Chaque mot a son importance. Sois prudent avec ceux que tu utilises. Une fois qu'ils sont dit, il ne peuvent qu'être pardonnés, mais jamais oubliés.

***

Une semaine s'est écoulé depuis que je parle avec Harry. J'ai appris énormément sur sa personne, sa personnalité, ses goûts.

Harry est une personne attentionnée, toujours prêt à aider son prochain. Il peut rester éveiller des heures pour une personne qu'il aime, même si la fatigue est énorme. Il ne demande rien en échange, comme si pour lui, c'est quelque chose d'anodin.
J'ai aussi appris qu'il fallait faire attention avec les mots. Oui, pour lui, chaque mot compte et a son importance. Il peut très vite se braquer et disparaître quelques heures mais je sais aussi, qu'il a énormément d'amour à donner.
Harry est une personne sincère et magnifique, que ce soit de l'intérieur comme de l'extérieur. On a fait notre premier appel visio il y a deux jours, c'était très chouette comme expérience. J'ai découvert un tout nouveau Harry. Un Harry aux cheveux bouclés et aux yeux verts perçants. Un Harry aux lèvres roses et a un sourire éblouissant avec deux petites fossettes. Un Harry joyeux mais aussi un Harry meurtri par les dures épreuves de la vie.

Mais j'ai surtout appris à connaître un Harry qui manque cruellement de confiance en soi et d'estime de soi. Qui est très pessimiste quand on lui parle d'avenir, de son avenir. Un Harry borné quand on le complimente et un Harry colérique quand certaines choses ne vont pas dans son sens. Mais je sais que tous ces petits défauts sont dû à un traumatisme qui a été causé par sa famille. Qui a été causé par sa mère.

Oh oui sa mère .... une femme très difficile à cerner mais surtout très toxique pour son fils.

J'aimerai tellement le sortir de ce cercle horrible. Ça le consume petit à petit et j'ai peur qu'on arrive à un point de non retour pour la personne extraordinaire qu'il est.

Et j'ai aussi appris qu'il était passionné de musique, comme moi !

« Fais chier »

Je sors très vite de mes pensées après que Matthew ait juré. Nous sommes en cours de mathématiques et notre professeur nous rends notre DST.

« - Qu'est ce qu'il y a ?
- J'ai eu neuf ! Neuf Louis ! Je vais me faire tuer par mes parents. La catastrophe
- Comment ça neuf ? C'est pas possible, il doit il y avoir une erreur. Tu as bossé des jours entiers sur ce devoir.
- Y a pas d'erreur. Je suis fichu. »

Madame Persan me donne mon devoir sur table avec un regard neutre. J'ai très peu bossé sur le contrôle alors je m'attends à une sale note. Je récupère la copie et m'empresse de regarder la note.

« Dix-Sept ... », dis-je dans un murmure

Dix-Sept ... alors ça, je ne m'y attendais pas.

« - T'as eu combien ? », me demande Mayrone par dessus mon épaule.

Je me retourne vers lui, un regard perdu... non plutôt, surpris. Dix-Sept, ma première bonne note de l'année.

« - Dix-sept. J'ai eu dix-sept.
- Mais c'est génial Louis !
- Montre ta copie, c'est pas possible que tu aies eu dix-sept et moi neuf. »

Matthew m'arrache la copie des mains et compare la sienne avec la mienne.

« - Putain mais je comprends pas. Comment t'as peu avec dix-sept et moi neuf. On a les mêmes résultats.
- Montre. »

Je prends l'évaluation du bouclé et commence à compter ses points,  j'arrive très vite à la conclusion que :

« - Elle a oublié huit points.
- Quoi ! Huit ? T'es sérieux là
- Oui, va la voir.
- Non.
- Va la voir et réclame lui tes points.
- Non Louis ! Tu me gaves là, occupe toi de tes affaires. C'est bon
- Pardon ?
- Tu m'as très bien compris. Fais pas genre. Et sincèrement, ton dix-sept, on sait très bien comment tu l'as eu.
- Comment ?
- Tu as triché. Tu as regardé ma copie. Comme par hasard, on a la même note
- On a pas les mêmes fautes
- Et alors ? À cause de toi, je vais me faire tuer par mes parents parce que j'ai un putain de neuf sur vingt.
- Mais va lui dire !  Je sais pas, bouge toi au lieu de rejeter toute la faute sur moi Matthew, c'est pas moi qui ai oublié huit points sur ta copie. »

La sonnerie vient de retentir signalant que c'est la fin du cours. Je range à toute vitesse mes affaires et commence à partir. Je me retourne vers mon meilleur ami et lui dis :

« - La prochaine fois, je te laisserai dans ta merde. Ça fait des semaines que tu me parles comme un chien et je dis rien. Là, je commence à en avoir sérieusement marre. Alors à partir de maintenant, tu te débrouilles. »

Je tourne les talons et sors de la salle, je suis tellement énervé que je n'entends pas Madame Persan me souhaiter de bonnes vacances, car oui, nous sommes le dernier jour de cours avant les vacances de Noël.

« - Louis attend !
- Quoi Mayrone ?
- Matthew a abusé...
- Tu prends ma défense maintenant ? Depuis quand ?
- Arrête Louis, j'ai toujours pris ta défense.
- Non.
- Si !
- Comme tu veux. J'aimerais aller manger, je commence à avoir faim et j'ai pas envie d'attendre cent ans dans la queue.
- Oui, on y va »

Nous nous mettons à marcher en direction du self. Mayrone ne me pose pas plus de question, le petit trajet se fait en silence.

« - Louis. »

Je fronce les sourcils et me retourne pour voir qui m'a appelé. Personne.

« - Louis
- Tu as entendu
- Quoi ?
- Quelqu'un m'appelle mais je sais pas d'où ça vient.
- Tu entends des voix alors », me répond Mayrone en riant.

Des voix... ça fait plusieurs mois que j'entends quelqu'un m'appeler constamment et quand je cherche d'où ça peut venir, je constate qu'il n'y a rien, ni personne.

«- Hey les mecs. Pardon, j'étais entrain de réclamer mes points à Persan. Merci Louis ..
- De rien Matt.
- Je suis désolée d'avoir agit ainsi.
- C'est bon
- Tu me fais la tête ?
- Non. »

Mes deux amis commencent une discussion qui m'intéresse très peu. Comme à mon habitude, je me cale contre les murs de la cantine, mon épaule droite et ma tête sont appuyés dessus. Je soupire, pour la énième fois de la journée. J'ai pris l'habitude de soupirer pour tout et n'importe quoi. Comme si c'était devenu une ponctuation.

Je regarde autour de moi et constate qu'il n'y a aucun surveillant, je sors donc mon téléphone et clique directement sur le groupe : " Futur groupe de meilleurs potes ".

Cal

Vous savez quoi, je crois je suis maudit ! Maudit, je vous dis

Perrie

Tu as fait quoi encore ?

Cal

Mon jean s'est craqué ! Il s'est craqué devant toute ma classe. À croire j'avais pas déjà une réputation de clown face à mes profs alors là ... là c'est le pompon.

Layam 🦦

Gros ou petit trou ?

Cal

Petit ! Gros t'es malade, si c'était gros je me serais jeté par la fenêtre de honte

Perrie

Ça va si c'est petit ça se voit pas beaucoup

Cal

Sauf quand le trou est au niveau du caleçon Pez ! Je peux même pas rentrer chez moi pour me changer, je vais rester la journée comme ça !!!!!!!!

Layam 🦦

PTDRRRR

Layam 🦦

Attend, quel caleçon ?

Cal

Celui que tu m'as offert ... je te déteste fort là

Layam 🦦

Celui avec Bob L'éponge ?

Cal

Oui !! Ma vie scolaire est ruinée

Perrie

Attend montre le caleçon Li ! Je veux voir

Cal

Non. Liam tu fais ça je te renie ok ?

Je lâche un petit rire face à leur conversation. Moi aussi je veux voir ça!

louis 🌗

Moi aussi je veux voir

Cal

Ah non hein !!! Liam je te préviens, c'est pas parce que c'est Louis que je vais pas bouder jusqu'à la fin de ta vie

Layam 🦦

C'est ce celui ci ! ( NDA : l'image est à la fin du chapitre )

Perrie

Mais c'est mignon

louis 🌗

Mdrrr !!!! Sérieux Liam ? Oh non le pauvre

Cal

Ok. C'est ça continuez comme ça. Allez y.

Cal

Mais comme on dit : who does the malin falls in the ravin. Vous allez voir ce que vous allez voir. La vengeance arrive 😈

« - Louis, on avance », m'informe Mayrone.

Je range mon téléphone dans mon sac et commence a avancer pour prendre mon plateau.

« - Louis »

Je trouve ma tête vers la droite et dévisage la fille qui est à côté de moi. Son regard est rempli de questionnement me fait comprendre très vite que personne, encore, ne m'a appelé.

« - Je peux vous parler de quelque chose ? », demandé-je tout en posant mon plateau sur la table.

« - Oui bien sûr, qu'est ce qu'il se passe ? », me répond Mayrone. Matthew, quant à lui, me regarde avec insistance pour que je parle. Je m'installe en même temps qu'eux et soupire pour me donner du courage.

« - Uhm ... ça peut paraître bizarre ce que je vais dire mais.. comment dire... uhm... j'entends des voix depuis des mois et je sais pas d'où ça vient. Je dis pas que je suis schizophrène parce que ... bah non et puis c'est une maladie grave quand même mais ... », je les regarde, rouge écarlate. Les yeux du brun et le blond m'examinent, comme s'ils me jugeaient, comme s'ils me prenaient pour un fou.

« - Ouais .. voilà.
- C'est dans ta tête Louis », intervient Matthew.

« - Tout ça, c'est juste dans tête comme d'habitude. Tu n'entends pas de voix, tu n'as rien de tout ça. Je pense juste que tu t'écoutes de trop. Arrête de t'écouter et tu finiras par ne plus les entendre. »

Je baisse la tête, honteux. Mayrone et Matthew commencent à manger tandis que moi, je fixe mon assiette. Il a peut être raison, mais en même temps, je sais ce que j'entends.

Après avoir fini de manger, nous déposons notre plateau repas dans le compartiment prévu pour et sortons de la cantine. Je plonge mes mains dans mes poches et marche derrière les garçons. Ils sont en train de parler du dernier match de foot qu'il y a eu à la télé, ils sont en train de rire du tir raté de l'un des joueurs de leur équipe préférée.

« - Louis, j'y repense »

Matthew se tourne vers moi, grand sourire.

« - Ce que tu nous as dit tout à l'heure, mes parents m'ont dit que tu étais une personne qui s'écoutait beaucoup et avait toujours mal quelque part. Du coup, conseil, évite de trop t'écouter et prends sur toi »

Après ses mots, plus blessant les uns que les autres, il part avec Mayrone et commence à rire. Je savais bien que les mots qu'il avait utilisé pendant le repas ne venait pas de lui, mais bien de ses parents. Prendre sur moi ? Je prends sur moi depuis la seconde. Je vais en cours en comptant les heures depuis la seconde. Et je m'écoute de trop ??

Il se passe des choses bizarre en moi, dans mon cerveau. Je le sais bien qu'il y a quelque chose de pas normal là dedans. Et je pense que cette fois, il faut que je m'écoute.

« - Louis. »

Je ferme fortement les yeux et me retiens de pleurer. À ce moment précis, je n'ai qu'une envie, c'est de m'effondrer en larme mais je n'oublie pas : je suis au lycée.

« - Louis »

Je ne suis pas fou. Je ne suis pas fou. Je ne suis pas fou. Je ne suis pas fou. Je ne suis pas fou. Je ne suis pas fou. Je ne suis pas fou. Je ne suis pas fou. Je ne suis pas fou. Je ne suis pas fou.

« - Louis. »

Arrête !

Tu n'es pas fou Louis. Tiens bon.

Aujourd'hui, marque le début d'un long combat. Celui entre toi et la maladie.

***

J'espère que le chapitre vous aura plus !

Voici le fameux cadeau que Liam a offert à Calum :