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Chapitre 28


Lyra

Ryan a remis un sac rempli d'argent à Kyle qui est parti sans même un regard pour moi. Les choses se sont enchaînées si rapidement que je n'ai pas eu le temps de me remettre de mes émotions. Sa trahison restera marquée au fer rouge pendant longtemps. Je me suis fait avoir en beauté. J'ignore ce qui est le pire entre le fait que mon ancienne meilleure amie soit la nouvelle pute de mon frère ou Kyle qui a préféré l'argent à notre amitié. Ça fait deux ans que je me confie à lui, qu'on passe tout notre temps ensemble et rien ne m'a préparée à ça. Aucun indice, aucune raison de croire qu'il n'était pas honnête avec moi. Je connais mon frère, je sais qu'il est maître dans l'art de manipuler les gens, toutefois, quand mon ami a avoué se réjouir de ce qui est arrivé à mon petit ami, j'ai enfin vu son vrai visage. Malgré tout, je suis la seule à blâmer. Comment ai-je pu être aussi conne ? Carmen a raison, je suis trop naïve. C'est à croire que les erreurs du passé ne m'ont rien appris.

Depuis plusieurs heures, je suis enfermée dans une pièce sans fenêtre ni lumière. J'entends des voix au loin de l'autre côté du battant, mais je ne peux distinguer ce qu'elles disent. Kyle n'est plus là et Carmen est sans doute dans une cellule semblable à la mienne. Si je me fie aux paroles de mon frère, elle sera du voyage. Au fond, j'ai de la peine pour elle. Elle a tout fait pour se faire accepter, voire aimer, et c'est ainsi qu'il la remercie. Ce soir, elle sera vendue aussi.

Comment est-ce que nous en sommes arrivés là ? Mon père se retournerait dans sa tombe s'il savait ce que Ryan est devenu. Il aurait dû me protéger à n'importe quel prix, pas se transformer en bourreau.

Malgré tout, une question subsiste : comment a-t-il su pour la vidéo ? Était-il réellement au courant ou ce n'était que du bluff pour endoctriner Kyle ? Après tout, il n'a jamais eu besoin de réelle raison pour s'en prendre à moi.

Des coups sont donnés sur la porte en fer, me faisant sursauter.

— Ça va, là-dedans ? interroge mon frangin d'une voix joyeuse.

— Je me porte comme un charme, rétorqué-je, sarcastique.

Il n'est pas question que je lui donne satisfaction. Je ne compte pas courber l'échine devant lui. Plus jamais.

— Maintenant que nous ne sommes que tous les deux, tu veux que je te dise un secret ?

— Et si je refuse, tu vas la fermer ?

— Mais c'est qu'elle mord ! J'admets que tu as pris du poil de la bête. Avant, tu ne m'aurais jamais répondu sur ce ton.

— C'est ce qui arrive quand on n'a plus rien à perdre, craché-je.

— Je vois...

Il joue avec moi. Ça l'amuse de me prendre de haut, de me rappeler que c'est lui qui contrôle la situation. Même si je ne devrais pas réagir à ses provocations, c'est plus fort que moi. Je me suis terrée dans le silence assezlongtemps.

C'est étrange comment le cerveau fonctionne. Lorsqu'on se sent menacé, il se met en mode survie envoyant des signaux d'alerte aux autres parties du corps. Le cœur pompe plus rapidement, augmentant l'oxygène apporté aux poumons. La respiration s'accélère, l'adrénaline se répand dans nos veines et notre température corporelle s'élève. Nos mains tremblent d'appréhension, puis de la sueur se forme sur notre front. C'est une réaction physiologiquement normale. Je l'ai expérimenté plus d'une fois et, pourtant, en ce moment, je ne ressens aucun signe avant-coureur de cet état de stress. Désormais, je n'ai plus peur. Je n'éprouve qu'un vide immense dans ma poitrine, un détachement total de mes émotions. En d'autres mots, je n'en ai plus rien à faire de ses menaces. Il m'a déjà dépouillée de mes biens les plus précieux. Tout ce qu'il me reste, ce sont des souvenirs et, ça, personne ne pourra jamais me les enlever.

— Je t'ai toujours détestée, déclare-t-il, solennellement en s'adossant contre la porte, ce qui a le don de capter mon attention.

Je m'attendais à tout sauf à ça. Premièrement, parce que je le savais déjà et, deuxièmement, parce que j'ignorais qu'il soit capable de l'admettre.

Des bruits de l'autre côté de la porte m'indiquent qu'il s'assied dos contre celle-ci.

— Tu étais l'enfant prodige, la préférée de papa. Il t'a toujours regardée avec des étoiles dans les yeux pendant que, moi, je vivais dans ton ombre.

Je soupire.

— C'est faux et tu le sais. Il nous aimait tous les deux.

— Il t'aimait, toi. Moi, il me tolérait.

— Où veux-tu en venir exactement ? demandé-je, déjà lassée de cette discussion.

— À ta naissance, ma vie est devenue un véritable calvaire. C'était comme si je n'existais plus. J'ai joué à l'enfant parfait pour ne pas faire de vagues sauf que ça n'a rien donné. Un soir, alors que tu dormais, j'ai voulu en finir une bonne fois pour toutes. J'avais tout prévu. Je me suis faufilé dans ta chambre avec un couteau et j'ai failli passer à l'acte, mais maman m'a surpris. Après ça, elle gardait un œil sur moi constamment. Je me suis promis de retenter le coup plus tard, puis j'ai finalement compris que te tuer serait trop facile. Au fond, ça t'aurait rendu service. Alors, j'ai choisi de faire de ta vie un enfer, jour après jour, pour que la seule chose dont tu te rappelles le jour de ta mort soit mon visage.

Un frisson me parcourt l'échine.

— Tu n'es vraiment qu'un psychopathe ! crié-je.

J'entends son rire hystérique comme seule réponse. Ça l'amuse.

— Si tu n'as rien d'autre à ajouter, je dois préparer l'échange de ce soir.

Je mords l'intérieur de ma joue, tentant de refouler des larmes de rage. Oui, c'est tout ce que je ressens désormais : de la colère pure et dure. Toutefois, au lieu de vociférer, je lui pose la question qui me brûle les lèvres :

— Comment as-tu su pour la vidéo ?

— Honnêtement ? Je l'ignorais avant que Kyle ne m'en parle. En revanche, mes experts en informatique m'ont informé d'une brèche dans notre système. Je me suis douté que tu avais quelque chose à voir là-dedans.

— Alors tout ça, ce n'était que pour le plaisir de la chasse ? Tu m'as traquée seulement pour me faire du mal ?

— Tu as tout compris, lance-t-il avant de tourner les talons.

Ses pas s'éloignent dans le couloir, me laissant avec pour seul bruit de fond mes pensées assourdissantes.

Je le hais de tout mon être. Je ne désire plus seulement qu'il croupisse en prison. Je veux le voir mort.

Jake

La voiture de patrouille s'arrête à quelques mètres de l'entrepôt dans laquelle se trouve la femme de ma vie. Mike est resté au poste, mais j'ai insisté pour accompagner les flics sur les lieux. Les agents ont d'abord refusé, puis ma crise d'hystérie les a convaincus. J'ai menacé de m'y rendre par mes propres moyens. Ils ont donc convenu que, pour ma propre sécurité et le bon déroulement des opérations, il serait préférable qu'un des leurs me chaperonne.

Je suis nerveux comme jamais. Ma jambe droite ne cesse de bouger au rythme de ma fréquence cardiaque et mes mains moites se serrent pour former des poings. Je peux même sentir une goutte de sueur dévaler mon front en appréhension de ce qui va suivre.

Un camion blindé du FBI se gare plus près de l'établissement. Grâce à la radio, je suis au courant de leurs moindres faits et gestes. Ils se préparent désormais à entrer. Celui qui mène la marche tient ce qui ressemble à un bouclier. De ce que j'ai compris, Mike a pris le contrôle de la caméra pour les empêcher de voir la police débarquer. Au signal, ils enfoncent la porte. Les agents se déplacent minutieusement, ignorant combien d'hommes sont à l'intérieur. Des coups de feu résonnent dans la radio. Les Black Roses attaquent pour se défendre. Le responsable donne des ordres, mais je n'entends plus rien, excepté des bourdonnements. La nausée m'assaille quand ils confirment qu'une femme se trouve parmi les morts. Des larmes s'échappent de mes yeux, roulent sur mes joues et meurent sur mes lèvres. Ma gorge est nouée, je n'arrive plus à respirer.

On confirme l'identité de la victime. Ce n'est pas elle.

Soulagé, je m'accroche au peu d'espoir qu'il me reste.

Elle ne peut pas mourir, pas comme ça. Elle a toute une vie devant elle, on a encore tellement de choses à se dire, des moments à partager.

— Je l'ai trouvée, déclare la voix d'un policier, dans la radio.

Je me rue sur la poignée de porte. Elle est verrouillée. Je tape rageusement sur la vitre qui sépare l'arrière de l'avant de la voiture de patrouille.

— Laissez-moi sortir, j'ai besoin de la voir, de vérifier de mes propres yeux qu'elle va bien, supplié-je d'une voix chevrotante.

L'homme qui m'accompagne me scrute dans le rétroviseur central. Ce qu'il lit sur mon visage semble le convaincre puisqu'il demande à son collègue si je peux me rendre sur les lieux. Dès que j'ai l'autorisation de sortir, j'accours à l'intérieur, faisant abstraction des cadavres qui m'entourent pour me concentrer sur l'objet de mes tourments actuels. Un agent me conduit à Lyra et, dès que je la vois, je ne peux réprimer l'envie de la serrer contre moi.

Lyra

Des coups de feu retentissent. Je sursaute, me bouchant les oreilles de mes mains. Au loin, je distingue des hurlements. J'imagine sans mal la scène. Du sang, des gens qui courent dans tous les sens dans l'espoir de s'enfuir. Et d'un coup, plus rien. Silence total. Je rampe jusqu'à la porte et tends l'oreille. Quelqu'un approche. Des bruits de pas résonnent dans le couloir, de plus en plus fort. Tétanisée, je recule au fond de ma cellule, le regard toujours rivé sur le battant. J'ignore qui se trouve de l'autre côté. Sont-ils là pour me sauver ou pour me faire du mal ? Il y a deux options possibles : soit Mike a envoyé la police à mes trousses et ils sont là pour me secourir ou ce sont les acheteurs qui ont décidé que la marchandise serait gratuite. Ça pourrait être n'importe qui. Mon frère s'est fait beaucoup d'ennemis au cours des dernières années.

Soudain, le verrou saute et la porte s'ouvre. Éblouie par les néons du plafond – le résultat d'avoir passé des heures dans le noir le plus total –, je cligne des paupières. La tache devant moi prend la forme d'un homme en uniforme. FBI sont les trois lettres que je discerne sur son gilet par balles. Quand il me tend la main, je ne bouge pas d'un poil.

— C'est fini, je suis là pour vous aider, me confirme la voix rassurante de l'homme devant moi.

Casque sur la tête, je ne perçois que la peau mate de son visage et ses iris perçants. Je ne le connais pas et les dernières heures m'ont prouvé que je ne devais pas faire confiance aveuglément.

Remarquant que je refuse de faire le moindre geste, il donne des directives à ses collègues à l'aide d'une radio. Sous le choc, je n'entends pas les mots exacts qu'il prononce, mais je ne cesse pas de le fixer pour autant. Je sors de mon état de semi-conscience que lorsque Jake apparaît dans mon champ de vision. Qu'est-ce qu'il fait là ?

— Jake ?

Ce dernier hoche la tête, puis se rue sur moi, m'entourant de ses bras réconfortants. Le visage dans son cou, je humer son odeur familière. C'est comme être de retour à la maison. Des larmes de joie inondent mes joues, le nœud dans ma poitrine se relâche enfin. Je le serre davantage contre moi pour m'assurer que c'est réel, qu'il est vraiment ici avec moi et que ce cauchemar est enfin terminé. Il pose une main dans mes cheveux, puis m'offre un baiser sur la tempe, pas le moins du monde dérangé par mes membres qui se resserrent autour de lui.

— C'est fini, tout va bien maintenant.

Mon copain me murmure cette phrase à l'oreille jusqu'à ce que j'intègre ses paroles. Une fois prête, je lâche prise et il m'aide à me relever. Il passe un bras autour de mes épaules pour me conduire vers la sortie.

Dans la pièce principale, c'est un vrai carnage. Mes yeux vont et viennent de gauche à droite. Des corps jonchent le sol, baignant dans une mare de sang. Un haut-le-cœur remonte dans mon oesophage. Je détourne les yeux, écœurée par la vue qui s'offre à moi.

— Il y a des survivants ? demande Jake à l'agent qui nous accompagne.

Il secoue la tête.

Toujours sous le choc, je ne réagis pas immédiatement. Ni tristesse ni frustration ne montent en moi. Je laisse mes jambes me traîner jusqu'à la voiture de patrouille qui nous conduit à l'hôpital. Le médecin m'ausculte pour s'assurer que je n'ai rien. Jake demeure à mes côtés durant tout le processus alors que je fixe le vide dans le plus grand des silences.

J'ignore combien de temps je reste prisonnière de cet état de latence. Ce n'est que lorsqu'on m'annonce que le médecin légiste est prêt à me recevoir que j'émerge. Un homme en blouse blanche, yeux vert et cheveux noirs, attend que je le suive. Je me lève de façon presque mécanique et m'apprête à le suivre quand Jake enroule sa main autour de mon poignet.

— Tu veux que je t'accompagne ? m'interroge-t-il d'une voix douce, empli de compassion.

Je secoue la tête. C'est quelque chose que je dois faire seule. Un moment qui m'appartient. Je me défais doucement de sa poigne, frôlant ses doigts au passage, puis suis l'homme jusqu'à la morgue. Au moment d'entrer dans la pièce, des souvenirs affluent en amont dans mon esprit. Ryan et moi, qui apprenons à faire du vélo, les repas d'anniversaire, la veille de Noël. Le départ de maman, la peine de papa, les regards perçants, voire effrayants que mon frère me lançait. La mort de papa, l'ascendance de Ryan sur les Black Roses, la peur, l'angoisse, le désespoir. Les émotions me percutent, me traversent pour repartir d'où elles viennent. À la fin, il ne reste que la haine, pure et dure.

Alors, je relève le menton, fière, et m'approche de la table d'autopsie. Mes yeux parcourent la peau pâle de son visage, son nez fin, ses traits désormais détendus. J'aurais aimé avoir la chance de lui faire face devant un tribunal. De le voir payer pour ses crimes. Qu'il soit condamné afin de venger tous ceux qui ont souffert par sa faute. Mais ce jour n'arrivera jamais. La satisfaction d'assister à sa déchéance m'a été retirée. C'est donc les poings serrés et la mâchoire crispée que je le contemple.

Allongé de cette façon, dans son plus simple élément, recouvert d'un drap blanc, il paraît si petit, si insignifiant. Quelque part, je me réjouie de voir son enveloppe corporelle sans vie. Parce que même s'il se prenait pour un dieu, au moment de sa mort, il n'est rien d'autre qu'une coquille vide.

— Que souhaitez-vous faire du corps ?

Je me tourne vers la voix du physicien derrière moi, surprise par son intervention. J'avais presque oublié que je suis sa seule famille, celle qui doit s'occuper des obsèques. Si je dois faire un choix, je choisis de ne pas lui donner la chance d'être célébré. Il a toujours voulu se faire remarquer et depuis deux ans, tout ce que je veux c'est le voir disparaître. Alors, je réponds, sourire aux lèvres :

— Brûlez-le.

Sur ces mots, je quitte la pièce sans regarder en arrière.

En parcourant le couloir en sens inverse, j'ai une pensée pour Carmen qui ne méritait pas une fin aussi atroce. Or, je me console en me disant qu'au moins, cette fois, c'est réellement terminé.

Il est mort. 

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