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Mission 40 : ascenseur émotif

Ce n'est clairement pas l'alignement des planètes ce matin : panne de réveil, les clés mal rangées qu'on met trois plombes à retrouver, un premier tramway raté, et un deuxième en retard qui n'aura pas manqué de frôler un cycliste présomptueux sur sa route.

Une fois arrivée au bureau, la boite mail de Cathy se pleint de déborder : beaucoup de collègues lui ont envoyés des félicitations pour l'événement d'hier.

Mais Cathy à la tête ailleurs, trop envie de revoir Al. Et il suffit d'y penser pour qu'un message arrive : "Salle de pause du 45e. Tu es disponible ?"

En quelques secondes à peine, la jeune femme a envoyé sa réponse et se faufile avec une piètre excuse hors de l'entrepôt. Luan la suit du regard : certaine de savoir avec qui elle va "prendre un café". Mika aussi, et lance un cookie aléatoire.

₍⑅ᐢ..ᐢ₎

La salle de pause du 45e est thématisée sur le cinéma : on y trouve de grands fauteuils rouges confortables, sur une moquette douce et noire, comme dans les salles obscures. Les murs sont également noirs mais un jeu de lumières diffuse une ambiance relaxante : des spots chaleureux dans leur fourreau de tissu foncé, répandent une aura dorée par-dessus la lueur de néons bleu et violet. Il n'y a pas de fenêtre, mais il fait bon et le son ambiant est très agréable.

Une machine à café très chic s'impose tout au fond, silencieuse.

Quand Cathy fait quelques pas, elle voit Al se lever d'un fauteuil pour venir à sa rencontre en passant une main dans ses cheveux. Il ne porte pas ses lunettes. Son cœur se serre : jamais elle ne s'habituera à sa beauté et, quelque part, n'en a pas envie.

Dans sa tête, Al souhaite que tout soit parfait pour cet instant, et son stress se manifeste par un sourire timide et un regard hésitant.

Sans un mot, il lui prend doucement la main et la guide jusqu'aux fauteuils : sur une petite table basse trône un grand paquet rectangulaire noir brillant, floqué du logo de l'entreprise. Le grand homme invite son amie à s'installer, puis il s'assoit à côté d'elle. Ses mains se frottent lentement entre elles, le stress enserre sa respiration.

Cathy ne sait pas à quoi s'attendre et tend ses mains vers l'immense boite. Le couvercle se soulève dans un doux chuintement. Elle ferme les yeux, le temps de le poser à côté, puis les rouvres.

Son cœur se met à battre si fort d'émotion qu'elle en a le souffle coupé.

Couchée sur un tissu blanc cotonneux, d'un noir mat, au design épuré et effilé : la prothèse sous ses yeux sort tout droit d'un film de science-fiction. 

Doucement elle effleure le matériau, très doux au toucher, avant de la prendre avec ses mains tremblantes. Elle devine des mécanismes cachés par le revêtement esthétique, probablement imprimé en 3D. Les articulations sont parfaitement intégrées au design de la jambe, d'une technologie qui dépasse tout ce qu'elle a pu voir jusqu'ici.

Devant son silence, Al panique, et se met à étaler la fiche technique de la prothèse dans un charabia qui dépasse la jeune femme en étant de choc. Son enthousiasme est attendrissant.

— Oh ! Attends, ça devrait te plaire... dit-il en sortant son téléphone.

Les mains de Al tremblent, remarque Cathy toujours ahurie. Il trifouille sur une application, quand soudain la prothèse devient bleue, sans effet lumineux : donnant l'impression qu'elle a toujours été de cette couleur, puis il affiches des motifs de petits chats, ensuite un tableau de Van Gogh, avant de revenir à sa couleur préférée : le violet.

Cathy sent son cœur s'envoler.

— Tu peux mettre ce que tu veux : couleurs, motifs, et des effets si tu le souhaites. Chromatique, mat, lumineux...

Des larmes coulent sur les joues de la jeune femme. Il ne comprend pas et la peur soudaine que ça ne lui plaise pas lui noue l'estomac.

— Tu... n'aimes pas ? Dit-il la gorge serré, Tu es déçue ?

Cathy tourne la tête vers lui, son regard exprime tellement de choses qu'il a du mal à savoir ce qu'elle ressent.

— Je ... n'ai pas les mots... Al... C'est... le plus beau cadeau du monde, je ... merci... ce remerciement est tellement dérisoire, se dit-elle.

Rassuré, Al la lui reprend doucement pour la poser à côté, il n'a qu'une hâte : qu'elle l'essaye. Il se met à genoux devant elle, 

— Je... peux t'équiper ? demande-t-il le regard brillant. 

Cathy hoche la tête, puis Al relève délicatement la jupe longue, défait déjà l'emboiture de sa prothèse actuelle, puis retire le manchon. Voyant les rougeurs sur sa peau, il fronce les sourcils.

— Je... vais te masser un peu. 

 Cathy se pince les lèvres, accepte, et observe les grandes mains de Al se poser sur elle. Une bouffée de chaleur l'inonde comme un tsunami ardent de la tête aux pieds, avant de se lover dans son cœur et son ventre. Elle fixe Al qui caresse de façon méthodique, plus ou moins appuyée, son moignon avant de remonter sous sa jupe pour masser toute sa cuisse.

Cathy retient sa respiration pour ne pas lâcher un soupir gênant.

Le massage lui fait un bien fou. Les frissons qui l'électrisent et la bouffée de chaleur aussi. Al est consciencieux, il n'a pas de gestes déplacés, cela n'empêche pas de rendre ce moment incroyablement sensuel pour une femme déconnectée de son corps, depuis trop longtemps.

Elle se met à trembler, à respirer profondément. Un léger gémissement s'échappe de sa bouche quand Al appuie plus fermement sur ses muscles pour la détendre. Elle se mord la lèvre. Il suffirait simplement de lui dire s'arrêter : il le ferait sans hésitation. Non elle ne veut pas qu'il cesse ses gestes.

Son cœur pédale en peine, et son cerveau est en position latérale de sécurité "mais qu'est-ce qu'il se passe ?! Qu'est-ce qui m'arrive ?! C'est... tellement agréable!" panique intérieurement Cathy voyant que sa vue se trouble par instant, à deux doigts de faire une erreur 404.

Son regard ne peut se défaire de cet homme qui prend soin d'elle avec tant de douceur. Si beau, surréaliste. Et elle...

Cathy regarde son moignon, et se trouve laide.

Pendant tout ce temps lui est concentré, il ne pense à rien d'autre qu'a ce qu'il fait : très loin de réaliser la tempête émotionnelle que vit Cathy dans son propre corps. Mais il doit s'avouer une chose : il aime sentir sa peau frémir entre ses mains, comme un étrange plaisir coupable qu'il veut garder uniquement pour lui, dans son jardin secret.

Il saisit un manchon neuf dans la boîte de la prothèse, et l'enfile sur le moignon avec précision, en prenant soin de chasser l'air. Cathy se demande où a-t-il apprit ces gestes précis. Puis, il prend la prothèse.

— Je n'avais pas tes mensurations, alors j'ai pensé à quelque chose...

Doucement, il l'emboite. Cathy frissonne, aucunement remise de ses émotions. Ensuite, il lui montre un bouton discret sur le côté et appuie dessus : il y a comme une légère aspiration où elle sent l'emboîture serrer le moignon, ni trop peu, ni trop fort : c'est parfait.

Al lui prend délicatement les mains pour l'aider à se lever du fauteuil.

Un premier pas, un deuxième. La sensation est incroyable : le poids de la prothèse est quasiment identique à sa jambe valide. Le mouvement est fluide, naturel. Al la lâche, recule un peu, et la regarde faire ses premiers pas, en toute autonomie.

L'émotion la submerge et la jette dans ses bras, pleurant toutes les chaudes larmes qui débordent de son cœur. Ses mains agrippent sa chemise, comme si elle craignait qu'il ne disparaisse. Sa tête se blottie contre sa poitrine.

Qui se ce soit : Dieu, l'univers, le destin, qu'importe ... elle ne le remerciera jamais assez pour avoir mit Al sur la route de sa vie.

— Je suis tellement heureuse de t'avoir rencontré, murmure Cathy en larme.

Agréablement désorienté par sa réaction, il la serre dans ses bras et la laisse s'exprimer :

— C'est comme si ... ses mains serrent fort le tissu, tu venais de réaliser mon rêve...

Al déglutit, Cathy entend son cœur s'emballer.

— Tu m'offres tout depuis que je t'ai rencontré : ton aide, tes sourires, ton amitié, mon rêve d'avoir une magnifique prothèse... Aucun "merci" ne sera suffisant. Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? Dis-moi ... s'il te plait.

— Je ne veux rien, murmure-t-il touché par ses mots, hormis ton amitié.

Lâchant son étreinte, encore prise de hoquets, un magnifique sourire est dessiné sur les lèvres de la jeune femme. Il reprend :

— Peut-être que... il essuie un sillon de larmes sur sa joue, j'ai juste envie  d'aider une amie, c'est normal, non ? 

Un rire franc échappe à Cathy, mais cache un véritable malaise au mot "amie" qui a râpé son cœur comme un gruyère trop tendre.

— C'est malin, je n'ai plus de rêve à réaliser maintenant, dit-t-elle avec un petit sourire.

— Tu crois ? Il penche la tête sur le côté. Tu veux que je regarde ?

Cathy cesse de rire, prise au dépourvu, se demandant d'où lui vient cette question étrange. 

— Q... quoi ? Non ! elle rit, tu ne veux pas connaitre mes rêves les plus intimes ! Dit-elle en le poussant un peu dans un geste amical. J'aurais trop honte, et puis tu ne peux pas faire ça, tu me fais marcher, elle sourit.

— Je... n'avais pas pensé à ton intimité. Pardon, dit-il tout penaud.

La réponse de Al nourrit encore plus l'étrangeté de sa question initiale. Soudain elle sursaute quand son téléphone vibre dans sa poche : c'est Mika qui lui demande si elle a "trouvé l'étage de sa pause-café".

Il est toujours amer, remarque-t-elle.

— Je dois y aller, fit-elle avec une moue qui exprime sa déception.

Al hoche la tête avec un sourire, ce qui rend la séparation encore plus difficile. Mais sans trop attendre, elle se dirige vers l'ascenseur, le pas léger, appuie sur le bouton d'appel et...

Se retourne, cours vers Al et le surprend en empoignant sa chemise pour le forcer à se pencher à sa hauteur. Cathy dépose sur sa joue un baiser, qui durera bien plus de 2.03 secondes.

Puis, elle lui sourit, radieuse :

— Tu pourras dire à Gehlal que tu as eu un baiser plus long que le sien.

Al a beau avoir vécu des "expériences très avancées" en matière d'attouchement divers et variés, mais ce simple baiser sur sa joue lui fait l'effet d'un éléphant dansant la samba dans un magasin de porcelaine : il en est tout ébranlé.

— Encore merci...

Murmure-t-elle à son oreille avant de se précipiter vers l'ascenseur qui vient d'arriver. Sa petite main s'agite pour faire un dernier coucou avant que les portes ne se referment, laissant Al complètement seul dans la pièce.

L'homme reste un moment debout, planté comme un idiot. Ses pensées sont colorées comme un arc-en-ciel, et son regard luit. Se sentant fébrile, il va s'effondrer dans le fauteuil le plus proche, et défait les trois premiers boutons de sa chemise pour apporter un peu de fraicheur sur sa peau devenue chaude.

Il ferme les yeux, et se remémore tout, absolument toute la scène, et se sent incroyablement... heureux. 

₍⑅ᐢ..ᐢ₎

Dans l'ascenseur, le cerveau de Cathy essaie de remettre de l'ordre dans toutes ses pensées : "Cette prothèse est DINGUE !", "Il est tellement gentil, j'en peux plus !", "et c'était quoi cette question ?!", "Avoue tu t'es retenue de l'imaginer torse nu sous la chemise !", "Mais cette jambe est INCROYABLE", "C'est lui qui l'a fait tu crois ? Ou Gehlal?", "la prochaine fois c'est pas la joue qu'il faut viser bécasse". Bref, c'est le bazar dans sa caboche.

Elle se met à glousser toute seule, se sentant complètement groggy par toutes les émotions qu'elle vient de traverser.

Entre sa beauté surréaliste, ses yeux vert constellés, son regard noir, le fait qu'il puisse voir Ethan, cette prothèse : Al est assurément quelqu'un d'extraordinaire.

Un homme incroyable, adorable et l'air fragile. Son cœur se serre en se souvenant de la chaleur de ses mains et de son odeur. Quelqu'un de précieux, pour elle, et le bonheur qui lui procure est sans équivoque, lui réchauffant la poitrine.

Cathy fronce soudain les sourcils : un souvenir vient de lui faire l'effet d'une douche froide.

Si elle est heureuse avec Al ...

La lumière dans la cabine se met à grésiller et faiblir.

L'angoisse la saisit : juste en face d'elle, Ethan est là, dans sa forme humaine, le regard mauvais. Il l'air plus faible qu'elle ne l'aurait cru.

"Ton bonheur me débecte" dit-il sans ouvrir la bouche.

Elle ne répond pas et  le provoque du regard en levant un sourcil.

"Il n'a pris aucun plaisir à toucher ton sale moignon" il affiche une moue de dégoût "tu sais que tu es laide."

Même en tentant de rester de marbre, Cathy se sent mal, Ethan est son cauchemar : il ne fait que dire ce qu'elle pense dans sa profonde inconscience.

— La ferme ! Je n'ai pas peur de toi, je sais ce que tu cherches à faire ...

"Tu te voiles la face... Soyons honnête Cathy, si tu étais belle, ses mains seraient allées bien plus loin que ta cuisse."

— Al n'est pas un pervers comme toi, dit-elle en gardant contenance.

— "Il n'est pas attiré par toi, il veut juste être ton ami. Alors que moi... " il s'approche.

Cathy colle son dos au mur et sent que l'ascenseur est arrêté : il n'y a aucune vibration, ou de son, dans la cabine. La peur la saisit en le voyant sourire avec une lueur perverse dans le regard.

— Approches toi encore, et je te fais manger ma nouvelle prothèse.

"Tu en as tellement envie ma pauvre..."  l'air embaume de son odeur de cendre, "regarde-toi petite salope, tu es trempée, et tu parles d'être son amie ?", il rit, "Le pauvre : quand il réalisera que tu ne vaux pas mieux que tout les autres qui ont abusé de lui, il sera profondément blessé."

Cathy déglutit car reconnaît ici une de ses plus grandes craintes. Ethan a beau avoir été affaibli, il n'en reste pas moins son bourreau. Il fait un pas vers elle.

Soudain, mettant sa menace à exécution, elle le repousse violemment. Le cauchemar s'effondre contre le mur et la cabine de l'ascenseur se met à tanguer. Elle se jette sur la position d'Ethan et l'attrape. Il se met à rire, lugubre, et la lumière se coupe. 

La jeune femme le frappe en lui hurlant dessus :

— Ne le touche plus jamais ! JAMAIS ! 

Jusqu'à ce que ses poings cognent le fond métallique de la cabine. La douleur la foudroie.

Le rire d'Ethan retentit et l'ascenseur se met à grincer dangereusement.

"Je préfère que tu me rejoignes, plutôt que de te voir avec cette chose" lance sa voix lointaine.

La cabine tombe soudain dans la gaine comme une pierre.

Terrorisée, Cathy hurle. La peur remue les tripes, tout comme cette sensation de chute vertigineuse et sans attache, droit vers la mort certaine. La jeune femme appelle à l'aide, crie, mais personne ne peut la sauver ici. Les étages défilent à grande vitesse. Recroquevillées dans un coin, les mains saisissent sa tête.

Un claquement se fait entendre, suivit d'un raclement. Une lumière rouge s'allume tandis que la chute ralentie. Le système de sécurité d'urgence s'est enclenché, lui sauvant la vie. Et dans un long crissement, la cabine freine. Jusqu'à s'immobiliser totalement.

Cathy se relève, les jambes tremblantes, et se rue vers les portes. Sa force lui permet de les écarter sans problème. Par chance, elle voit que l'ascenseur est arrêté à un étage et se jette hors de la cabine.

Ici, il fait complètement sombre. Le silence est coupé par les battements de son cœur qui assourdissent ses oreilles. Grelottante, elle essuie les larmes qui gênent sa vue, et lit sur un mur sale et recouvert de lacérations :

— ... 13ème étage ...?

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J'espère que le passage avec la prothèse vous a plu ? J'avais très hâte de poster ce chapitre :'3

Et cette descente au 13e : ça va bien se passer celons vous ?

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