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Mission 22 : l'inviter

₍ᐢ..ᐢ₎ traumavertissement : violence conjugale ₍ᐢ..ᐢ₎

Luan se dirige vers le bureau des plaintes et répète dans sa tête son plan. Pour réaliser ce dernier elle a passé une bonne heure à saboter la nouvelle imprimante sans laisser de trace. Ça a mis un sacré bazar dans la remise, de quoi être fière d'elle. Mais son humeur change quand elle voit Karim arriver depuis l'autre côté du couloir menant au bureau de Vincent.

Elle presse le pas. Lui aussi. 

Il se met à courir. Elle aussi.

Ils posent leur main sur la poignée de porte en même temps, et s'arrêtent pour se fixer en chiens de faïence.

— Ma photocopieuse imprime sans cesse le bermuda de Marcel ! crache-t-il en estimant que son problème est plus prioritaire.

— La mienne a déclaré la guerre ouverte aux agrafeuses en invoquant des lamantins en ramette de papier, réponds Luan calmement.

— Traitresse !

Il n'y a que Mika qui saurait affronter l'ego de son ancien manager par le verbe, aussi Luan décide de répondre à cette insulte à sa manière.

Quelques minutes plus tard, Vincent entend que l'on toque à sa porte après avoir vaguement entendu ce bref échange dans le couloir. Il lève un sourcil circonspect en voyant la stagiaire des archives entrer tranquillement.

Il ne verra pas Karim se trainer au sol, le slip remonté sur la tête.

Les mains de Luan se croisent pour éviter que ses doigts ne tremblent. Vincent l'observe de son regard d'acier des baskets à ses yeux. La jeune femme ne cille pas et pourtant ses neurones font un pogo au milieu de son cerveau.

— Bonjour Luan, que puis-je pour toi ?

— L'imprimante que nous ont filé les commerciaux est défectueuse. Elle est en train de cracher du papier partout dans la remise, un vrai bazar.

Vincent sort un stylo et prend note. Luan continu pendant qu'il écrit :

— C'est tellement bondé de papiers que ça déborde aussi dans le couloir. J'imagine que tout ce qu'il y a dans la remise doit être sans dessus-dessous. On est que deux aujourd'hui, on a besoin d'aide pour tout ramasser et empiler les papiers.

Voyant que la main de Vincent montre un signe de faiblesse, elle sourit intérieurement et s'apprête à continuer quand le téléphone du responsable SAV sonne, en affichant le prénom "Anne".

— C'est important, je dois décrocher.

Luan n'a jamais senti son cœur se presser autant dans sa poitrine de toute sa vie. Elle écoute, faisant mine de ne pas s'intéresser à la discussion. Vincent se lève et va dans un coin. A son grand soulagement, cela ressemble à une dispute. Mais les traits de Vincent trahissent de la fatigue morale : il raccroche rapidement, énervé. 

Luan déteste déjà cette femme qui a foutu en l'air "son" moment et mit "son" Vincent dans cet état et s'imagine déjà l'étouffer avec son édredon fétiche après l'avoir saucissonnée dans une couverture pleine de punaises de lit.

Perdue dans ses pensées, le stylo lui échappe des doigts, elle se penche pour le ramasser et ses doigts effleurent la main de Vincent qui n'a pu s'empêcher de se jeter sur l'objet pour le ramasser. Ils se regardent. Il sent une faille dans les yeux de la stagiaire.

— Luan Peng... tu est sûre d'être ici pour ton imprimante ?

₍⑅ᐢ..ᐢ₎ 

L'eau chaude ruisselle sur sa peau, détendant ses muscles et son esprit, après cette deuxième journée en effectif réduit. Assise sur un petit tabouret dans la baignoire, Cathy ne se sent pas très bien : une scène d'accident de voiture un peu trop réaliste dans sa série du soir lui a remuée les tripes, et insinuée dans ses pensées l'écho de bien sombres souvenirs. Luttant contre le passé, ses larmes se mêlent à l'eau. 

Sa main prend le flacon blanc et noir posé sur le bord de la baignoire "Le shampoing de Al hein?". Elle sourit et l'ouvre : ça sent la barbe-à-papa, ce qui l'amuse et lui fait oublier ses sombres pensées. Le produit mousse bien, mais aucun ingrédient n'est inscrit dessus "si ça se trouve, ça vient du labo..." Silence. "Al me filerait pas un truc empoisonné quand même ?"

Elle termine de se laver et va se glisser dans son lit en prenant bien soin de se border avec sa couette lestée. Son chat se love à côté de sa tête. Cathy le câline avec un sourire, avant de fermer les yeux, en priant de dormir rapidement.


...

...

...

— Oh ! Ne t'endors pas abrutie !

Elle ouvre brusquement les yeux au volant d'une petite citadine qui roule tranquillement dans un ronronnement agréable. Il n'y a personne sur la route qui traverse en lignes sinueuses des reliefs boisés. Le ciel est gris, et la musique crachée par les haut-parleurs ne lui plaît pas. Mais c'est lui qui décide de tout.

Ethan.

— Tu conduis vraiment comme une meuf... soupire-t-il agacé. T'es une pétocharde.

Ses mains sont fixées sur le volant, impossible de les enlever. Un froid intense mord le bout de ses doigts. De petits tremblements remontent de ses pieds, et des larmes embuent sa vision.

— Putain tu vas chialer pour ça ?! Secoue-toi un peu !

Il lui donne une claque sur la joue. 

Cathy est terrorisée : c'est un cauchemar dont elle connait la fin. Ethan continue de l'insulter, de critiquer sa conduite, ses choix, tout, absolument tout. Pourquoi est-elle tombée amoureuse de lui à l'époque ? Ah oui : il est mignon, impulsif mais savait se montrer généreux, et il faisait bien l'amour. après une année d'amour intense, les 2 années de mariages qui ont suivies ont ravagés ses rêves. Comme bien d'autres victimes, Cathy culpabilise de sa propre faiblesse, de ne pas avoir "simplement" réussit à divorcer. Elle avait bien trop peur de lui, qu'il la tue, et qu'il ne l'aime plus. Quel horrible paradoxe.

Une autre claque la sort de ses pensées et sa joue commence à devenir rouge.

— Tu m'écoutes quand je te parle ? Tu m'énerves d'être toujours dans la lune...

Cathy pleure abondamment maintenant. Elle sait qu'elle ne se réveillera pas avant la fin. L'angoisse glacée lui tord l'estomac et les tripes. Supplier ne servira à rien : il s'en délecterait. Alors elle supplie dans sa tête, en boucle, comme une prière, pour tout s'arrête. 

Elle aimerait tant ne pas être là, avec lui, mais être avec un ami, quelqu'un qui lui sourit tendrement, rassurant, qui l'envelopperait pour la porter loin d'ici. Un écho survient alors, comme une bouteille à la mer :

"Invite moi"

Qui lui avait dit ça déjà ?

"Invite-moi dans ton cauchemar la prochaine fois."

L'image de Al avec son sac sur la tête lui revient. Cathy sourit, alors qu'elle pleure encore : elle rêve qu'il soit là. Ethan la fixe de ses yeux sombres, aussi profond que la noirceur de son âme.

— C'est quoi ce sourire ? Ça t'amuse ?! Et la gifle encore. 

Cathy ressent cette envie, venant de son cœur en lambeaux, celle de vouloir tout arrêter, ici et maintenant : il lui suffirait de tourner brutalement le volant vers le vide.

Alors que ses yeux se posent sur le rétroviseur intérieur, elle voit un passager.

Dans la voiture ils n'étaient que deux ce jour-là. Elle est sûre qu'il n'y avait personne d'autre à l'instant. Pourtant il y a bien quelqu'un, en chemise blanche, assit juste derrière elle, accoudés sur ses jambes, les mains croisées, cet homme silencieux observe.

— Putain t'es agaçante aujourd'hui, comment tu espères te faire pardonner ?

Le mari pose une main sur sa cuisse. Elle se souvient l'avoir repoussé car elle conduisait, et que ça l'avait encore plus énervé. Il voulait qu'elle s'arrête, mais elle a roulé encore plus vite... pour mettre un terme à tout ça, lui avec elle.

Le passager arrière se penche et lui murmure à l'oreille :

— Rêve.

Cette voix suave...

— Tu n'es pas sur cette route sinueuse.

Cette odeur enivrante...

— A-Al ?

Le regard pervers de Ethan devient subitement froid, une lueur malsaine et monstrueuse brille dans ses pupilles.

— Rêve. Lui susurre Al à nouveau, la faisant frissonner. Tu aimes la neige ?

Voyant qu'elle ne suit pas le déroulé habituel du cauchemar, Ethan saisit le bras de Cathy et tire brusquement en direction du vide. La voiture sort de la route, et alors qu'elle devrait dévaler une pente à travers les bois pour percuter violemment plusieurs arbres : elle se met à glisser sur une piste enneigée et dégagée.

La surprise saisit Cathy et son mari : ce n'est pas le bon scénario.

Ethan se retourne et réagit enfin à l'intrus dans le véhicule : il saisit Al par le col.

— Tiens donc ! Comme c'est intéressant. Ma Cathy tu rêves de quelqu'un d'autre que moi ?

La voix de l'ex-mari se transforme en quelque chose de plus guttural :

Tu es chez moi "Al" !

Comme pour prouver ce qu'il dit, la voiture commence à se fissurer dans des craquements inquiétants. La jeune femme hurle d'angoisse, et essaye en vain de bouger les mains du volant. La piste de neige et ses alentours sont soudain plongés dans les ténèbres d'une forêt en proie à des flammes. La voiture s'apprête à percuter un immense arbre.

-Cet arbre n'en est pas un. Dit calmement Al en ignorant totalement la chose en face de lui. Il ressemble à un quelque chose de gonflable non ?

Cathy imagine un château gonflable. Quand la voiture entre dans l'arbre : elle déchire du plastique et continue de dévaler la pente. Ethan est ahuri par ce qu'il se passe.

Putain mais t'es quoi toi ?!

La jeune femme commence à comprendre, inspire profondément et malgré la terreur imagine quelque chose pour arrêter la voiture comme... une piscine à boules géante ! Et c'est exactement ce qui se passe : le sol s'effondre, le véhicule fait une chute libre avant d'atterrir dans un puit de boules de plastiques jusqu'à s'arrêter sans le moindre mal.

Cathy tremble de tout son être, mais est soulagée que la course s'arrête enfin.

— ça suffit ! Hurle Ethan.

La voiture se disloque totalement en un instant, libérant Cathy. La mer de plastique multicolore se met à fondre, le ciel et le sol disparaissent pour ne laisser que des ténèbres insondables. 

La jeune femme est jetée au sol. Elle veut se relever mais n'y arrive pas : sa jambe gauche n'est plus que chair sanguinolente et os. Le souvenir de la douleur l'attrape comme un jet d'eau brûlante, la faisant hurler d'effroi et de souffrance.

Ethan, satisfait, se tourne vers l'étranger qu'il saisit par la gorge. Ce dernier le toise d'un regard glacial. L'ex-mari s'agrandit, ses vêtements tombent en cendres et dévoilent un corps calciné. Une lueur ardente s'échappe de son thorax, puis de ses orbites et de sa bouche.

Étendue au sol, Cathy voit le monstre se jeter sur Al et lui saisir le cou. Contre toute attente, le grand homme ne se défend pas.

— Cathy a de jolies jambes, dit-il avec un sourire malgré la pression sur sa gorge.

Elle sent son cœur palpiter et sa douleur disparaît à chaque battement. La sincérité de Al la touche et lui donne le courage de supporter l'atroce souffrance. Ses yeux se closent, elle imagine de pouvoir se lever, de marcher, et s'envoler pendant que le monstre est trop occupé avec Al.

— Sa jambe est sa dette envers moi ! Elle m'appartient ! hurle Ethan. 

Al glisse ses yeux vers elle : ses iris luisent d'une douce lumière.

— Ce... n'est pas à toi de... de décider. Cathy est forte... j'aime sa force, dit-il affectueusement.

La jeune femme se sent galvanisée par ses mots et court vers lui. Ethan tourne la tête en direction de la femme qu'il n'entend plus gémir et se prend un coup de poing en plein visage de sa part. Lâchant sa prise, le monstre se tord de douleur.

Je rêve de te botter le cul ! crie Cathy à s'enrayer la voix.

Les dents et poings serrés de toute sa colère, elle frappe encore, et encore. Mais Ethan est toujours là. Pas suffisamment tangible pour être totalement détruit dans un rêve, il ricane malgré l'humiliation qu'il subit.

— Et si tu le remplaçais ? propose Al en se tournant vers Cathy.

— P... Par quoi ?

Il penche la tête sur le côté et sourit :

— Moi ?

Elle l'imagine une fraction de seconde, et lorsque ses yeux clignent : Al a disparut. Un silence trop soudain règne sur les lieux. Son absence affole Cathy et le monstre se met à rire en se relevant.

— Il t'a abandonné ! Tu es à moi maintenant ! dit-il en tendant ses bras squelettiques vers elle.

Puis il se tait : quelque chose ne va pas. Soudain, il se plie en deux et hurle de douleur dans un cri terrifiant. Le monstre se tortille, ses os bougent et craquent. Ses hurlements de souffrance déchirent le silence des ténèbres. Il demande pitié et implore, mais déjà son squelette se déforme affreusement, comme si quelque chose en lui grandit, grandit davantage et l'implose de l'intérieur, arrachant un cri d'effroi à la jeune femme qui cache sa tête entre ses mains.

Le silence revient. Les mains tremblantes et glacées de Cathy quittent lentement son visage.

À la place du monstre, apparait Al portant les mêmes vêtements qu'Ethan. Il sourit, époussette des cendres sur son épaule devant une Cathy complètement abasourdie par ce qui vient de se produire. Probablement parce que rien de tout ça n'est réel, qu'il n'est pas ici : elle remarque que son aura n'a pas l'effet habituel.

— Tu... tu es vraiment là avec moi ? elle l'effleure du bout des doigts.

— Non. Tu m'as rêvé Cathy, il lui prend la main et la réchauffe avec la sienne.

— Alors tout ça c'est... un rêve ? 

Que c'est agréable de le regarder sans que son cerveau ne coule par ses oreilles, pense-t-elle.

— Ton cauchemar ne reviendra pas avant un moment, il passe une mèche de cheveux à Cathy derrière son oreille. Il n'y a que toi qui pouvait y mettre un terme. Tu peux terminer ce rêve comme tu en as envie désormais.

— A... Alors si je rêve que tu me serres dans tes bras... sans que j'aie une montée d'hormones pour apprécier juste ta présence réconfortante, car là j'ai juste envie de pleurer et de rire en même temps, c'est ok ?

Al rit, avant de poser sur elle le plus doux des regards. Puis, il l'amène lentement à lui pour la serrer, fort, contre sa poitrine. Sa grande carrure l'enveloppe entièrement, offrant l'abri le plus douillet qu'elle ai connu. Cathy imagine son odeur, les battements de son cœur, et rêve de sa chaleur. Un bien-être incroyable la berce, et des larmes de soulagement coulent sur ses joues.

— Merci Al... murmure la jeune femme. 

Elle ne sait pas combien de temps ça dure, mais une éternité ne lui semble pas suffisante. Bercée par son rêve, la jeune femme s'endort profondément, le sourire aux lèvres.

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J'en ai tellement bavé pour que ce chapitre soit satisfaisant, et vous surprenne (agréablement, j'espère). Je veux tout savoir de vos impressions :'3

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