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Délivrer

Le Mortueur abaissa sa capuche en entrant sous le dôme d'une vaste pièce, que des lumino-sphères éclairaient sans chasser les ombres. Au centre de la salle, un autel couvert de drapés blancs, des glyphes inscrits sur chaque pli. Elwan tressaillit. Sur l'autel, un corps tirait sur les draps.

-Qui est là ?

C'était sa voix. Sa voix ! Elwan se précipita vers l'estrade.

-C'est moi, Arrin. C'est Elwan. C'est moi.

Le Mortueur tendit la main vers la forme.

-Elwan ? La voix est presque un murmure.

-Oui, je suis venu te chercher, Arrin...

Mais Arrin n'arrivait pas à se relever, les sceaux l'en empêchaient. Le Mortueur, fou de rage, arracha une à une les bandes de tissus ensorcelés, défaisant petit à petit le sort jeté sur lui. Libéré, Elwan retira délicatement les voiles, pour découvrir son visage. On avait bandé ses yeux sous des épaisseurs de tissus noirs et le Mortueur entrepris de les défaire ; Arrin l'en empêcha.

-Attend !

-Quoi !

La voix d'Elwan trahit son impatience : tout ce qu'il souhaitait, c'était emmener Arrin avec lui, partir loin du sanctuaire qui à présent ne lui inspirait que de l'aversion.

-Laisse, dit Arrin.

-Quoi ?

-Je ne veux pas que tu vois.

-Que je vois quoi ?! S'énervait Elwan. Tes yeux ? Je les ai déjà vus ! Arrin !

- NON ! C'est... pire qu'avant...

Sa voix se brisa sur ses derniers mots. Elwan, alerté, caressa sa joue pour le rassurer. Puis, il l'embrassa plusieurs fois. Dans le cou d'abord, puis sur les lèvres. Sa bouche se collait un bref instant, puis s'envolait à un autre endroit. Doucement. Elwan détacha le bandeau tout en continuant de l'embrasser. Les sceaux tombaient un à un ; bientôt le mortueur distinguait le visage de son amant. ses cheveux noirs avaient poussés depuis leur dernière rencontre, mais le visage était le même. La mâchoire bien dessinée, la bouche fine, l'arête de son nez qu'il souligna du doigt, et enfin ces yeux qu'Arrin s'obstinait à garder clos. Elwan embrassa ses paupières là.

- Fais-moi voir. murmura t-il.

Ils étaient si près l'un de l'autre que son souffle caressait son visage.

- S'il te plaît. Je t'en supplie. Arrin.

Il finit par céder. Il détourna le visage, puis ouvrit les yeux. Et enfin, après un moment de silence, il le regarda. Elwan eut un choc. Ses yeux étaient deux billes noires cerclées d'une auréole, qui n'était plus ocres comme auparavant, mais d'un rouge écarlate ; les pupilles se dilataient ou se contractaient, comme indépendantes à sa volonté. Le Mortueur se força à ne pas détourner les yeux ; il ne voulait pas blesser Arrin, qui portait déjà sur lui la marque du démon. Lorsqu'il fit glisser les draps, ce fut pour découvrir d'autres marques sur son corps : de larges tâches noires, comme de l'encre rongeaient sa chair par endroit, ses mains, ses coudes, ses pieds. Avec une main tremblante, Elwan caressa les hématomes, retenant un sanglot. Que lui avait-il fait ?

Il habilla son ami avec un drap et l'aida à se lever. Quelques instants plus tard, le portail noir se fendait de nouveau, laissant pénétrer sous le dôme les soldats du Sanctuaire. Elwan, qui leur tournait le dos, remonta sa capuche pour cacher son visage. Dans la semi-pénombre, ses yeux luisaient d'un éclat funèbre. Un poignard vola vers le premier qui tomba. En un éclair, le mortueur était sur le second : sa tête roula sur le sol tandis qu'il se dirigeait vers le troisième. Une gerbe de feu vint lécher sa cape et Elwan recula brutalement : en deuxième ligne, des mages renouvelaient leurs incantations. Les choses se compliquaient. A un contre dix guerriers et quatre mages, et en plus il devait protéger Arrin. Elwan soupira. Il ne pensait pas devoir l'utiliser aussi tôt : il saisit Arrin par la taille et commença son incantation.

-Attend! tu ne vas pas...

-Retiens ton souffle.

Les gardes affolés ne savaient que faire. Le mortueur et son passager avait disparu.





Adream. Le monde inversé. Ici, les lois de la nature n'avait aucune emprise. Tandis qu'ils navigaient dans l'anti-matière, Arrin contempla l'univers sans couleur : tout était obscur, mis à part deux yeux mauves qui semblaient voir plus loin que les ténèbres ; Elwan les guidait à travers la dimension parallèle.

Ils retinrent leur respiration le plus longtemps possible, et lorsqu'Arrin vint à bout de ses réserves, il regagnèrent enfin la surface. Arrin respirait bruyamment, mais son compagnon ne lui laissait pas le temps de récupérer ; le tirant par le bras, il le trainait jusqu'à la sortie. Au moment d'attendre les galeries qui menaient à la porte principale, Arrin, les yeux mi-clos, lança un dernier regard vers la Gardwena ; la fleur géante, lui sembla t-il, se tourna même vers lui pour mieux le toiser. Il détourna les yeux, encore présent à son esprit, ce que les exorcistes lui avaient fait subir durant ces trois dernières années.





Lorsqu'il reprit conscience, Arrin entendit les roues de bois frapper contre les cahots de la route. Elwan le remarqua et lui lança une gourde qu'il accepta sans rechigner. Ils étaient tout deux dans une carriole tirée par un mortueur qu'il ne connaissait pas : il portait le même manteau à capuche haute, quoi que la sienne semblait presque neuve à côté de celle d'Elwan.

-Je te présente Esse.

-Esse ?

Le personnage encapuchonné hocha la tête en salut, sans même se retourner. Arrin remarqua qu'on l'avait vêtu et que ces marques avaient été camouflées sous des bandages. Il tira sur ses manches pour mieux les cacher. Elwan le vit faire et s'assombrit.

-Est-ce que...

Il hésita.

-Est-ce que ce sont les exorcistes...qui t-on fait ça ?

-Non, répondit très vite Arrin. Celles-là, c'est moi.

Elwan ne dit rien, même si l'emploie de "celles-là" faisait resurgir une haine trop peu contenue : les exorcistes lui avaient bien fait quelques choses. Esse quand à lui, se demandait bien qui pouvait être ce Arrin, et comment il avait pu s'infliger de telles blessures.

Elwan et lui avaient le même maître et étaient rapidement devenus amis ; lorsque le mortueur lui avait demandé son aide, il n'avait pas hésité. A présent, il était intrigué par ce personnage du passé pour lequel son frère d'arme avait si vite accouru. Il avait reconnu sur son corps les marques de l'Abîme, des marques de corruption que laissaient les démons lorsqu'on rentrait en contact avec eux, mais il n'en avait jamais vu de telles, aussi répandues, noires, et il lui semblait même qu'elles étaient mouvantes ! Un hennissement agacé l'extirpa de ses pensées et il se concentra de nouveau sur la route.

-Le temple n'existe plus depuis trois ans, commença Elwan. Soit juste après mon départ. Que s'est-il passé ?

-Moi même, je ne le sais pas vraiment. sembla ironiser Arrin. Nous avons été assaillit par des assassins. Des Adarions, je pense. Mais ils n'étaient pas seuls. Il y avait de la magie démonique dans l'air, Elwan. L'Abîme a attaqué le noyau du Temple et nous n'avons rien put faire. Quelque soit cette magie, elle était d'un niveau complètement différent du nôtre. Ca n'avait rien avoir avec ce que peut parvenir à invoquer un mage normal.

-Tu penses à un Archimage ? Un Archimage aurait attaqué le Temple ? Pourquoi ?

-Il cherchait Ravnir.

-Ton père ?

-Il a quelque chose dont ils ont absolument besoin. L'un d'eux a dit : " nous devons le récupérer avant l'aube." Je n'ai pas compris de quoi il parlait.

Les épaules d'Elwan se crispèrent. Si tout cela avait à voir avec le légendaire Ravnir, alors cela ne présageait rien de bon.

-Et je suppose que tu ne sais pas où il est.

-Tu sais comme il est : introuvable.

-Mais alors pourquoi les exorcistes t'ont-ils capturés ? Ils ne pouvaient pas savoir pour...

-Ils savaient.

Un silence suivit cette révélation. Arrin fixait le dos de Esse, qui, tendu sur son siège, comprit qu'il n'en apprendrait pas plus aujourd'hui. Elwan caressa le ventre d'Arrin pour le rassurer et nicha son visage dans son cou. Il ne semblait pas faire mine de vouloir le lâcher et Arrin se laissa bercer ainsi comme l'enfant qu'il n'était plus.

Le jour se leva bientôt, la carriole continuait sur sa trajectoire, et sous le balancement du véhicule, le bruits des pierres et des sabots, Arrin espérait qu'ils arriveraient très vite en ville, qu'ils puissent se retrouver seuls, sans frère d'arme, pour pouvoir rattraper ces trois années qu'ils avaient perdus.

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