J'avais roulé jusqu'à chez moi, la musique montée au volume maximum et les fenêtres ouvertes, pour m'empêcher de penser. Je voulais m'empêcher de me faire des films sur les révélations de ma grand-mère. Qu'elle était cette "sorcellerie" dont parlait ma mère? Comme d'habitude, les questions se bousculaient dans ma tête.

Pourquoi? Comment? Et si?

Arrivée chez moi, j'avais courus dans la chambre de mon frère. Remarquant son absence, j'allais ressortir de la chambre quand un détail attira mon regard. Une boîte de photos avait été délassée dans un coin de la chambre. Les photos semblaient avoir été dissimulées rapidement derrière un pan de rideau, comme pour passer inaperçues. Je n'aurais probablement pas remarqué cet infime détail si je n'avais pas fais tomber mes clés en arrivant dans sa chambre. Mon frère, d'habitude si soigné, avait négligé ce détail avant son départ, un peu plus tôt dans la journée. J'eus l'impression qu'il ne l'avait pas fait par hasard. Il voulait que je trouve cette boîte.
Je pénétrais dans la chambre et m'asseyais à même le sol. Je saisis délicatement les quelques photos qui s'étaient échappées de la boîte et sortis les autres diapositives. La plupart des clichés étaient similaires. Les seules choses qui les différenciaient étaient le jeu de lumière et l'angle de la prise de vue. Le photographe avait réussit à capturer dans son objectif la plus infime émotion présente dans le regard de son sujet. Ces photos dégageaient une telle force. Mais pourquoi les avoir abandonnées là?

- Tu devrais peut-être retirer ta veste.

Je sursautais à l'entente de cette voix. J'étais tellement captivée dans l'étude de ces photos que je n'avais même pas remarqué la présence de mon interlocuteur. J'en avais même oublié de retirer mon manteau!
Mon frère prit place à mes côtés pendant que j'enlevais mon manteau et mon bonnet.

- Chaque photo à une signification particulière. Les clichés semblent pour la plupart identiques, mais si on observe bien l'émotion de chaque personnage, on remarque que chaque un d'entre eux a sa propre histoire. continua-t-il Regarde par exemple ces deux-là. me dit-il en s'emparant de deux photos Les jeux de lumière et l'angle sont les mêmes. Ces photos ont toutes les deux étaient prises au même moment. Mais maintenant regarde un peu mieux l'expression du visage de cette petite fille, sur le premier cliché. Que vois-tu?

J'étudiais patiemment les traits du visage de la petite fille. Elle devait être âgée d'environ quatre ans. À côté d'elle se tenait un petit garçon un peu plus âgé. Tous deux jouaient ensemble.

- De la joie. Elle est heureuse de jouer avec ce garçon. analysais-je
- Bien. Maintenant regarde son expression sur le deuxième cliché.

La scène ne changeait en rien de la première photo. Le garçon arborait toujours un sourire sincère. La position des personnages ne différait pas non plus. Pourtant, à l'inverse de la première photo, se dégageait des yeux de la petite fille une impression de peur. Elle aussi arborait toujours son sourire. Elle donnait l'impression d'être toujours autant heureuse, mais ses yeux la trahissaient. À présent que j'avais remarqué ce détail, je trouvais son sourire plus crispé qu'avant.

- Elle fait semblant d'être heureuse. La seule chose qui la trahit est son regard apeuré. Si on ne fait pas un peu attention à son regard, le cliché est exactement le même que le précédent. Après, on se demande qu'est-ce qu'il lui a fait peur et pourquoi.

Mon frère sourit à l'entente de les questions.

- Mais pourquoi étudier ces photos? Elles servent à quoi? Et puis qui sont ces personnes? demandais-je
- Regarde une nouvelle fois la première photo et concentre-toi sur les deux enfants.
- C'est fait. dis-je après quelques secondes Je ne vois pas où tu veux en venir.
- C'est parce que tu n'es pas assez concentrée.

Je recommençais de plus belle. Après dix minutes à contempler cette photographie, je ne voyais toujours pas où il voulait en venir.

- Et donc?
- Ok, on change de technique. Ferme les yeux et fais le vide en toi.
- Euh... Oui?

Il soupira face à mon incompréhension

- Tu fais le vide en toi. C'est pas compliqué! Tu oublis ce qui s'est passé aujourd'hui et avant, tu prends de la hauteur face à tes problèmes. A la fin, il ne doit plus rien avoir. En gros, relaxe toi. Pigé?
- Euh... Ok.

Je fermais les yeux et essayais de "faire le vide en moi". Je détendais mes muscles et laissais aller toutes mes préoccupations du moment. Je me sentais bien. Finalement, mon frère brisa le cocon que je mettais construit et me demanda doucement de regarder une nouvelle fois les photos. Concentre-toi me répéta-t-il Essaye de sentir les émotions des enfants. Je me concentrais donc une nouvelle fois sur ce premier cliché.
Je parvenais à présent à entendre les rires des deux enfants. Ils essayaient de s'attraper mutuellement. Ils s'étaient disputés un peu plus tôt dans l'après-midi mais avait laissé ce souvenir de côté pour s'amuser ensemble. Seul le moment présent avait de l'importance pour eux.

- Comment c'est possible? chuchotais-je interloquée
- Que c'est-il passé cet après-midi? Tu as eu les informations dont tu avais besoin? me demanda-t-il, évitant ma question

Je sortis mon téléphone de ma poche et lui faisais écouter l'enregistrement. Je lui racontais également le souvenir qui m'était revenu à ce moment là.
Il refusa de répondre à chacune de mes questions, me disant que je devais trouver la réponse seule.
Finalement, il remis dans la boîte toutes les photos et prétexta quelques devoirs pour que je quitte la chambre.

Je ne cessais de m'interroger sur ce qu'il était arrivé dans la chambre de mon frère. Durant toute la soirée, je cherchais diverses interprétations à ce phénomène.
Enfin, la réponse m'apparue comme une évidence. J'avais réussit à emboîter chaque pièce du puzzle. Je comprenais à présent les paroles de ma grand-mère sur mon "coma". Maintenant, il me restait à découvrir qui étaient les personnes de mon rêve et pourquoi j'avais rêvé d'eux. Je devais également comprendre les circonstances de mon "accident".

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Je suis de retour de mon voyage scolaire! Ayant eu plus de temps, j'ai travaillé d'avantage ce nouveau chapitre. J'espère que vous arrivez toujours à suivre le cours de cette histoire ambiguë.
Je m'excuse pour les fautes que vous pouvez trouver dans ce chapitre et dans les précédents. Je viens de me rendre compte que pendant tous ce temps j'écrivais avec le clavier anglophone (sur ma tablette), le correcteur orthographique réécrivant certains de mes mots.
J'attends avec joie vos impressions (critiques, avis, pronostiques...). Continuez à voter et commenter.