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o1 - Continuation

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Baboum

Baboum

Baboum

Secouant la tête, je fais abstraction des battements de mon cœur qui s'amplifient dans ma cage thoracique. Toujours plus forts, plus rapides et plus bruyants, augmentant la circulation de mon sang et agrandissant mon stress, me faisant aspirer l'air entre mes dents par la nervosité.

Je venais de prendre une douche et pourtant, j'avais la sensation d'être encore sale et collant de sueur.

Voilà donc les répercussions d'une nuit agitée. Sérieux, j'avais passé l'âge de stresser pour une simple rentrée.

— Matthieu ! rappelé-je, mes yeux apeurés fermement ancrés sur l'aiguille de l'horloge, tournant de plus en plus vite, faisant s'écouler ce temps si relatif.

— J'arrive, t'as tout pris ?!

Ses mots étouffés par les murs réveillent mes muscles et pour la cinquième fois, je recontrôle l'intérieur de ma sacoche tout en me repassant le planning du jour pour être certain de n'avoir rien oublié.

Baboum

Baboum

Baboum

Aller, Aller, Aller. L'anticipation et l'anxiété s'agrandissent encore, fortifiées par le bruit infernal de la ville, me parvenant à travers l'ouverture de la fenêtre. Ils étaient réveillés, la ville était réveillée, tous, sauf moi. Seul crétin fini qui n'a pas attendu l'alarme.

— Je suis là !

Peut-être même deux crétins finis.

— Ne me dit pas que tu as pris tout ce temps pour te faire une tartine ? questionné-je incrédule, les sourcils froncés.

— Non, mais pour te faire une tartine, et sans me laisser le temps de me plaindre, la tranche de pain m'est fourrée dans la bouche.

Il sourit attendri à mon air surpris tout en enfilant ses chaussures, avant de me prendre la main et d'ouvrir la porte de chez nous.

— Allons'y mia piccola marmotta.

Souriant malgré moi, je me laisse me faire entraîner dans les escaliers, dégringolant à toute allure jusqu'à parvenir au parking ouvert.

En voiture et correctement attachés, il n'attend plus pour mettre le contact et filer sur les routes de Busan.

— L'arrêt devant le supermarché ? Me demande-t-il et je secoue la tête avant d'avaler un morceau de pain somptueusement fruité.

— Vu l'heure on ne va pas y arriver, vaut mieux prendre celui devant le parc.

— D'acc', passe-moi un bout d'ailleurs.

Nous penchant les deux au milieu de l'habitacle à un feu rouge, j'amène la tartine à moitié mangée jusqu'à sa bouche. Il prend un morceau et ronronne de plaisance exagérément, ce qui me fait esquisser un petit sourire.

— Mh, mais qui a fait cette mh tartine si excise et incroyable.

Je roule des yeux, le stress s'évaporant discrètement grâce à lui.

— Merci, soufflé-je alors.

— Mais il n'y a pas de quoi, tu sais le déjeuner c'est—

— Le repas le plus important de la journée, le coupé-je amusé, avant de finir la tartine.

— Je vois que tu retiens ce que je te dis, s'enjoue-t-il tout en me lançant un regard plissé et amusé.

— En même temps, tu me le répètes depuis un an, fallait bien que ça rentre à un moment donné.

Il ricane faiblement par-dessus la musique italienne de la radio, d'un ton charmant et mélodieux que j'aime tant.

— En attendant tu as toujours l'esprit dans les nuages.

— Pas du tout !

Son regard se pose alors sur moi un instant, un sourcil levé et sceptique, ce qui me fait faiblement rougir.

— Alors je suppose que tu n'auras pas besoin de ça ? Et fière de lui, il ressort d'une main une plaquette en plastique de sa poche, me faisant écarquiller les yeux.

— Mon badge !

Il rit à mon exclamation alors que je récupère ma carte d'identification et face à sa moquerie, je n'hésite une seconde à lui pincer le bras, le faisant rire davantage.

Cependant, il se calme et le sourire aux lèvres, il récupère ma main, entrelace nos doigts pour finalement venir déposer un petit bisou sur ma peau hâlée, me faisant sourire à mon tour.

— Nous y sommes, t'as plus que quatre minutes.

Sa phrase a le don de faire repartir mon cœur à toute allure et j'amasse rapidement mes affaires, pendant qu'il se gare sur le bord de la route.

— Eh, m'attrape-t-il le bras, attirant mon attention vers lui. Passe une bonne journée

— Toi aussi, souris-je avant de lui déposer un chaste baiser sur le bout des lèvres.

Et une fois hors de la voiture, je m'empresse de courir jusqu'à la bouche du métro.







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Le claquement de mes pas se répercute dans le couloir, mélangé à ceux de tous les autres élèves de l'école. Saluant quelques personnes sur mon chemin, j'arrive d'une marche pressée jusqu'à la salle des professeurs, entrant désormais sans plus me gêner.

— Bonjour, m'affirmé-je afin de me faire entendre et je reçois ainsi quelques réponses en retour et regards chaleureux.

Passant à travers le bordel organisé habituel, je débarque enfin sur mon bureau attitré, déposant ma sacoche dessus.

— Taehyung, quel plaisir de te revoir, comment vas-tu, s'avance Chinae, resplendissante et je lui rends son sourire bien que plus discret.

Je vais donc pour lui répondre poliment, mais une nouvelle voix s'élève à nos côtés.

— Laisse-le un peu respirer Tchin-tchin, tu ne vois pas qu'il est encore essoufflé ?

Mes yeux s'écarquillent faiblement et le rouge me monte légèrement aux joues, ce qui fait éclaffer mon aîné, projetant des petits morceaux de son Hobbang sur mon bureau.

— Bonjour SeokJin Hyung, soufflé-je malgré mon embarras.

— C'que tu peux être fatiguant Oppa, se plaint alors la femme, croisant les bras et perdant son éclat joyeux afin de le remplacer par un regard blasé.

— Et puis, de toute façon nous l'avons vu vendredi passé, ignore-t-il notre collègue, continuant de savourer son encas, alors que je récupère un mouchoir pour nettoyer ses postillons de ma place de travail.

Argh.

— Sinon mon petit Taehyung ? Reprend-t-il, plaçant son bras autour de mes épaules, son côté tactile ne me surprenant plus tant que ça. Tu es prêt pour ton premier jour en tant que professeur et plus comme stagiaire ?

— Bien sûr, mentis-je.

Je stressais comme pas possible et le fait d'avoir dû me dépêcher ce matin ne me mettait que plus d'anxiété. Il fallait que j'aie tout sous contrôle et pour l'instant, ce n'était pas vraiment le cas.

— T'inquiète pas va, tout va très bien se passer, me rassure Chinae. Tu commences par les troisièmes années non ? Ce sont des anges.

— La bonne blague, ce sont des cinglés oui, s'interpose SeokJin, me faisant froncer les sourcils et faisant s'énerver la jeune femme aux longues mèches brunes, attachées en un chignon bas.

— T'es vraiment rabat-joie Oppa !

— De toute façon, m'ajouté-je afin d'éviter que mes deux collègues ne se sautent à la gorge. Je les ai déjà eus l'année passée, je les connais déjà. Je redoute plutôt pour les premières années, avoué-je et mon aîné hoche la tête, totalement d'accord.

— Faut que tu choisisses quel genre de professeur tu veux être, le type sympa, le type sévère, celui que se fait marcher dessus, celui qui charme, le gentille, le méchant, le connard ou le fluet ? Tu en as une panoplie !

Son exclamation se fait heureusement vite taire par la claque discrète de Chinae sur sa tête.

— Seigneur, Taehyung promets-moi que tu n'écouteras jamais aucun de ses conseils. De tout façon ce qui compte c'est que tu te comportes normalement et puis, tu t'es très bien débrouillé durant tes mois de stages, ça ne devrait pas être très différent cette année.

Je hoche la tête et la remercie gentiment alors que du mouvements soudain dans la salle nous avertit qu'il est l'heure de retrouver sa classe.







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Poussant le battant, je laisse un soupire m'échapper lorsque je retrouve enfin mon concon de vie après cette longue journée.

— Je suis rentré.

— Bonsoir, entendis-je dans mon dos après quelques secondes, et mon manteau m'est retiré des mains pour finir sur un ceintre.

Je me retourne donc vers Matthieu, qui m'accueil à bras ouverts et je n'hésite pas une seconde avant de me laisser aller contre son torse ferme.

— Alors cette première journée ? Me chuchote-t-il à l'oreille tout en caressant mon dos de gestes doux.

— Vraiment cool, mais je suis épuisé, soufflé-je le faisant ricaner.

— Ça tombe bien, j'ai bientôt fini de préparer le souper.

Après un doux échange, ces lèvres caressant les miennes, je m'éloigne pour aller poser ma sacoche au salon, avant de le rejoindre à la cuisine.

Nous vivions depuis déjà presque un an dans cet appartement accueillant et lumineux à la suite de notre arrivé depuis le japon, où nous nous étions rencontrés.

Il m'a fallu un peu de temps pour dégotter une place de stage à Busan, mais finalement, je suis parvenu à passer neuf mois dans une école d'art semi-privée en tant que stagiaire. Et par ma plus grande chance, un poste s'est libéré dans un domaine qui me correspondait bien vers la fin de mon temps d'essai. Ainsi le directeur m'a encagé sans trop de problème malgré les autres candidats qui possédaient plus de papier adéquat en pédagogie.

Mais grâce à cela, mes nouvelles semaines sont bien chargées et surtout correctement rémunérées. Trois jours je travaille en tant que professeur à l'académie, un jour et demi je continue une formation pédagogique pour m'aider à gérer et apprendre correctement les matières à des élèves, et pour finir je remplie mes semaines avec quelques demi-jours de cours particuliers en langue, switchant avec du coréen, de l'anglais et du japonais.

— Ah ce que ça sent bon, ne peux-je me retenir en entrant dans la cuisine ouverte.

Notre appartement est très spacieux, étant divisé en deux parties par le couloir, à gauche salon et cuisine ouverte, puis à droite avec deux chambres et une salle de bain, de quoi amplement satisfaire nos deux personnes.

— Je suis heureux de voir que mes simples pâtes te plaisent toujours autant.

— « Simple pâtes » j'ai jamais gouté à des spaghettis si bons.

— Faudra alors que je te ramène chez mon père, mh ? Ça te dis pas un nouveau petit voyage en Italie ? me demande-t-il d'une voix calme et aguicheuse tout en me tirant contre lui, ses bras se déposant autour de mes hanches. Le pays de l'amour.

Mon rire s'échappe à ses mots voulus suaves, alors que mes mains se posent sur ses épaules, nos regards s'observant taquinement.

— C'est pas la France le pays de l'amour ? Tu sais, Paris ?

Ses yeux roulent exagérément et il imite une régurgitation très peu charmante.

— Il y a que des cons dans ce pays, ne m'en parle pas rah.

Et il défait notre emprise pour récupérer à la place la casserole de pâte afin de la déposer à table.

— Tu ne peux pas généraliser un pays entier en ayant simplement parlé avec deux personnes de là-bas rié-je, sachant ô combien il ne supportait pas les connaissances françaises qu'il avait rencontrées au cours de sa vie.

— Et bien moi je te dis que si, sourit-il. Ils sont trop imbus d'eux-mêmes, à croire qu'ils pensent qu'ils sont le centre du monde, j'te jure. Et c'est des gros chouineurs, ajoute-t-il sérieusement, les yeux fermement ancrés dans les miens ce qui me fait rire.

— Aller du calme, chacun sa culture et sa société. Et puis, la littérature a beaucoup évoluée de là-bas.

— Je suis mécano, pas philosophe donc no me ne frega un cazzo della Francia. Et puis, s'il y a un pays qui m'attire le plus se serait la Suisse, là-bas on peut dire qu'ils ont de la putain de main-d'œuvre. On a une CNC suisse au boulot, mamamia qu'elle pépite. Jamais vu des états de surface si lissent et propre avec autant peu d'erreurs de cote. Valeurs aux millièmes, aux millièmes madona !

Je secoue la tête et lève les yeux, amusé de le voir si prit par son métier. Remarque c'est mieux ça que l'inverse. Faudra d'ailleurs que je lui dise que je n'ai toujours pas retenu les terminologies de ses machines.

— Et le tour cent-deux de Schaublin, sans vibrations, une pépite. Faut d'ailleurs qu'on change notre fraiseuse et notre perceuse, t'arrives pas à faire un perçage droit avec ce truc, ce qui fout en l'air toute la pièce, surtout avec leur nouvelle cotation de merde ; les normes GPS gnegnegne, un désastre à lire—

— Matt' l'interrompis-je et il referme la bouche, avant de soupirer et ricaner.

— Pardon, ça m'a échappé.

— T'inquiète ça m'arrive aussi.

Je comprends qu'il puisse s'égarer, en revanche je ne comprends rien à ce qu'il me dit.

— Comment vont tes parents d'ailleurs, relancé-je tout en enroulant des spaghettis sur ma fourchette.

— Bien, ils profitent de leur piscine encore quelques semaines avant de remonter au nord. Et ta mère ?

Réfléchissant un instant au dernier message que nous nous étions envoyés, je finis par avaler ma bouchée avant de lui répondre.

— Ça va, elle passe ses journées à l'hôpital. Moi qui croyais qu'en étant mutée dans un établissement plus petit elle aurait moins de travail, ça c'est avéré totalement faux.

Je suis d'ailleurs assez inquiet, à part des anecdotes de l'hôpital, elle ne me raconte rien d'autre, comme si elle n'avait pas de vie en dehors de ces murs.

— Je pense, commence-t-il d'une voix grave très sérieuse qui accapare toute mon attention. Qu'il est grand temps de l'inscrire sur un site de rencontre.

Je m'étouffe à moitié avec mes spaghettis et éclate de rire pour la surprise, alors qu'il me tend rapidement une serviette le sourire aux lèvres.

— C'que tu peux être bête, rié-je.

— Mais c'est ça que tu aimes chez moi, et un grand sourire scotché sur son visage, son pied se faufile jusqu'aux miens pour mes caresser le mollet.

Nous rions encore ensemble un moment avant que je n'avance mes jambes à mon tour, laissant nos pieds s'entremêlés sous la table, tout en continuant notre repas tranquillement.

— Bon de toute façon je pense que ce ne sera pas nécessaire, repris-je le sujet, attirant les deux pupilles bleus envoutantes de mon homme.

C'était la chose qui m'avait frappé en premier lors de notre première rencontre, ses yeux.

— Je crois que ma mère a déjà quelqu'un en vérité.

— Tu crois ? demande-t-il suspicieusement et j'acquiesce.

— La dernière fois que je suis allé chez elle, elle avait un bouquet de fleur, et elle n'est pas du type à s'en acheter pour elle-même. De plus, elle avait aussi une chemise d'homme dans sa machine à laver.

— Ahh, dit-il en croisant les bras sur son torse, me sondant de bas en haut d'un air écœuré ce qui me fait froncer les sourcils. Tu es du genre à regarder dans la lingerie de ta mère, gros dégueulasse !

J'écarquille les yeux à sa remarque qui me fait rougir instantanément d'embarras alors qu'il en rit à gorge déployée.

— Mais pas du tout ! Elle m'avait simplement demandé de l'aider avec sa machine vu qu'elle était exténuée.

— Vous vous cherchez des excuses Kim Taehyung ?

— Rahh, ferme-là.

Et il glousse une nouvelle fois, m'emportant bien malgré moi dans son éclat de voix.









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— Voilà pour vous Monsieur.

— Merci beaucoup.

S'inclinant respectueusement, la serveuse s'en va et j'amène sans tarder mes mains autour de ma tasse de thé, profitant de la chaleur agréable de son contenu coloré, malgré la température encore bonne de ce début de septembre.

Ainsi, assis dans un petit café proche de l'école où je travaille, je tire profits de mes heures blanches pour me ressourcer tranquillement. Mes yeux se déplacent donc vers l'horloge murale et en faisant un bref calcul dans ma tête, j'attrape mon téléphone précédemment posé sur la table. Le contact voulu trouvé, je dois attendre de longues secondes pour qu'une voix enrouée ne s'élève de l'autre côté du fil.

Qu'est-ce que tu me casses les couilles à dix heures du soir passées ?

— Un plaisir de t'entendre aussi, soufflé-je amusé. Et ça va, ce n'est pas si tard non plus.

— Pour un joueur professionnel de basketball de la ligue NBA, oui c'est tard.

— Avoue que tu as rêvé sortir cette phrase, souris-je et je peux l'entendre en faire tout autant à travers le combiné.

— Totalement, d'ailleurs je la sors à chaque personne qui m'appelle, c'est génial.

— Hoseok doit tellement en avoir marre, m'imaginé-je.

— Il m'a carrément raccroché au nez la dernière fois, ris-t-il.

Et ça faisait tellement longtemps que je ne l'avais plus entendu se marrer aussi naturellement, que je ne peux m'empêcher de ressentir un certain soulagement. C'était rassurant à savoir.

— Tu es devenu moins grincheux.

— Peut-être bien, soupir d'apaisement Yoongi.

— Et alors ce premier mois ? C'est comment l'Amérique ?

— Coutume trop bizarre, par exemple ils n'enlèvent même pas leurs chaussures dans leur maison, c'est sale.

Je grimace avec lui, bien que j'en avais déjà entendu parler.

— La bouffe aussi à certaine place tu as l'impression de manger du plastique. Mais t'arrives quand même à trouver de la bouffe saine et non que des fast food.

— Et mis à part ça ? Ma voix s'élève calmement et un faible silence me répond avant que je ne l'entende se déplacer mollement dans son lit.

— Incroyable...souffle-t-il rêveur. J'veux dire...enfin, c'est comme si j'étais enfin comblé, que ce que j'avais toujours attendu était arrivé, enchaîne-t-il calmement, d'une sérénité que je ne lui connaissais pas. Ça me comble, et même l'équipe est formidable malgré la barrière de la langue, mais ça s'arrange.

Laissant un faible moment de latence nous englober pour profiter de cette étrange plénitude, ma main récupère calmement ma tasse de thé, sirotant le liquide fruité.

— Et Hoseok ? Comment va-t-il ?

— Beaucoup mieux dès qu'il m'aura rejoint, souris-t-il rieur, ce qui étire également mes lèvres.

— Dans deux mois non ?

— Seigneur non, plus qu'un mois de boulot et il pourra venir me rejoindre.

— Je suis heureux pour vous.

— Merci. Et toi ? Comment vas-tu ? Tu as déjà commencé l'école, Professeur Kim ?

— Rah, rié-je, mes doigts passant sur mon visage avant de cacher mon sourire. Arrêtez de m'appeler comme ça vous autres.

Notre faible rire s'élance dans le combiné, alors que je fais abstraction du bruit alentour du café pour me concentrer sur le calme de la nuit du côté de mon meilleur ami.

— Qui d'autres le font ? demande-t-il, curieux.

— Ma mère et surtout Matt'

— Ne me dit pas que c'est devenu votre nouveau jeu de rôle ?

— Yoongi ! M'exclamé-je plus fort que je ne l'aurais voulu, attirant bien malgré moi quelques regards d'autres clients sur ma personne.

Quel embarras.

— Quoi ? Reprend-t-il sans se retenir de ricaner. Qui n'a jamais souhaité coucher avec un prof' ?

— Moi, fis-je fermement, bien que je remonte mes souvenir d'adolescent pour en être certain.

— Beh ça c'est parce que le prof que les autres veulent sauter c'est toi.

Il s'esclaffe à ses propres mots, coupant toute barrière qui le définissait comme type froid et toujours neutre. Mais ça ne change le roulement de mes yeux, excédé par ses conneries qui me manquent tout de même.

— Bon d'ailleurs, se calme-t-il, sa voix révélant gentiment une certaine fatigue. Comment va-t-il, ton cher italien ?

— Toujours en pleine forme, souris-je en pensant à Matthieu.

— Et concernant son retour au bercail ?

Mon léger rictus diminue faiblement, laissant à la place un petit soupire m'échapper, penseur.

— Il veut toujours y retourner ce qui est normal, déjà qu'il a repoussé son retour pour rester avec moi.

— Et il pourra encore le faire, il n'y pas de temps pour l'amour.

Tu m'étonnes si c'est un mec qui a attendu son amourette de lycée pendant trois ans. Quel crétin de penser que n'importe qui ferait pareil, et dire que je le croyais plus malin que ça.

— C'est différent Yoon', la santé de sa mère se dégrade.

Quand nous nous étions rencontrés avec Matthieu, à Tokyo, il finissait sa formation à l'étranger en même temps que la mienne. Ses projets étaient de retourner après quoi dans son pays natale, l'Italie, afin de rester proche de sa famille. Cependant, en nous fréquentant, il a finalement choisi de me suivre jusqu'à Busan, réapprenant encore une nouvelle langue afin de rester ensemble.

J'étais moi-même venu ici pour être proche de ma mère, qui était restée seules ces dernières années. Je voulais m'assurer de sa santé, car en seulement cinq ans, elle semblait avoir pris un certain coup de vieux, bien que son âme séjourne pour toujours celle d'une jeune fille énergétique.

Néanmoins, j'avais promis à Matthieu d'aller un jour ou l'autre vivre avec lui en Italie, mais il se faisait assez presser, la santé de sa mère s'aggravant, ce que je comprenais totalement.

Je n'avais rencontré sa famille qu'une seule fois, durant nos vacances d'été où je suis resté là-bas durant quatre semaines, entre la chaleur, les cris et les rire roque des Italiens. Malheureusement, les seules paroles italiennes apprises qui m'étaient restées de ce séjour n'étaient autres qu'une panoplie de gros mots.

Quoi qu'il en soit, je n'étais pas encore prêt à quitter mon pays définitivement. C'était encore trop tôt. Alors nous attentions avec Matthieu, surtout maintenant que j'avais trouvé un bon boulot où je pouvais tout de même faire ce que j'aimais.

— Bon tu me diras de toute façon si tu te barres chez les Italiens.

— Parle mieux, le repris-je, sa vieille langue de vipère de retour.

— Il est bientôt dix heures et demie, et demain j'ai entraînement, donc...je parle comme je veux.

Et je roule des yeux, amusé en voyant qu'il ne changera jamais malgré les années.










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Enfin vendredi, encore quelques cours d'anglais demain et je serai finalement en weekend, ce qui me fera un grand bien, même si je dois revoir mon programme de dessin pour qu'il corresponde au module de ce semestre.

— Prêt pour rencontrer les premières années ? S'avance soudainement SeokJin, s'asseyant sans gêne sur le bord de mon bureau.

Mon regard se relève donc vers le sien, alors que je lui rends son sourire léger.

— On peut dire ça, c'est juste que je dois revoir mes exercices pour le deuxième module, le directeur a décidé de réorganiser le tout ce matin, soufflé-je de fatigue, ce qui fait ricaner mon aîné.

— Faudra t'y habituer mon coco, c'est son passe-temps favori de chambouler le programme, rit-il.

— D'ailleurs comment sont-ils ? demandé-je curieux et appréhendant ma rencontre avec les nouveaux élèves.

— Des gros teubés ! s'élance soudainement une nouvelle voix de l'autre côté de la salle lorsque notre collègue d'aquarelle numérique s'avance jusqu'à nous. J'ai repéré une fille, reprend-t-il en déposant son sac sur mon bureau sans gêne. Trop débile. A l'ouest et sans savoir un rien de l'informatique. C'est désespérant.

— Quel âge ? questionne SeokJin intrigué, car il n'aura les premières années qu'au deuxième semestre.

— Quinze pige. A quel moment, on prend des gens de quinze pige ici ?

— Depuis toujours, mais certaine fois ça ne se remarque pas.

— D'ailleurs c'est quoi la tranche d'âge ? Interrompis-je curieux.

— Tu n'as pas reçu la liste des élèves ?

Disons que sur la liste des élèves, il n'y a que leur nom dessus, aucunes autres informations, surtout que le professeur de photographie attitré n'a pas encore eu le temps de les prendre en photo, donc aucun moyen de savoir à quoi ils ressemblent.

— Si, mais je n'ai pas encore eu le temps de la feuilleter, répondis-je poliment, bien que ce n'était pas vraiment faux n'ont plus.

— Et bien, c'est assez large cette année il me semble, dit-il en amenant ses doigts à son menton. Je crois que la fourchette c'est de quinze à vingt-cinq ans environ.

— Oh, tu connaîtras la sensation d'être professeur pour des personnes de ton âge.

Mh, c'est ce que je redoutais faiblement. Je ne saurais dire quels élèves seront les plus difficiles à encadrer, les plus jeunes ou les plus vieux ?

— D'ailleurs, ils se croient tout permis, renchérit l'enseignant d'aquarelle tout en reprenant son sac, prêt à repartir. Je crois qu'il y en a un qui a déjà plusieurs absences.

— La classe n'est pas complète ?

— Non. Sur les vingt-six, un petit malin s'absente assez régulièrement, mais le secrétariat ne veut pas nous dire pourquoi.

— Ça c'est le point négatif de cet endroit, renchérit SeokJin. A part des cas critiques du genre problème de santé grave, le corps enseignant est tenu à l'obscure de toutes les autres informations privées des élèves. Pas que je veuille aller fouiller dedans, mais c'est frustrant ma parole !






╗╝╗







En entrant dans la dernière salle de l'académie, un troupeau d'élève inconnu se présente à moi, parlant entre eux et apprenant encore à faire connaissance en cette première semaine de cours.

Mes chaussures résonnent à chacun de mes pas et me plaçant à quelques mètres des élèves, ma voix se hausse par-dessus la leur d'une tonalité calme et non aggressive, attirant rapidement l'attention et le silence de la classe.

— Bonjour tout le monde, je suis Kim Taehyung et je serai votre professeur de dessin d'observation pour cette première année.

Un « bonjour » collectif s'élève en cœur et les étudiants s'inclinent respectueusement, avant de se relever pour attendre mes instructions.

— Bien, pour commencer nous allons faire quelques présentations, je sais que vous les avez surement déjà faites toute la semaine, mais ce sera la dernière fois, promis.

Quelques rires discrets sont perceptibles et je souris à la classe. Comme première impression, ils me semblent assez respectueux et déterminés de par leur attention.

— Prenez seulement des chaises, nous allons nous installer en rond.

Les étudiants s'activent et je les observe récupérer chacun leur tour les chaises empilées sur le bord de la pièce. Pièce, et surtout académie assez spéciale à vrai dire, car elle se distingue des autres écoles standards par le fait qu'il n'y a pas vraiment de salles de classe distinctes.

Les espaces de travail sont communs dont celui-ci qui est très grand avec également un plafond haut, parfait pour un grand nombre d'étudiants. Il n'y a de ce fait pas de bureaux, mais uniquement des tables individuelles pliables, ce qui permet de switcher entre chevalet et table sans problème. Ainsi la fin de chaque cours qui durent une demi-journée, tout le matériel est ranger ne laissant qu'un grand espace commun à disposition.

Pour ce qui est du reste des salles, mis à part la classe de photographie qui a quatre murs et une porte, les autres pièces de travail sont toutes ouvertes et séparées par une simple cloison, alors que d'autres sont même en format mezzanine, l'école étant en réalité une vieille usine réaménagée.

C'est de ce fait assez conviviale, même si certaine fois quelques élèves sont distraits par les cours des autres années si leur professeur parle assez fort.

Mais soit, je m'égare.

Récupérant la télévision portable, je la traîne jusqu'au cercle des premières années et insert ma clef USB, heureux de remarquer qu'il ne semble pas y avoir de problème informatique.

— Je vais me présenter en premier, avertis-je, attirant les yeux curieux des étudiants sur la télévision.

Je leur explique ainsi en quelques minutes mon trajet professionnel, mon séjour au Japon, les mandats que j'ai reçus et les quelques expositions où j'ai pu participer, tout en leur montrant quelques photos de mes projets et tableaux en tant que peintre décorateur.

Je suis d'ailleurs heureux de voir l'attention des élèves et réponds avec envie à leurs quelques questions.

Puis, une fois fini, j'éteins l'écran et prends en main la liste des étudiants.

— Bien, à votre tour, nous allons procéder selon la liste de classe.

J'énumère donc les noms un à un tout en essayant de mémoriser leur visage et leur parcours de vie, suivant la liste alphabétique qui m'avait été donnée en tant qu'enseignant.

— Jeon Junghyun ?

— Ici, lève-t-il sa main et mon regard se pose sur lui. Et bien, je m'appelle Junghyun, j'ai vingt-et-un ans et avant de venir ici j'ai fait une maturité en art visuel.

— Et pourquoi as-tu choisis cette académie ? demandé-je calmement et il me sourit avant de reprendre la parole.

— Des connaissances m'en ont parlé en bien.

— Je vois, je te remercie.

J'observe une dernière fois son visage avant de reporter mes pupilles sur la feuille entre mes mains, parcourant chaque nom une fois encore avant d'atteindre le suivant.

— Jeon Jungkook...

Ce nom sonne amer dans ma bouche et il me faut quelques longues secondes pour me souvenir du pourquoi, avant de balayer ces vieux souvenirs de lycée insignifiant.

Baboum

Baboum

Baboum

Mes orbes se relèvent sur les élèves, attendant que ledit nommé se fasse remarquer, mais uniquement un silence s'instaure, me paraissant abominablement long.

Baboum

Baboum

Baboum

Mais je n'ai rien à craindre, le nom était commun, ce n'était pas la première fois que je le re-entendais, et les probabilités que ce soit ce garçon en sont moindres.

— Il est absent, surgit alors une voix et mes yeux se reportent rapidement sur ma feuille, lisant le prochain prénom en essayant d'ignorer la boule qui se forme dans mon ventre.

Cependant, le nom suivant me fait froncer les sourcils par sa familiarité. Je l'avais déjà entendu, peut-être connu. Au collège ou au lycée. Ça me disait quelque chose.

Quelque chose que je n'aimais pas.

— Kang Yonson.

— Présent.

Mes pupilles délaissent la feuille, sans parvenir à reconnaître la voix, mais quelques souvenirs me reviennent en esprit lorsque son regard croise le mien. Et ses mots me font naître un inconfort dans mon torse.

— J'ai vingt-quatre ans, je viens de Séoul et j'aimerais me spécialiser dans l'art.

Baboum

Baboum

Baboum























╗╝╗

Bonjour Bonjour !

Nous voilà enfin pour le début de cette suite !

J'espère que ce chapitre vous a plût avec le point de vue de Taehyung, j'ai longuement hésité si mettre la rencontre avec Taehyung et Jungkook directement au premier chapitre, et finalement en voilà le résultat. J'ai donc très hâte de vous dévoiler la suite.

Sur ce à la prochaine,

Kiss kiss







Petite info que j'oubliais.

Je sais qu'il a majoritairement des lecteurs français qui lisent cette histoire, donc, juste pour préciser avec la scolarité, ici première année, ce sont les plus jeunes, puis deuxième, troisième, etc. plus âgés. Les systèmes et certificats scolaires seront ceux que je connais, soit selon le barème Suisse.

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