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Chapitre 9

Octobre

Les semaines défilent, les cours s'enchaînent. Je redouble d'efforts dans mes entraînements en salle et mes performances en ballet ne cessent de s'améliorer. Le spectacle d'hiver approche à grands pas et il est temps pour moi de choisir un coéquipier. Madame Lancaster m'a conseillé de danser avec Charles, un autre élève de première année avec beaucoup de potentiel. J'arpente donc le campus à la recherche de mon futur partenaire quand mon téléphone vibre dans la poche arrière de mon jean. Je l'allume et remarque que le SMS provient d'un numéro inconnu.

Tu comptes te cacher longtemps, petite sœur ?

Mon cœur rate un battement. Je m'arrête net et fixe l'écran. Je cligne des yeux plusieurs fois, espérant faire disparaître le message. Mais ce dernier est toujours là. Comment est-ce possible ? Comment a-t-il eu mon numéro de téléphone ?

Je dois me débarrasser de mon portable. Il faut que je change de numéro tout de suite, avant que les Black Roses ne me retracent grâce à la puce GPS. Peut-être même que c'est déjà fait.

Je rebrousse chemin et presse le pas jusqu'à mon casier. Mes mains tremblent lorsque je tente de déverrouiller mon cadenas.

— Merde ! Merde ! Merde ! crié-je alors que je ne réussi pas à en saisir la combinaison correctement.

— Qu'est-ce qu'il t'a fait, ce pauvre cadenas, pour que tu t'acharnes sur lui de la sorte ? me demande Kyle, que je n'avais pas entendu arriver.

— Rien du tout, je suis simplement sur les nerfs. Les auditions approchent, tu sais comment c'est, mens-je en tentant de paraître désinvolte.

Mon meilleur ami pose sa main sur la mienne.

— Je te connais, tu n'angoisses jamais avant une audition. Pas à ce point du moins, alors dis-moi ce qui ne va pas.

— Je... je ne peux pas.

— Je ne t'ai jamais posé de questions, pourtant je sais que tu caches un truc.

Il pince les lèvres, hésitant à poursuivre.

— Ça se voit à ta façon de vivre ta vie. Personne ne doit savoir où tu habites, tu ne paies qu'en argent comptant et tu as cette lueur dans tes pupilles. Tu es toujours sur le qui-vive. J'ignore ce que tu fuis, mais cela doit être dangereux pour que tu sois aussi vigilante. Tu es une femme forte et indépendante, Lyra, mais parfois, ton regard ressemble à celui d'une petite fille effrayée.

Sa voix est douce, mais je devine à ses sourcils froncés que ça le frustre de ne pas savoir.

J'avale difficilement ma salive. Je ne croyais pas être aussi transparente. Kyle me connaît suffisamment bien pour savoir que quelque chose cloche.

— Si tu me racontais, je pourrais peut-être t'aider.

Je soupire en passant une main sur mon visage.

— C'est pour te protéger que je ne t'en ai jamais parlé. Ce que je peux te dire, en revanche, c'est que je reçois des messages provenant d'une personne de mon passé et que je dois retirer ma carte sim le plus tôt possible pour la détruire. Alors, si tu veux vraiment m'aider, ouvre ce fichu casier.

Son air inquiet ne se dissipe pas, toutefois il accepte de laisser couler – pas qu'il ait vraiment le choix de toute façon. Je lui souffle la combine pour qu'il ouvre enfin cette porte de malheur. Une fois que c'est fait, je me rue aussitôt sur mon sac à main, en sors une lime à ongles avec un bout fin et recourbé, puis l'enfonce dans le petit trou de mon téléphone, pour en retirer la carte. Ensuite, je la détruis et la jette dans la poubelle la plus proche.

— Maintenant, il me faut une nouvelle carte et un nouveau numéro. Tu peux me conduire au magasin ?

Kyle plisse le front.

— Écoute, je suis consciente que tu t'inquiètes pour moi, mais je te promets que tout ira bien. Je sais ce que je fais.

Mon ami soupire et sort ses clés de voiture de la poche de son jean avant de tourner les talons. Je le suis en silence jusqu'à cette dernière.

Il nous conduit vers la boutique d'électronique la plus proche. Je m'apprête à m'extirper du véhicule quand il m'en empêche en posant sa main sur mon avant-bras.

— Je comprends ton désir de m'épargner, mais comment veux-tu que, moi, je te protège si j'ignore contre qui je dois me battre ? demande-t-il d'une voix perplexe.

— Mon frère, avoué-je, résignée.

Je profite de cet instant de surprise pour me défaire de son emprise et quitter la voiture. Ce doit être tout un choc d'apprendre que j'ai un frère et qu'en plus je dois lui échapper coûte que coûte. Kyle a toujours cru que j'étais enfant unique et que, comme mes parents étaient morts, je n'avais plus aucune famille. Il connaît l'existence de Carmen, puisque je lui ai raconté quelques anecdotes concernant ma meilleure amie et il a vu la photo que je garde précieusement dans mon appartement, cependant, il n'a pas conscience de l'existence des Black Roses, ni de ce qu'ils représentent.

La couleur de la mort leur va comme un gant. Ils peuvent être tranchants comme les épines d'une rose, or ils sont aussi incroyablement rusés. Et ils en ont les moyens. Un criminel avec de l'argent est un criminel qui gagne. C'est ce que la vie m'a appris. Et pour ce que j'en sais, mon frère arrive toujours à ses fins, peu importe comment. Même en sacrifiant sa propre sœur.

Je me procure donc une nouvelle carte, que j'insère dans mon iPhone. Quand je le rejoins, Kyle semble être en grande réflexion. Je lui donne mes nouvelles coordonnées, mais il ne me répond même pas, fuyant mon regard.

— Tu ne peux pas m'avouer ça et ensuite faire comme si de rien n'était ! Bordel, je ne savais même pas que tu avais un frère ! s'écrit-il.

En un an d'amitié, je ne l'ai jamais vu en colère. Il est toujours calme et souriant, ne se prenant pas au sérieux.

Lorsqu'il me regarde enfin dans les yeux, j'y perçois l'immensité de sa frustration, ainsi que sa déception. Parce que je lui ai caché tout un pan de mon passé et que, finalement, il ne me connaît pas tant que ça. Alors, je ne réponds rien. Qu'est-ce que je pourrais lui dire de toute façon ?

***

J'ai finalement discuté avec Charles, qui a accepté de danser en duo avec moi. On a répété notre chorégraphie toute la semaine en vue des auditions pour le spectacle de Noël. Le couple gagnant sera au centre de la représentation. Ce serait une occasion en or pour me démarquer.

— Lyra, c'est à notre tour, déclare-t-il alors qu'on attendait derrière la scène que le couple précédent termine son numéro.

Mon partenaire m'aide à me relever, puisque j'ai déjà enfilé mes pointes. Je suis vêtue d'un collant blanc, d'un justaucorps et d'un tutu de la même couleur. Mes cheveux sont remontés en un chignon et des brillants les recouvrent. Mon compagnon, quant à lui, porte un collant noir et une chemise blanche. Nous nous avançons, main dans la main, de l'autre côté du rideau pour saluer l'audience. Une vague d'appréhension me submerge en constatant que certains danseurs professionnels sont présents. Mes mains sont moites et un frisson me traverse. Je ferme les yeux en prenant une grande inspiration. Madame Lancaster étant la juge principale, elle lance les temps avant que la musique ne débute.

— Et 1,2,3.

Une douce mélodie s'élève et nous nous mettons en mouvement. D'abord chacun de notre côté, nous effectuons un glissé vers la droite, un autre vers la gauche, puis nous nous rejoignons au centre dans un grand jeté après une série de pas chassés. Nous tournons, nous nous déplaçons sur pointes, parfois en solo, parfois en duo. Les ondulations de nos bras s'alignent parfaitement à celles de nos pieds et, quand vient le porté, je me raidis malgré moi. Sentir ses mains sur mes hanches, ses doigts qui s'enfoncent dans ma peau, c'est inconfortable.

À la fin, nous nous inclinons devant le jury pour les saluer. Madame Lancaster semble indécise. Elle me lance un regard que je n'arrive point à déchiffrer. Même Charles a une mine étrange.

— Qu'est-ce qu'il y a ? lui demandé-je sur un ton las alors qu'on quitte la scène.

Il s'arrête pour me faire face, les mains sur les hanches et poursuit son monologue en me prenant de haut.

— Je croyais que c'était dû au stress, que le jour J tout irait bien, pourtant tu n'arrives pas à te lâcher. Ta technique est parfaite, mais tu ne dégages aucune émotion. Tu danses en mode pilote automatique. Si nous ne sommes pas pris, c'est la dernière fois qu'on dansait ensemble.

Choquée par sa voix hautaine, j'écarquille les yeux et ouvre la bouche.

— Je te demande pardon ? m'indigné-je.

— Tu m'as très bien compris.

Comme la diva qu'il est, Charles tourne les talons et rejoint le vestiaire sans un mot de plus alors que je reste figée, complètement estomaquée. Mon coéquipier a raison, cependant j'ai travaillé fort pour en arriver là, je ne peux pas abandonner. Pas maintenant.

Je me dirige dans la salle et prends place sur l'un des sièges en tissu rouge du théâtre. J'observe les couples défiler. Ils sont tous géniaux. Est-ce qu'on a réellement fait une aussi piètre performance ? J'ai peur d'avoir gâché mes chances de faire partie du spectacle.

Pourtant, quand vient l'annonce des danseurs choisis, je constate que je figure parmi eux. Je n'ai obtenu qu'un rôle secondaire, mais c'est mieux que ce à quoi je m'attendais.

— Félicitations ! me complimente Kyle, une fois que les auditions sont terminées. Je savais que tu en étais capable.

— Pourtant, j'en ai douté pendant un instant.

Ma mine triste l'alerte. Il fronce les sourcils.

— Comment ça ? me questionne-t-il.

— Charles, réponds-je avec une grimace. Il a dit que je ne dégageais qu'un calme plat, aucune émotion.

Mon meilleur ami se pince les lèvres.

— Tu penses qu'il a raison ?

— Je pense que tu dois lâcher prise et nous raconter ton histoire. Quand tu danses, tu dois le faire avant tout pour toi et pas pour les autres. Danse tes peurs, évacue le trop-plein de frustration, laisse couler tes larmes s'il le faut, mais permets-toi de ressentir quelque chose. N'importe quoi.

— Je...

— Tu ne veux pas te sentir vulnérable, je sais, mais c'est ta seule façon de réussir à percer dans ce milieu. Donne tout ce que tu as, même ton âme s'il le faut.

Mon âme, je ne suis même pas sûre qu'elle m'appartienne toujours...

Et si tout ce à quoi j'avais toujours aspiré n'était finalement pas fait pour moi ? Et si être sur le devant de la scène était trop dur à supporter, si me dévoiler était trop dur à accepter ?

— Peut-être que je devrais laisser tomber, soufflé-je, découragée.

— Quoi ? Après tous les efforts que tu as fait ? Tu y as mis toute ton énergie, tu y as mis du cœur et c'est ce que tu dois montrer aux autres. Laisse tomber ta carapace et vois ce qu'il se passe.

— En te révélant tous mes secrets, par exemple ?

On n'a pas reparlé de ma révélation de la semaine dernière. Je croyais qu'il allait m'éviter, sauf que le lendemain, il est redevenu cet être souriant qui égaye mes journées. J'étais si heureuse de retrouver mon meilleur ami, même si je suis consciente qu'il se pose un tas de questions. Ce n'est pas parce qu'il cache sa curiosité et son inquiétude qu'ils ne sont pas présentes.

— Seulement si c'est ce que tu désires. Je ne veux pas te brusquer, mais tôt ou tard, il faudra que tu en parles à quelqu'un. Si ce n'est pas moi, accepte au moins de voir un psy.

— Crois-moi, même un psy n'est pas suffisamment outillé pour me permettre d'oublier mon passé, rétorqué-je, exaspérée.

— C'est peut-être là que tu te trompes. En essayant de l'oublier, tu ne fais que ressasser. Tu devrais plutôt apprendre à vivre avec.

— C'est ce que je fais, affirmé-je.

— Non, Lyra. Tu ne vis pas, tu survis. C'est différent.

— Peut-être, mais c'est ce qui me permet d'être toujours en vie.

Ma réplique le surprend. Je suis persuadée qu'il ne s'imagine pas l'ampleur de ce que j'ai vécu. Si Kyle savait tout ce que je sais, qu'il avait vu tout ce que j'ai vu, il comprendrait. 

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