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Mission 2 : s'orienter et se fournir

La boîte de sardines sur rail, dès le matin, ne lui a pas manqué. Bondé, le tramway roule à travers la ville telle une vieille chenille asthmatique. Le paysage bétonné défile sous les yeux d'une Cathy pensive, casque sur les oreilles. Dans sa bulle, son estomac se noue malgré ses efforts pour ne pas penser à ce qui l'attend. Au terminus, la plupart des voyageurs se rendent à Corporate. Les observant du coin de l'œil, elle se demande si certains sont ses futurs collègues.

À l'accueil, Cathy signe un document pour sa période d'essai : découvrant qu'elle est affectée aux "Archives". Ce qui lui correspond bien, et la rassure un peu. La dame la toise des pieds à la tête.

— Le Happiness manager vous remettra lui-même un colis de bienvenue, si vous décidez de rester.

— D'accord. Vous sauriez me dire où se trouve les archives, s'il vous plait ?

La dame la fixe d'un air blasé. On dirait une photographie vivante du siècle dernier.

— Prenez l'ascenseur tout à gauche. Grimpez au 3e, à la statue de lapin bleu : prenez les escaliers de droite, et montez jusqu'au 10e. Ensuite marchez, attention au crocodile, jusqu'à croiser une imprimante rose. Prenez le couloir de gauche : un burrito vous indiquera l'escalier D à droite. Remontez d'un étage pour rejoindre une tyrolienne, qui descend jusqu'au palier trampoline. Tapez trois fois dans vos mains et tournez une fois sur vous-même pour ouvrir l'ascenseur menant aux archives au -1.

Le plan qui se dessine dans la tête de Cathy ne ressemble à rien.

— Je... Vous auriez un plan ? la dame la fixe sans un mot. Je vais m'en sortir, merci.

Une mauvaise appréhension se manifeste sous forme de sueurs froides dans son dos. Vincent n'est donc pas là pour l'accueillir. Elle soupire devant un ascenseur, avant de remarquer qu'il y en a une bonne dizaine au rez-de-chaussée. Suivant les indications, elle prend celui le plus à gauche. Les employés utilisent tous les autres ascenseurs sauf le sien, ce qui laisse de plus en plus de place au doute.

Les portes s'ouvrent enfin sur une cabine lumineuse. À l'intérieur, les parois sont violettes avec un grand miroir. Lorsque le doigt de Cathy s'approche du clavier numérique, elle remarque qu'il n'y a aucun étage négatif, d'où le détournement fastidieux indiqué par la vieille dame ? Autre détail d'étrange : on dirait que le bouton 13 a été brûlé, et arraché.

Cette tour ressemble à un labyrinthe, se dit-elle en appuyant sur l'étage 3.

L'ascenseur se ferme, monte avec une jolie petite musique apaisante, puis s'ouvre sur un corridor aux lumières tamisées. En face d'elle : pleins de couloirs et une statue géante de lapin bleu. Personne pour la rassurer que la bonne route à suivre. Cathy prend le couloir à sa droite.

— C'est peut-être une sorte de test de motivation... ? murmure-t-elle.

La porte au bout donne sur un escalier plongé dans le noir, aucun éclairage automatique ne s'allume et il n'y a pas d'interrupteurs. Cathy prend son téléphone et éclaire les marches. Au 7e, ses cuisses commencent à brûler, lui rappelant qu'elle n'a pas mis les pieds dans une salle de sport depuis des mois. Au moment d'éclairer vers le haut pour voir le nouveau palier, la lumière illumine soudain quelqu'un.

Cathy sursaute et lâche un hoquet de surprise. Son téléphone glisse de ses mains et s'éteint. Dans sa stupeur, elle a un mouvement de recul et son corps bascule en arrière. On la rattrape par le bras, puis la tire avec facilité pour lui éviter une chute. En quelques secondes, Cathy se retrouve dans les bras de quelqu'un qu'elle ne connait pas. Son cœur tambourine encore sous l'effet de cette petite frayeur.

Cette personne a une odeur naturelle très, trop, agréable mais indéfinissable ce qui la déstabilise.

— Merci ! dit-elle en un souffle.

— Tu... es nouvelle ? demande l'homme.

La voix qui vient de lui parler est grave, sensuelle comme un bonbon aux oreilles, ce qui la perturbe davantage : tel un supplément coulis chocolat, bien épais, par-dessus de la chantilly. Trop de gourmandise d'un seul coup sur un homme qu'elle ne connaît ni d'Adam, ni d'Eve, et invisible dans le noir. Toutefois, Cathy sent qu'il n'a aucune arrière-pensée.

Il la relâche délicatement en s'assurant qu'elle ne retombe pas. 

Elle a besoin de remettre un pied dans la réalité après cette étreinte, certes brève, mais déstabilisante. Cathy est un peu sur la défensive mais l'homme n'a pas l'air d'être mal intentionné.

— O-Oui c'est mon premier jour. Je m'appelle Cathy Niss, archiviste.

— Enchanté. Aujourd'hui je... suis l'électricien, dit-il timidement.

La jeune femme ne relève pas le "aujourd'hui", et continue un peu la conversation pour apprendre à connaitre ce collègue intriguant.

— Tu n'as pas de lampe-torche ? 

— J'ai des lunettes de vision nocturne.

"Évidemment" se dit-elle, en prenant une inspiration.

Dans le noir, Cathy ne voit pas le sourire de l'homme en face, qui l'observe à travers ses lunettes, la tête penchée sur le côté. La trouvant sympathique, il a envie de l'aider.

— Où dois-tu te rendre ? demande-t-il de sa voix ténue.

— Aux archives, mais j'ai peur de me perdre.

— Sors à cet étage, prends l'ascenseur aux portes noires et rends toi directement au –1.

La jeune femme reste immobile quelques secondes : on vient de lui donner une information normale, intelligible, trop soudainement.

— Vraiment ?! C'est gentil merci !

Trop heureuse qu'on l'aide à trouver le chemin, Cathy sort et en oublie son portable dans les escaliers.

À l'abri dans l'ascenseur, trouvé sans difficulté, son cœur tambourine : sa rencontre avec l'électricien l'a marquée plus que de raison. Sur le clavier existent des étages qui n'étaient pas sur le précédent et inversement. Elle se demande si chaque élévateur est unique. Un vertige la saisit quelques secondes : cette tour est infernale et ce n'est que le début.

Après une attente interminable, les portes s'ouvrent au –1 sur un gigantesque entrepôt. Cathy s'avance. Des échafaudages remplis de cartons, de tailles diverses, montent jusqu'au plafond dont la distance avec le sol doit frôler l'équivalent de deux étages. L'air est sec et la température agréable. D'immenses néons diffusent une lumière dorée.

Cathy est bouche bée.

— Nouveau record, dis donc : je n'ai jamais vu une nouvelle recrue arriver aussi vite.

Ses yeux croisent ceux d'un homme qui la fixe, les bras croisés. Il se tient à quelques mètres, l'air d'attendre de pied ferme. Ses mèches brunes et bouclées encadrent son visage anguleux. Une fine barbe naissante, taillée, habille sa mâchoire. Plutôt grand, ses épaules sont marquées. Il porte un jean foncé, des baskets blanches et une chemise bleu ciel dont les premiers boutons sont ouverts. Les manches retroussées dévoilent un tatouage de loup sur son avant-bras gauche. Sa peau marron aux reflets cuivré dévoile un métissage. Cathy déglutit face à ce regard acéré.

— Cathy Niss ? demande-t-il en la voyant rester silencieuse.

— Oui, enchantée, elle s'approche timidement

Ses mains serrent son sac à dos. L'homme prend le temps de la regarder des pieds à la tête, puis enfin il se présente :

— Je suis Mikael Melha, ton manager. Vois-moi plutôt comme un collègue expérimenté, c'est tout. Appelle-moi juste Mika et tutoie-moi.

Sa voix à lui est sèche, presque agressive. Cathy lui sourit et le suit sans rien dire dans le dédale d'échafaudages, jusqu'à des bureaux organisés en open espace. Mine de rien, l'endroit est chaleureux. Les odeurs de bois et de papier sont apaisantes. Des plantes vertes diverses ornent les bureaux. Il n'y a personne à part eux deux.

— Bon, choisis ton emplacement. Si tu me cherches je suis juste là.

Il pointe du doigt un large bureau quelque peu... bordélique. Cathy choisit un endroit proche de son nouveau manager, avec un peu d'intimité pour son écran, et une jolie plante verte.

— Qui t'a embauché déjà ?

— Vincent Lelouarn.

Il hausse les épaules.

— Ce mec est vraiment bizarre, t'as intérêt à être carrée avec lui.

Cathy lui affiche un sourire gêné.

— Il ne m'a rien dit sur mes missions...

Il hausse les épaules, et sait très bien comment ça se passe. Avec nostalgie il se souvient à quoi ressemblaient ses premiers jours à Corporate.  

— Rien de compliqué. Tu prends un carton, et tu entres tout dans les bases de données, puis tu ranges.

— Tout ça ?! dit-elle en perdant son regard sur les rangées d'échafaudages.

— On a eu un incident informatique il y a un mois : on a perdu notre base d'archives. Donc oui tout ça. Une sombre histoire de lapin qui a rongé le mauvais câble dans la salle des serveurs.

Cathy repense soudainement au kidnapping de lapin d'hier comme un flashback du Vietnam.

— Installe-toi, prends possession de l'ordinateur : tu trouveras un logiciel interne pour l'archivage. Pose-moi des questions si t'en as.

— M-Merci.

Le manager remarque sa posture guindée, droite comme un "i", et son visage crispé.

— J'espère que tu ne seras pas toujours coincé comme ça, j'ai pas envie d'avoir pour collègue quelqu'un qui a un balai dans le cul.

Cathy le fixe, stupéfaite. Il s'en va rejoindre son bureau. Le suivant du regard, matant un peu ses fesses au passage, la jeune femme ne s'attendait pas à ce qu'un langage aussi grossier sorte d'un homme aussi mignon. Mais elle sourit, se disant qu'elle pourra être elle-même ici. Quoique surprenante, la franchise de Mika est rafraichissante.

L'ordinateur se lance aussitôt, le logiciel d'archivage également. Un tutoriel lui explique comment l'utiliser très facilement : en une demi-heure, elle en fait le tour. Soudain, un classeur frappe si fort son bureau qu'elle sursaute. Mika se penche sur elle :

— Ça, c'est des références de numéros de cartons. Faut vérifier et archiver leurs contenus. Voilà. Ça paraît chiant, mais dès que tu craques : vas à la salle de "Lancer de haches" te défouler un coup.

Effectivement, sa tâche semble peu complexe, mais titanesque vu le nombre de cartons. Cathy veut se montrer autonome, aussi commence-t-elle à travailler, et sort les feuilles du classeur, quand elle remarque que rien n'est dans l'ordre. Elle trouve une agrafeuse sur un bureau inoccupé.

Quand sa main approche de l'agrafeuse, celle-ci, lui mord la main. Un premier cri de stupeur brise le lourd silence de la salle des archives, un second exprime la profonde douleur ressentie. Mika surgit avec une batte de baseball et l'éclate d'un coup violent.

— Je savais qu'elle reviendrait cette saloperie !

Cathy ne sait pas si c'est l'agrafeuse, ou Mika avec sa batte, qui lui fait le plus peur. Le jeune homme la tire sans ménagement à son bureau, ouvre un tiroir, y prend un spray désinfectant et des pansements : il a l'habitude. Sa peau dégage une odeur puissante de vétiver et de cuir, très viril. Cathy l'évite du regard pendant qu'il s'occupe d'elle.

— Je peux me soigner seule...

— J'en profite pour t'apprendre un truc : va dans la remise et prends-en une. Mais attention : les fournitures te choisissent, pas l'inverse.

Elle l'écoute pendant qu'il pose les pansements sur ses petites plaies. Malgré son tempérament brusque, il est attentionné. Mais Cathy retire sa main dès qu'elle le peut : aussi attirant que puisse l'être Mika, le contact physique d'un homme la met mal à l'aise.

Dans la remise, Cathy a l'impression d'être devant un tribunal dont les juges sont des fournitures de bureau. Lorsqu'elle porte la main vers une agrafeuse, un bras télescopique sort du mur, portant un œil rouge au bout, il se dirige vers elle :

— A-cré-dita-tion ? demande sa voix métallique.

— P-Pardon ?

Le bruit d'une scie se fait entendre, mais impossible de savoir d'où cela vient : ce qui est bien plus terrifiant.

— NISS ! Cathy Niss ! Archiviste ! crie-t-elle dans la panique. Je veux qu'une agrafeuse me choisisse !

Le son de la scie s'arrête. Des larmes de terreurs ont perlé dans le coin des yeux de la pauvre jeune femme acculée contre un mur. Elle voit alors les petites agrafeuses bouger, comme si elles chuchotaient entre elles. L'une d'elles s'ouvre et se ferme dans sa direction, sautille jusqu'à atterrir dans sa main. Cathy a adopté une agrafeuse.

Elle ne sait pas si c'est un heureux événement, et si tout est aussi extrême dans cette entreprise : en moins d'une heure, le matériel a essayé par deux fois de la tuer.

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Bonjour, j'espère que le chapitre vous à plu, que pensez-vous de Mika ? :)

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