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o2 - Détonation

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J'avais l'impression de le voir partout.

Dans la rue, dans les cafés, à chaque tournant, j'avais l'impression qu'il était là.

A chaque touffe noire, je revoyais un jeune garçon de dix-huit ans, les mèches en pétards, les yeux rouges et gonflés, les pupilles humides, aux habits over-size, au regard furieux et aux paroles tranchantes.

Je le voyais partout et je détestais ça.

Son simple souvenir m'horripilait.

Comment avais-je pu faire confiance à une garçon comme lui.

Lui qui était la source de mes cauchemars et qui faisait remonter des scènes que j'aurais aimées oublier pour toujours.

C'était sûr que c'était lui. Comment cependant, je n'en savais rien.

Mais je ne veux pas y penser.

Ce n'était qu'une amourette de lycée.

Une histoire d'il y a cinq ans dont j'ai oublié la quasi-totalité.

Et dont je comptais bien oublier le reste.

J'ai simplement été surpris sur le moment, mais je me suis contenté d'enfouir mon inconfort et de l'oublier le temps de la leçon.

Puis, seulement une fois enfermé dans les toilettes de mon appartement, je me suis permis de tout extirper, laissant les souvenirs et les sensations parcourir mon corps à nouveau pour que je ne les chasse définitivement sous la douche.

J'y ai repensé de rare fois les jours d'après, à chaque fois que j'entrais à l'académie, avant de finalement l'oublier jusqu'au lendemain.

Je commençais à redouter le vendredi après-midi, soit ma leçon avec les premières années. Car je n'ai absolument aucune envie de le recroiser.

Certes, avec une infime chance, il ne s'agit là que d'une futile coïncidence. Mais avec en plus la présence de Kang, quelque chose me disait, qu'inexplicablement, ils avaient dû rester ensemble ces dernières années.

Mais peu m'importait de leur personne, mon corps craignait uniquement ce qu'ils pourraient ramener comme souvenir dans ma tête.

J'avais bien assez pâti, je ne compte certainement pas me laisser submerger une nouvelle fois par lui.

— Tout va bien ?

Un faible murmure dans mon dos me fait sursauter, avant que je n'expire bruyamment l'air de mes poumons afin de chasser les souvenirs de ces derniers jours tendus.

— Ça va, je n'arrive juste pas à me redormir, fais-je tout en me retournant sur mon flanc gauche, faisant face à la mine encore endormie de Matthieu.

Son pouce vient alors caresser ma joue, puis sa main glisse dans mon cou jusqu'à ma nuque, la massant d'une poigne forte main non douloureuse, ce qui me détend lentement les épaules.

Il se retourne après un instant, le regard fixé au réveil, avant de revenir me faire face.

— Il n'est que cinq heures, tu as cours à quelle heure aujourd'hui ? Marmonne-t-il tout en s'avançant dans le lit pour me prendre dans ses bras.

— Tard, dix heures, mais je pense aller voir ma mère avant, fis-je tout en souriant en entendant mon copain se lamenter discrètement, lui commençant assez tôt.

— Donc avant que je ne parte, ça nous laisse une heure et demie à disposition, non ?

Papillonnant légèrement des paupières, je cherche son regard dans l'obscurité de la chambre et laisse un fin sourire amusé se répandre sur mes lèvres, alors que je le sens se déplacer de sorte à me surplomber.

— Qu'est-ce que tu fais ? Chuchoté-je, nos deux corps baignés dans le silence de la nuit.

— Figure-toi, que je connais une bonne méthode pour te faire dormir.

Rieur, je sens son rictus se presser contre mes lèvres et je n'hésite pas à entourer sa nuque de mes mains, pendant que les siennes ne tardent à se faufiler sous mon t-shirt.

Notre baiser se fait plus érotique et j'expire d'excitation contre ses lèvres quand son bassin se presse contre le mien sensuellement.

Mon esprit ne se focalise alors plus que sur Matthieu, sur ses gestes doux et ses baiser tendres, laissant mon corps s'enivrer de ses attentions. Les frissons s'expandent sur ma peau et nos souffles se saccadent dans la chambre, s'élevant au fil des minutes. Nos corps s'unissent et ma force s'évapore de plus en plus. Mes jambes se mettent à trembler et je sais qu'il l'apprécie, soupirant bruyamment au-dessus de moi en les empoignant de ses mains.

Ti amo, Tae.

— Je t'aime...aussi ahn.







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Entouré agréablement de la douceur de nos draps, mes sens se réveillent lorsque la voix de Matthieu s'élève dans la chambre, gentiment.

— Je te laisse la voiture. On se voit ce soir. Passe une bonne journée tesoro.

Ses lèvres se déposent chastement sur mon front dégagé et je ne grogne qu'en simple réponse.

Bacci, soufflé-je finalement.

Je me réveille pour de bon qu'une heure plus tard, me levant gentiment pour me rendre dans la salle de bain, mes cuisses encore légèrement engourdies. Sans me presser, mes yeux observent mon reflet et un léger râle m'échappe en voyant une légère marque rougeâtre sur ma clavicule.

— Je lui avais dit que je n'aimais pas les suçons...

Passant outre en voyant qu'il était tout de même très petit et qu'il n'avait pas dû faire exprès, mes pas m'amènent sous la douche une fois totalement nu. Je me lave intégralement et ne sort qu'une fois la pièce remplie de buée.

Je me prépare après quoi tranquillement tout en réfléchissant au programme de ce jeudi. Rendre visite à ma mère, aller à l'académie, puis ce soir cours de pédagogie.

Journée longue, mais ça devrait aller.

Quelques minutes plus tard, je rentre dans la voiture et démarre le moteur pour aller en direction de chez ma mère. Elle vivait à une quinzaine de minutes de notre appartement et proche de l'hôpital ce qui était assez avantageux.

Garant la voiture, je grimpe les quelques étages pour finalement faire face à ladite porte, je toque et abaisse la poignée par automatisme, assez surpris mais pas tant que ça que se soit ouvert. Il lui arrivait d'oublier de refermer à clef lorsqu'elle rentrait trop fatiguée.

Cependant, mes sourcils se froncent en apercevant devant l'entrée sa veste, plus légèrement plus loin son sac à main, son porte-monnaie et ainsi de suite le reste de ses vêtements éparpillés en ligne, accompagnés par d'autres affaires, certainement d'homme.

— Taehyung !

Je relève la tête au son de sa voix mi-paniquée et rougis très légèrement, avant de me retourner pour lui donner dos. Il n'y avait qu'une seule explication du fait qu'elle pouvait se retrouver dans cet état, soit les cheveux en pagaille et vêtue d'une simple chemise apparemment bien trop grande pour elle.

— Je ne pensais pas que tu viendrais, continu-t-elle d'une voix gênée mais surtout amusée.

— Je ne pensais pas non plus trouver ça, murmuré-je alors que sa main se posant sur mon épaule me fait me retourner vers elle.

N'ayant pas vraiment changé de look, elle ne fait que m'enlacer et j'en fait tout autant, même si une odeur masculine vient me titiller les narines.

— Je suis contente de te voir, mais, fait-elle en me serrant davantage.

— Faut que j'appelle la prochaine fois, deviné-je un faible sourire aux lèvres et elle ricane avec moi.

— Se serait mieux oui.

Nous éloignant, je détache mon regard d'une montre au sol et le reporte sur ma mère. Un moment de silence s'installe entre nous, coupé soudainement par la chute d'un objet en direction de sa chambre.

— Tu veux me le présenter ou, hésité-je et elle ne fait que sourire.

— Peut-être une prochaine fois Tae.

Je hoche la tête, comprenant, bien que la situation assez atypique me donnât l'impression que nous nous étions échangés de rôle. Remarque, il était assez rare je pense de surprendre sa mère en train de passer du bon temps avec quelqu'un.

— D'accord, je vais y aller alors. J'ai cours.

Elle acquiesce et après un dernier câlin, je sors de son appartement, récupérant mon téléphone une fois dans les escaliers tout en souriant d'amusement.

Finalement, il n'y aura pas besoin de site de rencontre pour ma mère









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— Oh bonjour Taehyung.

— Bonjour Nonna, souris-je tout en me décalant pour faire passer Chinae, les bras chargés de boîtes de pinceaux.

— Merci, à plus tard.

Hochant la tête, je m'immisce dans la salle des professeurs une fois ma collègue sortie, lançant un bonjour général et recevant une salutation des autres enseignants.

— Oh Taetae tu tombes à piques, s'exclame SeokJin en me faisant signe, toujours assis sur le bord de mon bureau.

Evidemment, il m'était impossible de protester contre ce très cher surnom, mon aîné adorant en donner à chaque collègue. Chinae s'énerve d'ailleurs assez régulièrement pour ce trait de caractère. Bien que ce soit surtout parce qu'après une soirée entre collègue au bar, SeokJin avait décidé de l'appeler Tchin-Tchin.

— Qu'il y a-t-il ?

— Les élèves sont tous inscris sur le serveur de TakaoTalk de l'académie et TamTam a pris les photos des premières années.

— Tes surnoms à la noix vont finir par causer ta mort, ronchonne monsieur Tan, son fort accent japonais perceptible. Heureusement, personne ne manquait à l'appel aujourd'hui.

Je dépose ma sacoche sur mon pupitre, alors qu'un faible sourire de compatissance s'élance en direction de mon collègue, ennuyé que son appareil photo soit monopolisé par SeokJin.

— Eh, c'est que cette année il y a de belles personnes. Dommage que tu aies déjà un mec Taetae, je suis sûr que tu aurais trouvé quelqu'un.

J'écarquille les yeux à sa remarque de trop et m'étrangle presque avec mon café.

— De toute façon, c'est interdit les relations entre prof-élève, s'ajoute monsieur Tan tout en récupérant son appareil. Bon je vais aller les importer dans le système, si tout va bien, dès demain vous devrez avoir la nouvelle liste des élèves.

Nous hochons la tête et notre collègue se retire, me laissant l'amabilité d'offrir une pichenette sur le bras de SeokJin, ce qu'il le fait sursauter.

— Qu'est-ce que j'ai fait ? S'étonne-t-il, ce qui me fait rouler des yeux, alors que je prends place sur ma chaise et récupère quelques dossiers dans mon tiroir.

—J'aimerai que tu évites de dire à tout va que je suis en couple avec un homme, merci SeokJin Hyung.

— De un, commence-t-il tout en pivotant légèrement sur mon bureau pour me faire face. A part quelques rares individus qui sont hétéros ici, personne ne l'est, à croire que c'est un critère pour entrer dans une école d'art « soit gay », accentue-t-il avec ses mains. Que se soit fille et garçon soyons bien d'accord.

Je roule des yeux, bien que je ne puisse empêcher mon rictus de se former à sa gestuelle si expressive.

— De deux, arrête de m'appeler SeokJin, et utilise mon surnom !

— Bien, Jin Hyung.

Il acquiesce, fière de moi et je souffle d'amusement.

— Qui est-ce qui te l'a donné d'ailleurs, demandé-je curieux, sachant que pour les autres c'était lui, mais pour lui-même.

— Moi-même.

Lui-même, évidemment.

— J'aurai dû m'en douter vu qu'il n'est pas vraiment mauvais.

— Taetae n'est pas mauvais, s'exclame-t-il en posant brusquement sa paume sur la feuille que je lisais.

Très expressif.

— En revanche c'est provisoire. Histoire d'attendre avant de te trouver un surnom plus rigolo, s'amuse-t-il.

— Tae va aussi très bien sinon, lui conseillé-je, principalement pour éviter d'être attitré par je ne sais quelle nouvelle trouvaille.

— Oui, mais non. C'est trop simple et trop personnelle. Je paris que ton mec doit t'appeler comme ça non ?

Je hoche la tête, suspicieux, et il s'approche davantage de manière choquée.

— Tu imagines si tes collègues de travail t'appellent par le même nom que ton mec quand vous baisez ?

Je reste subjugué par son non-tact légendaire et n'ayant plus de force pour dire quoique se soit de plus, je me contente de tourner la tête pour revoir mon programme.

— Tient d'ailleurs, qu'est-ce que tu fais-là aujourd'hui ? Tu n'as pas de cours techniquement le jeudi non ?

— J'ai demandé à Madame Park de nous voir pour discuter du programme que j'ai prévu de donner aux troisièmes années, pour éviter de répéter des exercices qu'elle aurait pu déjà leur faire faire l'année passée.

— Oh donc tu ne restes pas toute la journée ?

— Non seulement le temps de lui parler et de contrôler le stock pour demain. En milieu d'après-midi je repars, j'ai un cours de pédagogie ce soir.









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Faufilé dans un couloir assez étroit, je coche une nouvelle ligne de mon carnet, m'assurant qu'il y ait un nombre correct de ce type de feuille avant de continuer mon chemin sur une autre rangé, levant la tête afin de retrouver la dernière chose de ma liste, soit des règles métalliques suffisamment longues.

Une fois trouvées, je recontrôle la totalité de ma liste tout en me dirigeant vers la sortie, satisfait. Déboulant du coup dans un couloir de l'académie, je referme derrière moi l'entrepôt et récupère la clef alors qu'une vibration s'élance dans ma jambe.

Continuant mon chemin en longeant le mur pour éviter de foncer sur une quelconque présence à l'heure de pause, mes yeux se reportent sur mon écran de téléphone où la conversation avec Matthieu y figure.

Oh comment ça ? Qu'est-ce qui c'est passé ?

Il se pourrait que je sois tombé sur ma mère, après qu'elle ait passé une bonne soirée avec quelqu'un...

PFAHAHAHAHA

Mais c'est parfait alors, tu n'as plus besoin de t'inquiéter alors, elle se porte toujours autant bien

Et elle est toujours de la partie haha

Aish

Et il est comment son amant ?

Jsp, elle voulait pas encore me le présenter

Jsp ?

Idk

Ohhh bon aussi je connaîs pas encore toutes les abréviations de ta langue coco

T'inquiète, c'est déjà incroyable que tu saches tout ç|

Soudainement, une paire de pied apparaît devant moi au tournant du couloir et nous n'avons le temps d'esquiver que nous nous cognons l'un l'autre. Le choc est-tel qui nous repousse, avant que nous ne tombions au sol respectivement avec peu de grâce.

Un hoquet de surprise et un sifflement douloureux nous échappe, suivit tantôt du bruit bruyant de nos affaires et de mon téléphone rencontrant le sol.

Ça m'apprendra tient.

— Merde, tout va bien vous deux ? S'élance une tierce personne, sa main apparaissant dans mon champ de vision, une fois mes paupières ouvertes.

— Ça va, fîmes simultanément, avant que je n'attrape la main tendue pour m'aider à me relever, observant alors mon interlocuteur.

— Je te remercie Kang et pardon pour le choc, je ne regardais pas où je mettais les pieds, fis-je embarrassé tout en portant mon regard sur le garçon que j'avais renversé, encore accroupit au sol en train d'amasser nos affaires, le visage caché par une épaisse chevelure noire.

— Ce n'est pas de votre faute, j'allais aussi en vitesse, excusez-moi...

Et récoltant mon portable sans me donner le temps de l'aider, son regard se relève jusqu'au mien.

— Professeur Kim.

Je ne peux alors détacher mes pupilles ancrées à ses yeux, pendant que ma mâchoire se serre en de féroces mors durant toute son ascension pour se mettre sur pied.

Puis, il me tend mon carnet, mon stylo et mon portable en mon encontre, son regard chocolat immobile dans le mien et ses lèvres fines tirées en une ligne parfaitement droite, ne laissant transparaître absolument aucune expression si ce n'est la neutralité la plus totale.

Une fois mes affaires en mains, je remarque l'absence de Kang, qui avait dû s'éclipser en mon issus peu avant.

— Tu dois être...débuté-je peu sûr de moi de vraiment vouloir affronter cette rencontre maintenant.

Cependant, c'était toujours mieux que de le faire demain devant le reste de la classe. Alors je reprends contenance, déviant mon regard et redressant correctement mes épaules, malgré la boule qui se tord dans mon ventre et la moiteur de mes mains.

Je n'aimais clairement pas cet instant.

— L'étudiant absent de la semaine passée, Jeon Jungkook ?

Ma langue n'apprécie guère prononcer son nom, amenant comme la dernière fois un goût salement amer dans ma bouche et dans mon corps, étant désormais devant lui.

Il ne s'était passé que cinq ans, mais j'aurai préféré attendre l'éternité avant de le revoir. Néanmoins, je ne devais pas faire apparaître ma déplaisance. Ce n'était désormais rien d'autre qu'un élève et de ce fait, je devais le traiter comme les autres. Avec un peu de chance, il voudra également oublier notre passé commun.

Après tout, je n'étais qu'une personne qui le dégoutait, comme il l'avait si bien dit la dernière fois que nous nous étions vus.

Ainsi, j'ose affronter son regard et sa personne.

Il avait, étonnement beaucoup changé, ou alors c'étaient mes souvenirs qui me jouaient défauts. Mais c'était certain qu'il n'avait pas se regard ferme et cette allure imposante avant, bien que son choix vestimentaire restât le même, habillé d'un t-shirt over-size déjà tachée de peinture, qui tombait sur son corps de sorte à en cacher une partie et à en épouser une autre, dévoilant des pectoraux travaillés que je m'empresse d'éviter du regard.

Mes yeux ne font qu'une analyse brève et discrète de son corps, ne notant que les bottes immenses à ses pieds, qui pourraient écraser quelqu'un sans difficulté.

L'ambiance semble alors se faire plus lourde et désagréable, me poussant à revenir à ses pupilles, qui contrairement à moi n'avaient pas observé ma personne, ce qui étrangement m'amène une curiosité vite oubliée par mon esprit.

C'était tant mieux à vrai dire.

— Bien...fais-je face au silence tout en tournant mon corps, près à le dépasser. Passe une bonne fin de journée, on se reverra demain après-midi.

Plus étonnant que ce que je pensais, mon cœur ne semble pas s'affoler comme la semaine passée, du moins, c'était ce que je me suis dit avant qu'une main ne s'enroule sur mon bras, me stoppant net et faisant retentir mon organe vital dans mes oreilles comme un signal d'alarme.

Ce geste était clairement trop familier pour qu'il ne me répugne pas.

Mon visage pivote donc vers le sien, mes yeux devant regarder un peu plus haut, m'ayant dépassé de quelques faibles centimètres grâce à ses chaussures épaisses.

— Taehyung.

Mes sourcils se froncent instantanément et je tire mon bras pour me dégager de son emprise n'aimant pas son ton et étant aussi surpris par sa voix que j'avais oubliée.

— Je sais que c'est soudain, mais je voulais te dire que je suis au courant de ce qu'il s'est passé il y a cinq ans, si tu me laiss—

— Monsieur Jeon, coupé-je sévèrement, le faisant se taire et stoppant cet afflux de mots qui m'instaurent une insécurité soudaine. Ce n'est ni le moment, ni le lieu pour parler de ce genre de chose.

Ma voix se concentre pour rester clair et mes jambes prennent sur elles pour ne pas simplement m'enfuir. Car je savais où il voulait en venir. Je le savais très bien. Et je n'avais aucune foutre envie d'y repenser. C'était terminé et enterré. Et ce n'est clairement pas un gamin un peu plus âgé qui allait me faire remonter cette époque.

— Quoi qu'il ait pu se passer antérieurement n'est plus. Je te prierai donc de ne plus jamais évoquer quoique se soit de ce genre.

— Si tu me laisses le t—

— Non ! fais-je avant de rebaisser ma voix, reprenant contenance sur les battements effrénés de mon cœur. Je suis ton professeur et tu es mon élève, nous n'avons rien à se dire en dehors de ce qui concerne les cours.

Mes pupilles instables ancrées fermement dans les siennes, je m'assure qu'il est compris parfaitement mon message et seulement au moment où il dévie son regard et se recule d'un pas, ses mains baguées se levant un instant comme signe d'abandon que je me permets de reprendre mon chemin.

— A demain.

— A demain, monsieur Kim. 









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Je me repasse sans arrêt cette scène en boucle, encore et encore, sans parvenir à m'en défaire, à me retirer ce sentiment désagréable de ma gorge à ses mots.

Il n'était qu'un fâcheux hasard de la vie et nous n'avions plus rien avoir l'un avec l'autre. Plus rien. Alors c'est totalement inutile de ressasser notre rencontre passer.

Il fallait simplement que nous reprenions comme si nous ne nous étions jamais connus, du moins c'est ce qui me semblait le plus logique et le plus sain, si nous voulions chacun avoir un rapport stable à l'école.

Il fallait donc aussi que j'arrête de repenser à notre passé à chaque fois que son nom effleurait mes lèvres ou mes oreilles.

Cependant, un détail me dérange énormément, à quoi ça lui arrangeait de me parler soudainement de ça. De débouler subitement dans ma vie de cette manière. Est-ce intentionnel ? Non, quel genre de personne irait faire ça, déménager dans une autre ville et payer des gros frais d'inscription pour simplement recroiser un partenaire oublié.

C'était illogique et cette histoire me tourmentait, m'obligeant à rester dans ma voiture avant de retourner chez moi.

Mon esprit était bien trop ravagé de penser à son sujet pour pouvoir me concentrer sur mon cours de pédagogie, me laissant totalement perdu à la fin de ce dernier et durant mon trajet du retour.

Ainsi, allumant la lumière avant de l'habitacle, je m'empresse de retrouver mon portable dans ma sacoche et de composer un numéro, ne réfléchissant pas au décalage horaire.

Seulement à mon troisième appel consécutif, mon vis-à-vis décroche finalement son portable, stoppant finalement la monté de stresse dans mon métabolisme.

— Taehyung, j'espère que t'as une putain de bonne raison parce que si tu ne l'avais pas compris, il est quatre heures du mat' i—

— Il est revenu.

Un court silence s'instaure après mes mots presque tremblants, me surprenant que ma voix puisse flancher pour en vérité, si peu.

J'entends alors Yoongi se redresser dans son lit, et sa voix s'élever plus sérieusement, une tonalité légèrement inquiète camouflée.

— De qui tu parles Taehyung.

— De Jeon.

Un nouveau moment.

— Jungkook ?

— Mh. C'est mon élève.

— Ton élève ? me demande-t-il confus.

— Il fait partit de mes élèves. Il est dans mon école.

— D'accord, d'accord du calme. Qu'est-ce qui s'est passé ?

Mes lèvres s'entrouvrent, mais ma voix se meurt.

Que c'était-il passé ?

Rien en réalité.

Rien du tout.

— euh...rien. Enfin, on s'est rentré dedans et on s'est...on s'est juste parlé.

— Pourquoi m'as-tu appelé Taehyung ?

Sa voix se fait calme, sans me brusquer ou me juger.

— Parce que...j'arrête pas d'y penser.

— En bien ou en mal ? reprend-t-il en comprenant que je n'allais rien dire de plus.

— En mal.

Mon regard se perd sur le panneau de contrôle, réfléchissant à comment je peux mettre en parole mes pensées désordonnées.

— Tu sais ce qu'il m'a dit en premier ? Qu'il était au courant. Comme ça. Il débarque soudainement de nulle part alors qu'on a plus rien en commun et ose me sortir comme première chose qu'il « est au courant » ! M'emporté-je, ne comprenant pas les gestes étranges de ce garçon.

Plus j'y pense et plus je me dis que cette retrouvaille était la plus étrange que je n'ai jamais vécue.

— Au courant de quoi Taehyung.

— ... J'en sais rien. Mais vu comment ça s'est terminé, ça doit avoir un rapport avec l'autre, mais je sais pas comment il le sait.

— C'est passé au journal.

C'était vraie. Mais il ne pouvait pas uniquement le deviner ainsi. C'était impossible. Il ne m'aurait jamais dit cette phrase avec cette tonalité s'il n'en était pas certain à cent pour cent. Et pour qu'il le sache, il n'avait pu en parler qu'avec deux seules personnes.

— Pourquoi tu n'as pas l'air surpris ? Susurré-je alors, me concentrant sur la faible respiration régulière de Yoongi.

— Que je ne suis pas surpris de quoi ?

— Que Jungkook soit revenu, qu'il soit au courant de cette histoire.

— Détrompe-toi, je suis surpris qu'il soit dans ton école.

— Yoongi, repris-je. Comment était-il au courant ?

Un moment de latence s'élève et ma main libre se resserre autour du guidon.

— C'est moi qui le lui aie dit. Il y a environ deux ans.









╗╝╗










Rentrant lentement dans l'appartement, je n'ai même pas la force d'avertir de ma présence, laissant mes chaussures et mon manteau traîner au sol, avant de parvenir dans le séjour, attirant l'attention de Matthieu sur ma personne et la détournant de la télévision où le téléjournal italien s'émanait.

— Tu es rentré tard, remarque-t-il, tout s'est bien passé ?

Je ne fais que hocher la tête et le rejoins d'un pas moue, avant de le chevaucher pour m'asseoir sur ses genoux, collant mon torse contre le sien et enfouissant ma tête dans son cou.

— Oh mon gros bébé a besoin de câlin ?

— Mh, émis-je faiblement.

Ses grandes mains alors sur mon dos, coulissent jusqu'à mes épaules, me poussant faiblement en arrière pour que nos yeux se croisent.

— Hé, dit-il tout gentiment, tout va bien ?

Son regard inquiet réussit à me réchauffer et me donner du baume au cœur et je lui souris finement.

— Ça va, ça a été une longue journée...

— Et ?

— Et...ces derniers temps, il m'est arrivé de repenser à ce type du lycée...

— Le troisième année ?

Ses sourcils épais se froncent et ses mains se resserrent sur mon corps, sachant parfaitement de qui je parlais. Je hoche donc la tête, le regard un peu perdus sur les murs, avant de fermer mes paupières quand il me tire vers lui.

— C'est à cause de ce matin ? J'ai été trop dur ?

— Non bien sûr que non. Ça me trotte juste dans la tête depuis la semaine passée. Mais ça n'a rien avoir avec toi, ne t'inquiète pas. Tu es parfait.

Je peux sentir ses muscles se détendre gentiment contre les miens, soulagé de ne pas m'avoir porté défaut. Cependant, il n'en réduit pas moins son câlin, me tenant toujours contre lui et débutant même de légers mouvements de gauche à droite pour me bercer.

— Tu veux quelque chose ? me demande-t-il tendrement. Manger, regarder un film, dormir, faire tout en même temps ?

Je souris dans son cou pour sa prévenance et son côté mignon.

— Je prends ça pour un oui, rit-il faiblement, avant de se lever avec moi, ses mains sous mes cuisses.

— Tu me lèves comme si j'étais un poids plume, fis-je en souriant.

— En même temps, si tu venais avec moi au fitness plus souvent.

— Nianiania.

— Très constructif chéri.

Nous pouffons ensemble et il finit par me déposer sur la table à manger, mes pieds ne parvenant à toucher le sol.

— J'avais prévu une soirée aux chandelles, mais je pense qu'on va s'abstenir à une soirée cinéma, fait-il tout en servant le repas dans deux assiettes, laissé au préalable sur les plaques.

Je l'observe alors déposer sur notre table basse du salon nos assiettes avec nos services et une bouteille de vin, avant de sortir du rangement de sous le canapé un plaid tout moelleux.

Puis enfin, il revient vers moi, qui attend patiemment son retour en battant des pieds. Et je reste tout autant surpris de comment il parvient en de faible gestes et paroles à me libérer de mes tourments.

— C'est quoi ce sourire, fait-il en me rejoignant, son corps se plaçant entre mes jambes alors que mes bras se posent derrière moi, me penchant sur la table pour l'observer.

— Tu sais ce qu'il s'est passé la dernière fois que tu m'as déposé ici ?

Son rictus se change pour se rapprocher du mien, taquin.

— Oh, alors c'est comme ça ?

Et il s'approche de moi pour venir cueillir mes lèvres pulpeuses par les siennes. Il embrasse terriblement bien, et je me laisse envouter sans problème lorsqu'il m'agrippe les hanches pour me tirer vers lui, me reprenant dans ses bras pour m'installer sur le canapé.

— Commençons déjà par manger, vu que monsieur n'a pas pris de petit déjeuner ce matin.

Mes yeux se plissent et je ricane tout en me plaçant correctement sur le sofa.

— Comment tu sais ?

— Je sais tout, Tae.

Etrangement, SeokJin me revient en mémoire pour une raison futile à ce surnom, mais je le chasse rapidement et prends en main le plat que me tend Matthieu.

Madonna, sommes-nous vraiment déjà à la saison neuf de the walking dead en seulement deux semaines ? Faut que nous arrêtions de passer nos weekends entiers devant Netflix chéri.

— Se serait bien, peut-être.

Nous nous échangeons un sourire complice avant qu'il ne fasse partir le nouvel épisode après m'avoir entouré de notre couverture. Ainsi, les minutes s'écoulant, je profite de la chaleur naturelle de mon bel italien, m'écroulant sur lui après avoir fini de manger, observant les nombreuses scènes peu appétissantes à vrai dire.

Bien que je n'aime pas spécialement les films et séries parlant de zombies, de monstre ou d'horreur, Matthieu avait réussit en de faible mois à chambouler toutes mes habitudes pour le mieux.

Mais après deux épisodes, mon esprit divague encore et je finis par revenir sur les genoux de mon copain, l'embrassant pour que cette fois nous nous laissons aller totalement, éteignant la télévision pour baigner nos corps nus de la lumière tamisée de notre lampe à pied.

Et m'aidant à évaporer toutes pensées néfastes d'aujourd'hui, oubliant ainsi pour de bon les derniers mots de Yoongi.

« Ça doit faire trois ans qu'il m'a recontacté. Puis Hoseok quand il est revenu. Baekyhun. Chanyeol. HeRan, JiAe et j'en passe, dans le simple but de s'excuser. Il ne va rien te faire Taehyung. Il a changé. C'est un adulte maintenant. Un adulte qui veut simplement s'excuser pour ses actes d'adolescent. »

























╗╝╗

C'est d'une complexité monstrueuse d'imaginer une rencontre entre deux personnes qui ne se sont pas vues depuis cinq ans lol.

Vous auriez écrit quoi vous ? Je suis intriguée.

Je me suis d'ailleurs fait tellement de scénarios différents que même celui-ci m'est passé par la tête : 

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