et un frisson glacial parcourut sa nuque. Il hésita un instant avant de demander d'une voix incertaine :
_ Il y a quelqu'un ?
Aucune réponse. Le silence, presque assourdissant, pesait sur ses épaules. Il fit un pas, puis un autre. Brusquement, des lignes lumineuses d'un rouge vif s'allumèrent sur le sol et sur les parois métalliques, traçant des motifs géométriques futuristes qui illuminaient à peine l'immensité obscure de la salle. L'atmosphère, bien que révélée en partie, demeurait oppressante, presque menaçante.
C'est alors qu'il les vit: les silhouettes métalliques des androïdes, jusque-là dissimulées dans l'ombre, s'animèrent une à une. Leurs "yeux", de sinistres faisceaux rouges, s'illuminèrent simultanément, braquant leur éclat menaçant sur Cruz.
Dans la salle de contrôle, le Sergent Instructeur, observant la scène sur l'écran principal, croisa les bras.
Les cadets restés dans la salle principale observaient la scène avec une tension palpable, tandis que Cruz, au milieu de ses adversaires robotiques, serrait les poings, prêt à affronter l'épreuve qui l'attendait.
La scène reprit avec l'activation des androïdes. Un bruit métallique se fit entendre, suivi d'un grincement mécanique, et soudain tous les androïdes se mirent en mouvement, se ruant sur Cruz avec une rapidité surhumaine.
Leurs attaques étaient infernales, des coups frappant l'air avec une violence extrême, mais, Cruz, agile, esquivait avec une précision étonnante, se faufilant entre les machines avec des gestes fluides, presque comme s'il dansait.
Le rythme effréné du combat ne tardait pas à se mêler à une musique d'action intense, qui résonnait à travers la salle. La mélodie battait au rythme des explosions et des affrontements, galvanisant l'énergie du combat.
Depuis la grande salle de vision, tous les cadets suivaient la scène avec attention, observant Cruz qui, malgré ses efforts, semblait en difficulté face à L'attaque des androïdes. Leurs regards étaient fixés sur l'écran géant qui dévoilait chaque instant du combat.
Le Sergent, concentré sur la console de contrôle, laissa échapper un léger sourire, avant de lâcher, presque moqueur :
_ C'est maintenant qu'il faut lui souhaiter bonne chance !
Blaze, qui se tenait en retrait, ne semblait pas particulièrement préoccupé par la situation. Alors que les autres étaient fascinés par la performance de Cruz, Blaze observait plus attentivement les mouvements des androïdes, cherchant une faille, une faiblesse dans leur configuration.
Soudain, Cruz fut projeté violemment contre le mur. Les androïdes ne s'arrêtèrent pas, bien au contraire, un d'eux, plus imposant que les autres, émergea avec une arme massive et lança plusieurs missiles en direction du cadet.
Avec une agilité surprenante, Cruz parvint à éviter les missiles, courant à toute vitesse vers la direction opposée.
Il tendit la main vers un autre androïde durant sa course, espérant déclencher son élément. Mais rien ne se produisit, un silence pesant régna pendant un instant.
Tout à coup, un coup d'assaut violent le frappa en pleine tronche. Il s'effondra au sol, le sang coulant le long de son nez. Un androïde plus menaçant, s'avança vers lui, armé d'un fusil comme plusieurs de ses semblables. Il se préparait à tirer.
Cruz, à terre, leva les yeux vers l'androïde, sa respiration saccadée. Dans un éclair de lucidité, il se souvint d'un mouvement qu'il avait vu dans un film d'action: un héros pris dans une situation désespérée, ramassait un fusil, se roulait au sol, et se redressait d'un coup sec, utilisant la dynamique de son propre mouvement pour désarmer l'ennemi avec une précision incroyable.
Cruz se redressa d'un coup, balayant l'androïde, le faisant perdre l'équilibre et lâcher son arme à feu. Il ramassa le fusil tombé à côté de lui. Il se leva rapidement, utilisant la force de son corps pour balayer l'arme vers l'ennemi.
Ses mouvements étaient fluides et implacables, comme une extension de sa propre détermination.
Le Sergent, qui observait la scène à travers la console, ouvrit la bouche pour demander à Cruz de déposer cette arme, mais quelque chose d'étrange se produisit.
Des lignes lumineuses jaunâtres commencèrent à se dessiner sur le visage sur le fusil, semblait activer une fonctionnalité cachée, les yeux de Cruz étaient jaunâtres. Avant que le Sergent ne puisse réagir, Cruz avait déjà appuyé sur la détente. Une décharge d'énergie immense jaillit du fusil frappant chaque androïde qui se trouvait sur son chemin.
L'onde de choc de l'arme était d'une telle puissance qu'elle fit exploser les androïdes. Les éclats métalliques volaient dans tous les sens, les androïdes se désintégrant sous ses coups dévastateurs.
Le Sergent Instructeur Ford Derschein, stupéfait, observa la scène avec des yeux écarquillés. Cruz venait de libérer une force inouïe.
Les grosses boules jaunes électrisantes émanant de l'arme que détenait Cruz dévastaient tout sur leur passage. Plusieurs androïdes, encore fonctionnels, accoururent vers lui à une vitesse effrénée. Il visa rapidement et tira : les tirs d'énergie pulvérisèrent les cibles avec précision. D'autres androïdes, embusqués derrière son dos, se dévoilèrent soudain. Dans un mouvement aussi fluide que spectaculaire, Cruz tournoya son fusil au-dessus de sa tête comme un cowboy, abaissant l'arme à hauteur de ses hanches tout en continuant de la faire virevolter. Dès que le canon fut aligné dans une position précise - à l'envers - il pressa la gâchette en 0.1 seconde. Une puissante décharge énergétique explosa à l'impact, détruisant les androïdes en un instant et laissant derrière lui une détonation retentissante.
La musique d'action intense accompagna le combat, rythmant chaque tir et chaque explosion. Dans les haut-parleurs, le refrain résonnait comme des acclamations galvanisantes : "Go, Go, Go, Go!".
Dans la salle d'observation, l'évaluateur, bouche bée, hésita :
_ Peut-on vraiment enregistrer cette performance ? Il utilise une arme, pas son pouvoir...
Le Sergent Instructeur, qui observait attentivement depuis la console, répondit avec fermeté :
_ Détrompez-vous! Il a bel et bien utilisé son pouvoir. Regardez les lignes lumineuses sur l'arme et les yeux du cadet. Ce n'est pas l'arme qui a agi seule : il a augmenté la puissance de la pierre précieuse contenue à l'intérieur.
L'évaluateur fronça les sourcils, confus. Le Sergent continua son explication :
_ Ces pierres précieuses, que nous appelons communément "Éther", sont extraites des mines du Royaume d'Eridia. Ce sont elles qui alimentent nos armes et nos canons. Une fois en contact avec ces dispositifs, leur énergie se propage dans l'arme et se manifeste sous forme de décharges énergétiques, bien plus grosses qu'une balle de carabine.
Il ajouta, avec un ton grave :
_ La pierre utilisée ici, reconnaissable à sa lueur jaunâtre, est la plus rare de la planète Ophir. Elle constitue l'une des sources principales de richesse du Royaume d'Eridia. Nous, Éridiens, pouvons nous permettre de les intégrer à nos équipements militaires. Chaque année, près de 80 millions de ces pierres précieuses se forment dans nos mines.
L'évaluateur siffla, impressionné:
_ Mais... comment a-t-il fait pour augmenter leur puissance ?
Le Sergent répondit :
_ Il a amplifié la charge contenue dans la pierre jusqu'à un niveau d'environ dix fois sa capacité normale. Cela se voit à la luminosité intense qui a envahi l'arme et même les yeux de Cruz. Une telle surcharge aurait normalement dû détruire l'arme instantanément. Il a eu de la chance. L'arme qu'il a saisie n'était pas conçue pour supporter une telle quantité d'énergie.
Il marqua une pause avant de poursuivre :
_ Cette conception remarquable, celle qui permet aux armes d'être alimentées par des munitions d'éther, celle des canons attachés aux bras des soldats, ou encore les modèles IA intégrées à nos casques qui nous permettent de tirer sur une cible précise, en mode automatique, sans qu'on ait à posséder et à appuyer sur la gâchette, et les ailes mécaniques qui servent autant pour le déplacement que pour l'offensive, vient de Flinger Ugleis. C'est le grand frère du cadet Falco. Flinger a lui-même conçu le tout premier modèle de cet équipement éthéré, qui a révolutionné nos armements. Aujourd'hui, cela dépasse de loin les anciens équipements basés sur des grappins!
L'évaluateur hocha la tête, songeur :
_ Donc, l'élément de Cruz l'oblige à user d'une arme pour déployer ses capacités... C'est assez fascinant! Vous avez un talent incroyable pour analyser les pouvoirs des gens, Sergent! Je ne sais pas comment vous faites!
Le Sergent répondit d'un ton sec mais empreint d'une certaine nostalgie :
_ Avant d'occuper ce poste, j'étais Général de la Légion d'Exploration. Analyser l'ennemi, concevoir des stratégies, c'était mon quotidien... jusqu'à ce que...
L'évaluateur, sans réfléchir, le coupa :
_ Jusqu'à ce que votre fille Melty ne vous quitte...
Un silence lourd tomba dans la salle. Le Sergent serra le poing, visiblement troublé. L'évaluateur, réalisant sa maladresse, bredouilla une excuse :
_ Je... Je suis désolé, Sergent!
Mais le Sergent ne répondit pas, se contentant de lui lancer un regard glacial:
_ Inutile de vous excuser! Maintenant, assignez son élément!
L'évaluateur inscrivit calmement les résultats dans son dossier, notant "Aura Prismatique" comme l'élément découvert chez Cruz Ramirez. Le Sergent Instructeur, toujours stoïque, s'approcha du micro et ordonna :
_ Cruz Ramirez, votre affrontement est terminé! Sortez!
Le souffle encore court, Cruz jeta un dernier regard derrière lui. La salle était un champ de ruines, les carcasses fumantes des androïdes s'étalant de part et d'autre. Ses yeux descendirent sur sa main, où des lignes sinueuses d'énergie jaunâtre brillaient encore faiblement, comme des fissures éthérées traversant sa peau. Cette manifestation étrange le troubla, mais il n'eut pas le temps de s'y attarder.
Les grandes portes s'ouvrirent dans un grondement sourd, et Cruz s'avança dans la lumière aveuglante qui se déversait depuis l'extérieur. À peine eut-il franchi le seuil qu'une explosion de cris et d'acclamations éclata dans le couloir. Ses camarades, massés autour de l'entrée, se ruèrent sur lui, visiblement en délire après avoir assisté à son exploit.
_ Cruz! T'as assuré comme un monstre ! s'écria Eduardo en lui tapant l'épaule.
_ T'as vu comment t'as tout fait péter ? C'était dingue ! Ajouta Adolph en riant.
Ils l'entourèrent, l'élevant presque en héros. Certains lui donnaient des tapes dans le dos, d'autres secouaient sa main comme pour s'assurer qu'il était toujours le même Cruz Ramirez. Leurs voix s'élevaient dans tous les sens, un véritable tourbillon de joie et d'admiration.
Jean, fidèle à lui-même, s'approcha avec un sourire moqueur, croisant les bras :
_ Ouais, ouais, c'était pas mal... Mais attendez de me voir, vous allez tomber de vos chaises!
Un silence s'abattit une seconde, avant que le groupe entier n'éclate de rire.
_ C'est ça, Jean, t'es juste jaloux ! Lança Eduardo.
_ Il est vert de jalousie ! Renchérit Adolph.
Jean leva les mains en signe de défense, un sourire gêné étirant ses lèvres :
_ Mais non, mais non, j'dis juste qu'il faut pas s'emballer...
Les huées et les blagues fusèrent autour de lui, le faisant taire pour de bon tandis que Cruz, toujours au centre de l'attention, esquissait un sourire, un peu dépassé par la situation. Il scruta encore une fois sa main, où les lignes jaunâtres vibraient doucement, avant de jeter un regard furtif vers le Sergent Instructeur, qui les observait depuis la console avec un visage impassible.
Fin du chapitre 26
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