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Partie 5

POV : Kim Taehyung

Nous suivîmes les indications que Jimin nous avait données. Il avait insisté pour que Jieun nous accompagne sous prétexte qu'elle travaillait trop mais j'étais sûr que c'était par manque de confiance, pour que nous ne nous défilions pas.

Un démon à la gueule d'ange, je vous dis.

J'étais donc derrière le volant tandis que les deux enfants étaient en train de se chamailler sur la banquette arrière.

S'ils avaient eu des différends dans le passé, un seul repas avait suffi pour les réconcilier. Ils se parlaient l'un l'autre comme des amis de longues dates. Des amis de toujours. Des amis du berceau.

— Tae, on arrive bientôt ? dit Jungkook ce qui m'extirpa de mes pensées.

Je vérifiais l'adresse que Jimin m'avait donnée au préalable. Du restaurant il n'y avait qu'une demi-heure de route, mais il y avait un peu de trafic alors cela prit plus de temps que prévu.

— Oui, c'est juste derrière le bâtiment là. On y sera dans moins de deux minutes.

— AH, j'ai gagné Jungkook. Tu me dois cinq dollars. A moi la richesse, s'exclama Jieun toute excitée.

Je crus entendre un léger soupir de la part du perdant mais d'après la satisfaction audible de son adversaire, il n'était pas de mauvaise foi. Je me garais sur le parking et vis qu'un jeune homme de la même tranche d'âge que Jimin nous attendait.

Il leva les deux bras à notre venue pour que nous le voyions et puis nous entrâmes tous ensemble dans le bâtiment.

— Je vous offre quelque chose à boire ?

— Ne t'en fais pas, Jihoon. Jimin nous a bien gavés avant qu'on ne vienne, lui répondis Jieun.

— Je sais, mais il m'aurait tué si je ne l'avais pas fait.

Un démon à la gueule d'ange, je l'ai dit.

On avança dans les couloirs, plus précisément celui qui menait aux vestiaires. Cet endroit était moderne, la lumière claire était partout mais si discrète.

— Voilà pour vous deux, dit Jihoon en donnant à Jungkook et à Jieun leurs patins. Tu mets quelle pointure, Taehyung ?

— 44.

— D'accord. Tu as déjà patiné ?

— Oui j'ai quelques bases.

J'enfilai les chaussures une fois qu'il me les tendit après être allé les chercher. J'avais comme l'impression d'enfiler une seconde peau.

La glace, comme l'eau, était ma deuxième maison.

Alors je me ferais un plaisir de m'y amuser. De m'y exprimer.

— Kook, tu as déjà fait du patin sur glace ? le questionnais-je en le voyant galérer à enfiler les chaussures.

Je ris un tout petit peu dans ma barbe mais le voyant dans une galère totale je décidais de l'aider. Je m'accroupis en face de lui pour lui venir en aide.

— Euh, non jamais. Jimin me l'a tant proposé mais j'avoue que je n'ai jamais pris ses propositions au sérieux.

Je pris son pied que je mis dans sa chaussure puis je m'assurai de correctement serrer les lacets pour éviter tout risque d'accident.

— Eh bien, il y a une première fois à tout hein Kook. Je vais t'apprendre tu verras, c'est facile.

Une fois les deux pieds chaussés, je me levais et attendis que Jungkook passe avant pour que je puisse le suivre.

— Oui, oui c'est facile... J'arrive même pas à me tenir debout comment tu veux que je le fasse sur la glace ? En plus, à cause de toi, j'ai super mal aux reins, précisa-t-il.

— Alors là, tu assumes, c'est toi qui me l'as demandé, je n'ai fait qu'obéir à tes ordres, beauté, lui répondis-je en le jetant sur mon épaule pour avancer vers la piste de glace.

Recevoir un poids ainsi en plus du miens sur ces lames me déséquilibra quelque peu, mais bon il s'agissait de Jungkook.

Qu'est-ce que je ne ferais pas pour lui ?

Je le laissais entre les mains de sa copine en voulant absolument redécouvrir cette sensation de glisser sur la glace au plus vite.

Les premières notes de la chanson « rewrite the stars » s'élevèrent dans les airs au moment où je commençais à monter sur la piste.

Ce que j'aimais le plus dans ce hobby était le sentiment de liberté que cela te procurait. Comme la natation, tu ne faisais plus d'effort, non. Tu te laissais porter par l'eau ou la glace. Comme le capitaine d'un bateau, tu détenais le plein pouvoir des flots.

Dans cette performance, j'y avais mis mon âme entière, je me tournais vers Jungkook de temps à autre, ne pouvant empêcher mon âme de communiquer avec la sienne. Fredonner ces quelques paroles qui lui étaient destinées dans sa direction.

Ce n'était que quand les dernières notes s'évanouirent dans les airs que je me rendis compte que tous les patineurs s'étaient rangés sur le côté pour m'observer.

Cette vague de confiance retomba et je me précipitai vers l'endroit où j'avais laissé les autres. Jieun cherchait à dire quelque chose à Jungkook mais celui-ci ne l'écoutait, son regard entièrement porter sur moi, ses lèvres mimant quelque chose comme « j'ai compris le sens profond que tu voues aux paroles ».

A peine je les atteignis que Jieun me sauta presque dessus en me faisant tous les éloges possibles et imaginables. Elle mentionna le fait qu'elle venait souvent patiner pour son propre plaisir mais s'était par la suite lamentée car elle n'atteindrait soi-disant jamais mon niveau.

— Taehyung, apprends-moi à faire pareil, je t'en prie.

Comment aurais-je pu, dans n'importe quel monde, lui dire non ?

Nous passâmes le reste de l'après-midi à glisser tant bien que mal. Je ne comptais pas le nombre de fois où j'avais dû aider Jungkook à se redresser. Mais lorsque Jieun décida d'interrompre cette séance de sport parce que Jimin lui avait dit de rentrer chez nous nous préparer, Jungkook parvenait à glisser seul sur quelques mètres.

— Quand nous reviendrons la prochaine fois, Tae, tu feras gaffe à ton cul égocentrique parce que je serai meilleur que toi, avait annoncé Jungkook en sortant de l'établissement.

— Oui, oui, bien sûr.

Nous nous retrouvâmes aux alentours de vingt-deux heures devant un club décrit comme réputé par Jimin. Selon ses dires, il s'agissait DU club à faire au moins une fois dans une vie. Il avait paresseusement ajouté que c'était en ces lieux qu'il avait rencontré Jihoon quelques années auparavant et qu'il se le coltinait vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept. Mais aussi que c'était absolument scandaleux de rencontrer sa moitié si jeune parce qu'on ne pouvait plus se comporter en charo et pécho tout ce qui bouge.

Après cela, il fut réprimandé par son amoureux qui lui avait murmuré quelque chose à l'oreille et nous ne l'entendîmes plus sur le reste du trajet.

Cet endroit pue la richesse.

La musique et l'alcool faisaient toute la beauté des lieux. Le jeu de couleur était splendide et le nombre d'occupants rendaient le tout presque chaleureux.

Kook ne lâcha pas ma main durant la première heure, s'amusant à se frotter sur moi dès que l'occasion se présentait. Nous avions rapidement perdu Jieun, Jimin et Jihoon du regard. La bulle n'éclata pas, nous étions tranquilles dans un lieu bondé.

Je l'avais senti contre moi toute une heure durant et je ne sus pas comment je faisais pour me contrôler. Non. Il me mena dans les toilettes hommes dans lesquels je me fis plaquer au mur avant que ses lèvres ne viennent cueillir les miennes. Férocement.

Putain de sa mère.

— T'en as pas eu assez hier soir ? grognai-je, toujours coincé entre son corps fin et le mur.

— Mmh, il fit mine de réfléchir, si.

Et il sortit des toilettes comme si de rien.

Cet homme aura ma mort sur la conscience.

Je ne comptais plus les verres que nous avalions durant les deux prochaines heures. Des dizaines ? Il était fort probable puisque ni lui ni moi ne tenions correctement debout.

Je ne comptais pas le nombre de sales pattes qui avaient tenté de se poser sur Jungkook. J'étais peut-être pas dans mon état le plus lucide mais heureusement, ou malheureusement, même sur un lit d'hôpital je serais capable de m'assurer de sa sécurité avant la mienne. De son confort avant le mien.

Être amoureux faisait peur.

Savoir que cet amour me brûlait autant que ce feu m'était vital faisait peur.

Savoir pertinemment que ce sentiment était un poison. Mais aussi le médicament que mon corps réclamait maintenant que j'y avais goûté me faisait peur.

Mais je n'avais jamais été capable de prendre autant de risques pour ressentir ce sentiment. Quitte à m'en brûler les ailes pour celle-ci, quitte à me perdre moi-même.

Je ne savais plus comment nous étions rentrés mais je me réveillais le lendemain matin, le corps emmêlé dans celui de Jungkook. Le soleil ne passait pas au travers des volets fermés ce qui me permit de me lever en toute tranquillité.

Un mal de crâne attaqua mon cerveau, détruisant possiblement des dizaines de neurones au passage. L'alcool avait aussi, semblait-il, engourdi mes jambes ce qui faisait que je peinais à me tenir en équilibre sur mes pieds une dizaine de secondes durant.

Je pris quelques secondes de mon temps à trouver le courage d'aller dans la cuisine et quand enfin ce fut le cas, je me ruais presque sur un de ces médicaments salvateurs.

Je retournais à la chambre quand je vis qu'il n'était que neuf heures et demi. Une grasse matinée tant méritée de gâchée. Je jetai un coup d'œil à l'homme qui partageait mes nuits depuis tant de temps et en vins à me demander comment, comment j'avais pu en arriver là.

Qui l'aurait cru ?

Pas ta mère.

Certainement pas elle.

Ni ton père.

Certainement pas lui.

Tout était allé si vite que je n'avais même pas eu le temps de sentir passer la pilule.

Je me souvenais depuis ce jour où j'avais été à la rue. Dans quelle peine j'avais été. Je n'avais personne. J'étais définitivement seul. Mais j'avais croisé la route de Yoongi qui avait vécu une situation similaire à la mienne.

Yoongi.

Il fallait que je l'appelle.

Comme je ne trouvais pas le sommeil, je décidais d'abandonner.

J'attrapai mon téléphone tout en m'assurant que le petit ange dormait paisiblement.

Petit ange

Si le moi du passé me voyait, il me rirait au nez.

Je n'avais même pas eu à attendre un de ces bips significatifs que Yoongi décrocha. Comme s'il était scotché à son smartphone, attendant mon appel.

Il était le genre d'amis non invasif. Qui ne faisait que ce qui avait besoin d'être fait. Jamais il ne posait de questions ou bien ne faisait un pas vers toi. Non. Ce n'était pas son style. Pas du tout. Mais c'était donnant-donnant. Tu n'avais pas le droit de lui demander un quelconque renseignement non plus.

— Allo, me répondit-il simplement de sa voix neutre.

Moi qui pensais qu'il allait limite me sauter à la gorge, Yoongi ne dérogeait pas à sa personne même après dix jours d'absence de ma part.

— Simplement « allo » ? Tu me demandes pas ce que j'ai pu faire ?

— Tu es assez grand pour t'auto-gérer, Tae. Toi et moi savions que nous deux serait éphémères. T'as rien à faire dans un réseau.

— Et toi donc...

— Je suis fait pour ça. Je vis littéralement ma meilleure vie. Tout ça là, tout ce que j'ai construit avec Jin Hyung est tout ce dont je rêve depuis jeune. Tu n'es qu'un membre provisoire. On sait tous les deux que tu as gardé ce job pendant tout ce temps pour te rapprocher de Jungkook.

— ...

— Ecoute moi attentivement, Gamin. Je suis pas quelqu'un qui dis ce genre de choses mais je te souhaite tout le bonheur du monde. Je sais que tu m'as appelé pour me donner ta démission. Je te donne mon accord ainsi que celui de Jin. Puissions-nous nous retrouver dans de meilleures conditions, conclut-il en raccrochant.

Je tentais de le rappeler mais en vain. Il n'avait pas perdu de temps, il m'avait bloqué. Je savais parfaitement ce qu'il faisait. Il ne voulait pas que je me raccroche à lui alors qu'un avenir radieux m'attendait. Sauf qu'il s'agissait d'un avenir sans lui. Un avenir sans Yoongi et Taehyung. Mais un avenir avec Jungkook et Taehyung.

— Qui c'était ? entendis-je en sentant une paire de bras m'entourer.

— Yoongi hyung. Mais tu le connais pas.

— Ah d'accord. Il te voulait quelque chose en particulier ?

— Nan, ne t'en fais pas pour ça. Tu as mal à la tête ? Je vais préparer à manger et pourquoi ne pas passer une journée tranquille en nous promenant au parc ?

— Mmmh, oui, pourquoi pas ? Nan ma tête va bien.

Il faisait plutôt beau cet après-midi lorsque nous nous promenions dans le parc. La légère brise emportait quelques cheveux sur son passage.

J'aimais cela.

Les enfants nous courraient autour ou alors créaient une haie d'honneur sur notre passage. Ils chantonnaient joyeusement et nous autorisèrent un moment d'intimité juste nous deux, allongés sur l'herbe à observer les nuages.

— Regarde ce cœur, Kook.

— Mmh, mais moi je vois un zizi.

— Tu es vraiment un petit être pervers.

— Ne discute pas ce que je vois, Tae.

— Ne t'en fais pas. Je t'aime comme tu es.

Ce soir-là, nous nous couchâmes assez tôt quand bien même nous n'avions rien fait d'extrêmement usant. Mais tout de même.

Je ne voulais pas que nous nous épuisions trop.

La patinoire nous attendait.

Le sourire et le rire de Jungkook m'attendaient.

Et j'avais plus que hâte.

Cette nuit-là, je sentis Jungkook s'agiter aux alentours de trois heures et demie du matin. Je l'appelais plusieurs fois par son nom mais ne reçut que le silence pour réponse. Je décidai de le secouer légèrement puis plus brutalement, mais rien n'y faisait.

Il semblait être en état de transe.

J'avais peur que ce que je craignais ne se réalise.

Que ses envies sanguinaires ne soient pas causées par ses médicaments.

Ce ne pouvait pas être possible puisqu'il avait arrêté de les prendre il y a plus d'une semaine.

Mais comment pouvais-je expliquer son état de transe ? Ses yeux vides de tout comme la fois où il avait tenté de me tuer ? Comment pouvais-je expliquer le fait que sa bouche répétait en boucle le prénom de Yoongi en boucle ? Sur un ton de plus en plus agressif.

Se pourrait-il que Yoongi soit sa cible ce soir parce qu'il l'aurait empêché de me tuer la fois dernière ?

Putain.

Ma panique s'accentua lorsqu'il se leva du lit pour faire je ne savais quoi encore. Mes mains se mirent à trembler quand j'attrapais mon téléphone pour appeler Yoongi afin de le prévenir. Avant de me souvenir que je ne pouvais pas le joindre...

En levant les yeux je vis Jungkook, la main sur la poignée de la porte, prêt à sortir. Je ne pouvais pas le laisser faire.

Yoongi, prends ça pour un moyen de te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi...

— Tu comptes aller où comme ça, jeune homme ? le questionnai-je d'une voix sereine alors que tout mon corps n'était que tension.

— Laisse-moi passer si tu veux rester sauf, Taehyung, me répondit-il avec tout l'agressivité dont il était capable, rendant sa voix bien plus grave que la normale. C'est toi ou lui.

— Eh bien ça ne sera personne beauté. Tu vas me donner ce grand couteau et rester calmement dans la salle de bain en attendant que je trouve une solution, répliquai-je en reprenant ce géant couteau pour l'enfermer dans ladite salle.

Après cela, je m'assis sur le canapé en mettant ma tête entre mes mains pour réfléchir à ce qu'il avait. J'entendais durant tout ce temps ses coups sur la porte et ses menaces de mort.

Il me donnait envie de lui ouvrir...

Mais la partie rationnelle de mon cerveau me rappela à l'ordre. Je ne pouvais pas.

Soudainement, les bruits cessèrent.

Eh merde.

Je sortis en trombe de l'appartement, dévalant les escaliers à une vitesse si rapide que si je m'arrêtais l'élan me ferait fléchir les genoux.

Je n'avais plus le temps de réfléchir dans la noirceur de la nuit. Je courrais dans toutes les directions autour de cette fichue fenêtre qui ne se fermait pas.

Je hélais son nom mais sachant d'avance que cela s'avérerait inutile, je m'arrêtais pour me fondre dans la discrétion nocturne.

Je ne percevais rien, pas le moindre son dans ce capharnaüm créé dans mon cerveau. Je n'avais plus que mes yeux pour décider de quoi faire.

Mais s'en fut autrement.

Mon âme le sentit avant même que mon cerveau ne capte quoi que ce soit. Il s'était si vite imprégné en mois, à tel point que je restais persuadé que sa présence pouvait être détectable dans mon hémoglobine.

— Jungkook, arrête-toi avant qu'il ne soit trop tard, lui criai-je à une distance raisonnable. S'il te plaît...

Il s'arrêta. Mon cœur battait la chamade. Mes mains devinrent moites.

Suis-je l'une de ces personnes qui pourraient le sortir d'une de ces crises ?

Mon cœur loupa un battement lorsqu'il opéra un mouvement dans ma direction.

Il en loupa un autre quand Jungkook se rua dans la direction de chez Yoongi.

Merde.

Il avait bien trop d'avances sur moi pour que je puisse le rattraper.

Heureusement pour moi, je connaissais ce quartier comme ma poche, y compris les raccourcis. Je grimpais sur les toits, escaladais les murs. Comme un ninja dans son élément.

Je n'avais pas beaucoup de temps. Je n'avais qu'un peu d'avance sur lui.

Alors je me ruais sur la fenêtre de la chambre de Yoongi à cette heure-ci il devrait y être. Je ne regardais pas et y frappais bruyamment.

— Taehyung ? Qu'est-ce que tu fais ici à cette heure ? prononça-t-il en m'ouvrant, les yeux encore tout ensommeillés.

— Jungkook va bientôt arriver il veut te tuer Yoon.

— Et pourquoi tu l'arrêtes pas ?

— La folie est dans ses gènes, personne ne peut l'arrêter. S'il te plaît, dis-moi qu'il y a une solution. Je t'en supplie Yoon.

Je sentais les larmes me couler abondamment sur mes joues mais je ne pouvais les en empêcher. Il fallait l'aider, où il allait perdre son job.

— Bon, il est trop tard pour trouver une solution. On va faire comme la fois dernière, on va l'enfermer dans une pièce complètement close.

— Tu as ça chez toi ?

— Non.

Je réfléchissais à toute vitesse. Mais rien ne me vint.

— Et si on l'enfermait dans la chambre d'amis. Les volets sont fermés et ainsi il ne pourra pas sortir. On les refermera juste après que tu sortiras et le tour sera joué.

— Jin hyung ? Que fais-tu là ?

— On en reparlera plus tard. Il y a plus important à gérer là maintenant tout de suite.

Je sortis de la chambre en premier, étroitement suivi par mes frères de cœur. Je ne voulais pas l'enfermer à nouveau, cela m'avait tant fait souffrir la première fois. Mais il n'y avait pas d'autres solutions. Yoongi entra dans la chambre tandis que Jin abaissa suffisamment les volets pour que Yoongi puisse sortir relativement aisément.

Comme prévu, Jungkook fonça sur sa proie et dès qu'un de ses pieds fut dans la chambre, je claquai violemment la porte. J'étais persuadé que ce son ne lui avait même pas fait ciller. Puis je rejoignis Jin qui tenait un Yoongi à la jambe ensanglantée dans les bras.

— Putain mais c'est qu'il se sert de ses crocs, ironisa Yoongi avec une légère grimace.

— Je suis désolé, Hyung. C'est de ma faute.

— Bon Taehyung, si tu t'excuses encore une fois pour si peu, je te jure que je fous ta tête dans les chiottes, me menaça Yoongi en sautant des bras de Jin. Dors sur le canapé, ta gueule fait peur à voir.

Je m'exécutais. Yoongi avait toujours eu cette prestance qui, même s'il avait quelques centimètres de moi que moi, imposait mon respect.

Comme je l'avais anticipé, Jungkook n'était pas content de son sort. Il s'agita pendant presqu'une heure avant de se calmer. Je n'entendis plus rien dans la chambre et j'en conclus qu'il s'était endormi.

Ce n'était que lorsque je fus pratiquement sûr que Jungkook n'était plus un danger pour lui-même que le sommeil put m'accueillir à bras ouverts.

Je n'avais pas réussi à avoir un sommeil réparateur. D'horribles images inondaient mon cerveau. Au bout du quatre ou cinquième réveil, je me résolus à me lever. Je me posais mille et une questions tout en me préparant un café dans la cuisine.

— Arrête de penser autant, ça sert à rien, Tae, me surprit une voix dans mon dos.

— Putain Yoon, arrête de me faire peur comme ça. Je vais faire une attaque un jour.

— Désolé, fit-il simplement en se servant une tasse de café.

— Yoon, je devrais faire quoi vis-à-vis de Jungkook d'après toi ?

— Il faut que tu dises à ton père qu'il n'est plus qu'un élément défectueux. Si tu veux mon avis, il devrait être dans un hôpital plutôt qu'en liberté ici.

— Son travail représente toute sa vie, j'ai pas le droit de tout lui retirer d'un coup.

— Tu m'as demandé mon point de vue, je te l'ai donné. Maintenant tu te démerdes avec, prononça-t-il en sortant de la cuisine, toujours habillé de sa nonchalance habituelle.

Je lui trottinais après et lui touchai l'épaule. Je me sentais si petit face à lui quand il se retourna pour me demander ce que je voulais. Il n'y avait aucune trace de mauvais sur lui, au contraire, on lisait un air inquiet sur ses traits.

— Yoongi, t-ta jambe. Elle va bien ? demandais-je réellement soucieux.

Sa plaie semblait superficielle. Mais la veille, dans la pénombre, éclairée uniquement par le clair de lune, il y avait du sang et il rendait le tout bien plus impressionnant.

— T'en fais pas, j'ai eu pire.

— Tu veux que je regarde ?

— Tae, vraiment ça va. Je suis un grand garçon. Apprends à t'occuper de toi avant de chercher à aider les autres. Occupe-toi de Jungkook. Mais occupe-toi de toi avant. L'amour ne doit pas être un fardeau. Ni pour toi ni pour l'être aimé. Tu ne dois pas faire le besoin de quiconque avant les tiens. Tu ne dois pas amortir ta personne pour quelqu'un d'autre.

Et il me quitta définitivement. Entrant dans sa chambre aux allures interdites. S'il ne m'avait jamais laissé y pénétrer, il devait y avoir une bonne raison.

Je fis demi-tour et me dirigeais vers la chambre où j'avais laissé Jungkook quelque temps auparavant.

Je soufflais un bon coup, la clé de la chambre en main. J'avais réellement peur de ce que j'allais découvrir derrière cette porte. Mon esprit tordu s'imaginait déjà que j'allais tomber sur son cadavre. Ou pire, sur rien.

J'avais la terrible crainte de ne pas savoir où il aurait disparu. D'avoir à le déclarer mort sans connaître la localisation de sa dépouille.

Allez, Taehyung. Tu n'as qu'à ouvrir cette putain de porte.

J'entrais. Les yeux clos. La respiration rapide. Le cœur battant à mille à l'heure.

Je soulevais une paupière, mais manque de chance il s'agissait de celle qui avait des problèmes de focus, je dus soulever l'autre.

A mon grand soulagement, Jungkook était bien là, emmitouflé dans les draps. Dormant à poings fermés.

Je ne remarquais que maintenant que j'expirais l'air contenu dans mes poumons que je l'y avais barricadé.

Jungkook va bien.

Je ressortis de cette pièce bien plus vite que j'y étais entré. L'envie de me coller contre son torse ne m'avait pas échappé mais il fallait que je me remette de cette nuit.

Mais surtout, il fallait que je prenne une dure décision.

Prévenir père que Jungkook était mentalement atteint et l'envoyer en hôpital psychiatrique tout en sachant qu'il y moisirait juste avec un peu de chance avant de mourir d'ennui.

Ou bien, ne rien dire à personne mais risquer la vie de personnes plus ou moins innocentes.

J'y réfléchirais plus tard. A tête reposée.

Je sortis mon téléphone pour scoller un peu sur les réseaux sociaux.

Soudainement, je tombais sur le post Instagram de Tom Holland qui annonçait la sortie du nouveau « Spiderman » dans lequel il interprétait le rôle du personnage éponyme du film. Et au vu de tous les commentaires de Jungkook sous les posts de cet homme, je mettrais ma main à couper qu'il aimait et l'homme et le film. Je pouvais en citer quelques uns du style « OMFG YOU SO GOOD », « SPDERMAN HITS YOU SO MUCH », « AM I IN LOVE WITH SPIDERMAN OR WITH TOM HOLLAND, SORRY ZENDAYA » le tout dans un anglais approximatif qui lui donnait un côté mignon.

— SURPRIIIIIIISE, hurlai-je dans les oreilles de Jungkook tout en lui découvrant les yeux. On va regarder le nouveau Spiderman.

— Trop bien, tu paies hein, je hochais de la tête, surpris. Parfait alors, allons-y.

Il avança devant et entra dans le cinéma. Il se dirigea tout de suite vers les snacks et prit directement les pop-corn sucrés. La grosse boîte de pop-corn sucré. Je m'empressais d'aller payer puisque ce glouton mangeait déjà à grosses poignées.

— Ce serait pour aller voir le film Spiderman, pour deux, s'il vous plaît, annonçais-je à l'étudiant qui se chargeait de la distribution des tickets.

— Bien, ça vous fera 19,2 euros. Merci beaucoup, bon film messieurs, ajouta-t-il en encaissant mon billet de 20 et que je lui fis signe de garder la monnaie.

Le film commença peu de temps après que nous nous étions installés sur les sièges confortables de la salle de visionnage. Au bout d'une demi-heure, le sommeil eut raison de moi et m'entraîna dans les abysses du sommeil.

Quelques instants à peine plus tard, je sentis que l'on me remuait l'épaule. Je tentais de changer de positions mais les petites frappes ainsi que les mouvements restreints que me permettaient ces fauteuils eurent raison de moi.

— Qu'est-ce qui se passe ? demandais-je, encore à moitié assommé.

— Il se passe que tu as payé ta place de cinéma 10 balles pour pioncer au lieu de regarder le film.

Eh merde.

Je me levais de mon siège pour suivre la foule jusqu'à la sortie avant que les agents d'entretien ne nous enferment dans la salle de projection.

Oui, j'agissais en connaissance de cause.

— Tae ! Attends-moi, il faut que j'aille aux toilettes.

— D'accord, je t'attends ici.

Et il s'en alla sans plus de détails. Quant à moi, je sortis mon cellulaire pour appeler mon père. Il fallait impérativement qu'il ait connaissance de ces quelques informations capitales que j'avais en ma possession.

Je tombais une fois sur sa messagerie, puis une seconde fois, et une dernière fois avant qu'il ne réponde enfin.

— Putain papa, enfin tu réponds.

— Si je te répondais pas, tu t'es pas dit que c'est parce que je voulais pas te parler ?

— Si je t'appelle c'est peut-être parce que c'est important. Tu crois que je prends plaisir à te parler ?

— Si-

— Bon papa, stop. Jungkook a encore ses envies sanguinaires, j'entrais directement dans le vif du sujet.

— D'accord.

— Je sais qu'on avait dit une semaine, mais il est impératif que Jungkook ne fasse plus parti de la boîte dès demain.

— D'accord, répéta-t-il simplement avant de mettre fin à l'échange.

— Taehyung ? Pourquoi ne veux-tu plus que je travaille ?

— Jungkook ? Nan, c'est pas ce que tu crois. Je peux tout t'expliquer...

— Y'a rien à expliquer. T'es qu'un putain d'égoïste amoureux qui voulait me garder pour lui. Je veux même pas te voir chez moi ce soir. Dors dans la rue que je m'en foutrais.

Et il s'en alla à nouveau, mais pas dans l'optique de revenir cette fois.

Jungkook, tu disais détruire tout ce que tu touches. Mais n'est-ce pas mon cas aussi ?

Comme deux aimants négatifs, nous nous quittions sans ne plus supporter de nous rapprocher.

Le destin d'un héros consistait à détruire l'être cher pour que le monde aille mieux.

Mais si j'avais décidé d'être l'antagoniste et de mettre le monde à feu et à sang pour le préserver, la destruction de mon être aurait-elle été moins importante ?

Cette nuit-là fut la première que je passais dans mon propre lit après avoir goûté à la literie de Jungkook.

M'enfin, pas seulement sa literie.

Même si je louais ce studio depuis des années, je n'avais jamais senti une plus grande distance entre lui et moi que maintenant.

Ceux qui me connaissaient un minimum savaient que je mettais un temps fou à m'habituer à un nouvel environnement. Et là, c'était comme si je n'étais jamais venu dans ce studio.

Jamais.

Je ne faisais que tourner dans mon lit, à la recherche des bras de Morphée. Chaque fois que je m'engouffrais dans ce labyrinthe qu'était son esprit je me retrouvais dans un cul-de-sac qui me remmenait sur la surface de la Terre.

J'avais un terrible pressentiment.

Il n'était plus mauvais, non.

Il était terrible.

J'avais l'impression qu'une chose terrible se produirait dans la prochaine heure.

Papa.

Son nom s'était imprimé en gros dans mon cerveau, occupant presque la moitié de sa mémoire, l'autre partie étant squatté par un certain Jeon Jungkook.

Et là, mes neurones firent leur bidouillage qui m'amenèrent à une unique conclusion.

Papa, j'arrive.

Ce sera mon tout dernier service.

Je courrais dans les rues. Je priais la Lune d'assurer ma sécurité, mais surtout la sienne.

J'en perdais haleine mais je ne pouvais pas prendre le risque de perdre un quelconque instant.

Non.

L'heure était trop grave.

La porte d'entrée était ouverte. La poignée cassée.

Je pénétrais dans l'appartement en faisant particulièrement attention.

Suis-je en retard ?

Je n'avais rien pour me défendre dans le cas où.

— Je vais être particulièrement clément avec toi, je te laisse prononcer tes derniers souhaits.

Je me cachais derrière un mur, là où je savais que personne ne me verrait.

— Jungkook, tu sais, je t'ai toujours considéré comme un fils...

— Cesse de gagner du temps et fais ce que je te dis avant que je me rétracte et te foute une balle entre les deux yeux.

— Jungkook, tu as encore le temps de te faire pardonner.

— Fais. Ce. Que. Je. Te. Dis. Putain.

— TU AS PUTAIN DE DETERRER MA FEMME ET MES ENFANTS. ET JE DOIS ENCORE ME METTRE A GENOUX DEVANT TOI ?!

— Comme tu voudras.

La voix nonchalante de Jungkook s'était à peine envolée qu'un coup de feu fendit l'air. La part inquiète de ma personne ne put s'empêcher de se révolter. Il venait potentiellement d'abattre mon père sans la moindre hésitation.

Je mordais fortement ma main pour ne pas laisser le moindre sanglot s'échapper de mes lèvres. Je devais le voir de mes propres yeux.

Le temps passait au ralenti.

J'eus, le temps de tourner, l'occasion de voir mon père, dans la position du chevalier servant. La douleur était imprimée sur son visage mais il était toujours en vie. Actuellement, il m'ordonnait par le regarde de me mettre à l'abri.

— Namjoon, je ne le répéterai plus.

Je savais que dans cette maison, il y avait des flingues dans chaque tiroir de sa maison. Je savais qu'il me demandait d'en prendre un pour neutraliser le danger. Je savais qu'il connaissait mes sentiments à l'égard de Jungkook. Mais je savais surtout que son unique souhait est de me mettre en sécurité.

— Bien, Jungkook. Tue-moi mais laisse mon fils vivre.

Je voyais mon père en train de jeter son arme au sol et de poser son deuxième genou au sol en signe de soumission.

Papa, non. Ne perds pas ta dignité pour moi. Je t'en prie.

— Jungkook, ton chef ne mourra pas ce soir. Je lui ai demandé de te renvoyer. Je mérite ton courroux. Alors, c'est à moi de mourir ce soir. Je suis prêt.

— Puisque c'est si gentiment demandé.

Tout cela se passa très très vite, mais le temps avançait toujours au ralenti.

Je voyais avec précision l'attention de Jungkook se porter sur moi dans le même mouvement, il braqua son arme en direction de mon organe vital. Là où je n'aurais aucune issue si une balle en plomb y pénétrait.

Je voyais du coin de l'œil mon père récupérer son arme qu'il n'avait pas laissé tomber si loin pour la diriger vers Jungkook.

Et enfin, le doigt de Jungkook pressa la gâchette.

Je mourrais de la main de mon amant.

Je voulais le prévenir de faire gaffe, de se protéger de la balle mortelle de mon père.

Mais je n'en eus pas le temps.

Cette balle transperça ma peau pour se loger quelque part dans mes conduits cardiaques.

Et je me sentis tomber.

Même quand ma tête se cogna brutalement au sol, la chute libre ne s'arrêta pas.

Je continuais de tomber, mes yeux virent mon père se jeter sur moi. Mais sachant que tout était perdu d'avance, il pleura ma dépouille.

— Kim Taehyung, 30 ans, en pleine santé est mort ce vingt-quatre juillet deux mille vingt-trois à deux heures vingt-trois du matin à cause d'une blessure par balle dans le cœur.

— Jeon Jungkook, 28 ans, en pleine santé est mort ce vingt-quatre juillet deux mille vingt-trois à deux heures vingt-quatre du matin à cause d'une blessure par balle dans le cœur.

Mon cœur avait peut-être cessé de battre, mais il n'avait jamais battu avec autant de vigueur que pour celui qui m'avait achevé.

J'étais en paix dans l'au-delà. J'étais mort mais heureux. Heureux d'avoir été tué par la personne que j'aimais le plus au monde.

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