27. I wonder how you look today
C'est un bip incessant à ma droite qui me tira de mon sommeil.
Je n'ouvris pas les yeux immédiatement. Au lieu de ça, je fronçais le nez quand mes narines se remplirent de cette odeur aseptisée et acide que j'aurai pu reconnaître entre mille.
L'hôpital.
Pourtant, je ne ressentais aucune douleur où que ce soit. J'étais même plutôt bien. Le lit était incroyablement confortable, je n'avais ni trop chaud, ni trop froid et, si on mettait de côté cette odeur, j'aurais presque eu l'impression de me réveiller dans ma propre chambre. Alors, que s'était-il passé ?
Je finis malgré tout par ouvrir les yeux, faiblement. La lumière, d'abord très blanche, m'éblouis un peu et je dus me redresser rapidement pour éviter le contact trop intense du soleil qui filtrait à travers les rideaux clairs de la chambre. Une douleur, extrêmement légère, me piqua au creux du bras gauche et je remarquais que j'étais perfusé. Je n'y prêtais pas plus attention que ça et je jetais un regard circulaire dans la pièce. Personne. J'eus un léger moment de flottement, ne sachant plus très bien où j'étais mais en voyant les toits de la ville par la fenêtre, tout me revint immédiatement.
Paris. Notre lune de miel. Carmen. L'audition. Mon mal de crâne. Jimin qui danse. Moi qui m'écroule...
Merde, Jimin.
Instantanément, mon coeur se mit à battre plus vite, et je paniquais. Comment avais-je atterri ici ? Et s'il ne m'avait pas retrouvé ? Où était-il ?
A ma gauche, la machine se mit à bipper de plus en plus vite, et d'un seul coup, la porte de ma chambre s'ouvrit alors qu'une infirmière entra. Contrairement à moi, la panique ne se lisait pas sur mon visage. Elle s'approcha de la machine, vérifia ma perfusion alors qu'elle tentait de me rassurer. Seulement, je ne comprenais pas un traître mot de ce qu'elle disait. Ses grands yeux bleu clair se posèrent sur moi et ses mains me forcèrent doucement à me rallonger alors que je balbutiais.
- Jimin... Où est Jimin ?
-Oh, Jimin ? Park Jimin ?
Soudainement, mes yeux s'illuminèrent et je secouais la tête vivement. La jeune infirmière me sourit avant de se redresser en attrapant son calepin dans sa poche.
- Park Jimin. Don't worry.
Don't worry ? Ça voulait dire quoi ça ? D'où il fallait que je me don't worry, j'étais à l'hôpital putain ! Sans plus d'explication, l'infirmière me fit signe de ne pas bouger et de me calmer avant de sortir à nouveau de la chambre. N'écoutant pas ses conseils, je me redressais automatiquement et me mis à chercher du regard mon sac, mon téléphone, mes affaires, n'importe quoi avant que la porte ne s'ouvre à nouveau et que mes yeux rencontrent ceux rouges et gonflés de Jimin.
- Mon dieu, Jungkook...
Je n'eus pas le temps de dire quoi que ce soit. Jimin posa son gobelet fumant sur la table à côté de moi et vint aussitôt se pencher vers moi, attrapant mon visage entre ses mains glacées pour venir capturer mes lèvres dans un baiser que je sentais plein de souffrance et de peur. Maladroitement, je passais une main contre sa joue avant que celui-ci ne se recule de quelques centimètres, observant chaque détail de mon visage en se torturant la lèvre inférieure de ses dents.
- Comment tu sens ? Ça va ? Tu as mal à la tête ?
Tout en laissant Jimin me palper de partout, je secouais la tête en le détaillant à mon tour. Il avait des cernes sous les yeux, ceux-ci étaient rouges, injectés de sang et il avait toujours les mêmes vêtements qu'à l'audition si mes souvenirs étaient bons.
- Ca va Jimin, j'ai mal nul part. Mais...
- Chut, repose toi bébé. Putain, ce que j'ai eu peur...
Ses yeux rouges commencèrent à briller, et alors que j'attrapai la main de Jimin, il n'en fallut pas plus à celui-ci pour éclater en sanglot, tombant à genoux devant mon lit en posant sa tête contre ma hanche.
- Mon coeur...
- J'ai... J'ai cru que tu ne te réveillerais pas... Bordel Kook c'était si... Je te cherchais pa-partout dans l'Opéra, et j'ai... J'ai entendu une ambulance alors j-je suis sorti et j'ai vu qu'on t'emmenait... Personne parle coréen ici, ton dossier a été transféré tard dans la nuit et, et il était écrit tout en hangeul alors p-personne ne comprenait rien et je savais pas comment leur expliquer ce que t'avais...
Je soupirais avant de glisser doucement mes doigts dans les cheveux roux de Jimin, m'appliquant à masser son crâne pour tenter de le détendre alors que je lui soufflais d'une petite voix.
- Bébé c'est fini... Je me sens vraiment bien, je te jure. J'ai dû faire un malaise...
- C'est ce qu'ils ont conclu je crois, me répondit Jimin en relevant le visage et en s'essuyant les joues. Ils attendent un médecin coréen qui travaille dans un autre hôpital pour qu'il vienne et qu'il traduise ton dossier. Je ne sais même pas ce qu'ils t'ont donnés putain c'était... C'était horrible...
- Ce n'est rien Jim, ok ? Tentais-je de le rassurer dans un faible sourire. J'étais un peu fatigué et je n'ai pas trop fait attention. Je devais juste avoir besoin de dormir.
- T'as dormi presque 18 heures, ce n'est pas un jeu Jungkook.
Jimin venait de se redresser puis il s'assit sur le bord du lit en attrapant mes doigts pour jouer avec.
- J'étais le plus heureux des hommes de faire tout ça avec toi, qu'on profite à ce point mais... Si c'est pour que tu t'épuises et que tu ne fasses pas attention à ta santé, je préfère qu'on rentre à Séoul Kook. J'men fou de faire des trucs extraordinaires, si ça signifie que ça réduit le temps qu'on a... Non. Hors de question.
Je baissais la tête, un peu honteux. Je ne pouvais rien dire, Jimin avait raison. Je ne m'étais pas écouté depuis notre arrivée à Paris, alors qu'il n'y avait eu aucun jour où je ne m'étais pas sentit mal. Je sentis les larmes me monter aux yeux en réalisant que, ça y est, mon corps ne me répondait plus aussi bien qu'avant. Il commençait à s'éteindre. Mais la situation était assez dramatique comme ça, je ne voulais pas en rajouter alors pour toute réponse je hochai la tête pour signifier à Jimin que je comprenais avant de changer de sujet.
- L'infirmière semble bien te connaître. Dès que j'ai dit ton nom, elle a tout de suite compris.
Jimin leva les yeux au ciel, et un semblant de sourire se dessina sur son visage. C'était tout ce qu'il me fallait pour me sentir mieux.
- Si tu savais... Je crois que tout le service me connaît. Ils ont dû me prendre pour un timbré, je gueulais dans les couloirs en coréen alors que personne ne captait ce que je racontais. Un vrai malade.
Un petit rire s'échappa de ma gorge, et je finis de me redresser pour me retrouver en position assise face à Jimin.
- Tu as dormis ?
Jimin secoua la tête, et je soupirais.
- Bébé...
- Tais-toi. Tu n'as pas le droit de me faire la morale.
Je secouais la tête alors que Jimin attrapa son café derrière lui sur la table et prit une gorgée avant de le poser à nouveau.
- C'est fou, même les cafés du distributeur sont meilleurs en France.
- Tu as été extraordinaire à l'audition, Jimin.
Mon petit ami releva la tête vers moi, les yeux brillants alors qu'enfin, un véritable sourire se dessina sur son visage.
- Tu m'as vu ?
Je hochais la tête alors que le sourire de Jimin s'intensifiait.
- T'étais flamboyant, je t'avais jamais vu aussi bien danser depuis le spectacle de première.
- C'était il y a plus de cinq ans, j'espère que j'ai progressé quand même depuis !
J'eus un petit rire puis je me penchais vers Jimin pour l'embrasser chastement.
- Le choix de musique était absolument parfait, je me suis presque sentit visé... Lui dis-je avec un petit clin d'oeil. Et, tu connais les résultats ?
En fronçant le nez, Jimin secoua la tête.
- Non, de ce que j'ai entendu, ils envoient les résultats par mail dans quelques mois, ils ont pas mal d'audition à faire dans d'autres villes françaises. Mais de toutes façons, je n'ai rien laissé. Ni mail, ni numéro de téléphone...
Je sentis une pointe de déception dans la voix de Jimin, et je savais que c'était parce qu'il me cherchait qu'il n'avait pas pu donner ses coordonnées. Je grimaçais à mon tour.
- Tu sais que tu aurais été pris de toutes façons.
- C'est ça, bien sûr ! Ton avis est le plus précieux à mes yeux mon amour, mais je ne suis pas sûr que tu sois 100 % objectif.
J'allais pour répondre qu'il se trompait ardemment quand nous fûmes coupés par la porte qui s'ouvrit à nouveau. Une tête passa par l'entrebâillement.
- Jeon Jungkook ?
Je hochais la tête, curieux alors qu'un médecin entra. C'était une femme d'une quarantaine d'année, et à son accent je compris qu'elle était coréenne. Elle s'avança vers moi, tout sourire et me tendis la main ainsi qu'à Jimin.
- Enchantée, je suis Hyeon-Sun Min, médecin à l'hôpital Saint Louis. Mes collègues de cet hôpital m'ont appelé pour que je puisse venir les aider afin de comprendre votre dossier.
Aussitôt, Jimin se redressa durant la poignée de main et se pencha sur le porte vue que tenait le médecin. Je levais les yeux au ciel en voyant son air précipité alors qu'il se mit à la questionner.
- Ils vous ont dit ce qu'il s'est passé ? Ce qu'ils lui ont donnés ? Ils n'ont pas su me dire, je comprenais rien même pas en anglais et-
- Doucement, doucement ! Souriait le médecin en posant une main sur l'épaule de mon petit ami. Ne vous inquiétez pas, on va tout revoir ensemble, d'accord ?
Fébrilement, Jimin hocha la tête alors que le médecin vint se poster à côté de mon lit.
- Comment vous sentez-vous ?
- Pour le mieux, lui répondis-je sincèrement.
- Vous avez eu un malaise dû à une carence en fer, lut-elle sur son dossier. Ils vous ont simplement donné un traitement pour ça, vous aviez surtout besoin de repos. Depuis combien de temps êtes-vous à Paris ?
- Nous sommes arrivés il y a quelques jours, répondis-je.
- Je sais que faire du tourisme peut-être absolument fabuleux, mais il ne faut pas en abuser dans votre cas. Le monde, le bruit, la pollution, la fatigue, ce n'est pas vraiment conseillé. Essayez de vous ménager. Vous êtes seulement tous les deux ici ? Pas de famille ?
- C'est notre voyage de lune de miel. Je suis sa famille. Nous sommes mariés, répondit froidement Jimin.
Du regard, je lui intimais de se détendre, le trouvant un peu trop sur la défensive alors que le médecin se contenta de sourire d'un air surpris.
- Mariés ? Le mariage homosexuel a été légalisé en Corée ?
- Non, dit à nouveau Jimin d'un ton un peu plus calme. Mais nous avons fait un mariage symbolique.
Le médecin soupira en secouant la tête.
- C'est l'une des raisons pour lesquelles ce pays ne me manque pas... Je vous rappelle aussi que les relations sexuelles doivent être modérées. Enfin, passons.
Le visage de Jimin se colora d'un joli rose bonbon alors que le médecin se contenta de me lancer un petit sourire.
- Je vais donc résumer. Jeon Jungkook, 22 ans, cancer cérébrale glioblastome grade IV. A quand remonte votre dernier examen ?
- Il y a 2 semaines.
- Qu'à dit votre médecin ?
J'allais pour répondre, mais Jimin enchaîna directement.
- Pas d'augmentation de la pression du liquide céphalo rachidien, l'hypertension intracrânienne est restée stable et l'est depuis 1 mois.
Jimin était droit comme un i, les yeux fixés sur le carnet du médecin et semblait fuir mon regard.
- Vous avez bien appris la leçon à ce que je vois. Evolution des symptômes ?
- Maux de tête fréquents mais contrôlés, vomissement et nausée rare. Pas de crise d'épilepsie car la tumeur ne s'est pas encore développée en surface.
- Perte de mémoire ? Difficultés à s'exprimer ?
- Non.
- Dégradation de la personnalité ? Troubles de l'humeur ?
- Pas encore.
Jimin me bluffait. Il m'avait accompagné bien évidemment à mes derniers rendez-vous, car même si j'avais refusé tout traitement, je me devais de consulter mon médecin pour tout ce qui se rapprochaient des soins palliatifs. Le dernier examen s'était plutôt « bien » passé, si à ce stade on pouvait le dire ainsi. Il s'était bien passé dans le sens où la tumeur n'avait pas pris encore trop ses aises dans mon crâne, mais les différents symptômes que le médecin venait d'énumérer et auxquels Jimin avait répondu par la négation ne tarderaient pas à faire leur apparition, un jour ou l'autre. Je tirais un peu sur le t-shirt de Jimin pour que celui-ci me regarde, mais il ferma les yeux et je compris que ça lui pesait déjà beaucoup de parler de ça, et que me regarder le ferai à nouveau craquer.
- Je vous remercie tous les deux, nous dit le médecin en nous souriant d'une manière étrangement tendre. J'ai tout ce qu'il me faut. Je vais maintenant passer le dossier traduit à mes collègues afin qu'ils puissent faire le nécessaire, mais je pense que vous pourrez sortir aujourd'hui, à condition de ne pas trop en faire et de combler votre carence avec un traitement.
- Pourrais-je vous parler ? Seul à seul ?
Jimin posa enfin son regard sur moi, et ses yeux écarquillés me regardaient comme si j'avais perdu la tête.
- Pourquoi seul à seul ?
Je fis un doux sourire à Jimin en caressant son dos.
- Jim, s'il te plaît...
- Je veux rester ! Insista-t-il.
- Je n'ai pas envie que tu entendes ça. J'ai des questions personnelles à poser, je te demande juste ça...
Sous mon regard suppliant, Jimin crispa la mâchoire mais acquiesça avant de sortir de la pièce sans se retourner. Il m'en voulait, je le savais mais il était déjà trop impliqué, je ne voulais pas lui rajouter de poids en plus, même s'il était un peu tard pour ça.
Je discutais donc pendant 20 bonnes minutes avec le médecin avant que celle-ci ne sorte de la pièce et que Jimin rentre immédiatement après elle. Aussitôt, il revint à sa place initiale, assis à côté de moi, et me regarda l'air inquiet.
- Pourquoi tu ne voulais pas que je reste ?
- Y'a des trucs pas super glamour que je devais demander. Mais j'ai une bonne nouvelle !
Sur la défensive, Jimin fronça les sourcils.
- Une bonne nouvelle ? Vraiment ?
D'un petit sourire, je hochais la tête.
- Je lui ai demandé combien de temps elle estimait qu'il me restait, et elle m'a dit environ 8 ou 9 mois. C'est plus que ce qu'on m'a dit en Corée ! Peut-être qu'on vit plus longtemps en France...
Si Jimin avait pu, je suis sûr qu'il m'aurait frappé. Contrairement à moi, aucun sourire ne prit place sur son visage.
- Une bonne nouvelle ? Tu... Tu appelles ça une bonne nouvelle ?
- C'est 30 ou 60 jours de plus Jimin.
Ce dernier leva les yeux au ciel en secouant la tête.
- Ca veut rien dire, Kook, rien du tout ! Tu crois quoi ? Qu'ils peuvent être aussi précis ? Qu'ils vont te donner un jour, une heure ? Elle est peut-être même pas cancérologue ! C'est... Ça ne prouve rien...
Mes deux bras vinrent ceinturer la taille de mon petit alors que je l'attirais vers moi.
- J'ai envie d'y croire, lui chuchotais-je à l'oreille alors que son visage était enfoui dans mon cou. Un jour, une heure de plus avec toi, c'est toujours ça de gagné, non... ?
Les sanglots de Jimin résonnèrent à nouveau dans la pièce, se mêlant aux miens que je retenais inconsciemment peut-être depuis trop longtemps, et nous sommes restés ainsi, enlacés, sous cette bombe qui désormais nous menaçais tous les deux.
Comme l'avait prédit le docteur Min, je pu sortir dans l'après-midi, après m'être fait prescrire un traitement pour soigner mes carences en fer. Un cachet à prendre en plus ou moins, je n'étais plus à ça près.
J'avais prévu les billets de retour pour le dimanche, alors avec Jimin nous avons passé les deux derniers jours dans la capitale à flâner dans les rues, à aller aux musées mais Jimin était désormais plus protecteur que jamais avec moi. Je ne lui en voulais pas, et finalement ce n'était pas plus mal que je me ménage ainsi car je sentis rapidement que les maux de tête étaient moins violents quand nos journées n'étaient pas aussi rythmées.
Le taxi nous déposa à l'aéroport à 20 heures. Jimin était triste de quitter Paris, mais il m'avait aussi dit que de savoir que nous rentrions en Corée le rassurait. Dans le hall du terminal, nos valises à la main, Jimin inspecta le panneau des départs alors que je le regardais faire, un petit sourire aux lèvres. Je voyais ses sourcils se froncer alors qu'il scrutait attentivement les avions du soir.
- Kook, t'es sûr qu'on ne s'est pas trompé ? Il n'y a pas de départ pour Séoul avant deux heures du matin...
Jimin se tourna vers moi, et croisa les bras.
- Tu m'as fait une blague, m'accusait-il. C'est encore une de tes blagues nulles je suis sûr. C'est quoi ? T'avais un fantasme, celui de baiser dans les toilettes d'un aéroport ou quoi ?
Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire alors que je pris Jimin par les hanches, recoiffant sommairement sa tignasse rousse.
- L'idée ne me déplaît pas, mais non, c'est pas une blague Jimin. On a bien un avion à prendre. Mais...
- Quoi ? Mais quoi encore ?
- Pas pour Séoul.
Avant que Jimin ne puisse répondre, je mis un doigt sur sa bouche, ignorant ses yeux qui me lançaient plein de reproche.
- Avant que tu râles, lui dis-je, je me sens bien, vraiment bien. Et, j'avais prévu ça bien avant notre départ alors on ne peut pas faire marche arrière. Ca nous reviendrai vraiment très cher de prendre des billets à cette heure pour Séoul, et en plus, ça gâcherait la surprise...
Jimin écarta mon doigt de sa bouche, et poussa un long soupire.
- Bébé, faut que tu penses à ta santé... Je t'en supplie, sois pas idiot.
- Je ne suis pas idiot ! Lui assurais-je. Ça ne me fatiguera pas plus que d'être à Séoul, je te promets. Par contre, tu dois me jurer quelque chose.
- Quoi ?
- Tu ne regardes pas notre destination. Ni sur le tableau des départs, ni dans l'avion. Je veux que te faire la surprise jusqu'au bout.
Jimin essaya instantanément de se tourner vers le tableau d'affichage, mais mes mains sur lui l'en empêchèrent alors qu'il grogna.
- Tu me fais vraiment flipper parfois...
- Arrête de mentir, t'adore ça...
Enfin, Jimin se laissa aller à un petit sourire et je pinçais ses hanches en riant.
- J'aime mieux ça ! Bon, tu me le jure alors ?
- Ais-je vraiment le choix ?
Je me penchais sur ses lèvres pour rapidement les embrasser avant de lui souffler.
- Pas vraiment...
Je ne sais pas au fond si Jimin m'avait vraiment obéis, mais s'il ne l'avait pas fait, il avait été très discret. Je l'avais obligé à baisser les yeux durant la traversée pour arriver à notre avion, lui interdisant de toucher à son billet que j'avais moi-même tendu aux hôtesses, puis nous avions pris place dans l'appareil. Pour qu'il n'entende rien, j'avais branché ses écouteurs sur mon téléphone et lui avait balancé du Exo à fond pour qu'il arrête de gigoter comme un gosse. Ça avait plutôt fonctionné, il s'était mis à chantonner Promise dans l'avion. Cela lui valut quelque coup d'oeil agacé, mais il souriait alors j'emmerdais tout ceux à qui ça ne plaisait pas.
Comme nous étions partis à 21 heures, Jimin et moi nous étions endormis quelques minutes après le décollage, et c'était tant mieux. Le vol durait plus de 10 heures, et malgré ce que je laissais voir, je n'étais pas très à l'aise en avion.
Notre arrivée était prévue à 10 heures du matin, heure locale. Je me réveillais un peu avant Jimin, une heure avant la descente de l'avion. Cette heure passa très vite. Jimin mangeait son petit déjeuner blottit contre moi, regardant le paysage à travers le hublot en essayant de deviner où nous étions.
- Dubaï ?
- Non.
- New-York ?
- Non plus.
- Ah, je sais ! L'Espagne ?
- Révise ta géographie Jim, il ne faut pas 10 heures d'avion de Paris pour aller en Espagne.
Heureusement, Jimin ne trouva pas, ou alors il fit semblant de ne pas trouver. Alors que le pilote annonçait la descente de l'avion, je m'empressai de remettre les écouteurs dans les oreilles de Jimin, faisant taire ses grognements en envoyant du Black Pink.
Quand l'avion se stabilisa, je ne pouvais m'empêcher de trépigner sur place, tout comme Jimin. Après 10 heures de vol, dont au moins 8 passées à dormir, nous avions besoin de nous dégourdir les jambes et surtout, Jimin semblait maintenant avoir mis de côté toute son inquiétude concernant ma santé, ne pensant qu'à notre nouvelle destination, et c'est ce que je voulais.
Dès la sortie de l'avion, un air sec et chaud nous saisit. A nouveau, j'obligeai Jimin à regarder au sol pour qu'il n'ait pas d'indication tout de suite. Je me savais sadique de le faire attendre jusqu'au dernier moment, mais tout était parfaitement réglé dans ma tête, et je voulais que ça se passe comme je l'imaginais.
Nous nous sommes donc dirigés vers le hall principal, et après avoir récupérés nos valises, je pris Jimin par la main et l'entraînai à l'extérieur, devant la devanture de l'aéroport.
- Vas-y mon coeur, lui soufflais-je, tu peux regarder.
Aussitôt, Jimin leva les yeux et les posa sur l'immense panneau publicitaire représentant la savane, avec écrit en lettres capitales « WELCOME TO KENYA ! ». Jimin bloqua, les yeux grands ouverts, la mâchoire pendante avant de se tourner vers moi, l'air ébahis.
- Jungkook, c'est... Putain je rêve, on est au Kenya ?
Je n'eus même pas le temps de répondre que derrière nous, une voix, reconnaissable entre mille, se fit entendre.
- Heeeeey la famille Jeon ! WELCOME TO KENYA BITCHEEEEES !
Comme un seul homme, Jimin et moi nous sommes retournés. Sur le parking de l'aéroport, devant deux 4x4 noirs se trouvaient Yoongi, Hoseok, Namjoon, Jin et bien entendu, sur le toit d'un des véhicules, Taehyung qui nous faisaient des grands signes.
- Mais... Qu'est-ce que...
Jimin fût incapable de dire un mot de plus. Son visage, illuminé par la surprise et l'incompréhension, se tourna vers moi alors que je lui répondis dans un immense sourire tout en sortant un petit papier de ma poche.
- Faire un road-trip avec ses meilleurs amis... Bientôt fait !
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Je crois que je vais dire que je poste le lundi maintenant, vu comme je suis toujours à la bourre... Enfin, j'espère que ce chapitre vous aura plu! J'ai adoré l'écrire, et j'ai surtout hâte de vous poster la suite la semaine pro, parce qu'on arrive dans une partie de l'histoire que j'adore hdonjecsnwj je suis fan de leur amitié à tous même si c'est le méga bordel dans les relations ahah.
Je vous aime tous, merci pour les 3k vues, j'aurais jamais pensé qu'autant de monde soit intéressé par ma petite histoire! En plus, je commence à connaître pas mal d'entre vous et c'est tellement un plaisir de lire vos commentaires chaque semaine et de voir à quel point vous suivez Better Than Me... Merci pour tout. <3
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