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Chapitre 4. Livie : Décision -


Vendredi 17 h - Justin Black

Elle semblait si mal, si triste en sortant de cet ascenseur. Si belle aussi. Son petit visage pâle en forme de cœur me rendait tout bizarre. Comme si mes muscles devenaient de la guimauve. Il l'avait rendue malheureuse. Si Mme Follen n'avait pas été avec moi, je serais monté au 9ᵉ injurier le sale type responsable de son état avant d'aller lui faire comprendre à coups de poing ma façon de voir les choses. Aveugle ou pas !

Il était évident qu'elle avait pleuré et elle semblait à bout de forces. J'ai dominé ma fureur mais, quand elle reviendra tout à l'heure, car elle reviendra, je lui dirai ce que je pense de lui. Éthique professionnelle ou pas.

ooOoo

Livie

Je dois sortir de cet appartement. Je me précipite dans le couloir, cherchant à retenir les larmes qui menacent de déborder. Le couloir lumineux, pourtant assez court, me paraît être devenu un long tunnel sombre. Il n'y a que deux portes d'appartements sur ce palier de l'immeuble où je ne reviendrai jamais. J'appuie compulsivement plusieurs fois sur le bouton d'appel de l'ascenseur avant qu'il ne monte. Comme si cela avait la moindre chance de le faire arriver plus vite ! Je me serre dans mes bras comme pour contenir les images, les pensées. Pas maintenant. Pas ici. Un "cling". La porte de l'ascenseur s'entrouvre en glissant discrètement. Tout dans cet immeuble respire le luxe élégant. Matières, couleurs, parfums. Sobriété chic irrésistible. Tout lui ressemble.

C'est bien Livie, détourne tes pensées. Occupe-toi.

Je m'engouffre dans la cabine heureusement déserte. Lorsque les portes métalliques se referment sur moi, j'aperçois, horrifiée, mon reflet hagard dans le miroir. Mes cheveux se sont échappés de ma queue de cheval habituelle et entourent de façon désordonnée mon visage livide. Je ne reconnais pas les yeux marron qui me fixent avec horreur. Je secoue la tête. Impossible. J'ai du mal à respirer c'est... trop dur... Andrew a libéré sans le savoir tellement de... monstres enfouis en moi. Mes doigts entourent ma gorge, j'ouvre la bouche espérant inhaler plus d'oxygène.

Respire, Livie... doucement... doucement... C'est fini. Oublie...

Je m'effondre alors sur le sol, mes jambes ne me soutenant plus. Je diagnostique une belle crise de panique. J'appuie ma tête contre le mur en fermant les yeux.

Respire Livie... encore... doucement... une fois de plus.

Devant Andrew, j'ai tenté de me dominer. Je voulais contrôler l'horreur des souvenirs qui menaçaient de m'envahir. Pas devant lui. Il ne sait pas. L'âge de Lisa a brutalement fait remonter à la surface ce que je veux reléguer au fin fond de ma mémoire et qui m'empêche de dormir nuit après nuit. Je me recroqueville, repliant mes genoux contre moi et enserrant de mes bras mes jambes. Je dois rester en un seul morceau. Ne pas imploser dans cet immeuble.

Mike North a eu raison de me virer. Je suis totalement incapable de faire correctement mon métier. Je ne suis plus bonne à rien et depuis longtemps. Je ne peux plus vivre normalement, ce n'est pas la peine de faire semblant d'y croire encore. Peter, lui, a compris avant moi que je suis dangereuse et ... maintenant inutile. L'ascenseur stoppe au rez-de-chaussée. Les portes vont s'ouvrir et je dois rapidement recomposer mon masque pour affronter le monde extérieur. Depuis près de quatre ans, je ne suis que cette façade, je ne montre de moi qu'une jeune femme solide et « guérie ». Je suis douée dans ce rôle de composition, tout le monde y croit. J'y ai presque cru moi aussi. Mais pas devant lui. Cela a été terriblement difficile de garder ce masque devant celui qui ne voit pas et se fie à d'autres indices, qu'un sourire plaqué sur mon visage.

Inspirant profondément, je me relève, prend une longue bouffée d'oxygène avant de sortir d'un pas hésitant dans le hall de l'immeuble. Justin Black, le grand portier brun, qui affiche une ascendance amérindienne assumée, est là, bien sûr. Il interrompt sa conversation avec une femme aux longs cheveux châtains pour me regarder. Je n'y échapperai pas. De toute façon il a mon sac, avec mes tenues de travail, mes livres de cours ainsi que tout le bazar que j'ai accumulé à l'hôpital en 6 ans de travail. La femme me tourne le dos et elle est élégamment vêtue d'un pantalon crème et d'un long manteau noir à la coupe impeccable. Son maintien, élégant et calme, me rappelle quelque chose. J'adresse à Justin un sourire de convenance avant de me diriger, hésitante, vers eux, essuyant nerveusement mes mains sur mon jean.

Il me fait signe d'approcher et m'interpelle.

- Mademoiselle, vous allez bien ?

Évidemment. Lui n'est pas aveugle et le reflet aperçu dans le miroir de l'ascenseur m'a donné une idée du spectacle qu'il peut voir. Il est inquiet et son ton plein de sollicitude m'incite à sourire davantage, crispant mes zygomatiques au maximum pour le rassurer et éviter toute question. Je me racle la gorge.

- Bien sûr, euh... tout va bien. Je voudrais juste savoir si vous pouviez garder mes affaires quelques heures ? Je repasserai plus tard.

Comment ? Je viens de dire quoi ? Revenir ici ? Non, Livie tu prends ton sac et tu quittes cet immeuble. Tu n'as rien à faire ici !

Tout se heurte dans ma tête dans une cacophonie invraisemblable. Partir ? Revenir ? Je trépigne, passant mon poids d'un pied sur l'autre.

- Évidemment ! Mademoiselle ? me répond-il en cherchant à savoir mon nom.

J'ignore la question implicite et le remercie rapidement. Je dois partir, mais la femme élégante s'approche à son tour de moi et me touche légèrement le bras pour me retenir. Je ne peux faire autrement que me tourner vers elle. Nos regards se croisent et je me retrouve devant des prunelles vertes attentives, soucieuses, qui me rappelle immédiatement les yeux d'Andrew.

- Mademoiselle, vous semblez fatiguée, épuisée même. Vous ne pouvez pas sortir ainsi. Si je peux me permettre de vous proposer mon aide ? Vous pouvez venir avec moi juste quelques minutes vous reposer. Mon fils sera....

Son fils. Évidemment. C'était Mme Follen, la mère d'Andrew. Je secoue la tête vivement, lui coupant la parole.

- Non, je... je vous remercie, Madame. Tout va bien. Tout ira bien. À tout à l'heure, monsieur Black.

Encore une fois, je préfère prendre la fuite. Je ne veux même pas imaginer ce que ces deux-là vont penser de moi. J'ai honte. Après la complicité chaleureuse d'Andrew, me laisser guider par la sollicitude bienveillante de sa mère serait la meilleure façon de faire s'écrouler les barrières laborieusement construites entre le monde et moi.

Leur tournant définitivement le dos, je sors de l'immeuble et retrouve le bruit ordinaire de la rue. Je ne sais ni où aller ni quoi décider. Tout est flou et trouble. Ma vie si bien reconstruite sur des fondations pourries s'est effondrée en une journée. Hors de question de retourner tout de suite m'enfermer dans "mon" appartement.

Obliquant vers la gauche, je laisse le hasard me guider. Quelques centaines de mètres plus loin, Central Park m'ouvre ses portes. J'hésite. Je n'y suis pas entrée depuis... longtemps. Cependant, cette partie du parc m'est inconnue, aucun souvenir ne rôde ici. Alors je choisis d'errer dans les allées peu encombrées. Seuls quelques adolescents traînent nonchalamment en groupe, tuant le temps en cette fin d'après-midi.

Lorsque j'arrive devant un espace réservé aux jeux d'enfants, où des mères surveillent leurs rejetons qui jouent bruyamment, je préfère bifurquer. Il n'y a rien pour moi ici.

Les minutes s'écoulent et j'avance d'allée en allée, refusant toujours de m'arrêter pour prendre une décision. Marcher m'occupe l'esprit. Lorsque l'épuisement m'oblige à m'asseoir sur un banc, je laisse mon regard errer autour de moi, tout est si loin, si étranger.

Un petit bassin d'eau froide. Deux ou trois adolescentes bavardes et mal habillées. Un jeune chien errant. Je ne trouve rien qui puisse être un prétexte pour oublier le choix qui s'offre à moi, et la décision à prendre. Je m'assoie sur le premier banc venu. Je fixe mes pieds. Ma converse gauche a une petite tache de boue.

Accepter la proposition d'Andrew Follen ? Un inconnu qui lui offre un logement et un emploi fixe ?

Je devrais la laver en rentrant. Ce n'est pas demain que j'en achèterais une autre paire.

Ou alors... rien. Je n'ai guère d'autre choix.

Je ne vois plus que cette petite tache grise et me penche vers elle, la frottant du bout des doigts. Elle disparaît presque. Si facilement. Si tout était si facile.

Plus d'appartement à compter de la fin de semaine et plus de revenus dès que j'aurais dépensé les quelques économies que j'ai pu faire depuis quatre ans. J'ai de quoi tenir sans travail pendant..... 6 mois ? Et encore, les loyers sont tellement chers à New York.

Retourner chez mon père ? Lui et moi, c'est devenu trop difficile depuis... Non, Seattle n'est pas une option.

La tâche est toujours là. Obsédante.

J'ai beau retourner le problème dans tous les sens. Je n'y arrive pas. Je ne suis pas capable de tenir ce rôle : m'occuper d'une enfant me fait... peur. Ma première réaction me l'a bien prouvée. Rien que d'y penser, j'ai envie de vomir et mes jambes tremblent. Andrew me demande l'impossible.

Je vais devoir lui dire. Il le faut.

Je respire profondément et pose mes mains à plat sur mes genoux, me concentrant sur la vision de mes doigts immobiles. Me forçant à ne pas bouger, à ne pas entortiller mes mains pour évacuer la tension qui monte en moi à nouveau. Je n'en suis pas capable. J'en suis sûre. Longtemps, je reste ainsi. Statue immobile dans l'après-midi finissant du parc de plus en plus désert. J'attends. Les bruits s'estompent autour de moi tandis que la luminosité baisse.

Les yeux fermés, je prends ma décision. Je suis parfois, souvent même, lente à me décider, mais ensuite, je m'y tiens. Je la regrette déjà, mais rien n'y pourra changer.

Le plus difficile étant fait, je me lève et marche résolument vers la sortie, négligeant la douleur sourde qui forme une boule dans mon ventre depuis que je sais quelle sera ma direction. Il me faut près de quinze minutes pour quitter Central Park puis je descends dans le métro pour regagner l'appartement que j'occupe depuis six ans maintenant.

Dans la rame, bondée en ce vendredi soir, je ne me se laisse pas bousculer par la foule des banlieusards qui quittent leur job pour retrouver leur foyer, chaleureux ou non. Jouant des coudes, je réussis à trouver une place sur un siège resté miraculeusement vacant au fond du train. Ignorant le jeune homme un peu obèse, assis côté fenêtre, qui me fixe effrontément, je prends place, sors mon livre de mon sac à main, afin d'oublier le temps du trajet, la vie et ce curieux jeune aveugle à qui j'ai choisi de tourner le dos.

Une heure plus tard

Je viens de me changer après une dernière douche rapide. Tout en tentant de démêler mes cheveux, je regagne le salon pour faire le point. J'ai trié rapidement mes affaires : un grand carton et deux valises partiront au garde-meuble. Deux petits sacs de voyage complètent celui que j'ai abandonné dans la loge de Justin Black. Ce sera le nécessaire pour les semaines ou mois à venir. Le reste... Le reste...

En soupirant une fois de plus, je parcours du regard le salon vide. Les quelques meubles que Peter m'a laissés ont été achetés lorsque James mon propriétaire et ami nous a prêté l'appartement. C'était il y a longtemps dans une autre vie. Maintenant, c'est la sœur de James qui va vivre ici. Je lui souhaite d'y être heureuse.

Six ans de ma vie. Bonheurs et malheurs entre ces murs. Il y a longtemps que je ne vois plus les imperfections de ces trois petites pièces. La kitchenette est trop petite, mais je ne cuisine plus. La chambre, trop sombre, est trop grande, je n'y vais que pour tenter de dormir. La dernière porte est fermée sur une deuxième chambre dans laquelle je ne rentre plus depuis longtemps. Le salon, un peu fané, sur lequel je tourne mon regard, n'est ni très grand, ni très clair et sur ses murs lézardés, il affiche des traces plus claires à l'endroit où j'ai ôté les cadres de photos il y a longtemps. Peter et moi avons été heureux à l'époque de ce « nid », trouvé pour héberger notre couple naissant. Avant que tout bascule.

Aujourd'hui, il ne reste que le vieux canapé au revêtement de tissu bleu délavé et la table basse au verre fendu. Souvenir du jour où Peter, dans une de ses colères, l'a frappée du poing. Fort. Sans réussir toutefois à la détruire. Elle est restée ainsi. Fracturée ... comme notre couple.

La porte d'entrée s'ouvre doucement. Je n'ai pas entendu frapper, mais je souris à celui qui vient de rentrer. James a l'air triste. À cause de moi. Grand et blond, avec son éternelle allure de jeune premier mélancolique et pensif, James me fait du bien par sa simple présence. Il ne dit rien. Je regarde ses doigts qui virevoltent dans l'air, il ne sait pas quoi faire de ses mains. Il les enfonce dans les poches de son jean noir avant de prendre la parole.

- Tu sais, Livie, je suis désolé...

C'est évident et pourtant il n'y est pour rien dans cette situation. Je l'interromps.

- Non, c'est moi. Je te rends l'appartement dans un triste état. J'aurais voulu avoir le temps de le repeindre, le débarrasser de tous ces vieux trucs, dis-je en désignant les meubles d'un geste vague.

- T'inquiète pas pour cela si tu ne les veux pas. Tu sais, le jeune étudiant du rez-de-chaussée, celui qui vient de s'installer, cherche des meubles. Il viendra nous en débarrasser quand tu veux. Ce qui me gêne, c'est que j'ai l'impression de te ficher dehors.

- James !

Je m'approche de lui et me mets sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur sa joue.

- Tu m'héberges quasi gratuitement depuis un an après avoir toléré nos retards de loyer pendant plusieurs mois. Je comprends que ta sœur ait besoin d'un point de chute sur New York maintenant qu'elle y a trouvé un travail. Il est logique que tu reprennes cet appart. Je suis prévenue depuis longtemps. Et tu sais, j'ai trouvé une solution, alors ne t'inquiète pas.

Balivernes, Livie. Soit convaincante au moins quand tu mens !

J'invente et je recule en me tournant vers la « cuisine » en disant les derniers mots, évitant le regard perspicace de mon ami. Pour m'occuper, je frotte à nouveau le comptoir et me glisse entre celui-ci et le plan de travail pour essuyer des salissures imaginaires.

- Je passerai voir ta sœur et l'aiderai à mettre de la couleur sur les murs si elle veut.

Ces mots me permettent de changer de sujet et de rompre le silence devenu inconfortable.

- T'as intérêt à revenir nous voir ! Je te la présenterais. Je suis certain que vous allez bien vous entendre toutes les deux. Mais, es-tu sûre de vouloir partir ce week-end ? Il n'y a pas urgence. Elle n'arrive que dans une semaine et elle serait d'accord pour que vous co-habitiez un moment.

James semble inquiet pour moi. C'est pour cela que je dois arrêter cela. Brusquement. Je me tourne vers lui.

- Non je ne peux pas. Je dois absolument occuper le nouvel appart dont je t'ai parlé au téléphone tout à l'heure, ou il va me filer entre les doigts. Je laisse les cartons ici. Je repasserai les chercher dans quelques jours. Je dois y aller, James.

Je saisis les deux sacs. Ils ne sont pas lourds. Ma vie se résume, à 26 ans, à peu de choses essentielles.

James passe devant moi et, galant, m'ouvre la porte avant de prendre un de mes sacs. Je soupire, ça ne sert à rien de protester, il est ainsi. Je sors sur le palier et ferme à clé cet appartement pour la dernière fois. Enfin.

Je redresse les épaules, encore une fois, et offre à James mon plus beau sourire, en lui tendant les clés de mon passé. Sans rien dire, il les glisse dans sa poche et m'accompagne en silence vers la sortie de l'immeuble, portant l'un des sacs.

- Merci James. Pour tout.

- Prends soin de toi, Livie, et à bientôt.

Il me serre dans ses bras, c'est tellement agréable. Je voudrais pouvoir me laisser aller. Tout lui expliquer. Mais j'ai pris une décision alors j'embrasse une nouvelle fois la joue mon ami avant de sortir dans le crépuscule.

Je ne sais pas du tout dans quel hôtel je vais dormir. Mais je dois tout d'abord récupérer son sac dans la loge de l'immeuble d'Andrew Follen. 

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