Chapitre 2 (lemon)
Un sweat-shirt gris, un jogging noir, une paire de baskets et un téléphone portable relié à des écouteurs constituaient la panoplie complète de notre joggeur matinal. S'étant levé plus tôt que d'habitude, Jun Su avait opté pour un petit parcours de cinq kilomètres pour débuter. Il faisait plutôt chaud même si les rayons du soleil ne réchauffaient pas encore l'air et les rues étaient pratiquement vides donc c'était l'heure idéale. Il ferma à clefs la porte de sa maison, démarra une playlist aléatoire et se mit en route, de bonne humeur. Au bout de dix minutes, son corps s'habitua à la cadence qu'il s'imposait et ses pas devinrent plus faciles. Il s'évertuait à conserver un rythme respiratoire régulier et gardait les yeux baissés pour voir là où il mettait les pieds,la relevant seulement de temps en temps pour s'assurer de ne pas percuter quelqu'un ou quelque chose. Aujourd'hui, il devait auditionner tous les candidats qui avaient postulé pour devenir le nouveau chef cuisiner d'un de ses restaurants et il s'était dit qu'une petite course à pieds avant de débuter la journée l'aiderait à se concentrer. Cette proposition étonnante d'entretien provenant de son meilleur ami lui avait immédiatement plût :en rencontrant personnellement tous ces gens, il pourrait se faire une meilleure opinion de leurs compétences, de leurs qualités mais également de leurs défauts...
De retour chez lui, il se doucha et enfila un costume marron glacé avec une chemise couleur framboise pour aller travailler. Cependant, alors qu'il allait démarrer sa voiture, son mobile vibra, le faisant hoqueter et il s'empressa de le récupérer dans une des poches de sa veste. Il fronça les sourcils en découvrant un message d'un certain« Woo Baby » affiché sur l'écran d'accueil. Il cliqua dessus pour l'ouvrir et écarquilla les yeux en lisant son contenu :« J'ai adoré te voir passer devant la fenêtre de mon bureau en courant. Ce jogging moulant m'a rappelé notre nuit. Bisous belle gueule ». Notre directeur n'en croyait pas ses yeux :outre le fait que son surnom faisait légèrement frimeur, le pire était qu'il l'avait reluqué ce matin et qu'il ne s'était aperçut de rien ! Attendez une minute. Il avait parlé de son bureau donc il était forcément passé devant son lieu de travail durant son footing. Embarrassé, Jun Su refit prestement le chemin dans sa tête mais il avait été tellement obnubilé dans ses pas pour ne pas tomber qu'il n'avait pas fait attention aux bâtiments qui l'entouraient. Mince... C'était une occasion perdue d'en savoir un peu plus sur cet homme. Mais d'un autre côté, ce message avait provoqué quelque chose d'étrange en lui ; comme un léger sentiment de satisfaction. Le fait de connaître un homme qui le désirait corps et âme tout en gardant une certaine part de mystère ne lui déplaisait pas, au contraire. Toutefois, il préférait rester méfiant : cette sensation d'être souhaité était agréable mais elle pouvait devenir douloureuse et dangereuse en un rien de temps. Devait-il lui répondre immédiatement ? Mieux valait voir s'il était une personne patiente. Ce fut donc avec le sourire aux lèvres que Jun Su se rendit au travail.
Les premiers postulateurs d'emploi s'enchaînèrent dans la matinée sans que notre directeur ne trouve sa perle rare. Certes, ils avaient tous reçu un excellent apprentissage dans les écoles les plus prestigieuses, avaient débuté ou travaillé quelques temps dans de très bons restaurants et avaient côtoyé certains grands chefs du pays ou de l'étranger mais aucun ne possédait cette petite étincelle qui le départageait du lot. Ils voulaient tous la même chose, avaient tous la même ambition alors aucun ne semblait unique.Quel dommage... Jun Su avait eu l'impression de poser des questions à des robots car malheureusement, ils avaient tous répondu à peu près la même chose.
-« Au suivant !, s'exclama-t-il en saisissant le prochain dossier ».
Il n'attendit que quelques secondes avant que la grande porte de son bureau s'ouvre à nouveau. Il leva les yeux de sa lecture et sursauta un peu en découvrant le nouveau venu. Grand, musclé, ce beau brun portait un magnifique costume noir taillé pour mettre en valeur son corps développé. Mais, ce qui l'attira le plus fut son visage si masculin. Il possédait de grands yeux foncés, des pommettes hautes et bien marquées, des lèvres plutôt fines, un nez droit et un sourire à damner les anges. Bon sang, que faisait-il en cuisine ? Vu sa carrure, Jun Su l''aurait plutôt trouvé dans une salle de sport en tant que coach ou à marcher sur des podiums durant une carrière de mannequin. Reprenant ses esprits, il se leva pour lui serrer la main et l'invita à s'asseoir sur le fauteuil face à lui.
-« Alors...Vous vous appelez Ok Taecyeon, vous avez 25 ans et vous cuisinez depuis plusieurs années. Vous parlez très bien anglais, vous avez de l'expérience dans de grandes cuisines un peu partout dans le monde,... C'est un sacré CV que vous avez là.
-Merci, dit-il sans se départir de son sourire.
-Cependant, toutes les personnes qui se portent candidates à ce poste ont le même que vous à quelques mots près et je pense que ce sera aussi le cas pour les suivantes alors, je vous écoute. Pourquoi je devrais vous embaucher ?
-...Ma mère a travaillé dans votre entreprise du temps de votre père durant de longues années avant de décéder. J'ai eu l'habitude,depuis tout petit, de venir la regarder cuisiner et j'adorais l'atmosphère qui régnait là-bas. C'est elle qui m'a transmit son amour pour ce métier et j'ai très vite su que c'était ce que je voulais faire toute ma vie. J'adore préparer de vieilles recettes comme de nouvelles, mélanger les saveurs et faire plaisir au palet des plus gourmands.
-Je suis désolé pour votre mère... ».
Pour toute réponse, le jeune homme haussa les épaules et son sourire se flétrit sur les bords. Au fond, Jun Su se sentait proche de ce type : ils leur manquaient un parent, ils avaient grandit dans une cuisine et ils étaient passionnés par les aliments. Était-il la perle rare qu'il cherchait ? Fallait dire qu'il était plutôt sexy aussi... Oublie ces pensées Jun Su ! Tu es au boulot là !Se ressaisissant une nouvelle fois, il engagea à nouveau la conversation pour en apprendre un peu plus sur son cadet mais il se perdit rapidement dans la profondeur de ces yeux. Heureusement pour lui, sa secrétaire choisit précisément ce moment pour entrer. Il congédia Taecyeon, le salua poliment et lui promit de donner sa réponse dans peu de temps. Lorsque le plus jeune referma la porte derrière lui, il s'enfonça dans son fauteuil et se massa les tempes.
-« Ça va monsieur ?, demanda son employée en déposant une tasse à café sur le bureau. On peut remettre la suite des entretiens à demain s'il y a un souci.
-Non, c'est bon. Je ne veux pas que ces gens se soient déplacés pour rien et puis, c'est juste un coup de fatigue. Ah ! J'aimerais que vous réorganisiez mes rendez-vous pour me laisser mes mardis après-midi libres chaque semaine. J'ai besoin de prendre un peu soin de moi en ce moment.
-Très bien, je ferai mon maximum. N'oubliez pas le dîner avec votre mère ce soir, dit-elle en s'inclinant avant de sortir ».
Le soir venu, alors que le bâtiment était désert, notre directeur était toujours dans son bureau. Il se tenait debout, face à l'impressionnante baie vitrée qui dévoilait une grande partie de Séoul, avec un verre de whisky dans la main gauche. Il avait le dos droit, son autre main glissée dans la poche de son pantalon, et les yeux rivés sur ce qu'il se passait dehors. La nuit était calme et cela se reflétait sur l'attitude des gens. Personne ne courait et chacun semblait profiter de cet instant de répit. Alors, était-il le seul à s'agiter ? Depuis sa rencontre avec Ok Taecyeon, il n'arrivait pas à s'ôter de la tête l'image de son sourire. Être aussi beau devrait être interdit. Car oui, il en était certain maintenant, cet homme lui avait fait de l'effet et il avait eu du mal à se concentrer tout le restant de la journée. Il s'était imaginé l toucher, l'embrasser, le déshabiller,... Il leva les yeux au ciel, avala une gorgée d'alcool et retourna s'asseoir devant son ordinateur. Depuis sa rupture, sa vie partait vraiment dans tous les sens et il se reconnaissait à peine. D'abord, cette envie de sortir en boite ; puis, le jeu mis en place avec ce Woo Baby et enfin, le fait de fantasmer sur un nouvel employé. Qu'est-ce qui lui arrivait ? Ce n'était vraiment pas le moment de faire sa crise d'adolescence. Il attrapa son téléphone portable et envoya un message à l'associé qui avait requis son aide afin de lui donner son avis concernant ce nouveau cuisinier. Taecyeon était parfait pour ce job mais inconsciemment, il espérait surtout pouvoir le revoir.
Fatigué,il récupéra sa veste, éteignit les lumières et descendit au sous-sol pour prendre sa voiture. Il n'était pas du tout emballé à l'idée de retrouver sa mère autour d'un repas. Depuis la mort de son mari, cette femme se préoccupait un peu trop de l'argent de l'entreprise aux yeux du jeune homme. Elle qui n'avait jamais voulut en entendre parler, voilà désormais qu'elle assistait aux principales réunions et se tenait informer de chaque changement.Pour Jun Su, elle essayait simplement de soutirer le maximum d'argent et pour ça, elle était prête à faire tout et n'importe quoi.Alors, il avait décidé de mettre de la distance entre elle et lui ;malheureusement, il n'avait pu refuser un dîner en tête à tête avec la femme qui l'avait mise au monde, même s'il était persuadé qu'il allait en prendre pour son grade ce soir.
Il la rejoignit dans un restaurant français chic, réputé pour sa cuisine haut de gamme ainsi que pour sa clientèle pleine aux as.Suivant l'hôtesse d'accueil, il fronça les sourcils en s'apercevantque la salle était déjà pleine à craquer et il sentit une migraine pointer le bout de son nez. Les incessants bavardages lui titillaient l'esprit et ses sens étaient complètement brouillés à cause de la vision ainsi que de l'odeur de toutes ces choses qui l'assaillaient. Sa phobie du monde reprenait le dessus et il avait l'impression de suffoquer. Heureusement, sa mère avait réservé un petit salon privatif de l'établissement et, dès que la porte se referma derrière lui, il se sentit déjà un peu mieux.
-« Mon chéri !, s'exclama la femme en venant le serrer dans ses bras.Comment vas-tu ? Ça fait tellement longtemps que je ne t'ai pas vu !
-Salut m'man, lâcha-t-il froidement, sans vraiment lui rendre son étreinte.De quoi voulais-tu me parler ? ».
Face à son ton, la mère de famille perdit son sourire et elle le dévisagea quelques secondes avant de soupirer. Comprenant son petit manège, Jun Su s'assit sans attendre d'invitation et il déplia tranquillement sa serviette sur ses genoux. Il n'était pas là pourparler de la pluie et du beau temps alors il comptait bien le faire savoir et se montrer direct. Il la regarda s'asseoir face à lui et la laissa même commander sans prononcer le moindre mot.
-« Le notaire m'a contacté il y a quelques jours, avoua-t-elle finalement.
-Même dans sa tombe, tu n'es pas fichue de laisser papa tranquille. C'est son argent qui t'intéresse à ce point ? Tu peux tout prendre,je me débrouille assez bien sans.
-Comment oses-tu... ».
Lejeune homme ne répondit pas, convaincu qu'il était entrain de prendre le dessus sur leur échange et il préféra reporter son attention sur le succulent vin rouge qu'on leur avait servit.
-« Ton père avait une maîtresse ».
Voilà une confidence tranchante à souhait mais notre directeur ne voulait pas y croire. Il s'agissait sûrement d'une de ces nouvelles ruses pour se faire passer pour la pauvre victime aux yeux de tout le monde mais il commençait sérieusement à en avoir ras le bol. Il soupira,posa son verre et lui jeta un regard dénué de toutes émotions.
-« Arrête de chercher des excuses, ça devient ennuyant à la fin...
-Ce n'est pas un mensonge ! Le notaire a réussit à reconstituer le testament de ton père en entier. Nous avons chacun une part de son héritage évidemment mais il parle aussi d'une autre femme qu'il a aimé secrètement et à qui il a fait un enfant.
-Papa n'était pas comme ça, lâcha sèchement Jun Su en sentant sa colère augmenter.
-Parce que tu crois que c'était un ange ?! Tu n'étais qu'un gosse alors c'était facile de te cacher la vérité mais ton père n'a jamais été un homme fidèle. Je suis simplement restée avec lui parce que tu étais là ! Maintenant, je compte bien retrouver cette salope et lui ôter tout ce à quoi elle a droit !
-Ça suffit !!, hurla-t-il en se levant. Tais-toi, je ne veux plus t'entendre !! ».
N'arrivant pas à encaisser toutes ces nouvelles, le jeune homme se sentit terriblement mal et il se fraya difficilement un chemin jusqu'à la sortie. Il bouscula plusieurs personnes sur son passage, ne se retournant même pas pour s'excuser et il s'enferma dans sa voiture.Une fois seul dans la pénombre, il serra son volant entre ses doigts et laissa libre cours à ses larmes. Pourquoi lui avait-elle raconté cela ? Si son but était de le faire souffrir, on pouvait dire qu'elle avait réussit. Décidément, après son ex petit ami,c'était à son père de montrer qu'il avait été une mauvaise personne. Notre garçon ne comprenait pas pourquoi les gens prenaient un malin plaisir à faire mal à ceux qui les aimaient. C'était tellement gamin et immature... Il frissonna, plus par la peur qu'à cause du froid et son regard dériva sur les ténèbres qui s'étendaient autour de lui. Hors de question de passer la nuit seul,dans son grand lit vide. Il fallait absolument qu'il se change les idées sinon il risquait de plonger dans une profonde crise d'angoisse. Il saisit son téléphone portable et appela la personne dont il était sûr que sa présence était ce dont il avait besoin.
-« Où es-tu ?, demanda-t-il brusquement dès qu'il l'entendit décrocher.
-Chez moi bébé, pourquoi ? Il y a un souci ? Ta voix est bizarre...
-Tu connais l'hôtel « Rêves d'Incube » au nord de Séoul ?
-...Oui, il me semble.
-Est-ce que tu peux m'y rejoindre dans dix minutes ? J'ai... J'ai besoin de toi. Ma vie part complètement en vrille et j'en... J'en peux plus.
-Calme-toi,d'accord ?, tenta-t-il pour le rassurer. Attend-moi là-bas.Fais couler un bain, glisse-toi dedans et je te rejoins le plus vite possible.
-...Ok ».
En raccrochant, Jun Su ferma les yeux et il se concentra sur sa respiration. Dix minutes... Dix petites minutes avant de pouvoir se perdre dans les bras de son bad boy.
Assis dans la grade baignoire, notre jeune adulte observait les bulles qui se formaient et se déplaçaient à la surface de l'eau. Il avait réservé une des plus belles suites du bâtiment mais avait choisit l'un des rares établissements qui ne lui appartenaient pas afin de conserver son anonymat et protéger sa vie privée. Appuyant ses bras sur chaque rebord, il bascula la tête et soupira. La chaleur de l'eau avait réussit à stopper ses frissons et les lentes ondulations massaient ses muscles. Soudain, il entendit frapper à la porte et il se redressa. Il donna son autorisation pour entrer et un petit sourire apparut sur son visage quand il vit son amant franchir la porte de la salle de bain. Il le dévisagea, vêtu d'un pantalon blanc, d'un tee-shirt noir et d'un bonnet qui recouvrait à peine ces cheveux. Tellement classe... Il s'assit sur le rebord de la baignoire, ôtant par la même occasion son couvre-chef et son haut.Puis, il le détailla comme s'il pouvait faire disparaître les bulles par la seule intensité de son regard.
-« Que se passe-t-il ?
-Des histoires de famille... Mais je ne veux pas en parler ».
Du bout des doigts, le plus petit effleura les bulles au bord de la baignoire.
-« Alors, que veux-tu ?
-Toi ».
Comme il trempait ses doigts dans l'eau, son épaule pivota suffisamment pour que Jun Su puisse voir les longues lignes qui caractérisaient son tatouage. Soudain, il brûlait d'envie de les caresser. Woo Baby se tourna de nouveau vers lui et essuya ses doigts mouillés sur sa poitrine nue, dessinant des lignes humides et brillantes sur sa sublime ceinture abdominale. Ses doigts jouèrent avec la ligne de poils noirs qui disparaissaient sous la ceinture de son pantalon tandis que le souffle de notre directeur se coinçait dans sa gorge.Il ferma les yeux.
-« Belle gueule, si tu savais comme tu es magnifique ainsi, lui susurra-t-il doucement ».
L'interpellé rouvrit les yeux. L'autre homme avait incliné tout son torse, le bras appuyé sur le bord du fond de la baignoire, le gauche près de son épaule. Sa hanche saillait tellement au-dessus de l'eau que s'il avait effleuré son torse, il aurait glissé dans l'eau.
-« Rejoins-moi... ».
Son visage descendit à hauteur du sien.
-« Je n'attends que ça depuis notre dernière nuit ».
Il l'embrassa légèrement, un simple effleurement des lèvres, mais cela suffit à lui faire tressaillir l'estomac. Ça lui avait affreusement manqué... Le chef d'entreprise hoqueta et l'attira brusquement à lui. Il tomba dans la baignoire, et l'eau se referma sur sa tête, ne laissant dépasser que ces pieds. Il émergea lentement, ces cheveux noirs dégoulinant autour de son visage. De l'eau mousseuse cascadait le long de son corps. Il baissa les yeux vers son aîné avant de secouer la tête et d'éclater de rire. Jun Su continuait à le regarder fixement. Il était debout devant lui,avec de l'eau et des bulles jusqu'aux genoux. Trempé de la tête aux pieds. Il aurait dû être ridicule, mais il ne l'était pas. Il n'était que beau et diablement appétissant... Il s'agenouilla dans l'eau. Les bulles se massèrent autour de sa taille ; dessous,il aurait aussi bien pu être nu. L'eau coulait sur sa poitrine en minces filets. Le plus âgé voulait le caresser. Il voulait lécher les gouttes sur sa peau. L'autre garçon se rapprocha de lui. L'eau remua et clapota autour de son propre corps nu. Il resta à genoux,si près de lui que son jean touchait ses jambes repliées. Son amant posa une main sur le bord de la baignoire de chaque côté de lui, ce qui amena sa poitrine dangereusement près de son visage. Il regarda l'eau perler sur sa peau, avec un désir trop impérieux pour pouvoir le nier, un besoin si absolu qu'il n'avait pas envie de dire non. Jun Su posa ses mains sur sa taille, prudemment, comme s'il risquait de le brûlait, mais sa peau était fraîche sous l'eau mousseuse et glissante. Fraîche, et lisse au toucher. Il leva les yeux vers son visage et, sur ces traits ravissants, il lut de l'hésitation, comme s'il ignorait de quelle façon se comporter. C'était une expression qu'il n'aurait jamais cru lui voir pendant qu'il était nu dans ces bras. Il continua à le regarder tout en approchant sa bouche de son ventre puis il lui donna un coup de langue rapide, presque craintif.Le cadet soupira ; ses paupières se fermèrent et son corps se cambra. Satisfait de cette réaction, il pressa davantage ses lèvres sur sa peau, buvant l'eau qui s'y attardait encore. Assis, il ne pouvait pas atteindre sa poitrine donc il se mit à genoux, les mains posées de chaque côté de sa taille pour ne pas tomber. Les doigts de son mystérieux ami effleurèrent ses épaules, glissant sur sa peau humide humide et le faisant frissonner. Notre garçon leva les yeux et son expression lui coupa le souffle. Il y avait là de la tendresse, du désir et de l'émerveillement. Très doucement, Woo Baby laissa descendre ses mains le long de son cou, sur ses épaules et dans son dos, en une caresse lente et provocatrice. Ils'immobilisa lorsqu'il le tînt par la taille, de la même façon quel ui-même le tenait. D'humeur téméraire, le plus grand lui pétrit le flanc, tâtant sa chair pâle, savourant sa densité sous ses mains. Il écarta les doigts et les fit remonter vers ces côtes tandis que son partenaire l'enlaçait un peu plus fort avant de l'imiter. Ses doigts fins mais puissants s'enfonçaient dans sa peau juste assez pour le faire soupirer. Il s'arrêta les pouces sous ses tétons. Son contact était léger comme une plume, comme s'il ne le touchait presque pas. Ais ce simple effleura fit réagir son corps.Il se raidit, et ses mamelons se durcirent. Il avait envie de lui.Tellement envie de lui que sa peau lui paraissait trop large, et douloureuse. Ses mains étaient pressées sur sa poitrine et il ne se rendit compte que le plus petit continuait à l'imiter, à reproduire chacun de ses gestes comme un miroir. Il attendait la suite. Il fit donc glisser ses doigts vers le haut, et le bout de ces doigts caressa ses mamelons pendant qu'il continuait à le regarder, le cœur battant la chamade et le souffle beaucoup trop rapide. À son tour,il laissa remonter ses mains et leur contact lui arracha un hoquet.Se sentant partir dans un plaisir sans nom, Jun Su l'embrassa tout doucement, lui caressa les lèvres de sa langue et les sentit s'écarter pour lui. Il lui saisit le visage à deux mains et l'embrassa, le goûta, l'explora. Le bad boy se redressa avec un son à mi-chemin entre un gémissement et un sanglot. Ses bras se nouèrent dans son dos et il les fit rouler dans l'eau comme un requin. Puis, il se redressa. Le chef d'entreprise saisit la ceinture de son pantalon et s'y accrocha pour lui aussi se relever. De l'eau dégoulina le long de son corps, laissant de petits amas de bulles sur son passage. Il tira sur le jean.
-« Vire-moi ça, ordonna-t-il tout bas ».
L'homme dont il ne connaissait même pas le nom ne se fit pas prier : il défit prudemment la fermeture Eclair et éplucha le tissu mouillé collé à sa peau. S'il portait des sous-vêtements, personne n'eut l'occasion de les voir. Son jean atterrit sur la moquette et il se retrouva nu comme au premier jour. Cette vue fit rougir notre garçon et il écarquilla les yeux lorsque son cadet l'attira brusquement à lui, pressant leur deux corps l'un contre l'autre. Le contact de son membre dur et ferme contre sa propre intimité faillit avoir raison de lui car il planta ses ongles dans son dos pour empêcher ses genoux soudain flageolants de céder sous lui. Les lèvres des deux hommes s'effleurèrent en un baiser presque chaste. Quand il en eut marre de se montrer patient, le tatoué passa ses mains à l'arrière des cuisses de son homme et le souleva. Il se pressa contre lui sans le pénétrer, écartant ses fesses pour frotter son bas-ventre contre l'endroit de son anatomie qu'il convoitait.
-« Pitié, chuchota notre homme d'affaires ».
Alors, il écarta ces jambes et se coula en lui. Lentement, comme s'il craignait de lui faire mal. Quand il fut à l'intérieur de lui comme une épée dans son fourreau, il le dévisagea. Son expression était bouleversante. Des émotions à l'état brut avaient envahit ses traits. De la tendresse, du triomphe, du désir. Il allait et venait,doucement, d'un mouvement presque hésitant. Fasciné, le plus vieux le regarda jusqu'à ce que la succession de ses émotions devienne trop difficile à supporter. Trop d'honnêteté, et dans ces yeux,quelque chose qui ressemblait à de la douleur, quelque chose qu'il ne parvenait pas à comprendre. Le mouvement de ces hanches était toujours lent et prudent, la sensation fabuleuse, mais il en voulait plus. Il approcha sa bouche de la sienne et lui murmura son souhait avant de l'embrasser. Alors le dominant s'agenouilla dans l'eau, le plaquant contre le bord de la baignoire. Sa bouche dévorait la sienne et il plongea à l'intérieur de lui, plus vite, plus fort. Il regardait son corps entrer et sortir du sien. Il l'étreignait de ses bras, de ses jambes. Il le serrait contre lui, sentait son sexe glisser à l'intérieur de son intimité, percevait son désir. L'orgasme les terrassa sans prévenir et l'espace d'un moment, le monde ne fut plus qu'une blancheur, une lumière en fusion alors qu'ils criaient leur plaisir...
Le lendemain, alors que les premiers rayons du soleil apparaissaient à peine à l'horizon, Jun Su émergea de son paisible sommeil sous les doux baisers déposés sur ses épaules et sur sa nuque par son amant. Ce dernier l'enlaçait possessivement mais tendrement, ses mains posées à plat sur l'estomac de son aîné et leurs jambes entremêlées.
-« Comment te sens-tu ?, demanda-t-il en caressant ces cheveux du bout du nez.
-Formidablement bien ».
Se redressant un peu, il se tourna face au plus petit et il resta appuyé sur un coude pour le regarder. Il sourit légèrement quand il le vit tirer sur le drap pour les couvrir convenablement et il frissonna en sentant ces doigts glisser sur son flanc.
-« Merci d'être venu hier soir. J'avais vraiment besoin de me changer les idées sinon... Je crois que j'aurais fait une connerie.
-Tu ne veux toujours pas m'en parlé ? ».
Le directeur hocha la tête de droite à gauche puis il déposa un tendre baiser sur les lèvres de l'autre homme.
-« Ne gâchons pas ce moment parfait ».
Souriant toujours, il lui ébouriffa les cheveux avant de se réfugier dans ces bras et de fermer les yeux. Il se sentait véritablement en sécurité et bien loin de ses soucis. Il allait devoir se lever pour partir au travail dans quelques minutes mais il n'en avait absolument pas envie. Il voulait passer toute la journée ici, à se reposer et à cajoler le bad boy. Du bout des doigts, il lui caressa le ventre mais sursauta quand la sonnerie de son téléphone portable résonna dans la pièce. Il soupira et s'extirpa à contre-cœur de ce cocon plein de chaleur afin de décrocher.
-« Allô ?
-Monsieur Kim ! Je suis bien content de vous avoir à l'appareil ! Nous avons un problème avec votre nouveau chef cuisiner !
-Quoi ?!Comment ça ? Mais, il ne commençait que ce matin !
-Justement...Il s'est mis en tête de tout changer les plats proposés à la carte et de refaire entièrement la décoration de la salle. J'ai essayé de l'en dissuader mais il ne veut rien entendre...
-Très bien, j'arrive. Faîtes simplement en sorte qu'il ne fasse pas plus de dégâts avant mon arrivée.
-Oui monsieur ! Merci beaucoup ! ».
Exaspéré,le chef d'entreprise posa son téléphone sur une table et il entreprit de retrouver tous ses vêtements pour s'habiller. Pour qui ce crétin se prenait-il ? Il pesta intérieurement contre ce Taecyeon, tout en se débattant avec le col de sa chemise, et il ne remarqua même pas le regard amusé de l'autre homme présent dans la chambre.
-« Tu fuis toujours comme un voleur, constata Woo Baby en gonflant les joues.
-Je suis désolé... Mes employés ne peuvent pas se débrouiller sans moi une seule journée. Tu es fâché ?
-Hum...Disons que j'aurais préféré rester ici pour continuer à te faire l'amour mais bon...
-Kim Jun Su.
-Pardon ?
-Je m'appelle Kim Jun Su, répéta-t-il avant de l'embrasser et de sortir rapidement ».
Amusé par l'excuse qu'il venait de lui donner, notre garçon s'empressa de rejoindre sa voiture et il démarra au quart de tour. L'hôtel se situait à l'autre bout de la ville et il espérait vraiment qu'il n'y aurait pas de catastrophe avant qu'il ne soit sur les lieux. Il appuya sur l'accélérateur et croisa les doigts.
À son arrivée, il fut accueillit par sa secrétaire qui semblait totalement soulagée de le voir. Elle était essoufflée et les dossiers qu'elle tenait dans les mains étaient dans le désordre.
-« Il est dans la cuisine ».
Il la remercia et lui demanda de s'asseoir pour se reposer un peu avant de s'élancer dans le fond du bâtiment. Il poussa violemment les deux grandes portes battantes et il écarquilla les yeux en découvrant que la pièce était sens dessus-dessous. Quelques uns des cuisiniers essayaient de ranger tandis qu'un des serveurs se faisait soigner par un médecin.
-« Que s'est-il passé ici ?!!, s'écria-t-il ».
Aussitôt,tous les regards se tournèrent vers l'une des armoires où était appuyé le fautif. Ce dernier avait les bras croisés sur son torse et il ne semblait pas de bonne humeur. Furieux, Jun Su le rejoignit à grandes enjambées et il ne s'arrêta que lorsqu'il se trouva à quelques centimètres de lui.
-« Comment oses-tu prendre de telles décisions et foutre un bordel pas possible dans l'un de mes établissements ?! Pour qui te prends-tu ?!Tu as beau être le chef dans cette cuisine, tu restes mon employé et tu dois respecter mes règles !
-Désolé d'avoir interrompu votre séance de baise, lâcha le plus grand avec un regard de défi. Ça devait être un sacré bon coup pour que vous veniez ici en colère mais ce n'était pas la peine de vous déplacer.Je peux gérer ça tout seul, je n'aies pas besoin que vous me teniez la main ».
Non mais... Il plaisantait, n'est-ce pas ?
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