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Chapitre 5

La première semaine de classe passe à la vitesse de l'éclair, si bien que j'ai de la difficulté à suivre le rythme. Entre les différents cours de danse et le boulot, je ne sais plus où donner de la tête. Je me lève aux aurores, prends le bus pour l'université, où je danse toute la journée, déambule entre les tables au bar en soirée et m'écroule finalement dans mon lit, vidée.

Ça peut paraître inhumain comme mode de vie, mais je suis reconnaissante d'être parvenue où je suis aujourd'hui, peu importe les sacrifices, les heures de torture en salle de ballet qui me procurent des ampoules aux pieds ou encore le manque de sommeil. Tout ça n'a pas d'importance, tant que je peux vivre librement et étudier ce qui me passionne.

C'est vendredi. Je me trouve dans une salle de danse classique, vêtue de mes collants, d'un justaucorps avec tutu et de mes pointes. Une main sur la barre, le menton relevé et le regard vers les miroirs muraux, madame Lancaster nous fait faire des pliés pour terminer l'échauffement. Ensuite, elle nous demande de former une ligne afin de commencer le prochain exercice.

— Pas chassé, pas chassé, grand jeté. Excellent, Cassandra. À ton tour, Lyra.

J'effectue le même enchaînement de pas. Dès que je pose le pied avant au sol pour me réceptionner, elle commente ma prestation.

— Tu as une bonne souplesse dans le grand jeté, en revanche, tu manques d'impulsion dans le saut. Il faudra travailler les muscles de tes jambes afin que tu t'élances plus haut dans les airs. Tu dois donner l'illusion de voler, pas simplement de sauter.

J'opine du chef et retourne prendre ma place dans la file. On recommence plusieurs fois les figures et, même si j'essaie de toutes mes forces de pousser plus haut, rien n'y fait. L'enseignante a raison : je manque d'élan. Je suis naturellement souple, il m'est donc facile de courber le dos, d'écarter les jambes ou encore de me replier sur moi-même. 

J'ai aussi un bon équilibre, ce qui me permet d'effectuer plusieurs tours sur pointe, toutefois la musculature est ce qui me fait défaut. J'ai toujours été plutôt mince et élancée, mes muscles sont longs et gracieux. Bien sûr, cela demande une certaine puissance pour être danseuse de ballet, cependant, il me manque ce petit plus qui me mènerait sur le devant de la scène.

À la fin du cours, je retire mes pointes et m'apprête à quitter la salle lorsque madame Lancaster m'interpelle.

— Lyra, un mot.

Toujours dos à elle, je soupire et repose mon sac sur le sol, non sans éprouver une légère douleur au niveau des ischio-jambiers. Je m'avance vers la femme aux cheveux grisonnants, plaquant un sourire chaleureux sur mon visage tandis qu'elle arbore toujours son expression fermée.

— Oui, madame Lancaster ?

— Comment vont tes entraînements en salle ? Tu as trouvé un endroit où t'entraîner ? me demande-t-elle, soucieuse.

— Absolument. Je m'y suis rendue trois fois cette semaine.

— Quel genre d'entraînement fais-tu ?

— Un peu de tout, vous savez. De la course à pied, des étirements, du renforcement musculaire général...

— Il te faut un plan d'entraînement plus précis, dicte-t-elle, les lèvres pincées. Pour améliorer tes sauts, il te faut au moins une journée dédiée au renforcement des muscles du bas du corps. Les deux autres jours, tu peux te consacrer aux abdominaux et au haut du corps, mais il est d'une importance capitale que tu améliores ton impulsion. C'est ta seule façon d'y arriver. Je te suggère d'engager un entraîneur. Il pourra te façonner un plan personnalisé selon tes besoins et te montrer les mouvements.

Sa tirade m'arrache une grimace. Il faut savoir accepter la critique dans ce milieu, or ce n'est pas toujours agréable à entendre. Je fournis déjà beaucoup d'efforts et force est de constater que ce n'est pas suffisant. Cette remarque me mine un peu le moral, ma moue déçue en témoigne.

En y réfléchissant, il y a bien un coach de disponible, néanmoins je voulais éviter d'avoir à passer du temps avec lui. L'idée de devoir demander l'aide de Jake me retourne l'estomac. Je grimace à nouveau.

— Lyra, tu m'écoutes ? me questionne madame Lancaster, à bout de patience, remarquant que je ne réponds pas.

— Oui, pardon. Je vais voir ce que je peux faire.

— Parfait, c'est ce que je voulais entendre. Il faut être prête à travailler pour briller dans notre métier, et toi, Lyra, si tu te donnes la peine de faire quelques ajustements, tu iras loin, j'en suis sûre. Ça te vient naturellement et, ça, ce n'est pas donné à tout le monde.

Je rêve ou elle vient de me faire un compliment ?

Bouche-bée, je la remercie et quitte la salle pour me rendre à l'arrêt de bus.

Dernièrement, j'ai réussi à éviter Jake. Or, je n'aurai pas le choix de prendre rendez-vous avec lui pour définir un plan d'entraînement puisque selon le site internet de la salle de sport, c'est le seul entraîneur disponible dans mes créneaux. En plus de le côtoyer au travail, je vais devoir me le coltiner à la salle de sport. L'horreur ! Je l'imagine déjà me faire souffrir avec cent squats pendant qu'il reluque mon fessier comme le macho qu'il est. Oui, j'ai des préjugés, et alors ? Il m'a bien traitée de « danseuse » en faisant allusion au pôle dancing. Il y a de quoi être choquée ! Quoi que, vu son penchant pour le métier, il est possible que pour lui ce soit un compliment. Peu importe. Je devrais être capable de le supporter une heure ou deux. Ce n'est pas comme si j'avais le choix, de toute façon.

Ma conversation avec mon enseignante m'ayant mis en retard, j'arrive juste à temps pour prendre le bus, essoufflée. Le comble : je n'ai pas eu le temps de me changer après le cours. Ben et Nico vont bien se moquer en me voyant vêtue de collants.

Au bout de quinze minutes de trajet, je déboule devant le Styx et utilise la porte arrière pour éviter de croiser les clients. Sous le regard surpris de Danika, qui lève un sourcil en détaillant mon accoutrement, je m'empresse de rejoindre les vestiaires. J'ouvre mon sac pour m'emparer de mes vêtements de rechange : un jean taille haute et un t-shirt noir à col en V, puis troque mes baskets contre des mocassins, car il m'est impossible de marcher en talons ce soir. Mes pieds n'y survivraient pas ! Ensuite, je retourne dans la salle principale, où je récupère un plateau et un calepin pour débuter mon quart de travail.

***

Le lendemain matin, mes paupières ferment tout seules alors que ma main voyage entre ma bouche et mon déjeuner. Je suis aussi épuisée que la veille, sinon plus. On a eu une soirée folle au bar hier. Résultat : je suis rentrée plus tard qu'à l'habitude et je n'ai pas beaucoup dormi. Une bonne hygiène de vie favorise les prouesses sportives, j'en suis consciente, sauf que je n'y peux rien s'il n'y a pas plus de vingt-quatre heures dans une journée.

Dans l'autobus en direction du Cardio Max, j'appréhende ma rencontre avec Jake. On ne peut pas dire que nous sommes partis du bon pied tous les deux. C'est vrai qu'il a été plutôt sympa avec moi alors que je l'ai rembarré à chaque fois que j'en ai eu l'occasion. Kyle a peut-être raison. Je le déteste pour ce qu'il représente : une menace.

Depuis deux ans, je fuis les hommes comme la peste. Ça a été facile jusqu'à maintenant, parce que je n'avais pas encore rencontré quelqu'un qui pourrait me plaire. Pas que je sois trop difficile, mais pour moi, l'attirance ne s'arrête pas à une enveloppe corporelle. Ça prend quelque chose en plus pour m'intriguer. Et avec ce que j'ai vécu, je suis très méfiante envers la gent masculine. C'est normal, on ne débarrasse pas de ses traumas en claquant des doigts. Pourtant, j'aimerais parfois avoir quelqu'un à qui parler. Un homme qui me serrait dans ses bras pour me réconforter quand les cauchemars me réveillent la nuit. Une personne en qui j'aurais suffisamment confiance pour me livrer.

À mesure que ma destination approche, je tente de contrôler ma respiration en me répétant que tout se passera à merveille. Il suffit d'enterrer la hache de guerre et de recommencer à zéro. Après tout, on peut bien être amis, mais je refuse de lui laisser croire qu'il a une chance d'obtenir plus.

Je descends du bus, fais quelques pas vers l'entrée, puis ouvre la porte, pour trouver Jake à l'accueil. Les yeux rivés sur son cellulaire et les sourcils froncés, il semble contrarié. J'avance tranquillement vers lui. Le bruit du battant qui se referme ne lui fait pas redresser la tête. Je pose mes coudes sur le comptoir et me racle la gorge pour lui signifier que je suis là. Jake lève le regard vers moi et ses deux billes brunes s'arrondissent de surprise. Il vérifie son emploi du temps sur l'ordinateur, pour s'assurer qu'il n'y a pas d'erreur.

— C'est toi, mon rendez-vous de ce matin ? me questionne-t-il, les sourcils haussés.

— En effet, j'ai réservé sur internet et remplis le questionnaire d'inscription, confirmé-je sur un ton neutre, ce qui me vaut un magnifique sourire de sa part.

— Intéressant.

— Qu'est-ce qui est intéressant ?

Il me contemple un instant avec sa moue ravie toujours collé au visage. Son rictus m'énerve autant qu'il m'émoustille. J'aimerais être indifférente à son charme, mais ce n'est pas le cas. Mon cœur s'emballe malgré moi, mes jambes deviennent molles.

— Cette façon qu'a ce satané hasard de te mettre toujours sur mon chemin.

— Désolée de te décevoir, le nargué-je, mais cette fois, le hasard n'y est pour rien. J'ai besoin d'un plan d'entraînement et, comme tu es le seul coach disponible si tôt le matin...

— Alors, je suis ton dernier espoir dans ce cas ? Dommage, je préfère être le premier choix.

Son regard perçant s'ancre au mien, j'y perçois une lueur d'amusement. Je le fixe sans ciller. On joue à qui baissera les yeux le premier et je n'ai pas l'intention de perdre cette manche. S'il y a bien une chose qu'il faut savoir à propos de moi, c'est que je ne renonce jamais à un défi, peu importe la taille.

— Tu as une tache juste là, déclare-t-il en pointant ma poitrine.

Je baisse naïvement les yeux et il remonte son index pour frôler mon nez en riant. Un vrai gamin ! Je serre les poings alors qu'il contourne le comptoir et passe devant moi, me laissant seule dans l'entrée.

— Qu'est-ce que tu attends ? m'interroge-t-il en se tournant vers moi. On doit se mettre au boulot.

Impatient et autoritaire par-dessus le marché ! Je roule des yeux et le suis jusqu'au tapis, où je dépose mon sac sur le sol. Ce qui est bien, c'est que l'endroit est divisé en trois sections : la section cardiovasculaire, musculation et sport de groupe, qui est une pièce fermée où ont lieu des cours collectifs tels que du spinning ou du yoga. Mis à part quelques filles sur des tapis roulants, l'espace est désert. Je me retrouve donc seule avec mon entraîneur attitré. Le cœur battant la chamade et les mains moites, je suis tiraillée entre l'excitation et la nervosité.

— Tu pèses combien ? me demande Jake un pad en bois dans une main et un crayon dans l'autre.

— Je te demande pardon ? répliqué-je, offusquée.

— Ça fait partie des questions que j'ai besoin de te poser pour ton plan d'entraînement.

Ah.

— Cinquante kilos.

— Ta taille ?

— Un mètre soixante.

L'entraîneur poursuit ses questions et j'y réponds tel un automate. Ce n'est pas vraiment une conversation, plutôt un interrogatoire. Même si on se connait depuis peu, c'est bien la première fois que je le vois aussi sérieux. Ensuite, il s'approche pour prendre mes mensurations. Au moment où il passe le ruban autour de mes hanches, son visage est si proche que je peux presque sentir son souffle sur mes lèvres. Jake est plus grand que moi, mon front est donc à la hauteur de son torse. Ses doigts me frôlent pour joindre les deux bouts du ruban. Tout mon être est parcouru de frissons. Sa proximité me désarçonne. J'ignore pourquoi mon corps réagit aussi fortement à sa présence.

Tandis qu'il est concentré sur sa tâche, mes iris détaillent ses bras musclés, son torse ferme et j'imagine sans mal ses abdos sous son t-shirt sans manche. Des flashs de lui dansant sur scène me reviennent en mémoire. Sa façon de bouger, son sourire enjôleur, ses yeux envoûtants... Ma température corporelle augmente à ce souvenir, mes jambes menacent de fléchir.

Mes pensées sont interrompues quand il me demande la permission de mesurer ma poitrine. Je hoche la tête, la bouche trop sèche pour parler. Ma respiration se coupe quand ses doigts frôlent la pointe de mes seins. Il le remarque puisque ses pupilles se fondent dans les miennes. Gênée de m'être fait prendre en train de le mater, je coince ma lèvre inférieure entre mes dents. Pas le moins du monde dérangé par mon inspection visuelle, il esquisse un petit sourire, avant de se reculer pour mettre fin à mon supplice. Après avoir griffonné quelques notes sur sa feuille, il se racle la gorge afin de reprendre contenance. J'en profite pour en faire de même. En un claquement de doigts, le moment est passé.

— OK, on peut passer aux choses sérieuses, m'explique-t-il. J'ai fait une ébauche en fonction de ton objectif de gain musculaire. Tu vas essayer quelques mouvements et me dire ce que tu préfères. Je pourrai aussi te corriger si ta posture est incorrecte. Ça te va ?

Je me contente de hocher la tête, incertaine de pouvoir supporter la présence de son corps si proche du mien encore une fois.

— On va commencer par des squats. Puisque c'est la première fois que tu t'entraînes en salle, on va déterminer quel poids tu peux soulever et fixer un nombre de répétitions.

— Parfait.

— Reste ici, je vais chercher ce qu'il faut.

Jake se dirige vers un rack contenant des poids libres et en rapporte plusieurs de différentes tailles, faisant plusieurs aller-retours entre eux et moi. Quand il a terminé, il me demande d'effectuer un squat.

— Arrête, m'ordonne-t-il alors que je suis en position assise.

Il tourne autour de moi, m'observant sous toutes les coutures. Son regard me brûle la peau. Je sens une chaleur monter à mes joues et mon cœur s'emballe dans ma poitrine. Il me demande de relever les épaules, de descendre les fesses et d'écarter un peu plus les pieds. Je me sens mal à l'aise... de plus en plus mal à l'aise. J'ai l'air ridicule dans cette position. Au bout d'un moment, mes jambes tremblent. N'y arrivant plus, je m'échoue lamentablement sur mon postérieur.

— Bien, maintenant que ta posture est corrigée, commence-t-il sans même me regarder, les yeux toujours fixés sur sa maudite feuille, tu vas essayer de refaire le mouvement avec des poids.

Je me relève et, pendant plus d'une heure, écoute ses directives, découvrant une facette de lui dont je n'aurais pas soupçonné l'existence. Il est attentif, calme. Ça se voit qu'il prend son travail au sérieux et qu'il aime son métier. Jake a mentionné être entraîneur à temps partiel et je ne peux m'empêcher de me demander à nouveau pourquoi il a besoin d'un deuxième emploi. Des dettes à payer ? Des frais d'études ? J'ignore pourquoi ce détail attise ma curiosité. J'ai la vilaine impression qu'il cache quelque chose... 

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