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Chapitre 8 Andrew. Un toucher si léger-


Nuit de Samedi à Dimanche - Justin Black

C'était quelque chose qui me faisait bizarrement mal. Une douleur qui me serrait le ventre.

Je ne connaissais pas bien cette femme. Enfin pas encore. Mais me rendre compte qu'elle laissait Follen la toucher ainsi ! Je n'allais pas le supporter longtemps.

Je restai immobile à quelques mètres d'eux. Voyeur malheureux et hésitant. Il la plaqua alors contre le mur de l'ascenseur, retenant son bras contre le métal assez brutalement, la faisant disparaître à ma vue. Je le vis incliner sa tête vers elle. Je ne pouvais pas vraiment distinguer la scène, mais je savais qu'il allait l'embrasser. Soudain je remarquai qu'elle se débattait, elle tournait la tête dans tous les sens et lui martelait l'épaule de sa main libre mais il ne la lâcha pas.

Je franchis alors la distance qui nous séparait et entrai dans l'ascenseur. Je lançai mon bras vers lui pour le saisir et le tirer en arrière. Il résista, me bouscula, alors je cédai au plaisir de lui envoyer mon poing dans la figure de toutes mes forces, me projetant en avant.

Je me réveillai en sursaut lorsque mon corps, emporté par mon élan rencontra durement le sol de ma chambre.

Je secouai la tête cherchant à faire fuir les images de mon cauchemar.

ooOoo

Andrew

Tant d'envies, de questions se mêlent dans ma tête. Être indécis n'est pas mon habitude. Par où commencer ? Elle est là, attentive et douce à côté de moi et je dois.... je veux savoir. Je ne sais pas vraiment comment parler de James. Je suis curieux d'en savoir plus sur sa relation avec lui. Bon d'accord "curieux " n'est pas exactement le mot qu'il convient. Mais je ne suis pas dans un de mes foutus romans et tout tourne dans ma tête comme si j'étais un ado découvrant les filles et la jalousie.

Pas de questions avons-nous dit. Frustré, je rejette la tête en arrière, tirant sur mes cheveux nerveusement et appuyant ma tête contre la paroi fraîche en aluminium, cherchant une solution pour soulager ma curiosité sans rompre le pacte conclu entre nous. J'ai soudain l'intuition qu'il peut y avoir une brèche dans la muraille qu'elle a dressée entre son passé et moi, muraille si semblable à la mienne. Je tente donc le tout pour le tout et reprends la parole.

- Je connais James Williams depuis sept ans. Il a été le premier éditeur à me faire confiance. Il débutait. Moi aussi. Je crois que les succès de nos carrières sont interdépendants. Sa boîte d'édition est devenue un tremplin, une référence pour tous les jeunes talents qui n'osent pas forcément contacter les éditeurs renommés. J'aime son style de « management ». J'aime la liberté d'écriture qu'il me laisse, même si parfois il est envahissant. Comme ce matin par exemple.

J'ai choisi de lui confier un peu de moi. Ce n'est pas dans mes habitudes. Mais rien n'est semblable à mes habitudes avec elle. Elle réagit comme je m'y attendais. Son corps s'appuie un peu plus contre moi, semblant se détendre. Elle va se confier à son tour.

- James est un type bien. Il ne juge pas les gens sur leur allure ou leur réputation. Et quand on obtient son amitié, c'est pour longtemps. Je sais que je peux compter sur lui. Depuis le premier jour de notre rencontre, il n'a cessé de m'aider, moi aussi. C'est lui le propriétaire de mon ancien appartement, il a...

- Comment ? C'est lui qui t'a obligée à déménager si vite ?

Son propriétaire ? J'ai quasiment rugi de surprise, l'interrompant brutalement. Je suis furieux contre Williams. Il n'est pas correct d'avoir fait cela. Pourtant, elle le défend. Et j'ai cru comprendre ce matin, qu'elle lui garde son amitié. Mon corps se raidit de colère et elle pose sa main sur ma cuisse, espérant, je suppose, m'apaiser.

- Andrew ! Tu parles sans savoir.

- Je ne demande qu'à comprendre, je lui réplique d'un ton un peu sec, peu disposé à pardonner à Williams d'avoir jeté Livie à la rue. Même si concrètement, cela a facilité notre rencontre et son installation chez moi.

- J'habitais cet appartement depuis plus de 6 ans. Nous le lui avions loué à l'époque parce que...

Elle soupire avant de reprendre.

- Parce que Peter, mon mari, le connaissait un peu. L'ami d'un ami. Il louait un appartement mitoyen de celui qu'il habitait. Nous avions besoin d'un endroit où poser nos bagages. James a été patient avec nous. Il a longtemps accepté nos retards de paiement de loyer. Puis ma... notre situation a changé. Je suis restée, je n'avais pas envie de bouger. Maintenant, il a besoin de loger sa sœur qui arrive sur New York. C'était prévu au contrat. Il m'a laissée tout le temps nécessaire, j'étais prévenue depuis longtemps. Je n'ai pas su m'organiser c'est tout.

Elle doit être belle dans sa fièvre à défendre son ami. Sa voix est passionnée, puis elle finit tristement en concluant sur sa soi-disant incapacité à s'organiser. L'envie de la secouer et celle de la prendre dans mes bras pour la consoler, bataillent en moi pendant un instant.

- D'accord, c'est l'ami idéal. Je te crois, tu es très convaincante.

Je lâche ses mots du bout des lèvres. Sans vraiment savoir pourquoi. Si... la consoler. Je ne veux pas, je ne supporte pas de sentir sa tristesse. Je ferais le tri de ce que j'ai appris.... plus tard.

- Te moquerais-tu ?

- Non Livie. Tu n'as plus de logement, mais as-tu conscience de la chance infinie que tu as ?

- Euh ? Que veux-tu dire ?

Je peux presque l'imaginer, avec sa bouche arrondie par l'incompréhension et fronçant les sourcils en cherchant à décrypter mes propos. Je suis frustré, une fois de plus. Je veux la voir. Je veux connaître son visage. Imaginer ne me suffit plus. Une colère nouvelle contre ma cécité menace de me submerger. Mais je dois oublier cela. J'ai envie.... de la faire rire. Non, j'ai besoin qu'elle soit heureuse.

- Je veux dire que tu es douée, beaucoup plus que tu ne le penses. Sans même chercher, tu m'as trouvé et tu as gagné une chambre dans mon bel appartement, et en plus la chance d'avoir pour colocataire le célèbre Andrew Follen. Aiiie ! Les brutalités sont interdites par notre contrat !

Je frotte ostensiblement mon épaule meurtrie par son petit coup de poing, même si dans la pénombre, qui doit régner dans la cabine, je sais qu'elle peut à peine deviner mes gestes.

- Je n'ai pas entendu cette condition ce matin Follen ! Il est clairement trop tard pour rajouter des clauses abusives, répond-elle, avec à nouveau, ce soupçon de joie dans sa jolie voix.

- Tu ne devais pas être très attentive, c'est tout. Tu étais trop occupée à dévorer mes gâteaux.

- Arrête de parler de nourriture s'il te plaît, on vient de massacrer plusieurs chocolats et j'ai toujours faim,

Son ton faussement plaintif me fait sourire. J'ai réussi.

- Tu peux faire exploser mon budget « alimentation » je m'en fiche Livie, je te garde avec moi.

Ma phrase a commencé comme une énième plaisanterie, mais les mots restent suspendus entre nous.

Sa main se pose à nouveau sur ma cuisse.

- Merci Andrew. Tu ne sais pas à quel point c'est important pour moi.

- Je crois que si. Parce que ça l'est aussi pour moi.

J'hésite un instant avant de poursuivre doucement.

- Depuis que j'ai quitté Alana, mon ex-femme, je n'ai jamais cherché à comprendre la gente féminine. Cela n'avait pas vraiment d'importance.

Je lâche cette dernière confidence presque à regret. C'était avouer à Livie, ainsi moi-même, l'importance qu'elle a prise dans ma vie en moins de 24 h. Même si cette relation est récente et déconcertante, mettre des mots dessus, c'est la rendre encore plus concrète.

- Je ne pense pas qu'elle ait pu te blesser autant que Peter m'a blessée, lança-t-elle soudain très amère.

Je fus choqué par la violence de ses mots. Peter. Son mari.

- Il t'a blessé ? Physiquement ?

La violence qui m'envahit à cette idée me brûle.

- Non. Je... ne veux pas... Je ne peux pas en parler Andrew. C'est impossible.

Elle a répondu rapidement, sans hésitation, ce qui me rassure partiellement mais, je suis bien placé pour savoir que d'autres blessures étaient encore plus dangereuses.

Pivotant rapidement sur le sol, pour m'asseoir face à elle dans cette cabine exiguë, je me rapproche d'elle, ma jambe droite frôlant son corps. Je pose mes mains sur ses genoux. Encore une fois le parfum léger émanant de sa peau m'entoure, lorsque je m'incline vers elle. Cela suffit à me faire perdre toute idée de violence contre son ex. Elle seule doit être le centre de mon attention. Cette idée tourbillonne dans mon esprit et le désir de la connaître plus encore me presse.

- Je ne te demande rien. En tout cas pas cela. Quand tu pourras, tu en parleras.

Je ne réfléchis qu'une seconde avant de me lancer.

- Cependant, il y a une chose que j'aimerais essayer mais, si tu ne veux pas je comprendrais.

- Demande-moi, on verra.

- Je... Les personnes que je connais bien, que j'apprécie, je les ai connues avant. Avant mon accident, je veux dire. Je peux les imaginer, les visualiser lorsque je leur parle, quand je pense à eux. Mais toi, ça m'est impossible. Ça me perturbe. C'est comme si tu me restais lointaine. Inaccessible et je n'aime pas du tout cette idée.

- Je peux comprendre cela. Je voudrais pouvoir t'aider.

- Tu le peux. Lors de ma convalescence dans la maison de repos, une des psys, un peu barge...

Je fais une pause, me rappelant l'étrange Dr Kate Garrett. C'était un sacré personnage. Elle avait été assez... électrisante, aussi bien dans ses propos que dans ses gestes, pour me faire réagir. J'avais eu de la chance de tomber sur cette thérapeute.

- Le Docteur Garrett m'a montré, entre autres techniques de « survie » pour aveugle débutant, comment faire connaissance avec le visage de quelqu'un. Ce n'est pas vraiment académique ou scientifique. Mais avec mes doigts, je peux tenter de mieux t'imaginer. Tu t'es décrite. Pour être honnête, ma mère a même ajouté quelques détails, mais je voudrais que tu me permettes de me faire ma propre image mentale de toi.

- Je... Pourquoi pas ? Ça ne me surprend pas plus que ça. J'ai eu, comme patiente, une vieille dame aveugle à la clinique, il y a quelque mois. Elle était très tactile. Cela la rassurait. Je suis prête. Comment comptes-tu procéder ? C'est quoi la technique ? Je dois faire quoi ?

Je rigole doucement sous l'assaut de ses questions. Elle me surprend toujours. Je craignis qu'elle refuse le contact, ou qu'elle fasse traîner les choses jusqu'à un instant plus propice, un moment où elle serait plus libre de s'éloigner. Mais elle est prête pour moi. Prête à ce que je la touche.

- C'est assez simple. Tu n'as rien à faire. Juste me laisser... te toucher. Ne bouge pas. D'accord ?

- Oui.

C'est une réponse franche et claire, sans aucune hésitation, alors je poursuis d'une voix douce.

- Donne-moi tes mains s'il te plaît.

Elle les pose sur les miennes. Je m'en saisis, croisant délicatement les doigts de ma main gauche avec ceux de sa main droite pendant qu'elle imitait mon geste de l'autre main. C'est surprenant, les trucs ésotériques de contact, de reconnaissance tactile, je n'y crois pas. Pas une seconde.

Mais à ce moment précis, face à Livie, dans la même obscurité complice, mains contre mains, je me sens merveilleusement bien, prêt à vivre ce moment particulier avec elle. Une sorte de connexion vient de se créer entre nous, un peu trop mystique à mon goût, mais qui me fait oublier le reste du monde. Curieusement je sais qu'elle ressent la même chose. Peut-être parce que j'entends son souffle ralentir et se mettre au diapason du mien.

Après quelques secondes ou quelques minutes, je relâche peu à peu l'étreinte de mes doigts, les laissant glisser avec précautions sur ses poignets.

Sa peau est tiède, douce. Je me sens calme. Le silence complice nous entoure et j'ai tout mon temps. Je remonte ensuite le long de sa manche, frôlant son coude, traçant la courbe de son bras. Elle ne bouge pas et le tissu fin du pull de coton ne m'isole que très peu de sa peau tiède.

Conformément à ce que le Dr Garrett m'avait montré, je poursuis en enveloppant de façon symétrique l'arrondi de ses épaules de mes paumes, je saisis à cet instant à quel point elle est frêle et petite. Elle doit faire trente centimètres de moins que moi et elle est toute menue. J'avais déjà deviné qu'elle n'était pas grande. Cependant, la force de caractère et le répondant qu'elle m'oppose depuis notre rencontre, m'a donné une sorte de préjugé idiot. Je me la représentais un peu plus imposante. Je n'ose imaginer le peu de place qu'elle prendrait contre mon torse si je la serrais un jour contre moi. Je préfère couper court à mes idées totalement hors de propos. Je ne peux imaginer cette femme à cette place. Ce n'est pas possible .

Comme me l'a appris Kate, je fais alors remonter mes mains légèrement sur son cou, mes doigts frôlant à peine la peau si fine et sensible à cet endroit. Elle ne bouge pas et mon pouce trouve aisément le creux où pulse le sang dans sa carotide. Je sens le pouls, vif, rapide, qui semble s'emballer comme en réponse au mien. Il se passe quelque chose d'imprévu.

- On arrête si tu le souhaites ?

Je reconnais à peine ma voix rauque.

- Non. C'est... Ça va. Continue Andrew, souffle-t-elle.

Je me re-concentre et en couvrant de mes paumes le bas de son visage, je "mesure" celui-ci à l'échelle de mes mains. Mes doigts sont longs et fins, je le sais, mais dans cette position improbable où mes mains tiennent sa tête en coupe, où ses joues épousent le creux de mes paumes, je la découvre, encore une fois, menue, fragile.

Je continue sans un mot et frôle la lisière de ses cheveux sur son front, traçant les limites de son visage, redescendant le long de la courbe de la joue, suivant le modelé du menton.

Un menton légèrement allongé, et délicieusement relevé comme par défi. Son visage est fin, avec un front assez large et un peu bombé, sa peau lisse, pâle selon elle, semble n'avoir aucun défaut, je visualise peu à peu la forme générale de son visage. Un seul mot qui me vint à l'esprit, « Cœur », un visage symbolique, il ne me reste plus qu'à y placer les "détails". Y arriverai-je ?

Soufflant doucement, je frôle de ma main droite l'arête de son nez. Petit et étroit il se termine de façon un peu mutine. Il est ... parfait.

Je poursuis en suivant la douce courbe de sa joue, trouvant une petite oreille ourlée, idéalement implantée.

Je prends mon temps, voulant rester concentré sur la méthode quasi scientifique du Dr Garrett. Mais c'est plus compliqué qu'il n'y paraît. Une sorte de vibration relie la pointe de mes doigts à la peau douce de Livie. C'est doux. Chaud. Trop agréable.

- Ferme les yeux, je lui demande à mi-voix.

Je déplace alors la pulpe de mes doigts sur ses paupières, estimant l'espacement, la taille, la profondeur de ses yeux. Ils sont grands, légèrement écartés de chaque côté de l'arête de son nez. Un peu enfoncés mais parfaitement symétriques. Il ne me manque que la couleur pour les « voir ».

- Tu m'as dit hier qu'ils étaient marrons. Marrons comment ? Un seul mot ne peut pas décrire des iris.

- Si, en ce qui me concerne. Enfin je crois.

Elle soupire comiquement avant d'ajouter.

- Marron foncé. Ils peuvent être assez sombres parfois, quand je suis en colère par exemple. Maman me disait parfois qu'il y avait des paillettes d'or à l'intérieur, mais je crois qu'elle est la seule à les avoir vues.

Elle chuchote tout contre moi.

Je m'aperçois que je me suis encore penché vers elle et que mon front touche presque le sien. Je ne peux alors me retenir et sans réfléchir, je pose brièvement mes lèvres sur une de ses paupières. Mauvaise idée.

Je retiens mon souffle dans l'attente de sa réaction. Je n'entends plus rien, elle ne bouge plus, ne respire même plus.

Je me recule alors un peu, nos respirations reprennent alors en même temps. Je meurs d'envie de reprendre mon exploration. Il est hors de question de lui demander si je peux, de prendre le risque qu'elle refuse.

Le nez, le front, les yeux, elle n'a émis aucune réserve, aucune objection. Il ne me reste plus qu'à mémoriser, à l'aide de mes doigts, le contour de ses lèvres. Je l'ai déjà presque fait inconsciemment, juste avant de glisser un chocolat entre elles.

Je peux le refaire. Si je me calme et si j'arrive à garder mes distances cette fois.

Mordant ma propre lèvre, je passe alors la pulpe de mon pouce sur sa lèvre inférieure. Un soupir lui échappe et je sens son souffle sur ma peau. Je déplace doucement alors mon index sur le contour de sa lèvre supérieure, une première fois.

Douces, fines, subtilement dessinées. De quelle couleur étaient-elles ? Rose pâle comme la fleur de cerisier ? Rouge vif comme un coquelicot sauvage ? Il m'est impossible de lui poser la question. Je dois rester avec ma frustration.

Lorsque je passe une nouvelle fois ma main devant ses lèvres. Elle ouvre la bouche sous la pression de mon index et la vision érotique de celle-ci aspirant mon doigt avant de le lécher, s'impose à moi et me fait perdre le souffle. La température augmente de plusieurs degrés dans l'espace confiné.

Je recule vivement. Refusant de l'effrayer en me jetant sur elle. Refusant surtout cette attirance indomptable qui grandit en moi. Une amie, je peux gérer cela. Mais il était impensable d'imaginer aller plus loin.

Je saisis une des longues mèches de cheveux qui caresse le dos de ma main depuis un moment, jouant avec, lissant la texture soyeuse et parfumée. J'aurais voulu la garder, la poser contre ma joue, la respirer, mais je me contente de la replacer sagement derrière son oreille, suivant une dernière fois la longue mèche jusqu'à sa pointe qui retombe sur la poitrine de Livie.

Il faut que je me ressaisisse, que je comble le silence lourd qui s'installe entre nous. J'ai l'impression de dompter un monstre en moi qui exige de continuer de la toucher, de la respirer. Je secoue la tête et recule encore un peu, ignorant les protestations de mon corps.

Je me cale à nouveau contre le mur opposé, reprenant à regret, mes distances, recherchant vainement un réconfort dans la fraîcheur métallique. Je me décide à parler, souhaitant briser l'intimité des gestes que je viens d'effectuer.

- Tu es parfaite.

Livie émet un petit rire. Je me racle la gorge afin de poursuivre...

- Un petit visage fin, mais très révélateur d'un fort tempérament. J'aime avoir la confirmation que ton caractère décidé se lit sur tes traits. Merci Livie. C'était... instructif.

Instructif, c'est exactement cela, j'ai appris plus que je ne l'avais espéré. Cette femme est dangereuse. Elle m'attire physiquement, beaucoup trop, elle m'intrigue et me séduit mentalement, encore plus. Pourtant, je sais que je ne dépasserais pas mes limites. Je ne peux plus me le permettre. Rester son ami, c'est la meilleure option. La seule même.

- Un repérage visuel, c'est ainsi que l'appelait mon toubib, est assez compliqué à faire pour un débutant, mais je suis assez content de ma petite expérience. Qu'en penses-tu mon cher cobaye ?

Elle ne répond pas et la nervosité me gagne.

- Le cobaye te dit qu'un jour, il deviendra à son tour apprenti-découvreur tactile. Un jour Andrew, je te le promets, je te ferai subir ce que tu viens de me faire, réplique alors Livie d'une voix sensuelle.

Elle plaisante ? Je fronce les sourcils. Enfin je crois qu'elle plaisante.

Mais sa menace retentit dans ma tête comme une promesse.

- En attendant ce moment-là Andrew, je crois qu'il est l'heure de s'allonger dans notre chambre improvisée...

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