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Chapitre 2

La soirée est bien entamée. Depuis plus d'une heure, Kyle et moi nous déhanchons sur la piste de danse. On enfile les verres et on s'amuse comme des fous.

Au moment où les dernières notes de la chanson en cours se font entendre, je m'approche de son visage pour lui souffler à l'oreille :

— J'ai besoin d'aller aux toilettes, on se rejoint à notre table ?

Il opine du chef et prend une gorgée de sa bière alors que je me dirige dans la direction opposée. Me faufilant entre les corps en sueur des autres danseurs, je repère enfin le couloir menant aux toilettes. Je m'y engouffre, marche jusqu'à l'extrémité et franchis la porte avec le symbole féminin. 

À l'intérieur, les demoiselles font la queue. Je soupire et envoie un texto à mon meilleur ami pour l'informer que j'en ai pour un moment. Ce dernier me répond avec un emoji qui rit aux éclats, ce qui me fait penser qu'il a mal interprété mes mots. Je lui transmets donc une photo de la file d'attente, à laquelle il riposte par une image de lui et du mec de tout à l'heure, en me spécifiant de prendre mon temps. Son message m'arrache un sourire.

Quand c'est enfin mon tour, je range mon téléphone dans ma bourse et entre dans la cabine. Face à moi, sur le dos de la porte, se trouve une affiche intitulée: « Nous embauchons ». Je la détache et lis les qualifications requises. « Nous recherchons une serveuse pour le service de soir. Vous devez être majeur et avoir de l'expérience en service à la clientèle. Si vous avez déjà travaillé dans le domaine de la restauration et que vous voulez relever un nouveau défi, ce poste est pour vous. »

Après avoir lavé mes mains, je me dirige vers le comptoir et hèle une serveuse, une grande brune à la peau pâle. Cette dernière se retourne en m'offrant un sourire chaleureux.

— Oui ?

— J'ai trouvé cette affiche dans les toilettes. J'aimerais postuler, dis-je, haussant le ton pour être certaine qu'elle m'entende.

— Reviens demain dans la journée. Le boss sera là, rétorque-t-elle avant de me quitter pour servir les clients.

Lorsque je suis de retour à notre table, je trouve Kyle en pleine séance de bécotage avec l'inconnu. Je lui tapote l'épaule pour lui signifier ma présence. Il s'éloigne de la bouche de l'homme, qui m'offre un sourire, et nous laisse après avoir chuchoté quelque chose à l'oreille de son futur amant.

— Je vais rentrer, déclaré-je. Il se fait tard et j'ai un entretien d'embauche demain.

Mon ami hausse les sourcils, visiblement surpris par ma déclaration.

— La nuit ne fait que commencer, Lyra !

— Et j'ai l'impression que la tienne va bien se terminer, le nargué-je avec un clin d'œil.

— Qu'est-ce que c'est cette histoire d'entretien ? Tu ne m'avais pas dit que tu cherchais du travail ?

— Bah si, avec les cours à l'université, je ne pourrai plus enseigner aux jeunes. Je dois me trouver un emploi à temps partiel le soir pour payer mes études.

— Je t'ai déjà dit que je pouvais t'avancer cet argent, tu n'aurais pas à travailler autant !

Je sais à quel point il désire m'aider. Sa famille est fortunée et il serait facile pour lui de me faire un prêt, mais je me suis promis de ne jamais dépendre de personne et j'ai bien l'intention de tenir ma promesse.

— On en a déjà parlé, Kyle. Je ne veux pas que tu m'aides.

— D'accord... Du coup, tu comptes travailler où ?

Ça me surprend qu'il n'insiste pas. Il reviendra sans doute à la charge plus tard.

— Ici.

Il hausse les sourcils, affichant un air étonné.

— Quoi !? Tu plaisantes !?

— Non, pas du tout, dis-je en croisant les bras, un air sérieux sur le visage.

— Je croyais que le monde de la nuit te faisait peur.

Il n'est pas convaincu et je le comprends. Il y a quelques mois, je n'aurais jamais pris la décision de travailler dans un bar.

— Il n'y a aucun danger. C'est dans un bon quartier, pas trop près des voyous de la ville, et il y a des gardiens à l'entrée. Je ne risque rien et j'ai besoin de ce fric.

— Bon, OK. Je te souhaite une bonne nuit, dans ce cas. Rentre bien et envoie-moi un message dès que tu arrives chez toi.

— Et toi, promets-moi de ne pas prendre ta voiture. Tu as beaucoup trop bu.

— T'inquiète, je vais prendre un Uber.

Je lui fais la bise avant de sortir. Dehors, j'appelle un taxi et l'attends près des vigiles. On n'est jamais trop prudent.

***

Le lendemain après-midi, je me rends au Styx. Devant l'enceinte du bâtiment, je m'arrête, prends une grande inspiration pour me donner du courage, puis entre. Il n'est que seize heures. L'établissement vient à peine d'ouvrir ses portes et je dois dire qu'à la lueur du jour, l'ambiance est extrêmement différente. La piste de danse a disparu, remplacée par d'autres tables rondes. Le plancher a été lavé et ciré, ça sent bon les produits ménagers. 

Un homme d'une quarantaine d'années se trouve derrière le bar. Il s'affaire à nettoyer les verres, les frottant jusqu'à ce qu'ils brillent. Je m'avance vers lui et prends place sur un des bancs disposés devant le comptoir. Celui-ci produit un léger grincement, signifiant ma présence à mon hôte. L'homme aux cheveux poivre et sel se tourne pour me faire face et m'accueille avec un beau sourire.

— Qu'est-ce que je vous sers ? me demande-t-il gentiment.

— En fait, je suis venue pour l'offre d'emploi.

Le quadragénaire me scrute de la tête aux pieds, me donnant l'impression de passer au scanner comme dans les aéroports. Son inspection terminée, il relève la tête vers moi.

— Bien, souffle-t-il en déposant son torchon. Parle-moi un peu de toi.

— J'ai apporté une copie de mon CV, si vous voulez y jeter un œil.

Il tend la main pour que je lui remette le document et fait glisser ses lunettes de sa tête à son nez. Il les remonte de l'index, puis parcourt les feuilles des yeux. Sa lecture terminée, il referme la fiche.

— Tu es prête à travailler jusqu'à minuit, même les soirs de semaine ? me questionne-t-il.

— Oui, monsieur.

— Pas d'antécédents judiciaires, de problèmes avec les forces de l'ordre ?

— Non, monsieur.

— Tu ne prends pas de drogue ni d'alcool ? J'ai besoin que mes serveuses soient alertes en tout temps, je ne peux pas me permettre d'engager des gens avec des problèmes.

— Non, monsieur, ce n'est vraiment pas mon genre.

— Dans ce cas, je t'engage. Tu commences ta période d'essai tout de suite.

— Euhh... c'est que... je ne suis pas habillée en conséquence, balbutié-je.

— Rends-toi dans l'arrière-salle. Danika va te prêter des vêtements.

— Oui, monsieur, acquiescé-je en quittant mon siège.

— Je t'en prie, appelle-moi Gabriel, me lance-t-il avec un sourire amical.

— Très bien. Merci, Gabriel !

Je me dirige vers la pièce indiquée. Il y a une table à manger, des casiers pour mettre nos effets personnels et quelques vêtements ici et là. Je repère la serveuse d'hier soir et marche jusqu'à elle.

— Danika, c'est ça ?

— Oh, salut ! Alors, tu as été prise ?

— Oui ! Je commence ce soir et je n'avais pas prévu le coup. Gabriel m'a dit que tu pouvais me prêter des fringues.

— Oui, pas de problème, m'assure-t-elle en ouvrant son casier.

Elle fouille dans ses affaires et en extrait un short en cuir, accompagné d'un t-shirt noir dépourvu de manche. Pour compléter la tenue, elle me tend un haut de la même couleur à manches longues, d'une transparence qui suggère plus qu'il ne révèle. Je jette un œil à l'accoutrement, pas certaine que ce soit mon genre.

— Euh...

— T'inquiète, tu vas t'habituer. Tu travailles dans un bar, maintenant, il faut te vêtir en conséquence. Sexy, mais pas trop. Court, mais pas trop non plus. Tu peux porter des robes, des shorts, peu importe tant que ça te rend désirable aux yeux des mecs, me conseille-t-elle avec un clin d'œil.

Je ravale ma salive. Je ne suis pas gênée par mon corps, toutefois je déteste m'habiller en vue d'allumer des hommes en manque. Pourtant, je sais très bien qu'on n'a pas besoin de porter une mini-jupe et un top pour qu'on s'en prenne à nous. Même vêtue d'un pyjama informe, la porte verrouillée alors qu'on est dans son propre lit, on n'est parfois pas en sécurité.

***

Mon premier jour de travail se passe bien. Danika s'occupe de ma formation alors que Ben, un métis au crâne rasé, et Nico, un grand brun aux cheveux courts et frisés, se trouvent derrière le bar.

Depuis plusieurs heures je zigzague entre les tables, sers les clients et discute avec certains d'entre eux. Quand ma pause arrive, je m'éclipse dans les vestiaires, où je croise Gabriel sagement assis sur une chaise, des papiers reposant devant lui.

— Alors, ce premier jour de boulot, comment ça se passe ? me questionne-t-il.

— Plutôt bien ! Encore quelques jours et j'aurai pris mes marques.

— Heureux de l'entendre, rétorque-t-il en se levant.

Mon patron sort un paquet de cigarettes de sa poche arrière et se dirige vers une porte au fond de la pièce.

— Je sors fumer, si tu veux venir prendre l'air.

— Je veux bien, merci. Il fait vraiment chaud à l'intérieur.

Je le suis dehors, où on prend place sur la plus haute des trois marches en béton qui mènent à la ruelle derrière la bâtisse.

Gabriel demeure silencieux un moment, le temps d'allumer sa cigarette et de laisser la nicotine envahir ses poumons. J'en profite pour jauger les alentours. Très peu de lumière éclaire la rue et il n'y a pas âme qui vive dans les environs. Seules les sorties d'urgence des quelques commerces avoisinants donnent sur la ruelle sombre. Il y a des bennes à ordure ici et là, un vélo, appartenant sans doute à l'un des employés, ainsi qu'une moto, dont un casque pend d'une des poignées. Mon regard s'arrête sur l'engin, me ramenant plusieurs années en arrière. Ma poitrine se comprime, la nostalgie m'envahie alors que les souvenirs se ramènent à moi.

Remarquant ma fascination pour le véhicule, Gabriel expulse la fumée restante et me demande :

— Tu as déjà fait de la moto ?

Je ne peux m'empêcher de sourire. Bien sûr que j'en ai déjà fait. La première fois, j'avais à peine cinq ans. Mon père m'avait emmenée avec lui pour une sortie père/fille. Je me rappelle encore de la sensation de liberté qui s'était emparée de moi alors que mes cheveux virevoltaient au rythme du vent qui soufflait sur mon visage. Mes petites mains entourant la taille de mon paternel, j'avais fermé les yeux pour profiter de ce moment de plénitude, priant pour qu'il ne se termine jamais. On avait roulé pendant des heures juste tous les deux, puis on s'était arrêté pour manger une glace. C'est un de mes plus beaux souvenirs.

— Quelques fois, oui.

J'évite de mentionner que je sais piloter depuis mes quinze ans, que je suis née pour ça. Après tout, je suis la fille d'un biker, n'est-ce pas ma destinée ?

— Tu sais conduire ? renchérit-il entre deux bouffées.

Fixant toujours l'engin avec un brin de nostalgie, je hoche la tête.

— Tu peux l'essayer, si tu veux. Les clés sont dans la doublure du casque.

Rien que d'y penser, un frisson me parcourt l'échine. J'imagine le moteur vrombir sous mon corps, l'adrénaline se propageant dans mes veines tandis que je roule de plus en plus vite. L'envie est forte, pourtant je résiste ; je me suis promis de laisser mon passé derrière moi.

— Non, merci, je ne fais que regarder. C'est un bel engin.

J'ai un nouveau pincement au cœur. Monter à moto me manque, c'est indéniable.

— C'est une Kawasaki 1400...

— ZZR Performance, je sais.

Gabriel affiche une mine surprise.

— Tu t'y connais vraiment bien à ce que je vois...

— Mon père était un fan de moto, expliqué-je.

***

Quand vingt-deux heures sonnent, les tables sont déplacées pour laisser place à la piste de danse. De petits groupes se forment, mais ce n'est qu'un peu avant minuit que le Styx retrouve son ambiance festive.

Mon quart de travail terminé, je récupère mes vêtements dans les vestiaires, où Danika se trouve déjà. Elle affiche un air fatigué, fourrageant dans son casier.

— Je vais me dépêcher de rentrer chez moi et prendre une douche, annoncé-je. Qui aurait cru qu'on sue autant à servir les clients !

— Crois-moi, c'est presque aussi efficace que pratiquer du sport ! renchérit-elle en riant.

Je rigole à mon tour. Je finis de ranger mes affaires dans mon sac, lui rends ses vêtements et m'oriente vers la sortie.

— À demain !

— À demain ! répète-t-elle avec un sourire.

Danika est sympa, on pourrait facilement devenir amies.

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