Chapitre 22 - Rouge sang, bleu nuit
Syphos enlèva la neige ; il était encore plus en colère qu'avant et attrapa le poignet d'Anaïs avec force. L'humaine utilisa sa magie de feu mais se rappela à la dernière minute qu'il était toujours un robot malgré les dents métamorphosées. Tandis que Syphos ne sentait pas la chaleur, Anaïs sentait l'emprise se refermer encore plus fort sur son poignet sans qu'elle ne puisse le faire lâcher par sa détermination. D'un rapide coup d'œil, elle vit que Ratian ne faisait rien pour l'aider et ne montrait pas la motivation non plus pour bouger. La fille adoptive des Dreemur attrapa son couteau qui était camouflé dans son dos et le planta dans le bras du robot à la recherche des circuits à sectionner. Elle dirigea la lame jusqu'à ce qu'il se décidé à la lâcher. Ensuite, il s'empressa d'enlever l'arme blanche et réussit à l'enfoncer dans la cuisse de l'humaine. Cette dernière l'enleva en essayant de cacher le sang de la vue de Ratian puis laissa l'arme tombée. Elle crispa une main sur l'épaule de Syphos, l'expression de son visage cachée par ses cheveux, puis releva la tête.
- Je ne vais pas me laisser faire par une boîte de conserve et un sushi sur pied.
D'une force phénoménale, elle balança Syphos en plein sur Ratian pour la " réveiller ". Elle se frotta les mains et leva ensuite un bras en gueulant.
- STRIIIIIIIIKE !
Puis, en se rapprochant, elle remarqua qu'elle avait réussi à assommer la poissonne et à désactiver le robot fou. Peut-être qu'elle avait mis un peu trop de force dans son lancé... Ou alors c'était juste Syphos qui pesait deux tonnes en vrai. Bah bravo, au lieu de la réveiller, elle l'avait encore plus endormie. Anaïs vérifia qu'ils étaient bien déconnectés du monde extérieur et regarda sa cuisse tachée de sang.
- PUTAIN DE MERDE SA MÈRE LE GRILLE-PAIN ! ÇA FAIT MAL !
Encore heureux qu'elle n'ait pas déclenché des avalanches sinon ils auraient été dans la merde profondément sans le savoir. Anaïs adopta un air complètement sérieux juste après, comme si elle n'avait eu mal que pendant deux secondes. Elle shoota dans le robot pour le mettre sur le dos et regarda son âme ; le centre était pourvu d'une légère tâche noire qui voulait prendre possession de l'entièreté de son cœur. Elle se souvient de l'autre jour chez Grillby, il lui avait parlé d'un monstre déjà corrompu, il avait sûrement voulu parler de Syphos. Était-il donc possible de soigner un monstre cannibale rangé du côté des ennemis depuis le jour de sa mort ? Elle secoua la tête pour se reprendre ; bien sûr que oui ce serait possible, il s'était habitué à ce nouveau corps et faisait parti de ses amis malgré son caractère. Puis, s'ils avaient réussi à maîtriser Ratian depuis son plus jeune âge, tout était possible... En parlant d'elle, la poissonne était déjà debout ; elle frottait sa figure en se demandant ce qu'il venait tout juste de se passer. Elle semblait s'être éveillée d'un long sommeil.
- Rentre Ratian, dit soudainement Anaïs, Retourne chez toi.
- Mais Anaïs... Qu'est-ce qu'il..
L'humaine repoussa sa main fortement et lui lançait un regard noir pour la dissuader d'approcher.
- Anaïs... ?
- Je t'ai dit de dégager, c'est simple à comprendre, insista-t-elle en regardant la lame de son couteau, Fais ce que je te dis si tu ne veux pas devenir un sushi.
Ratian refusa cependant. Le casque désormais mis, elle ne voulait pas faire ce que la Dreemur lui demandait. Elle était peut-être faible question âme mais ce n'était pas ça qui allait l'arrêter. Elle embarqua Syphos sur son épaule sans faire attention à elle puis partit finalement, la laissant dans le silence pesant et perturbant.
Anaïs cicatrisa vite fait la plaie avec les flammes puis sortit son téléphone. Par pur miracle, elle captait même perdue au milieu de nul part. Elle s'accroupit et passa sa main dans la neige là où le sang avait fait une trace.
- Dis à Sushi qu'on a du travail, beaucoup de travail.
Elle raccrocha puis se mit à applaudir sans raisons.
- Toujours là pour espionner Sans.
Le squelette sortit de sa cachette, son éternel sourire fiché sur son visage. Derrière ce sourire squelettique, il était facile de deviner qu'il ne se baladait pas dans un tel lieu par hasard et que son centre d'attention s'était porté sur Anaïs. Si ça n'avait pas été le cas, il n'aurait même pas été là ou il serait parti en même temps que Ratian.
- Gamine, tu sais des choses que tu refuses de nous dire.
- Et vous tous vous ne savez pas ce que ça fait d'être enfermé dans une timeline où le temps est ralenti par rapport au vôtre. Il est bien normal que je sache donc plus de choses que n'importe qui à propos de ce qu'il se passe.
Il ferma son œil et laissa l'autre brillé. Il avait toujours ses mains dans ses poches et ne la quittait pas du regard.
- Je veux dire que, continua-t-il, Tu sais des choses qui pourrait nous épargner de battre de l'air. La timeline où tu étais, la vraie personnalité de River, les monstres qui deviennent fous, tout ça, tu as une façon pour les arrêter qui ne me plaît pas trop.
- Ah oui ? sourit-elle en faisant tournoyer son couteau d'un air amusé, Et pourtant je n'ai rien dit, comment peux-tu en être aussi sûr ?
- Car un corps contenant Chara ne pourra jamais être saint. Un jour où un autre ce sera toi qui deviendra folle.
Anaïs rit en rangeant son arme blanche. Elle passa à côté du monstre squelettique, animée par une détermination étrange qui prenait possession d'elle un peu plus après chacun de ses pas.
- C'est moi qui domine le jeu ici, je suis le maître et j'arrêterai cette partie beaucoup trop dangereuse avant qu'elle ne dégénère. Ce n'est plus toi Sans qui dirige, il va falloir t'habituer à ça. Laisse-moi faire mon travail de "gamine" et tu verras que tout finira "bien".
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