Chapitre 3 -"C'est une secte ou quoi ? "
Naomi poussa la porte de la chambre huit avec prudence. La salle était plongée dans l'obscurité, et chaque mur semblait dégager une odeur de renfermé. Elle chercha à tâtons l'interrupteur, non sans craindre qu'une créature inconnue ne l'attrape par le poignet pour lui faire subir les pires atrocités... elle avait réellement besoin de sommeil.
Elle finit par trouver le petit boitier après quelques secondes, puis constata avec soulagement que la lumière fonctionnait relativement bien... assez pour lever l'ombre sur les recoins les plus obscurs de la chambre. Elle entra, jeta ses affaires sur le lit – celles-ci se résumant à un manteau et à une écharpe –, puis jeta un oeil sur son téléphone. Il était tard, très tard. Mais cela ne l'empêchera pas de prendre une douche, commençant sérieusement à sentir moyennement bon. Alors, elle retira ses bottes en cuir noires, puis se dirigea vers la salle de bain.
Celle-ci était également plongée dans le noir. L'interrupteur étant à l'extérieur, elle n'eut pas la même difficulté à plonger la main dans la noirceur. La pièce semblait ne pas avoir été redécorée depuis au moins les années soixante ou soixante-dix... mais ça avait son charme. Enfin, si l'on faisait abstraction des traces de moisissures qui semblaient avoir élues domicile. La salle comportait une douche, un évier sans miroir et une toilette. Strict minimum, mais cela fera l'affaire. Elle jeta un oeil à l'intérieur de la douche : le robinet semblait récent, contrairement au reste. Après avoir allumé l'eau pour la réchauffer, elle retira ses vêtements et se glissa à l'intérieur de la douche. L'eau avait suffisamment chauffer, et Naomi aimait beaucoup prendre des douches limite brûlantes.
Cela faisait plusieurs minutes qu'elle était sous l'eau, et elle n'osait pas fermer les deux yeux en même temps, de peur de voir quelque chose... d'indésirable en les rouvrant. Elle se débrouillait toujours pour garder un oeil ouvert. Je suis vraiment parano, pensait-elle. Malgré ses multiples tentatives pour se raisonner, elle ne parvenait pas à calmer les battement de son coeur. Elle sentait une très désagréable oppression, une très désagréable... présence.
Soudainement paniquée, elle arrêta l'eau et ouvrit la portière quasiment opaque de la douche à la volée. Rien. La pièce était vide. Elle eut un petit rire nerveux, puis décida que c'était fini pour aujourd'hui, qu'elle allait se glisser dans la chaude et moelleuse couette, et partir d'ici aux premiers rayons du soleil. Puis, elle se rendit compte qu'elle n'avait pas de pyjama. Tant pis, elle allait dormir en sous-vêtement, et au pire elle mettra son pull.
* * *
Le chauffage n'était pas vraiment au point dans cette auberge. Grelottante, Naomi s'enfonça le plus possible dans la couette, regrettant de n'avoir pas pris de vêtement plus chaud. Elle qui espérait qu'elle serait rentrée chez elle le soir même, c'était raté. Soudainement, elle repensa à sa tante, qui devait s'inquiéter de ne pas l'avoir vue de la journée, alors qu'elle était censée avoir passé l'après-midi chez elle. Elle était tellement obnubilée par le fait de trouver un lieu sûr qu'elle avait totalement oublié de chercher une cabine téléphonique pour la rassurer. Elle tendit la main vers la table de chevet, et attrapa son téléphone portable : il était presque cinq heure du matin, et le réseau était toujours au point mort, mais elle n'avait aucune envie de sortir. Tant pis, elle la préviendrait le matin suivant.
Un bruit sourd la réveilla vers cinq heure quarante du matin. Encore un peu endormie, elle tourna lentement la tête, peu inquiète. Sûrement le bois qui travaillait. Elle se réinstalla dans son lit, fermant les yeux, mais le bruit retentit à nouveau. Un peu plus alerte, elle se redressa, et regarda autour d'elle. Rien n'avait bougé. Néanmoins, la fenêtre, qu'elle avait oublié de fermer, reflétait une faible lumière orangée. Les lampadaires n'étaient pas censés être allumés à cette heure. Elle se leva de son lit, complètement réveillée, et s'avança afin de mieux discerner d'où pouvait venir cette lumière. La vitre était gelé, mais elle arrivait à voir l'extérieur.
Elle ne comprit pas tout de suite ce qu'il se passait. Des dizaines de personnes marchaient dans les rues, tenant des flambeaux. Elles avançaient, lentement, sans fléchir, vers une direction inconnue. Personne ne parlait, et personne ne semblait avoir remarqué la présence de la jeune femme. Elle resta interdite. Seulement une demie-heure plus tôt, le village était désert. D'où sortaient-ils tous ? Naomi s'éloigna de la fenêtre, perturbée par cet étrange spectacle. Elle se retourna, voulant retourner dans son lit. Elle poussa un grand cri lorsqu'elle s'aperçut que quelqu'un se tenait là, à la porte. Elle trébucha sous l'effet de la surprise, et tomba en arrière. L'inconnu alluma la lumière, n'ayant pas fléchi, et Naomi se rendit compte que c'était l'homme du bar. Elle souffla, un peu rassurée.
– Vous êtes vraiment pas bien, vous ! S'exclama t-elle.
– Vous ne venez pas ? Demanda t-il, sur un ton monocorde.
– Venir où ? C'est quoi ce délire ? Cria presque Naomi, sans réussir à cacher les tremblement de sa voix.
– Dehors.
– Il fait beaucoup trop froid, vous êtes dingue.
– Ah. Comme vous voudrez.
L'homme tourna les talons, et s'engagea dans l'escalier qui menait à l'étage inférieur. Naomi se releva d'un bond, et couru jusqu'au couloir.
– Attendez !
Le barman se stoppa net, et tourna lentement la tête vers elle, la fixant de ses yeux morts.
– Oui ?
– Pourquoi vous faites ça ?
– Faire quoi ?
Il fait exprès ou quoi ? Pensa Naomi, agacé par l'attitude du jeune homme.
– Ben, marcher comme ça, avec vos flambeaux. C'est une secte ou quoi ? Soupira t-elle.
– Non. C'est pour Billie. Une marche pour Billie.
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J'ai quelques soucis avec ma connexion, du coup je n'ai pas pu corriger les fautes >-<' Je pense le faire plus tard, mais bon... j'ai fais de mon mieux pour qu'il n'y en ai pas de trop !
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