Chapitre 15 : Le camp Lehigh
J'éteins le moteur et le silence s'abat sur nous. A quelques mètres de notre véhicule, l'entrée rouillée du camp Lehigh semble nous attendre.
- Bon. Selon JK, plus personne ne passe par ici ou surveille la zone. Il garde un œil sur nous grâce à un de nos satellites, mais essayons d'être le plus discret possible.
- Compris.
- Alors allons-y.
Suivant Maisie, je sors du véhicule et ensemble, nous nous approchons de la porte métallique. Depuis que je suis gosse, je me suis toujours demandé pourquoi faire l'entrée d'une base avec des barbelés. Il n'y a rien de plus simple à traverser. Enfin, cela m'arrange pour le coup. Attrapant une pince coupante, j'ouvre un passage. Puis, nous avançons silencieusement vers le centre de commandement.
L'endroit est comme dans mes souvenirs, rien n'a changé, si ce n'est la végétation qui a repris le dessus. Malgré la lumière d'un matin de septembre, j'ai un léger frisson. J'aurais aimé avoir mon bouclier avec moi et Bucky pour assurer mes arrières. Enfin, normalement, nous ne devrions pas être attaqué ici. Pourtant, je ne peux m'empêcher de jeter des coups d'œil autour de moi. J'ai l'impression d'être observé.
D'un pas rapide, je nous dirige vers le centre de commandement, qui se trouve au milieu de la base, quand une énorme structure en béton attire mon attention.
- Qu'est-ce que ça fait là ça ?
- Ça n'existait pas à ton époque ?
- Merci, je me sens extrêmement vieux d'un coup, grommelais-je.
- Désolée. Donc ça n'existait pas ?
- Non. Et ce genre de bâtiment en béton sert normalement pour ranger les armes. Mais il est interdit d'avoir du matériel militaire aussi proche de la zone de vie. En cas d'attaque et d'explosion du stock, cela tuerait tout le commandement de la base.
- C'est tellement logique, soupira Maisie avec émerveillement. Les documents que nous cherchons y sont probablement alors.
Délaissant le poste de commandement, nous nous dirigeons vers le bloc. Sans grand étonnement, les portes sont closes et un digicode attend patiemment, mais la led coloré est éteinte, signifiant l'absence de courant. Quelle ingéniosité. Nombre de personne tenterait d'entrer immédiatement en craquant le code ou en perçant la porte. A mon avis, il faut simplement rebrancher le courant. C'était une technique assez courante pendant la guerre pour économiser du carburant. En cas de non-utilisation d'un lieu à fermeture électronique, les militaires débranchent l'alimentation. Ainsi, personne ne peut entrer. Cela étant, cela peut aussi signifier que la led a grillé, même si je n'y crois guère. Alors que j'allais expliquer le plan à Maisie, un bruissement me met sur mes gardes. Le son me parait humain. Je décide donc de bluffer au cas où quelqu'un nous écoute réellement.
- Nous avons aucun matériel pour ouvrir la porte, à moins que tu saches pirater un tel circuit ?
- J'ai absolument aucune formation en ça.
- Je m'en doutais, dans ce cas, nous devons trouver des outils et le meilleur endroit pour trouver tout ce qui nous faut est l'infirmerie.
- L'infirmerie ?
- Crois-moi, il faut un outil sacrément puissant pour scier un os.
Avec un sourire, je regarde Maisie frissonner de dégoût. Comme elle ne connait pas le chemin, je reprends la tête de notre petite équipe. Nous traversons sans mal le camp, mais l'impression d'être observé me colle toujours à la nuque. Pourtant, nous entrons sans heurt dans l'infirmerie, quand le faible grincement du parquet m'indique que nous sommes suivis. Je le savais. Le bruit étant trop faible pour être entendu par une oreille non optimisée, je fais comme si je n'avais rien entendu et me dirige vers le fond. Normalement, le générateur est caché dans le débarras, mais si nous sommes réellement suivis, je ne vais pas leur dire. Et s'ils veulent nous attaquer, autant être mieux équiper qu'avec un simple glock.
Ce que peu de personnes savent, c'est qu'une infirmerie fixe possède toujours une petite armurerie pour se défendre. Pas grand-chose, mais suffisamment pour repousser une petite attaque ou pour ne pas laisser de personne vivante à capturer.
Entrant dans une salle de pause, je ferme la porte et déplace la table en faisant le plus de bruit possible. Je sais que nos poursuivants en profiteront pour s'approcher, pensant que je dégage l'espace et que je suis occupé. En réalité, je bloque l'entrée.
Mon déménagement fait, je fais aussitôt signe à Maisie de rester silencieuse. Acquiesçant d'un signe de tête, elle sort doucement son arme et met la porte en joue, me laissant toute la manœuvrabilité possible. La remerciant de la tête, je déplace une armoire pour dévoiler une petite porte, qui s'ouvre en grinçant après un bon coup d'épaule. Attirant ma cousine, je nous fais entrer et je referme la porte avant de la verrouiller de l'intérieur. Ensuite, j'allume la lampe de mon téléphone, dévoilant la pièce secrète. 2 mètres par 3, les murs sont en béton. Des étagères courent le long des murs, supportant tout l'équipement nécessaires à la fuite. Mais ce qui m'intéresse, ce sont les armes.
Attrapant un fusil, je vérifie son état avant de la charger et de la donner à Maisie. J'en récupère un pour moi et j'ouvre la trappe au sol, dévoilant un tunnel. Il n'est pas très large ou haut, mais il nous mènera jusqu'à l'extérieur du camp, à trois kilomètres de là. Ensuite, nous pourrons nous échapper. Je récupère un sac complet d'équipement et prend également quelques pains explosifs quand un coup sourd retentit dans la pièce d'à côté. Nous étions bien observés. Faisant signe à ma cousine, nous entrons dans le sous-terrain et nous partons en courant. Pour éviter d'être tirés comme des lapins, le couloir et constitué de plusieurs virages, laissant une visibilité à vingt mètres. Et tous les cent mètres environ, je pose un piège explosif, mais il semblerait que personne ne nous suit, ou ils évitent mes pièges, ce qui est possible, ils ne sont pas très discrets.
Enfin, après une course qui a rendu Maisie haletante, nous arrivons au bout du tunnel. L'endroit n'ayant pas été nettoyé depuis au moins 30 ans, je ne prends pas la peine de regarder par les lunettes et je déverrouille la trappe. De toute manière, je ne peux pas être discret en utilisant un matériel aussi rouillé.
L'air frais de l'extérieur est comme un second souffle, après l'air vicié du tunnel. Sortant en premier, je vérifie les lieux avant d'aider Maisie, puis je referme la trappe. Si on nous suit cela nous préviendra au moins de notre distance avec nos poursuivants.
- On retourne au véhicule ?
- Ils ont déjà dû le trouver et le boucler.
- Mais il y a nos empruntes à l'intérieur !
- A mon avis, nos poursuivants ont déjà nos visages en photo. Ils ne mettront pas longtemps avant de savoir qui nous sommes. Autant ne pas tomber dans leurs mains. Hydra ne pardonne pas.
Maisie hoche la tête avant de déglutir et continue à s'éloigner. Rapidement, je nous fais prendre un ancien sentier. Des herbes ont poussé dessus, mais le sol est plat et nous pouvons avancer d'un bon pas. Désormais, nous avons plus qu'à rentrer et nous cacher. Le boss ne va pas aimer.
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