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Mission 61 : se confronter

Vide. C'est ce que constate Cathy à l'emplacement où doit se trouver Kitt. Ses collègues ne sont pas encore là, et il n'est pas difficile d'imaginer la réaction du manager des archives quand il va voir ça.

D'un pas lourd, elle se rend à un autre étage, la même chose : plus de machine à café. Même constat à un autre étage, où les employés sont réunis dans le petit espace de pause, chapeau à la main, des petits origamis de fleurs déposées là où se trouvait leur machine à café : ils sont clairement en deuil.

Elle serre les poings.

— Que se passe-t-il ? leur demande-t-elle.

— Ils ont "retirés" MCC456 ! pleure une employée.

Un homme lui répond avec plus de précision d'un air dépité :

— Toutes les machines à café ont été retirée : ils ont dû faire ça juste après la fin du couvre-feu vers 6h du matin, il soupire. Pour prendre un café faut aller dans les étages dédiés aux pauses, et ils ont remplacé les modèles sur place par des machines ... normales.

Cathy les console comme elle le peut, à coup de "tenez bon" et de "ne vous laissez pas faire". Mais elle a conscience que c'est difficile pour tout le monde.

Dépitée à son tour, elle se résigne à monter à la salle de pause la plus proche pour prendre des cafés à son équipe. Dans la cabine, dédiée unique aux étages impairs, elle patiente. Quelque chose de sourd couve dans son esprit. Un peu comme si vous faisiez tout, inconsciemment, pour ne pas vous effondrer. Tout son petit monde s'effrite, dans l'impuissance. Mais le pire reste l'absence de Al.

À cet instant, elle a envie d'ouvrir les vannes et pleurer de tout son saoul. Ses yeux deviennent humides quand les portes de l'ascenseur s'ouvrent et accueillent un homme qui entre dans trop faire attention à sa silhouette, plaquée au fond de la cabine.

Et quand ils prennent conscience l'un de l'autre, l'ambiance se gèle. Cathy avale une boule de ressentiment qui s'est formée au fond de sa gorge. Elle prend énormément sur elle face à un Carl surpris de la croiser. Les secondes où ils se fixent sont interminables.

— Bonjour Cathy. J'ignorais que je vous croiserais ici, commence Carl.

— ça devait arriver un jour j'imagine, dit-elle plus salée qu'un beurre Breton.

— Je suis vraiment déso...

Désolé ? Vous êtes vraiment désolé ?! De quoi ? elle s'approche de lui. De m'avoir utilisé pour faire peur à Al ?! De l'avoir interné sans son consentement ?! De m'avoir fait croire que vous étiez un ami ?!

Le regard de la jeune femme est assassin, mettant à mal les barrières de Carl. Lui-même se trouve étrangement fébrile face à elle, et éprouve de la difficulté à ne pas perdre sa légendaire façade. Il est surpris qu'elle soit au courant et imagine que Daniel, ou Vincent, ont dû découvrir la mise en scène et tout lui dire. 

Sa réaction est légitime, même lui le reconnaît.

Évidement il n'a pas les mots pour justifier son acte, il sait que rien ne peut défendre sa cause face à elle.

— Il y a une chose sur laquelle je ne vous ai pas mentit... dit-il en baissant un peu la tête, j'ai réellement apprécié votre compagnie. Je me suis attachée à vous... il relève le menton et lui prend la main, ... je suis sincèrement tombé amoureux.

Cathy ouvre grand les yeux dans un mélange de colère et de surprise. Quel culot, se dit-elle, et retire sa main de son étreinte. Pourtant le visage de Carl affiche une expression qu'elle n'a jamais vue sur lui : de la gêne.

— Je crois que j'aurais tout fait pour vous arracher à mon frère... dit-il en perdant son sourire de façade, je me suis pris à mon propre jeu...

Être honnête le soulage, mais au fond de sa tête une voix susurre "Quoi que tu dises : tu vas te faire rejeter comme le monstre que tu es."

— Ça n'excuse en rien ce que vous avez fait. Vous êtes assez intelligent pour savoir que si je pouvais tomber amoureuse de vous, ce serait déjà fait. Mais ça ne s'est pas produit. Et malgré l'aide apportée par vos photos, que vous n'avez pas faites pour moi, dit-elle avec un rictus, je vous déteste.

Cathy veut le blesser, tout doit sortir :

— Je dois vous remercier au moins pour une chose : grâce à vous j'ai cessée de nier ce que je ressent pour Alexanders, Carl déglutit, j'ai comprit à quel point ce n'était pas vous que je voulais, mais lui et lui seul. Jamais vous ne pourrez changer ça, encore moins avec vos cadeaux de luxe.

Elle tremble, son cerveau est en ébullition : ses neurones réclament de lui coller un "spinning heel kick" dans sa belle gueule. Mais soulager sa rage de cette façon ne lui rendra pas Al, et peut l'amener à se faire virer de Corporate. Carl quant à lui sent son cœur à vif dans une désagréable sensation de brûlure.

— Vous voulez vous faire pardonner ? Un tant soit peu ? Sortez-le de l'hôpital, termine Cathy.

Un mélange d'émotions traverse Carl, il la trouve fascinante, mais il la craint à ce moment : la fragile Cathy pourrait lui briser les os si la morale ne la retenait pas.

— Je ne peux pas faire ça, tranche-t-il tout en soutenant son regard.

L'incompréhension se lit sur Cathy.

— Que savez-vous de moi ? De lui ? De la faille ? la jeune femme a un mouvement de recul. Vous pensiez que je n'étais pas au courant ? il se rapproche soudain et l'accule au fond de la cabine. Malgré l'amour que je vous porte, il y a des choses que je ne suis pas prêt à lui pardonner, même pour vous faire plaisir.

La jeune femme frémit en observant Carl s'affubler d'un masque de froideur, dont le regarde se fait voiler par quelque chose de sombre... "Carl est hanté par quelque chose d'effroyable" se souvient-elle.

Il continue :

— Il ne vous a rien dit n'est-ce pas ? Qu'il était le PDG. Pas même sur sa nature, d'où il vient, ce qu'il nous a fait subir à moi et sa mère ? Notre mère... Vous faites confiance à un "ami" qui ne vous confie pas ses secrets Cathy.

Il a raison, se dit-elle, Al lui cache tant de choses, pourquoi ? Il ne lui fait pas confiance ? Non, elle ne doit pas se laisser influencer par cette ... chose qu'est devenu Carl en ce moment.

— Si vous me détestez autant que je vous aime, poursuit-il, faites en sorte de ne plus jamais me croiser, un sourire sardonique se dessine sur ses lèvres, sinon je crois que je serais dans le regret de vous "remercier", ou peut-être pire.

Lentement, Carl recule avec un regard intense qui en dit long sur le fond de ses pensées. D'un mouvement, Cathy se dégage, et appuie sur le bouton permettant de stopper l'ascenseur au prochain étage.

— Je ne comptais pas vous fréquenter à nouveau Carl, répond-t-elle pour ne pas perdre la face, vous êtes abject.

Avec empressement, elle quitte la cabine dès que les portes s'ouvrent, laissant Carl seul.

Le PDG sort au palier de son bureau, avec cette voix qui se moque de lui sans cesse et se matérialise assise sur son fauteuil. Voir "Al", même sous forme adolescente à cette place, l'horripile. La créature lui sourit.

"Ne te l'avais-je pas dit ?"

— Tu es obligé de me parler sans cesse ? crache Carl en jetant sa veste de costard sur un fauteuil. Pourquoi as-tu parlé à travers moi ?!

"Cette fille n'est que souffrance pour toi, te faire détester définitivement est la meilleure façon de l'éloigner : tu devrais me remercier."

Carl perd toute sa patience, il s'approche de la chose et saisit son cou.

Tu m'as tout pris ! Mon enfance, ma mère, Danielle, et maintenant Cathy ! dit-il en serrant.

"Pas moi. Lui." réponds le cauchemar sans sentir les effets de la strangulation.

Ses doigts serrent davantage le cou glacé avec toute sa rage, en vain. Le visage de Carl perle d'une sueur d'effroi et de haine.

— Tu aurais dû disparaitre une fois ma vengeance accomplie !

"Vraiment ? Au fond de toi tu ne seras jamais satisfait", il rit.

— Pourquoi je te vois maintenant ?! Qu'est-ce que tu me veux à la fin ?!

Carl lâche son emprise, trop tourmenté par ce qu'il ressent.

"Maintenant que je suis repu de toi, je veux m'encrer dans cette réalité. Par n'importe quel moyen. Aide-moi, et tu seras libre."

₍⑅ᐢ..ᐢ₎ 

Cathy ne sait pas vraiment à quel étage elle est sortie, elle veut juste marcher, s'éloigner le plus possible de cet homme. La colère et la frustration lui permettent d'avoir suffisamment d'énergie pour ne pas s'effondrer. Car malgré les apparences, cette rencontre l'a énormément éprouvée, entre l'envie de le détruire sur place, ou de le supplier de sortir Al de sa situation.

Soudain, l'open space vide où elle se trouve semble se distordre et une sorte de vague soulève le plancher et arrive droit sur elle. Ne pouvant contrer un tel phénomène, elle est entrainée par la moquette mouvante avant d'être projetée contre un mur accompagné de meubles divers.

Les murs s'inclinent dangereusement dans des craquements inquiétants. Rapidement, Cathy se rend à une cage d'escalier et descend... Ou monte ? Tout semble sens dessus dessous dans la pénombre faiblement éclairée par les sorties de secours.

Sous ses pieds les marches deviennent lisses, comme une pente. Cathy glisse et se raccroche à la rambarde. "Bon sang mais il se passe quoi ?!" peste l'archiviste. À la force de ses bras elle grimpe grâce à la rambarde jusqu'à une porte dont la géométrie est devenue approximative.

Elle parvient à l'ouvrir en s'agrippant à la poignée et se hisse sur le palier de l'étage. Haletante, elle reste un instant couchée sur le sol pour reprendre son souffle. Terrifiée par cette expérience, son cerveau n'a qu'une envie : se mettre en boule.

Ignorant totalement où elle se trouve, et connaissant les divers dangers de Corporate, elle se relève pour ne pas rester ici. Le couloir est sobre, seule une porte avec une serrure digitale trône devant un ascenseur noir. Avec précaution elle inspecte le boitier : il est en métal noir, parfaitement lisse. Aucune inscription dessus. Elle pose un doigt curieux sur la surface froide et un ROMUS sort soudain d'une trappe dissimulée dans le mur pour la toiser de son œil rouge.

Cathy ne bouge pas : ces robots de sécurité sont susceptibles.

— NI-SS CA-THY... accréditation-validée. Autorisation-d'entrée-validée.

Les sourcils de l'archiviste se froncent : autorisation à entrer ? Où ça ? Les portes s'ouvrent pour lui répondre. Derrière elle reconnaît immédiatement l'appartement de Al.

Timidement, elle entre à nouveau dans son intimité, encore surprise d'avoir une accréditation. Chacun de ses pas est lourd. Tout ici lui rappelle sa brutale disparition. Il était si majestueux dans son costard, se souvient-elle. Le PDG de Corporate, le seul et unique. Pourquoi ne lui a-t-il jamais dit ?

Les mots de Carl lui reviennent, elle secoue la tête pour les éjecter de ses pensées. Surement pensait-il qu'elle ne le croirait jamais, où qu'il préférait rester incognito dans son rôle de SPF.

Ses yeux se posent sur la peluche lapin posée sur le canapé. Elle s'assoit et la prend dans ses bras. Le doux souvenir de leur sortie à la fête foraine lui reviennent. Ses bras serrent la petite chose duveteuse. 

Cathy se laisse enfin aller, à pleurer de tout son saoul en humant son odeur imprégnée dans la fourrure synthétique. 

₍⑅ᐢ..ᐢ₎

Conduire une moto lui a toujours valu des critiques de la part de son père. Chaque fois qu'il l'enfourchait Mika pouvait entendre sa voix paternaliste "c'est une activité de voyou. Mon fils tu es un tocard. Conduis-toi en futur maitre de maison et prend donc une voiture. Jamais je ne laisserais ta sœur monter avec un fou comme toi", ou encore "Tu vas te tuer fils, et se seras mérité."

Mika réalise qu'il n'y pense plus depuis que ses pensées sont tournées vers Daniel. Toutes ces années à craindre de devenir comme son père : tout ça est loin. Maintenant il est manager d'une super équipe, il a des amies, et il fréquente un homme que la terre entière lui envie : en tout cas il en est persuadé.

Il sourit, malgré les larmes qui n'osent pas fouler la peau de ses joues. Dans le parking de Corporate, il attend près de son véhicule. Jamais il ne s'est senti aussi impatient de le revoir, et quand Daniel sort de l'ascenseur, c'est comme une apparition pour lui : son soleil, vêtu de blanc, le sourire rayonnant : la poitrine de Mika se gonfle.

Immédiatement, l'ange remarque ses yeux humides et s'inquiète. Mika secoue la tête et vient effleurer ses lèvres, son partenaire saisit l'invitation pour le prendre dans ses bras et lui offrir l'attention attendue.

— J'ai envie de t'emmener au restaurant, propose Mika un peu hésitant, ça te dit ?

Sans surprise, Daniel accepte avec hâte leur premier rendez-vous "en amoureux". Mais il sent que le manager est stressé, se mettant beaucoup de pression pour lui plaire, mais aussi par peur de l'inconnu : pour Mika, c'est la première fois qu'il sort avec un homme, son esprit fourmille de questions plus ou moins idiotes qui l'angoissent, et Daniel le sent.

— C'est très bien un restaurant, il lui embrasse le front, ne te met pas la pression. Si quelque chose ne me convient pas je te le dirais.

Comment fait-il pour lire aussi ouvertement dans ses pensées ? Se demande Mika en souriant, avant de lui tendre un casque qu'il vient d'acheter spécialement pour lui. 

Une bonne demi-heure de route plus tard, durant laquelle le manager a dû réfléchir à une bonne adresse pour ne pas finir au Kébabier du coin, les voilà tous les deux dans un superbe restaurant trois étoiles. Daniel ne lui cache pas sa surprise une fois qu'ils ont passé commande.

— Je m'attendais à quelque chose de romantique, mais pas de ce standing, dit-il taquin, tu veux m'impressionner on dirait.

— Peut-être, bredouille Mika en rougissant.

— Comment as-tu connu ce restaurant ?

— J'y allais souvent plus jeune... il sent le regard très curieux de Daniel, disons que je suis un gosse de riche.

L'ange forme un "oh" avec sa bouche, avant de lui sourire : ce soir il apprendra bien des choses sur le manager des archives. Fils d'une famille d'origine Kabyle ayant fait fortune dans l'immobilier touristique en Algérie, installée en France depuis trois générations. Un héritage qu'il a refusé pour conserver sa liberté. Un père en piètre modèle, et une mère disparue après avoir divorcée. Bien sûr, il ne manque pas de parler de sa petite sœur, et l'amour fraternel qu'il lui porte est si touchant qu'elle attendrit Daniel.

La soirée fut douce, tout comme le baiser qu'ils s'échangent avant de se séparer. L'ange n'avait pas passé un si bon moment depuis des années, si bien qu'il a réussit pendant quelques heures à oublier Al.

₍⑅ᐢ..ᐢ₎

Le froid envahit la pièce où Cathy s'est endormie.

"C'e... ... r... ma..., pr... m... f..., ai... le."

L'écho de cette voix féminine effleure son esprit.

"Protégez m... f... !"

Cathy se sent flotter, entre le rêve et le réveil.

"Protégez mon fils... ! Pitié !"

La sonnerie de son téléphone portable la fait sursauter. Ses yeux s'habituent à la lumière : elle s'est endormie dans le canapé de Al, sa peluche en main. La sonnerie insiste. D'un geste elle attrape l'appareil dans sa poche et décroche le numéro inconnu.

— Mme Niss ? Demande une voix de femme.

— Oui c'est moi, elle s'assoit sur le bord .

— Je suis la psychiatre de Mr Farer Alexanders, le sang de Cathy fait un tour complet en une seconde, je vous appelle car vous êtes notifiée comme personne de confiance dans son dossier. Vous êtes disponible ?

—Oui ! elle se lève du canapé d'un bond, les mains tremblantes.

— Venez immédiatement s'il vous plait, il en va de la santé de Mr Farer. 

Sans attendre, Cathy saisit le harnais de Al. 

₍ᐢᐢ₎------------------ᐢᐢ₎

Je suis plutôt contente de l'échange entre Carl et Cathy, au départ j'ai eu des difficultés pour imaginer leur confrontation et le dialogue qui s'en suit. Qu'en avez-vous pensé ?

La scène avec Mika et Daniel me fait douter de son utilisé, je voulais reparler d'eux, qu'en avez-vous pensé ?

Que pensez-vous de Carl maintenant que vous en savez plus sur lui et ce qui le tourmente ?

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