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Mission 44 : en eau trouble

À la mi-Juillet, la canicule bat son plein. Heureusement Corporate dispose d'un incroyable système de ventilation qui permet de garder l'intérieur au frais, malgré les baies vitrées, sans trop tirer sur la climatisation.

Mais ce jour-là, le système est en panne.

Les archivistes ne sont pas à plaindre : au sous-sol l'air est encore frais. 

On ne peut pas en dire autant aux autres étages. De fait, un protocole d'urgence anti-canicule est lancé. Un email est envoyé aux employés :

"En ces fortes chaleurs, l'entreprise vous rappelle que vous avez la possibilité d'utiliser l'option "pool office" des salles de meeting des étages impairs, hors des réunions avec ou sans badge piscine. 

Des distributeurs de maillot de bain sont disponibles dans les vestiaires. N'oubliez pas votre bouée.

Nous vous rappelons que les piscines à boules ne vous seront d'aucune aide, et que l'entreprise décline toute responsabilité si vous vous baignez avec Marcel.

_ Votre dévoué Hapiness Manager"

Cathy lève des yeux éberlués vers son manager.

— Il y a toujours un truc à découvrir dans cette entreprise, dit-il amusé par sa réaction.

— Perso, je recommande la piscine de la salle de réu du 151e, elle est incroyable.

Et tandis que Luan décrit la salle en question, les archivistes sentent une humidité les étreindre par les pieds  : de l'eau s'étale sur le sol de l'entrepôt. Au vu du risque que représente l'apparition d'un liquide dans une pièce principalement occupée par des cartons, et du papier, le groupe décide d'en chercher la source.

L'eau monte petit à petit, et l'urgence se fait sentir. Mika envoie Luan chercher Vincent tandis que lui et Cathy continuent de chercher.

La fuite semble provenir d'une colonne d'aération : de l'eau coule le long de la paroi, provenant des étages supérieurs. Le manager peste et décide de se déplacer, laissant Cathy seule devant la grille d'aération.

"Que ferait Al ?" se dit-elle en regardant l'écoulement s'intensifier, "il irait directement à la source" conclut-elle. Mais l'idée de s'enfoncer dans le conduit ne l'enchante guère. Prête à abandonner cette idée, son cœur s'emballe à l'entente d'un écho résonnant sur les parois. 

Une voix faible, et féminine. 

Cathy passe la tête, ne voit personne, appelle... rien. Pourtant elle est persuadée d'entendre une voix plaintive.

— Je viens vous aider, hasarde-t-elle sans réponse.

La jeune femme décide de débuter l'ascension de la colonne à l'aide de sa force pour se hisser à l'intérieur.

Après d'interminables minutes à user de ses membres pour grimper à la verticale dans le conduit, elle arrive enfin à un coude. Avançant à tâtons, une lueur bleutée lui parvient à un croisement. À gauche : l'eau s'écoule, à droite la source de la lumière.

L'écho de la voix provient de la droite, sans entendre la moindre parole elle comprend que cette voix l'appelle.  Cathy ressent une étrange sensation, comme des picotements. Méfiante, elle ne peut toutefois pas résister à l'envie de continuer dans cette direction.

Alors qu'elle rampe à quatre pattes, la perspective du tunnel change : la distance s'écourte et la rigueur géométrique des parois se donnent soudain des angles improbables. Pendant que son cerveau se demande ce qui se passe, elle n'entend pas la déferlante d'eau qui s'engouffre dans son tunnel.

La vague l'engloutit tout entière.

S'attendant à être ballotée comme une bille de flipper, Cathy se sent doucement transportée. Une sensation rassurante l'enveloppe alors qu'elle se retrouve totalement immergée dans le noir. 

Puis, une sensation de chute vertigineuse la saisit : son corps se met à flotter dans une bulle d'eau au-dessus d'une immense pièce. 

La sphère liquide éclate à deux mètres du sol, recrachant une Cathy qui s'empresse de reprendre une goulée d'air pour remplir ses poumons compressés par la peur et le manque d'oxygène.

La voilà dans une pièce sans fenêtre, aux murs complètement noirs. Elle se relève, le cœur emballé par la crainte de l'inconnu. Des vibrations étranges effleurent son corps, ses cheveux se dressent sur sa tête, et un goût de framboise apparait sur ses lèvres. Une sensation  indescriptible étreint son cerveau, comme si on l'emballait dans de la laine.

Avec étonnement, Cathy voit qu'elle se trouve sur de la terre battue, entourée de fondations. La salle est faiblement éclairée par cette lueur fantomatique émise par la pierre elle-même. Surnaturelle, bleue, comme une aura fantôme.

Captivée, la jeune femme sent son esprit se retourner dans tous les sens " Où suis-je ?"

Quelque chose ici lui est familier. C'est... cette odeur indescriptible et enivrante. Son regard se pose partout à la recherche son propriétaire, mais ne voit qu'une silhouette floue qui semble l'observer à proximité d'un mur. Cathy se raidit. Instinctivement elle sait que cette personne est là, sans être là.

La silhouette lui parle d'un timbre féminin, mais aucun mot n'est audible. Comme des échos lancés depuis de profondes abysses, sans espoir de parvenir jusqu'à sa réalité. 

Cathy se rapproche lentement, la crainte lui saccade la respiration. À quelques pas, il est toujours impossible de discerner nettement ses traits. La silhouette ressemble vaguement à une femme, mais reste trop sombre, floue, tel un fantôme. Pourtant elle a l'impression qu'elle lui sourit, comme une invitation.

La femme pose une main sur le mur. La texture se modifie pour se tordre et faire apparaitre un trou béant. 

Cathy est fascinée. 

Elle devrait être apeurée, et pourtant à aucun moment elle ne se sent en danger en compagnie de cet étrange fantôme. Son regard se pose dans le trou : au fond elle aperçoit un minuscule point blanc, qui s'agrandit, s'agrandit encore... 

Non il se rapproche. Comme un trou de ver, il amène vers une autre pièce baignée dans la lumière du jour.

La silhouette fantomatique entre dans cette pièce qui est venue à elles. Sans savoir ce qui l'attend, Cathy la suit, le cœur palpitant et le pas hésitant : entre peur est fascination 

— Est-ce un rêve ? demande-t-elle sans avoir de réponse.

Elles débouchent sur un petit salon, simple avec quelques plantes vertes, rien d'étrange si ce n'est la peluche lapin qui trône sur le canapé. Les couleurs sont douces et chaleureuses. Tout est bien rangé, même si des traces de vie trahissent que les lieux sont occupés. Par un homme si on en croit la pointure des chaussons "Lapin moumoutte" posé à proximité. Une ambiance apaisante règne ici. L'odeur familière est plus présente ici, plus... "réelle".

Cathy frémit et ses pommettes sont roses : elle a la conviction d'être chez lui.

La silhouette l'observe calmement, puis pointe du doigt un carton à dessin posé contre une bibliothèque. 

D'une main peu assurée, Cathy le saisit et l'ouvre.

À l'intérieur se trouvent des dessins au fusain : des portraits très réalistes sont représentés, ainsi que des paysages idylliques. Mais au fil des pages, des œuvres la mettent mal à l'aise : comme si le trait maitrisé devenait subitement fou et malade, partant dans tous les sens, déformant les visages, les formes, les objets.

Une nausée prend Cathy aux tripes en les observants, comme si au fil du temps ces œuvres retraçaient la dégénérescence d'un esprit vers l'enfer de la démence.

Et là, au détour d'un paysage cauchemardesque, le portrait d'un enfant magnifique.

Ses yeux s'écarquillent. Il n'y a pas de couleur, mais elle en est pratiquement sûre : c'est Al, pourtant nommé sur ce dessin "Eros".

 Ses doigts tremblants passent au tout dernier dessin du carton.

C'est lui adulte, aussi beau qu'il l'est aujourd'hui.

Et lorsque ses yeux se posent sur la date des deux dessins, ses sourcils se froncent, son cœur palpite et un vertige la saisit : ces dessins ont tous les deux été réalisés à la même période, il y a trente ans. Cathy réfléchit mais "c'est impossible, ce n'est pas logique...", ses yeux se posent sur la silhouette.

— Q... Qui êtes-vous ? Qu'attendez-vous de moi ?

Le fantôme lui sourit tristement.

— "C'e... ... r... ma..., pr... m... f..., ai... le..."

Un bruit d'une porte qui s'ouvre la fait sursauter, mais avant de réaliser quoi que ce soit, le sol se dérobe sous ses pieds et l'aspire dans un puits sombre et infini.

₍⑅ᐢ..ᐢ₎

Cathy reprend conscience dans une soudaine inspiration. Elle met du temps à reconnaitre les visages de Mika et Luan. Allongée sur le sol, ses collègues affichent une mine inquiète.

Encore sonnée par cette expérience déroutante, le palpitant frénétique, les mots ne lui viennent pas tout de suite. Mika l'aide à s'assoir et lui tend un verre d'eau qu'elle avale d'une traite.

— Je... j'ai... voulu voir si je pouvais remonter la fuite. Une grosse vague... m'a assommée, ment-elle.

— Mais tu es inconsciente du risque que tu as pris, souffle Mika sans s'énerver.

— T'es trop stylée à te prendre pour la Mac Gyver de la boite, Luan rit, tu fréquentes trop Al. 

Elle se regarde, complètement trempée et grelottante. Les images de sa rencontre onirique se superposent à la réalité. Mika sent que sa collègue n'est pas dans son état normal à sa voix ténue, ses pupilles dilatées et son air ahurit. 

— Je t'emmène voir Daniel, dit-il en l'aidant à se relever et marcher.

— Non, pas besoin je vais bien ! J'ai juste besoin de me changer.

Avec un regard appuyé et dans un lourd silence, ses collègues la jugent pour finalement ne pas insister.

— D'accord, conclu son manager, mais ne me refait plus jamais ça : hors de question de perdre une membre de mon équipe dans un accident du travail. 

₍⑅ᐢ..ᐢ₎

Quelques heures plus tard, Al se tient devant le bureau de Vincent, un rapport détrempé dans la main qu'il pose devant lui. Pratiquement illisible, ce qui fait plaisir au responsable SAV interne qui s'imagine déjà devoir le faire sécher et ensuite tenter de le relire pour tout retranscrire sur son ordinateur : un délicieux calvaire.

— C'était bien une fuite chez Marcel. J'ai réglé le problème. Il va bien.

— Merci Al, toujours aussi efficace.

Le SPF s'apprête à repartir quand Vincent le retient :

— Au fait, et ton objectif annuel ?

— Cathy et moi sommes amis, dit Al tout fier.

— C'est une excellente nouvelle.

Pourtant, ses traits expriment le contraire, Al le remarque :

— Quelque chose ne va pas, il penche la tête sur le côté, ce n'est pas ce que tu voulais pour moi ?

— Si, bien sûr que si. C'est une belle personne, je suis content pour toi.

— C'est en rapport avec la vitre du 56ème que j'ai cassé pour descendre une fritteuse ?

Vincent s'agace car il ne parvient pas à masquer son inquiétude : savoir Cathy proche de son ami, alors qu'elle était dans la même voiture que Carl le travaille, mais il ne peut pas en parler.

— Non, je suis fatigué avec tous les dégâts causés par l'inondation.

Al est rassuré, pendant quelques secondes il eut peur que Vincent lui dise de laisser tomber son amitié avec Cathy. Elle lui manque, cela fait deux jours qu'ils n'ont pas eu le temps de prendre un café en semble.

Le grand SPF quitte le bureau après quelques échanges divers sur ses autres tâches.

Vincent se pince l'arête du nez. Ne pas savoir comment Carl utilise les dossiers d'employés le stresse : cette peur ressemble à une épée de Damoclès au-dessus de l'entreprise. Depuis qu'il a vu cet homme avec l'amie de Al cette crainte ne le quitte plus.

Que doit-il faire ? Parler ?

Carl est capable de lui retirer ses enfants, sans la moindre hésitation.

Un message le sort de ses réflexions : "Alors ? Prêt pour ce soir ? Met ton plus beau t-shirt de groupie !" une photo montrant la jolie stagiaire dans un t-shirt collector de Rammstein le fait sourire.

Cette femme... lui fait tourner la tête, au point de lui faire oublier tous ses tourments.

₍⑅ᐢ..ᐢ₎

— Alors, c'était bien ton concert ? Demande Cathy en lui servant du soda.

Devenues amies en dehors du travail, Luan et Cathy se voient régulièrement désormais. L'enthousiasme de Luan s'étale sur une description pleine d'énergie de sa soirée. Ses yeux pétillent en décrivant les effets pyrotechniques du concert, la voix de Till, et évidemment Vincent.

Cathy est très heureuse pour son amie, qui ne manque pas de lui détailler ce qu'il portait, son attitude calme qui le rend tellement cool, qu'il l'a porté sur ses épaules à la fin pour saluer le groupe, qu'ils ont chanté ensemble comme des ténors dans la voiture.

Luan est heureuse, et ça se voit.

Cathy l'envie, et ça se voit aussi.

— ça à l'air de coller entre vous, elle sourit en coin.

— On se découvre pour l'instant. Et toi avec ...

— Le séminaire approche ! J'ai vu qu'il y avait de la randonnée ! Je dois m'acheter de bonnes chaussures ! Et des vêtements adaptés. Oh et un sac à dos aussi, je ...

— Tu sais qu'il ne vient jamais aux événements hein ? 

Cathy regarde le fond de son verre. Oui, elle le sait. Le lierre autour de son cœur se serre dans une douloureuse contraction. Sous le regard inquiet de son amie, une larme glisse le long de sa joue.

— Cathy, il se passe quoi avec ton "pote" ?

— Rien, tout va bien, annonce-t-elle dans un formidable poker face. Au contraire, on s'entend vraiment bien, c'est un très bon ami.

— Faut bien le répéter aux gens que vous êtes "amis", dit-elle en faisant les guillemets avec ses doigts,  genre il te plait pas ?

— Il plait à tous le monde Luan. J'ai fait un choix. Nous sommes amis. Point.

Le ton sec et ferme de Cathy impose un silence glacial. Puis, elle débarrasse les verres à la hâte sous le regard inquiet de Luan : l'inspectrice du love aurait fait une gaffe ? 

Non impossible, son amie est raide dingue du grand nounours à lunettes, elle en est persuadée, alors qu'est-ce qui cloche malgré cet alignement des planètes entre eux ?

— Et si on sortait prendre l'air ? Propose Cathy les mains tremblantes.

Luan la regarde se rendre dans l'entrée et enfiler sa veste. Voyant que son amie a vraiment besoin de ne plus penser à Al, elle lui propose d'aller au cinéma.

₍⑅ᐢ..ᐢ₎

Le lundi qui suit, Mika aborde Luan avant de prendre son habituel café.

— J'ai un truc pour toi, il lui tend une enveloppe, j'ai fait une demande rien que pour toi.

Avec les sourcils froncés, la stagiaire en tire une feuille et roule ses yeux dessus. Le manager en rajoute une couche, apparemment très fier de lui :

— J'ai du menacer quelques personnes au service RH, mais je suis content de moi !

Au sens littéral, il se souvient avoir éclaté en deux le bureau de Sofiane à coup de batte, le DRH, pour réclamer une audience à ce sujet. Il en a presque regretté de ne pas avoir gardé la tronçonneuse de Sam. 

Cathy, qui les a rejoint, voit la figure de son amie se transformer : de la suspicion à l'étonnement, puis l'explosion de joie :

— OH BORDEL C'EST VRAI ?!

Mika lui répond d'un sourire et elle se jette dans ses bras pour le remercier, puis dans ceux de sa collègue :

— C'est un CDI Cathy ! Je ne suis plus une stagiaire !

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Depuis la tour, le regard perdu sur les silhouettes joyeuses des employés réunis au Orter, pour fêter le CDI de Mlle Peng, Al regarde tout ce beau monde. 

Il ne voit qu'elle parmi la foule : heureuse, une bière à la main, entourée de ses autres amis.

Son cœur se serre, il se sent si prêt, et à la fois si loin, presque jaloux de ceux qui ne peuvent s'imaginer le drame qui la hante. 

Al a compris, malgré tout Cathy a encore des craintes, et le tient à distance depuis des semaines. Il respecte son choix.

Pourtant... il se sent triste.

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Ce petit voyage en eaux troubles vous a plu ?

Prochaine chapitre : on part pour le séminaire ! :)

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