Une jeune femme blonde sortait de l'un des plus réputés cabinets d'avocats aux Etats-Unis. Elle marchait d'un pas vif et rapide, ses talons claquant sur le sol New-Yorkais.
Une pluie fine s'abattu sur les rues de la ville. N'ayant pas de parapluie, la jeune femme hâta le pas.

Avant de rentrer chez elle, elle passerait, comme à son habitude, prendre un café chez Starbucks. Elle attendrait sûrement que la pluie cesse avant de s'arrêter, chez son traiteur chinois favori, commander à emporter.
Sa vie semblait être réglée au millimètre près. Chaque jour, elle répétait inlassablement la même routine.
Pourtant, aujourd'hui quelque chose avait changé. Elle avait remarqué cette jeune femme brune qui la suivait partout depuis maintenant une semaine. Elle avait continué sa routine, l'air de rien. La jeune femme attendait tous les matins et tous les soirs qu'elle sorte de son immeuble ou du travail pour recommencer à la suivre. Chaque fois qu'elle l'apercevait, son pouls s'accélérait.  Peut-être devrait-elle un jour aller lui parler, lui demander quel était son problème.
Mais aujourd'hui, la jeune brune n'était pas là, ni ce matin, ni ce midi, ni ce soir. Elle l'avait cherché du regard, en vain. Elle se surprit à s'inquiéter pour cette étrangère.
Elle attendit encore quelques minutes dans ce café, comme pour laisser du temps à la brune pour la rattraper. La pluie ayant cessé, elle se leva et enfila sa parka noire. Comme à son habitude, elle salua son serveur avant de se diriger vers la sortie. Au lieu de sortir, comme elle le faisait si souvent après avoir saluer le serveur, elle se retourna pour faire la queue.

- Felipe, appela-t-elle le serveur, j'ai une toute petite question à te poser. Je sais bien qu'elle est indiscrète, mais j'aimerais beaucoup que tu y répondes.

Elle s'exprimait d'une voix douce et fluide.

- Oui, ma belle?

Elle sourit à l'entente de l'accent latino du serveur. Celui-ci était arrivé dans la Grande Pomme depuis cinq ans maintenant. Durant ces cinq années, son accent mexicain s'était peu à peu tari, laissant place à un accent new-yorkais. Pourtant, Felipe mettait un point d'honneur à conserver cet accent. Lorsqu'elle lui  demanda la raison de ce choix, il lui répondit que cet accent était la seule chose qui le rattachait à ses terres natales. Elle avait sourit face à cette déclaration. Il lui avait ensuite avoué que les new-yorkaises raffolaient de cet accent étranger, " si tu vois c'que je veux dire".

- Tous les jours il y'a une fille brune qui commande après moi. Elle commande pas tout de suite après moi, elle laisse d'abord passer trois ou quatre personnes devant elle. Je voudrais connaître son nom.
- Jessie, sais-tu le nombre de fille brune qui commandent ici?
- Je sais, je sais, soupira-t-elle. Ça fait une semaine qu'elle commande tous les jours après moi et n'est visiblement pas là aujourd'hui. Elle est grande, peut-être 1m70. Elle est fine. Elle porte souvent des habits de couleurs foncées, noir, bleu marine, gris... Elle à le teint hâlé, de grands yeux gris, je crois. Ses cheveux lui arrivent un peu en-dessous des épaules. Et elle s'assoit toujours dans le fond de la salle. Je crois qu'elle commande un roulé à la cannelle et une boisson.
- Ah oui, je vois de qui tu parles. Attends, laisse-moi réfléchir, ça va me revenir. Elle prend toujours un signature, des fois avec du sirop de framboise. Elle demande toujours à faire chauffer son roulé. Elle s'appelle, elle s'appelle.... H quelque chose.
- Hilary? Hannah? Helen? Harriet?
- Non, non. Ça va me revenir. Elle a un accent anglais...
- Heather? Holly?
- Hazel! Elle s'appelle Hazel.
- Ok, merci beaucoup.

Elle le salua une seconde fois avant de sortir du café. Hazel, ce prénom lui était familier.  Une anglaise, avait-il dit. Elle repensa, nostalgique, à sa famille en Angleterre. Devait-elle encore les appeler "sa famille"? Elle revu ses trois frères et sa petite sœur. Quand elle était parti, ou du moins avait été mise à la porte, il y'a dix ans, elle n'avait pas eu le temps de leur dire adieu. Mark était de cinq ans plus âgé qu'elle. Andrew avait un ans de moins, et Elliot, deux de moins. Sa petite sœur avait cinq ans de moins qu'elle. Elle repensait souvent à cette famille qui l'avait abandonnée. Bien sûr, ce n'était pas la faute de ses frères et sœurs, ni de son père. Ce pauvre homme subissait les actions de son épouse. Elle n'avait jamais bien compris comment il avait pu aimé et épouser une femme pareil. Peut-être l'avait-elle forcé.
Qu'étaient devenu ces frères et cette sœur? Mark, Andy, Elli et Hazel.

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Jessie Mills aka Jessie Curry!!!
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