F
J'ai déserté. Je vous avais prévenu rappelez-vous, il était très clair qu'en allant à cette soirée il me serait bien compliqué d'y rester comme la plupart des gens normaux présents. Certes certains évènements ont fait que je m'y suis attardé plus longtemps que je ne l'avais imaginé au départ, et pour ça je ne serais pas contre une petite salve d'applaudissements.
Mais au final, ce qui devait arriver arriva, et je me suis enfuis.
Ce qui n'était cependant pas prévu au programme, c'est que je m'enfuie main dans la main avec un australien aux cheveux blond et au grand sourire qui rigolait comme si on ne venait pas du tout de quitter SA fête d'anniversaire par la porte de derrière.
Non, lui il marchait tranquillement, une main dans la mienne et l'autre dans la poche en me racontant la fois où il s'était incrusté à un festival en se faisant passer pour le staff de l'équipe de nettoyage. L'audace avec un grand A.
Parce qu'il est comme ça Chan, il prend la vie comme elle vient. Il organise son annif mais il se barre au milieu. Il veut aller à un concert sans payer, alors il trouve un moyen de rentrer en douce. Rien que de m'imaginer déroger à mon quotidien bien droit et sans bavure me fait frissonner de terreur, alors je ne peut qu'imaginer la syncope que j'aurais si je devais vivre sa vie.
Et pourtant il a l'air tellement heureux, tellement plus libre que je ne le serais sans doute jamais.
Mais ce n'est pas quelque chose à laquelle je pensais à ce moment-là. Parce qu'à une heure du matin passée, me promenant main dans la main avec Chan, j'avais moi-même l'impression de transgresser toutes les règles établies. Et c'était tellement plaisant.
Je ne faisait que l'écouter, intervenant quelques fois pour placer des remarques qui le faisait rire à chaque fois. Et à chaque fois mon cœur s'emballait un peu plus. Ça avait toujours eu ce côté vivifiant, de faire rire Chan. D'être celui qui faisait naitre ce sourire sur son visage. Vous avez un sentiment de privilégié qui vous prend, car pour quelques instants, c'est vous qui faites briller la plus belle des étoiles.
Je savais qu'il fallait que je me calme, mon cœur de reclus sociétaire s'emballait bien trop vite et lorsque mon cerveau le rappellerait à l'ordre la chute n'en sera que plus douloureuse. Mais sur le moment je n'en avait que faire de ce que pouvait me dire mon cerveau, j'étais bien trop concentré sur les mots d'un autre.
Bien sur il ne le ferait pas, en tout cas je l'espère, mais si Chan me demandait de sauter dans la rivière Han là maintenant, j'aurais été capable de lui demander de préciser quel pont. S'il me demandait de le jeter sur les rails je lui demanderais s'il préfère le train ou le métro. Il pourrait même me demander de braquer une supérette que je lui demanderais de le préciser l'heure.
Oui je sais... je surréagis.
Je ne regardait pas vraiment où il nous guidait, jusqu'à ce que je reconnaisse l'endroit autour de nous. Il nous avait mener jusqu'à un parc, notre parc.
La première fois où j'y avait mis les pieds c'était en maternelle, le premier jour de la rentrée. On nous avait amené ici pour faire des jeux dans l'herbe et apprendre à se connaitre. Je n'ai aucun souvenir de cette époque, c'était il y a beaucoup trop longtemps. La seule chose dont je me souviens c'est que en quittant le parc ce jour-là, comme aujourd'hui j'avais un australien avec un grand sourire qui me tenait la main.
Depuis c'était devenu notre parc. On y avait passé des heures et des heures, ces étendues de pelouses, d'eau et d'arbres en savaient surement plus sur nous que nous même.
J'aime ce lieu, peut-être plus que n'importe lequel d'autre. Il a un goût d'éternité quand j'y met les pieds.
- OH ! Punaise comment cette vieille bicoque peut encore être ouverte à cette heure-ci ?
Je tournais le regard vers l'endroit que pointait mon ami, mettant perdu quelques instants dans mes pensées, pour en effet voir un vieux cabanon qui était loin de m'être inconnu.
"Chez Madame Gelato" était un petit chalet surement aussi vieux que la dame italienne qui le tenait. Je n'ai d'ailleurs jamais compris comme une Italienne avait fini par vendre des glaces au milieu d'un parc en Corée, mais la vie nous réserve à tous bien des surprises non ?
C'est fou quand j'y pense elle a toujours été vieille cette dame, déjà quand nous on était jeunes elle paraissait à deux pas de la tombe. Et pourtant elle était toujours là, elle tient et ne déserte pas... elle.
- Je pensais même pas qu'il serait encore ouvert tout court, il était déjà croulant quand on avait 10 ans.
Chan rigola à ma remarque et me tira par le bras.
- C'est pas faux, viens je veux une glace.
- Heu... à 1h30 du matin?
- Y'a pas d'heure pour une glace de Madame Gelato.
Cette fois-ci, il avait le point.
Nous nous dirigeâmes donc vers la bicoque en bois illuminée de guirlandes de couleurs. Elle faisait un peu hors du temps, toute seule allumée au milieu du parc seulement éclairé de deux trois lampadaires. Et lorsque nous y arrivâmes, c'est sans surprise que cette bonne vielle Madame Gelato nous reçut avec un grand sourire, un peu comme si elle n'attendait que nous.
Le coté sociable de Chan prit le dessus et il commença à gaiment discuter avec la gérante comme s'ils se connaissait depuis toujours, ce qui n'est pas faux dans un sens. De mon côté je me laissait aller une nouvelle fois à mes pensées, attendant que Chan finissent de remplir sa jauge de comportement typique d'extraverti.
Comment ça se fait qu'elle soit encore ouverte à cette heure-ci ? Quand est ce qu'elle dort ? Si ça se trouve elle a une sœur jumelle qui travaille la journée. Ça voudrait dire qu'il y a deux Madames Gelato ? Ou alors elle a un clône... Ou alors, oh mon dieu si ça se trouve elle fait partie d'un gang qui enlève les gens qui se promènent la nuit dans le parc et cette affaire ne sert que de façade pour un terrible trafic d'êtres humain. Il faut que je prévienne Chan et qu'on—
- Minho. Une main apparu dans mon champs de vision et me reconnecta à la réalité. Chan me regardait avec un petit sourire en semblant attendre une réponse alors que je sentais son pouce doucement caresser le dos de ma main de la façon dont il le fait si bien. T'étais dans ton monde, un cornet banane c'est toujours ça ?
Il se souvient de ce que je prenais...
Adieu les complots, les clones et le trafic d'êtres humains, je regardais juste Chan avec un sourire de débile plaqué sur le visage et il me fallut un self-contrôle extrême pour seulement réussir à faire un mouvement affirmatif de la tête.
Il se retourna donc et nous attendîmes dans un silence paisible la vieille dame qui préparait nos glace.
- Et voilà pour le petit couple.
J'ai failli mourir ce jour-là.
Ça aurait été soit en m'étouffant avec de l'air, soit d'un arrêt cardiaque, soit simplement de honte mélangée à de la gêne, mais il était très clair que la faucheuse était passée pas loin.
Chan, de son côté ne fit que rire doucement en tendant un billet en échanges des glaces.
- Nous ne sommes pas en couple, Minho est mon meilleur ami.
C'était sorti si simplement, il n'y avait même pas réfléchis. En une phrase il venait de remplir la mission pour laquelle j'étais sorti de chez moi ce soir. Retrouver mon meilleur ami.
Et pourtant ça me fit plus mal que ça n'aurait dû. Premièrement parce que ça avait été trop simple justement. Comme si c'était acquis, alors que je pensais devoir me battre contre le monde entier et surtout contre moi-même avant d'avoir droit à entendre cette phrase. Et pourtant je n'avais rien eu à faire, je ne m'était pas excusé, je n'avais pas essayé de me trouver des excuses. Non, j'avais gardé ma place pendant tout ce temps et je m'en voulais pour ça.
Tu aurais pu me remplacer bon nombre de fois.
Deuxièmement, car ma vision avait changé cette nuit, et que même si j'étais venu pour mon meilleur ami, je n'arrivais plus à seulement le voir comme tel.
Tu vois, je te l'avais dit petit cœur imbécile.
Je ne manqua pas le petit clin d'œil de Madame Gelato avant que nous partions, mais je n'avais plus l'envie ou la force de me demander sa signification.
On s'installa sur un banc un peu plus loin, Chan avait recommencé à parler et moi à réfléchir, et une seule chose résultait de mon analyse houleuse de la situation : contente-toi de ce que tu as.
Mon but était Chan, en tant qu'ami. Et c'est ce que nous étions, des amis. Alors ça s'arrêterait là, et je n'étais pas en droit d'en demander plus. Je n'ai pas le droit de vouloir le bras s'il m'accorde déjà sa main. Enfin je ne lui ai pas vraiment demander sa main parce qu'ou sinon ça voudrait dire qu'on se marierait et je viens de dire que justement on ne serait jamais plus que des amis, c'est une expression quoi... enfin bref oubliez.
Je me suis donc reconcentré sur Chan, Chan mon ami.
- ... mais je ne pense pas que j'arriverais à être seulement mon propre producteur, j'ai besoin de quelqu'un comme Changbin pour me remettre un peu les idées en place de temps en temps.
- Pour t'aider à savoir vers où aller ?
- Plus parce que si j'ai pas quelqu'un pour me restreindre, je partirais en vrille. C'est débile mais j'ai besoin de quelqu'un pour me dire quand arrêter, quand prendre une pause, ou sinon je serais tout le temps au studio en train de bosser sur une nouvelle musique.
- C'est comme une drogue en fait.
Chan rigola, les yeux fixés dans son pot de glace ou il faisait tourner doucement sa cuillère. Il avait toujours fait ça lorsqu'on mangeait des glaces, il commandait sa boulle dans un pot et touillait dedans jusqu'à ce qu'elle fonde complètement et qu'il la boive comme un petit lait.
Je trouvais ça dégoûtant à l'époque, le voir réduire la belle glace en une pâte immonde et puis en une vieille crème bizarre. Rien que le fait qu'il doive attendre avant de pouvoir goûter à sa glace je trouvais son acte stupide.
Mais à présent il m'apparaissait différemment, touillant sa glace avec son petit sourire en coin qui ne le lâchait pas, les yeux perdu dans cette crème comme si elle allait lui apporter les réponses à ses questions. Le résultat me dégoûtait toujours, mais il y avait quelque chose dans le maniérisme qu'il adoptait qui me faisait oublier le reste, qui le rendait attractif.
Je ne sais pas si c'était juste ses grandes mains sur cette petite cuillère en plastique rose fluo, ou alors la lèvre qu'il triturait entre ses dents prouvant sa concentration en attendant que sa glace ne fonde. Mais il est certain que ce Chan n'avait plus rien à voir avec le Chan d'avant.
- Tu sais la musique ça représente énormément pour moi. Je sursauta légèrement en l'entendant à nouveau parler, m'étant complètement perdu dans la contemplation de ses gestes. Mais lui-même semblait bien trop concentré que pour s'en apercevoir. C'est laisser glisser mes doigts sur les touches et qu'il en sorte une mélodie. Et cette mélodie elle va faire ressentir quelque chose, à une ou deux personnes, puis à une dizaine. Elle va trouver un sens, leur offrir un sentiment de confort. Et puis la dizaine deviens une centaine, un millier, un million peut-être qui sait.
Être artiste, peu importe le domaine, c'est purement une question d'égo. C'est créer pour vouloir plaire, il y a ce besoin d'approbation, cette envie de faire vibrer les gens.
Et savoir ça, savoir que ma musique trouve sens dans le cœur des gens, que mes mots leur apporte ce que d'autres ne leur ont jamais dit ou ce qu'eux n'auront jamais la force de faire sortir. Ce sentiment là il est tellement puissant Minho si tu savais, c'est prenant et ça fait tellement du bien, mais en même temps c'est tellement facile d'en devenir dépendant.
J'aimais sa sincérité, j'aimais la façon honnête avec laquelle il me partageait une partie de sa passion. Il était émouvant, il n'édulcorait pas les choses pour les rendre jolies, il les racontaient comme il les vivait, et les rendait plus réelles encore.
« Mais parfois la pression devient trop forte. Tu te dis que tu dois absolument produire pour continuer d'être aimé, d'être écouté. Alors tu te forces, quitte à ne plus en dormir la nuit, quitte à oublier le reste. Mais le pire c'est quand tu te forces à produire même quand tu sais que ce que tu fais ne te plais pas, ou ne te plais plus.
A partir de ce moment-là tu n'es plus un artiste, t'es devenu une machine. Et le public qui continue de te soutenir te force à continuer. Alors tu deviens un hypocrite, parce qu'au début tu leur racontait ton histoire, tu les faisais vibrer à travers un morceau de toi. Mais à la fin tu ne fait plus que chanter ce qu'ils ont envie d'entendre, quitte à ne plus te reconnaître dans ton art. Et ça c'est ce qui me fait peur. »
Mais Chan, malgré l'idéalisation que j'en fait, reste humain. Ses mots me coupèrent le souffle, car derrière ce sourire se cache bien plus. Ce sont des nuits entière sans dormir, à se demander si ce qu'il fait est assez.
culpabilité
Alors il recommence, travail plus dur, plus longtemps, enchaine encore et encore sans compter ses heures. Il est fatigué, tout ce dont il rêve c'est d'une bonne nuit de sommeil dans un lit bien chaud. Mais même quand il va dormir le marchand de sable fait grève, alors il ne lui reste plus qu'une chose à faire : penser.
Et ses pensées se cognent, se battent dans sa tête alors que l'heure tourne et que la nuit avance. L'abjection le prend, c'est ce sentiment de culpabilité, il pourrait faire plus, il devrait faire plus. Alors il se relève et travail, compose, créer encore et encore.
- J'suis désolé je sais pas pourquoi je te raconte ça, j'ai gâcher toute l'ambiance.
Ce n'est qu'à ce moment-là que j'ai compris, au fond Chan et moi nous sommes pareil, nous laissons la peur guider notre chemin. Et cette réalité m'énerva, me mit en colère, parce que moi j'y étais habitué, la peur était devenue mon bras droit. Mais je refusais qu'elle ne s'attaque à mon étoile.
- J- j'aime ta musique.
Lorsque son regard étonné remonta dans le miens, je ne pus que rester muet face à ce que j'y lisait, et jamais je n'aurais souhaité que ces yeux se détache de moi.
- Merci Minho.
Pourquoi c'est à chaque fois toi qui me remercie quand c'est toi qui m'offre quelque chose ?
On resta encore quelques temps sur ce banc, à regarder ce parc, cette bicoque. Les mots sortaient tous seuls, entrecoupés de rires et parfois de quelques silences agréables et réconfortants.
Je m'étais trompé, je m'étais même salement trompé. J'avais peur de revoir Chan et que ce soit gênant, qu'il m'en veuille ou pire encore, que l'on ait rien à se dire. Mais j'avais oublié à quel point s'était simple d'être ami avec lui, il suffisait juste de se laisser porter.
Ce serait si facile de se laisser tomber amoureux de toi.
- A quelle heure se lève le soleil ?
- Cinq heures trente-trois. Répondis-je comme un robot météo, plus occupé à réfléchir à mes choix de vie qu'autre chose. Mais le rire franc de Chan me ramena sur terre et je ne pus que le regarder avec étonnement, ne comprenant pas ce qu'il y avait d'amusant dans une heure.
- Ça ne m'étonne même pas que tu saches ce genre de chose à la minute près.
- Il n'y a rien de génie à connaitre l'heure du lever du soleil... Je bougonna en sachant très bien que personne ne regardait l'heure du lever du soleil tous les jours comme je le faisais.
- Et ben tu sais quoi, moi je suis bien content que tu sois un petit génie quand même, lève-toi je veux voir le lever du soleil.
Et Chan partait déjà, m'emmenant avec lui en m'attrapant la main comme avant que nous nous asseyions pour manger notre glace... il y a trois heures.
Trois heures !?
- Heu je... ça fait déjà un moment qu'on est parti, t'es sûr que tu dois pas aller voir s'il y a pas des gens qui sont morts à ton annif ?
- Nan t'inquiète, Changbin gère, il est digne de confiance.
En fait ce n'est pas vraiment aux invités que je pensais. J'avais dit ça pour généraliser, mais c'est plus vers une personne en particulier que mon esprit allait.
- Et... peut-être que... enfin Seungmin doit se demander où t'es passé ?
Il afficha une mine confuse en fronçant les sourcils alors que nous traversions le parc à bonne allure comme si nous allions rater le train.
- Seungmin ? Pourquoi il se demanderait ça ?
- Ben hum... vous êtes pas... genre tu sais.
- Va falloir que tu précises là, c'est un peu vague ton histoire.
Est-il obligé de me laisser faire tout le travail pour me foutre le seum ou va-t-il se décider à m'aider ?
- Je sais pas... en couple ?
Chan s'arrêta d'un coup, et n'ayant pas prévu ce brusque changement d'allure je me fracassa le nez con son large et dur dos. Il se retourna avec des grands yeux avant d'exploser de rire, et sur le moment je crus vraiment qu'il se foutait de ma gueule parce que je me tenais le nez en grimaçant.
- Avec Seungmin ? Oh mon dieu non je veux pas de cette image. C'est pas contre lui, c'est un super type, mais il est légèrement en couple avec ma propre sœur.
Attends pause... quoi ?
- Ta sœur ?
- Oui.
Quoi !?
- Hannah ?
- Elle-même.
PARDON !?!?!?!?
- Avec Seungmin ?
- Heu t'es sûr que ça va ?
Bien sûr je suis mauvais acteur, alors ma surprise et mon enthousiasme furent difficiles à camoufler derrière une quinte de toux fictive et un regard fuyant.
- Parfaitement ! Ça va nickel, j'ai jamais été aussi bien haha !
Il m'adressa un nouveau regard amusé mais aussi suspect avant de reprendre ma main et que nous recommençâmes à marcher, plus calmement cette fois.
- Si tu veux tout savoir, j'ai personne dans ma vie. Depuis un petit temps maintenant.
Alors j'avais rien demandé, mais l'information ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd. Et même si je le lui avait interdit, ce petit enfoiré de cœur se remit à faire des siennes.
- Ah bon... c'est cool. Enfin non c'est pas cool! Enfin je veux dire si toi ça te vas c'est cool, mais si ça te vas pas... enfin bref oublie.
Chan rigola à nouveau tandis que de mon côté je me demandais sérieusement de quelle façon j'allais finir par réellement me foutre la honte cette nuit, parce que là on battait des records.
- Et toi ? Tu vois quelqu'un ?
A part toi y'a jamais eu personne.
Faut voir ma capacité à sortir des dingueries dans ma tête alors que je bégaye à simplement dire mon nom.
- Moi ? Heu non, non c'est pas vraiment... y'a rien quoi.
- Okay...
Okay... Et je suis censé faire quoi avec juste un "Okay" moi !?
On repris notre route comme si de rien était, la fatigue commençait à se faire sentir mais je pense qu'aucun de nous deux ne voulait que ce moment ne s'arrête, en tout cas moi je ne le voulais pas. En fait il m'effrayait ce moment quand j'y repense, parce que sa fin signerait le retour à a réalité, et ça je n'en voulais pas.
J'avais peur que lorsque le soleil se lèverait nous ne repartions chacun de notre côté en se disant à plus tard. Mais si cela arrivait, je savais qu'il n'y aurait pas de "plus tard". Que les mêmes erreurs seraient répétées, mais que cette fois je n'aurais pas d'anniversaire pour m'aider à rattraper mon erreur.
J'avais peur parce que plus la nuit avançait, plus je tombais, et moins j'avais le courage d'aborder le réel sujet.
Et il l'évitait lui aussi, j'étais peut-être anxieux mais pas dupe, je voyais bien que lui autant que moi évitions de parler de ces derniers mois. De ce que nous avions été et étions à présent. Je ne fais que parler de moi à chaque fois, mais peut-être que lui aussi avait peur finalement.
- En fait, y'a quelqu'un qui me plais.
Ou pas.
- Oh... wow. Il... ça doit être quelqu'un d'important alors.
Naaaan il lui plait mais il est pas important pour lui. Tu réfléchis avant de parler parfois ?
- Il l'est.
Super. Nous voilà en train de parler de son crush.
Tout compte fais abordons les sujets sensibles, je pense que je m'en sortirais mieux qu'avec le relationnel.
Aller on se ressaisit soldat. T'es son meilleur ami, joue ton rôle.
- Et tu vas tenter quelque chose ?
Un petit sourire se dessina au coin de ses lèvres et il me fit autant de bien que de mal.
- J'aimerais bien, mais j'ai un peu peur que de son côté ce soit pas pareil.
- Mhhh, je comprends ce que tu veux dire. Ça fait peur.
Seigneur que cette conversation va me faire mal, je t'en supplie abrège mes souffrances maintenant et pousses-moi sous un bus Chan.
- Ouais... puis tu vois on se connait depuis trèèès longtemps. J'ai peur que si je me déclare ça change quelque chose entre nous.
- Mouais, mais si t'essaye pas tu sauras jamais. Et puis t'es le grand Bang Chan, qui ne peut pas succomber sous ton charme.
Too obvious Minho, on se calme.
- C'est bien vrai ça. Rigola-t-il en se redressant fièrement, nous faisant rire tous les deux avant qu'il ne reprenne plus calmement. Mais tu devrais le voir comme je le vois lui, c'est la personne la plus incroyable que je connaisse. J'ai jamais vu quelqu'un comme lui, il est magnifique, et très intelligent, mais ce que j'adore c'est son humour, il arrive toujours à placer les choses au bon moment, sans même avoir l'air d'essayer.
Mais je pense qu'il a pas assez confiance en lui, et que c'est pas facile pour lui de faire face au monde et son immensité. J'aimerais qu'il comprenne qu'il a pas à l'affronté tout seul, que je serais là, je serais toujours là.
- Il en a de la chance.
- C'est moi qui en ai.
Le silence repris place entre nous, moins léger qu'auparavant alors que nous nous dirigions vers mon appartement. Je savais par expérience que la vue du lever du soleil sur le toit de mon immeuble était un spectacle unique, j'avais donc proposé naturellement à Chan d'y aller.
- Comment je devrais lui dire d'après toi ? Je veux pas l'effrayer.
Ça y est c'est reparti...
- Heu je... je sais pas trop.
- Si c'était toi, t'aimerais qu'on fasse quoi ?
Pitié tout mais pas ça, pourquoi c'est toujours sur moi que ça tombe ? Bon aller concentre toi Min et fait taire ce putain de cœur !
- Hum... je... je voudrais qu'on aille dans un endroit où on est bien tous les deux, enfin la personne et moi je veux dire. Et puis peut-être hum... créer un contact, s'assoir l'un à côté de l'autre, que nos épaules se frôlent doucement, peut-être nos genoux. Que cette personne me prenne la main.
Tout ce qu'on a fait depuis qu'on s'est enfuit me conviendrais.
- Est-ce que tu crois que si je l'embrasse ce serait trop rapide ?
- Peu- peut-être, s'il est du genre stressé tu devrais y aller doucement. Peut-être un baiser sur la joue, mais pas ceux baveux comme font les grands-mères hein. Quelque chose de doux.
Chan rigola légèrement alors que nous arrivions à mon immeuble.
- Je vois, je vois... T'as des couvertures chez toi ?
La question me surpris alors que nous entrions dans l'ascenseur, ne m'attendant pas à ce soudain changement de conversation.
- Heu ben oui...
- Top, on passe les chercher avant de monter. Je veux faire une cabane comme quand on était petit.
Je rigola à mon tour alors que je pressait le bouton de mon étage. Comment Chan pouvait-il être un adulte sérieux et indépendant pendant un temps, et ensuite agir comme un enfant la seconde d'après ?
Mignon.
« Tu sais quoi ? Je crois que je vais me déclarer, j'ai attendu assez longtemps et il mérite que je fasse le premier pas, quitte à me recevoir le rejet de ma vie. »
Oh qui que ce soit il ne le fera pas je t'assure.
- C'est cool, je suis content pour toi.
Mis-vérité. Je l'ai déjà dit, s'il y en a un de nous deux qui doit être heureux alors autant que ce soit lui.
J'étais lessivé, j'avais l'impression que mon cerveau était passé par cinq-cents émotions en une soirée, mon cœur ne cessait de s'emballer pour un rien et de se recevoir des rappels à l'ordre la seconde d'après.
Nous rentrâmes donc dans ma petite entrée, et d'un même geste nous nous penchâmes pour enlever nos chaussures en manquant de peu le frontal. Nos deux visage se retrouvèrent à quelques centimètres l'un de l'autre et je jure sur mes chats que j'ai du batailler rude pour ne pas laisser mes yeux descendre sur ses lèvres rosées par la températures fraiche de la nuit.
Ce moment aurait pu être beau, si seulement mon téléphone ne s'était pas mis à sonné comme si la purge était lancée. Nous nous redressâmes donc de concert et cette fois je me cogna l'arrière du crane contre l'une de mes étagères dans la précipitation.
Qui construit des vestibules aussi petits là ?
D'un geste rapide, tremblait et sans aucune assurance je fis stopper l'alarme qui criait à la mort, et le silence revint.
- Heu je hum... c'est un rappel désolé, tu disais ?
Chan fit un vague mouvement négatif de la tête, son sourire lumineux étant réapparu sur son visage.
- Pourquoi est-ce que t'as un rappel qui sonne à 5h du mat ? Rigola-t-il en passant une main dans mes cheveux pour les ébouriffer.
J'ai toujours détesté qu'il fasse ça, j'ai toujours l'impression de passer pour un enfant après. Mais il faut croire qu'il aime bien quand je râle parce qu'il continue toujours de le faire même après des années.
Je repoussa donc sa main avec un regard assassin qui le fit rire et nous entrâmes finalement dans l'appartement, laissant derrière nous l'instant de flottement que nous venions de vivre.
- Parce que c'est l'heure de manger.
- Tu manges à 5 heur—
La phrase de Chan mourut doucement dans le fond de sa gorge alors qu'il observait mon appartement. Et c'est en posant à mon tour les yeux sur le lieu qui faisait mon habitation que je remarqua que je n'aurais jamais dû le faire entrer.
- Wow.
- Heu je... tu sais tu devrais peut-être monter d'abord et je te rejoins.
J'essaya de lui faire faire un demi-tour afin de le pousser dehors, mais il faut croire que mon meilleur ami va plus à la salle que moi, car il n'eut pas besoin de grands efforts pour me pousser sur le côté et avancer dans la pièce.
- T'en avait déjà quand on était gamin mais là c'est...
- Bizarre...
- Incroyable.
Mes yeux durent surement sortir de leur orbites, mais Chan ne le remarqua pas, trop occuper à avancer doucement dans la pièce.
Je ne sais pas vraiment d'où cette passion m'est venue, peut-être que c'est un truc de weirdo reclus que de collectionner des trucs étranges, mais je ne qualifierait pas vraiment cela comme une collection, plus comme une activité compensatoire à mon mal-être interne.
Ça à commencer lorsque, quand j'avais 7 ans, j'ai gagné un poisson à la fête foraine. Chose que je ne comprends pas à l'heure actuelle, comment peut-on offrir des êtres vivants à des gamins excités dont le sang est plus remplis de sucre que les barbes à papa vendue sur le lieu de la fête ? Enfin bref là n'est pas le sujet.
Après avoir gagné Poisson, c'était le nom que je lui avait choisi, je l'ai ramené chez moi. Ma mère m'a bien sur dit que je pouvais le garder si seulement je ne venais pas pleurer le jour où il mourrait. Je crois qu'elle a fait de moi le garçon le plus heureux au monde à cet instant-là. Bien sûr j'ai pleuré comme un bébé quand, 13 ans plus tard, Poisson nous à quitter, dévorer par le chat que je venais d'adopter.
Mais je m'égard, une fois encore là n'est pas le sujet. Le sujet est que, j'ai voulu offrir la meilleur vie possible à Poisson. J'ai donc fait des recherches, acheté des bouquins. Le lui ai payé un aquarium de qualité avec une pompe à oxygène et des algues bien chère. Poisson était traité comme un roi, et il me le rendait bien car il était surement le seul amis que j'avais en plus de Chan.
Cependant, toutes les recherches que j'ai fait pour son bien-être ont développées chez moi un certain intérêt pour les petites bêtes. Ce furent d'abord des poissons, j'acheta des compatriotes à Poisson, me renseignant sur les différentes espèces qui pouvaient cohabiter. J'expérimenta mes premier croisements à l'âge de 10 ans, vous auriez dû voir mon enthousiasme lorsque mes petits alevins de Xiphophorus ont vu le jour.
Je me suis ensuite pencher sur la terre, les insectes mais aussi les reptiles. A quinze ans une chambre d'ado devrait comporter des poster d'idoles, un bureau désordonné et des vêtements dans tous les sens. La mienne comprenais trois aquarium, deux terrarium et quelques boites en plastiques contenants toutes sortes de petites bêtes.
Avec le temps, et m'éloignant de plus en plus de Chan, j'ai trouvé une sorte détente à rassembler, croiser, reproduire et élever toutes ces petits êtres. Ils m'apportaient une présence lorsque je m'isolait moi-même du reste du monde, et même s'ils en dégoutent plus d'un, ils sont pour moi bien plus intéressant que la plupart des humains que je côtoie au quotidien.
C'est donc légèrement septique que je regardais Chan s'avancer dans mon salon, enfin si on peut vraiment appelé ça un salon. En déménageant, j'ai bien sur amené avec moi tous mes compagnons. Je les ai installé pour la plupart dans la pièce à vivre, eux, ainsi que beaucoup de plantes et d'autres expériences dans lesquels je m'expérimente. Donc en effet le mot jungle correspondrait plus pour qualifier ma pièce à vivre.
- Oh ! C'est Roger ? Demanda finalement Chan en s'avançant devant l'un des vivarium.
Je fus moi-même surpris qu'il s'en souvienne, j'ai eu cet iguane lorsqu'on avait la vingtaine, Chan ne l'a pas vu souvent mais il a du faire son effet. Je m'avança donc à mon tour, un sourire timide ne sachant pas vraiment quoi dire.
Peu de gens —voir personne en fait— n'étaient déjà venu chez moi.
- Oui... c'est lui. Il a 6 ans maintenant, il était bébé quand tu l'as connu.
Chan releva un visage souriant vers moi avant de continuer d'avancer, contemplant d'autres terrarium. Je jeta un rapide regard à ce brave Roger qui me regarda avec un dédain non feint. Je me retint bien sûr de lui faire la morale sur le fait qu'il pourrait faire l'effort de m'apprécier lorsqu'on a un invité.
- Oh... wow, elle est magnifique.
Je quitta vite le duel de regard entamé avec Roger pour reporter mon attention à Chan qui était à présent en train d'observer un autre vivarium. Le voir aussi enjoué devant la petite demoiselle à l'intérieur me fit sourire alors que je le rejoignait.
- Et surtout extrêmement dangereuse. Elle contient un neurotoxique aux niveau de ses glandes cutanée, à peine 1,9 milligramme suffit à tuer 10 humains. L'informe-je en me penchant à ses côté pour à mon tour regarder la petite grenouille de couleur jaune fluo.
Chan me jeta un regard de travers avant d'un peu se reculer et de rigoler.
- Je sais pas si je dois m'inquiéter pour toi qui possède ça ou pour tes ennemis.
Je rigola à mon tour en prenant de quoi nourrir ma Phillobates terribilis sous les yeux peu rassurés de mon ami australien.
- J'ai un permis pour la posséder, elle est le sujet d'étude de mon mémoire. Et pour répondre à ta question, je n'ai pas d'ennemis alors...
- Ben avec un truc qui peut tuer 10 types c'est normal.
Il continua son petit tour alors que je procédait au changement de lumière dans certains terrarium et à l'arrosage d'une ou deux plantes.
- Ha ! Ça je sais, ce sont des axolotls.
Je me redirigeais vers lui pour en effet voir mes deux spécimens de l'ordre des urodèles devant le regard tout joyeux de Chan. C'était amusant de le voir ainsi, ça faisait du bien aussi dans un sens. Je n'ai pas honte de ma collection, au contraire j'en suis vraiment fier. Mais c'est vrai que la plupart des gens sont vite dégouté ou craignent ce qu'ils ne connaissent et ne comprennent pas.
C'est peut-être ce qui m'attire dans le fait d'adopter tous ces petits rebus des animaux classiques, ils sont différents, ils sont uniques.
- Bien joué, comment tu le sais ?
Chan se retourna vers moi en se frottant la nuque d'un air gêné.
- J'en ai vu une fois sur tik-tok...
Comme quoi on peut parfois trouver des trucs intéressant sur ces applications de décérébré.
Il continua donc et moi je ne savais une nouvelle fois lâcher mon regard de sa personne. Je ne sais pas s'il était vraiment intéressé ou s'il le faisait par politesse, mais il posa quelques questions à propos des plantes, des certains animaux et de comment je les avait obtenu. Je n'avais l'occasion de parler de tous mes petits compagnons qu'avec des gens passionnés comme moi d'habitude, mais le plus souvent ce ne sont que des connaissances d'internet pas plus.
C'était donc amusant de partager ce petit (ou grand) bout de mon quotidien avec Chan.
- Hugh... Qu'est-ce que c'est que ça ?
- Ce sont des cloportes. Je lui passa devant afin de regarder à mon tour les petites merveilles qui semblaient bien profiter du morceau de pêche que je leur avait déposé avant de partir.
- Heu ce sont pas des nuisibles ?
Vous savez, il y a beaucoup de critiques que j'ai accepté dans ma vie. Mais comparer mes cloportes à des nuisibles c'est comme comparer le travail d'un ébéniste à une table IKEA. C'est insultant.
- Quoi ?? Non ! Le cloporte c'est surement le truc le plus inoffensif que tu peux croiser, même ton chat il peut te donner plus de maladie. En plus ils sont super utile, ce sont des détritivores, ils sont spécialisé dans la dégradation des feuilles et du bois mort mais aussi les restes alimentaires.
Ce sont des animaux sociaux, bénéfiques pour les plantes et écosystèmes. Il en existe de toutes les formes et les couleurs et sont hyper intéressants à regarder!
Bon d'accord je me suis peut-être un peu emballé, mais on ne touche pas à mes chouchous. Sauf que Chan appuyé contre la table, les bras croisé contre son torse et un sourire plaqué sur le visage me déconcentra assez vite de mon sermon et me fit remarquer une chose...
« Je... j'ai trop parlé c'est ça ? »
Il fit un petit mouvement négatif de la tête, mais son sourire amusé ne quittait pas son visage et ses yeux rieur ne me lâchaient pas d'une semelle ce qui eut le don de me faire monter le rouge aux oreilles.
- J'aime bien t'écouter parler de ce qui te passionne. J'ai l'impression d'en apprendre plus sur toi et,... j'aime ta voix, elle est douce.
Cette fois c'était surement mon visage qui était tout rouge.
« J'ai toujours trouvé que les gens intelligents avaient un truc en plus. C'est sexy. »
Ha.. haha... HahAHHAHAHaHAHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
- Hum ouais... si- si tu le dis.
- Bon, on monte ? Je veux pas rater ce soleil moi.
Si l'on devait croiser l'un de mes voisins à ce moment précis, j'aurais surement bégayer à expliquer ce qui nous faisions avec une montagne de couvertures et de coussins pleins les bars dans l'ascenseur à 5h15 du matin. Mais heureusement pour le bien-être de mon voisinage nous n'avons croisé personne et sommes arrivé sur le toit en courant dans la dernière volée d'escaliers comme deux gamins surexcités.
Séoul était encore plongée dans le noir, mais on commençait tout doucement à apercevoir la ligne d'horizon se colorer, nous arrivions juste à temps.
Notre "cabane" fut bien modeste, on laissa juste pendre trois couvertures sur les fils à linges et on se plaça en dessous en s'emballant dans les autres. Le budget et les ressources étaient limités. Nous avions tout de même pris assez de coussins pour que ce soit confortable, et Chan ne résista pas à m'en balancer un en plein visage lorsqu'il vit que je restais debout.
S'en suivit une mini bataille que je perdis bien entendu et qui me fit donc me retrouvé à ses cotés sous notre cachette improvisée.
L'ambiance était calme, on discutait de choses et d'autres, observant le soleil entamer sa montée vers le jour. Ce moment me plaisait autant qu'il me peinait. Le genou de Chan contre le mien me donnait envie de me reprocher, de le sentir plus près de moi et en même temps de m'enfuir.
Son pouce dessinant ses infatigables petits cercles sur le dos de ma main me calmait et paradoxalement faisait battre ce stupide imbécile dans ma cage thoracique.
Je voulais que ça dure pour l'éternité et que ça s'arrête maintenant. Je voulais partir mais que lui reste.
- Pardonne-moi.
Non c'est moi, c'est moi qui suis venu m'excuser alors tais toi.
« Je me suis éloigné alors que je savais que t'avais besoin de moi. »
Pourquoi c'est toujours toi qui parles et jamais moi ? Pourquoi j'arrive jamais moi ?
« Je voyais bien que les endroits où je trainais n'étaient plus trop ton style, mais j'aurais dû faire l'effort d'en trouver qui te convenaient. »
Laisse-moi parler putain, PARLE, PARLE, PARLE !
« Je regrette de pas avoir insister pour se voir plus, j'avais peur de ne plus être à la hauteur, de ne plus être intéressant alors que toi tu continuais ce qu'on avait prévu de base. »
Comment peux-tu douter une seule seconde, comment j'ai pu te faire douter ?
Je m'en voulais, de ne pas être capable de lui faire comprendre, je ne comprenais pas comment autant de pensées pouvaient fuser dans ma tête et rester coincées en une grosse boule compacte dans ma gorge. Ça s'accumulait, encore et encore, au fil de ses paroles les miennes s'entassaient.
« Tu sais... » Je regardais ses doigts jouer nerveusement avec les miens, « Parfois j'aimerais revenir à l'époque où il y avait juste que toi et moi, et cette nuit, ça m'a donné cette impression-là. Comme si on était revenu au temps où notre plus grand problème c'était de savoir qui allait payer les Mc Do après avoi perdu à pierre-papier-ciseaux. »
Malgré moi un sourire apparu sur mes traits, entre la peine et l'amusement, surement de la nostalgie.
« J'en peux plus du rythme auquel je vis, je suis à bout, j'suis fatigué. Mais cette nuit, avec toi, j'avais l'impression d'être capable de tout, que rien ne pourrais m'arrêté si t'étais à mes côtés. Alors je veux te faire une promesse, une promesse égoïste. Je te promet de plus jamais te lâcher, je te laisserais pas quitter ma vie une deuxième fois.
Toi et moi on a dit que c'était pour toujours, alors je compte bien tenir ma promesse. »
Je n'avais même pas aperçu que des larmes lentes s'étaient mises à rouler silencieusement le long de mes joues, c'est seulement lorsque l'une de ses mains lâcha la mienne pour venir doucement essuyer les fuyardes que je le remarqua.
C'était une belle soupe, un sacré mélange d'émotions en tous genre qui me prendrais des jours à démêler. Il y avait du soulagement, une pincée de reconnaissance, quelques grains d'admiration, mais surtout une bonne cuillère de frustration.
- Je... Un simple mot me coupais le souffle, plus était trop dur, tout restait coincé et j'avais envie de hurler tant ça faisait mal.
- T'es pas obligé d'ajouter quelque chose.
Mais j'en ai envie, je t'en supplie j'en ai envie, j'ai tellement de chose à dire.
Est-ce que Bang Christopher Chan peut lire dans les pensées ? Je ne pense pas. Je pense juste qu'après toutes ces années, il a dû trouver un moyen de comprendre mes mots quand je ne parlais pas. Et pour cela je lui serais surement à jamais reconnaissant.
Aide-moi.
« Mais si tu veux et que... si t'arrives pas. Si c'est trop dur alors... montre-moi Minho. Peu importe ce que ce sera, je prendrais tous ce que tu me donnes. »
On dit parfois que les gestes valent plus que mille mots, mais sont-ils plus faciles à produire ? Sa main sur ma joue, ses yeux posés sur moi, attendant sagement mais avec cette lueur d'appréhension dans le fond de l'iris. Il était là, il était devant moi, et je n'avais pas besoin de parler, juste de lui montrer.
Alors c'est ce que je fis, je ferma les yeux pour ne pas avoir à faire face à mon erreur et je retins ma respiration comme si je plongeais tête la premières dans les grandes eaux du pacifique.
Je m'étais déjà demandé quel goût les lèvres de Chan devaient avoir, je ne m'attendais pas à ce qu'elles soient salées et humide, mais ça devait juste être dû à mes larmes qui n'aveint pas cessées. Le début fut statique, immobile et anxiogène, la seconde d'après fut plus explosive qu'un feu d'artifice. Nous prime une respiration profonde synchronisée et c'est lui qui mouva ses lèvres en premier.
Sa main droite ne quittait pas ma joue et sa gauche avait trouvé ma taille pour me rapprocher de lui. C'était doux, lent, et comme cette nuit j'espérais que ça durerait jusque l'éternité. C'était puissant, réel, c'était tout ce que je n'avais jamais pu dire et qu'enfin il entendait.
Toute la rancœur accumulée contre moi-même s'envola, lorsque nous nous séparâmes il ne restait plus aucun regret, son sourire accompagné de son rire si enchanteur finirent de détruire ma peine, et ses yeux dans les miens firent s'envoler ma peur.
Il me l'avait promis, et je venais de lui rendre cette promesse.
Toi et moi c'est pour toujours.
................ ... .. . .
Et voilaaaaa, ceci signe la fin de ce 3 shots, ce chapitre était si long jpp je me suis perdue en route.
J'espère qu'il vous a plus, moi en tout cas j'ai beaucoup aimé l'écrire et le partager avec vous.
Passez une bonne journée, prenez bien soin de vous, aller profiter du soleil qui pointe à nouveau le bout de son nez, et on se retrouve peut-être sur une autre histoire bientôt? ;)
La biiiise <3
-Thea
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