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chapitre 36 Andrew : Désirs égoïstes

12h

J'étais agréablement surpris de ma conversation avec Follen. J'avais pensé que ça allait exploser entre nous et ça avait failli ..mais nous avions trouvé un terrain d'entente : Livie .

J'attendais de voir ce qui allait se passer maintenant. Il avait promis.

15h30

Elle venait de rentrer et ce fut comme un rayon de soleil illuminant le hall. Je me levai rapidement et la rejoignit alors qu'elle appuyait déjà sur le bouton d'appel.

- Salut Livie !

- Hello Justin ! Je croyais que tu ne travaillais pas cet après- midi.

Je ne devais pas travailler en effet... mais quitter mon poste sans savoir et rester à piétiner chez moi alors qu'Andrew devait s'expliquer avec elle, je n'avais pas pu. Je rougis légèrement.

- Euh... j'ai plutôt décidé de prendre un autre jour de congé.

Elle sourit semblant amusée et... pressée de prendre ce maudit ascenseur. Je piétinai devant elle de façon gênée, attendant je ne sais quoi.

- Ça a été le boulot ?

- Ça va... comme tous les jours ! Tu veux quelque chose Justin ?

- Non... enfin oui... juste te redire que tu es une fille formidable et si tu as besoin...

- Si j'ai besoin tu seras là... je sais, merci ! Tu as déjà été là samedi et ça c'était formidable.

Le baiser qu'elle plaqua sur ma joue était purement amical mais j'aurai aimé...plus. Je reculai alors que les portes s'ouvraient.

- De rien, à bientôt !

- À demain Justin .

18h

J'étais sur le point de partir... après tout, je n'étais pas censé travailler aujourd'hui mais un étrange pressentiment me retenait.

Je tournai en rond depuis un certain temps et Alice qui avait fait trois aller-retour pour monter ses achats me regardai bizarrement.

Je n'arrivais pas à partir...

Puis je la vis. Blême. En larmes. La petite brune lui tapotait les épaules et la guida avec autorité vers ma loge. Livie s'assit sans protester. Sans parler.

- Justin prend soin d'elle ! Ne la quitte pas des yeux. Je remonte m'occuper de l'autre, il ne doit pas être dans un meilleur état qu'elle,à ce que j'ai pu comprendre.

Elle fila si vite que je me demandai si elle n'avait pas un pouvoir du genre de ceux des sorcières de Charmed.

Lorsque je remis mon attention sur Livie , je devins fou d'inquiétude. Qu'avait-il fait ? Elle était immobile et son regard flou ne me voyait pas.

- Livie ? Parle-moi ? Que s'est-il passé ? Explique-moi !

Rien, elle était muette.

POV Andrew

Jeudi après-midi

- ... J'envisage de faire un voyage à New-York bientôt. Je passerai à la maison, susurre Alana d'un ton assuré.

Je n'en crois pas mes oreilles. Elle n'a pas changé ! Moi, si. Si elle ne le sait pas encore, cela ne va pas tarder. Je m'adosse à l'évier et serre mon poing droit, cherchant à garder mon calme. Je la connais. Je choisis de la laisser parler pour savoir jusqu'où elle ira même si son, « bonjour mon chéri » me dit déjà ce qu'elle souhaite.

- Tu veux passer à la « maison » ? Quelle maison ? Tu habites Los Angeles depuis... plus de 6 ans maintenant ! fais-je sarcastique.

- Tu m'as compris Andrew ! répond-elle en adoptant un ton d'abord larmoyant avant de continuer en ronronnant presque, j'ai envie de prendre un peu de vacances. De te... retrouver. Peut-être que nous avons été trop rapides de nous séparer.

Dois-je pleurer ou rire ? Je la revois encore entrer un soir dans mon bureau avec sa valise m'annonçant son départ. Seule. Sans plus d'explications, d'ailleurs inutiles. J'étais, en l'espace de 5 minutes, devenu une sorte de père célibataire d'une enfant de deux ans. Et elle vient me dire, presque 7 ans plus tard que « nous » avions été trop rapides de nous séparer. Si le ridicule tuait...

- Je vois que tu as pris le temps de réfléchir Alana . Qu'est–ce qui motive cette envie de venir me voir ?

- Tu me manques. Lisa te ressemble de plus en plus... alors je... j'en ai pris conscience.

- Ahhh, effectivement, dis-je d'un ton ironique. Aurais-tu d'autres raisons ?

- Je t'admire ! Tu t'en sors bien malgré ta... enfin de ton problème.

- Je suis aveugle, si c'est le mot que tu cherches.

- Oui si tu veux.

Je ne le « veux » pas spécialement mais je n'ai pas eu le choix.

- Donc, tu as envie de me revoir parce que je suis un aveugle qui réussit à poursuivre sa carrière et à remplir très convenablement son compte en banque ? lancè-je sèchement soudain lassé de ce jeu puéril qu'elle essaie d'instaurer entre elle et moi.

Le silence au bout du fil me renseigne. Je suis tombé juste.

- Tu es aussi toujours méchant quand tu veux. Je suis sincère. Je vais te dire ce que je souhaite : passer quelques jours avec toi, chez nous, puis partir en voyage en tête à tête. Un truc romantique.

Préciser que l'appartement new-yorkais m'appartient exclusivement et n'est en aucun cas un « chez-nous » pour elle, est inutile, elle le sait.

- Et Lisa ? je demande, curieux de savoir si elle a « oublié » volontairement de citer notre fille.

- Elle a école. Il suffit de lui trouver une nounou, par exemple la fille que tu as chez toi, pendant 15 jours. Elles semblent s'entendre, même si je ne suis pas enchantée de l'influence qu'elle a eue sur mon bébé. J'aimerais visiter Monte-Carlo, Cannes, conduire une décapotable sur la Côte d'Azur. La France c'est très chic au Printemps. Il n'y a pas encore tous les parvenus qui l'encombrent l'été.

Elle voudrait, elle aurait envie... Alana est le centre du monde ?

Je fais la moue en entendant son raisonnement purement égoïste. Elle abandonnerait Lisa pour filer vivre la belle vie, négligeant au passage que les voyages sont assez .... compliqués pour moi et totalement inintéressants. En tout cas avec elle.

Curieusement une partie de mon cerveau part justement en voyage. En Écosse. Je sentis la brume et l'odeur de la mer, le bruit des vagues heurtant les falaises escarpées. Je m'imagine soudain en haut de la tour semi-détruite d'un « Castle » abandonné, vibrant encore des fantômes des Highlanders. Dans cette vision, je discute avec Livie de l'histoire écossaise, alors que Lisa sautille devant nous sur le chemin de ronde. Les voyages ne me rebutent pas tous. C'est surtout une question, de compagnie.

- Tu vois, je pense que les casinos nous accueilleraient avec plaisir. Tu es célèbre et solvable, continue de pérorer la voix d'Alana , je pourrais me faire plaisir. Tu aimais me faire plaisir avant.

Avant. Je reviens à la réalité et aux fantasmes désagréables de Alana. J'ai un jour épousé cette femme ? Oui. Clairement. Et je sais pourquoi.

Je grince des dents.

- Non.

- Non ? Non quoi ? Ne sois pas modeste, tu es célèbre !

Je souris ironiquement. J'ai une certaine notoriété mais sans plus, elle se fait des illusions, ma chère ex-épouse.

- Non, j'en ai assez de ton petit jeu. Non, nous n'irons nulle part ensemble !

Je profite du silence qui s'éternise pour continuer.

- Et tu ne viendras pas chez moi. C'est totalement inutile. Ma porte te sera fermée comme tu as fermé ta porte à mon frère par deux fois.

- Ton frère ? Il n'a pas pu s'empêcher de rapporter celui-là ! crache soudain Alana .

Je retrouve enfin la « vraie » Alana .

- Il a fini par m'en parler un peu, enfin, mais il avait trop de choses à dire. Trop de boue à remuer. On va laisser tomber. Dis-moi l'essentiel. Que me veux-tu ?

- Tu es toujours pareil, dur et froid. Totalement insensible. Lisa te ressemble, j'avais raison de le dire. Depuis son retour de New-York, elle me parle à peine, comme si je n'étais pas sa maman, celle qui a souffert pour la mettre au monde.

En payant pour accoucher par césarienne, le meilleur chirurgien de New_York qui lui ferait une "cicatrice totalement In-Vi-Sible", je cite de mémoire.

Je laisse passer l'orage et attends la suite en silence.

- Je ne suis pas une personne que l'on peut ignorer. Tu n'as pas le droit ! Tu n'es pas capable de prendre soin d'elle. Ce n'est pas grâce à toi si elle est restée indemne après votre accident.

Le voile rouge qui obscurcit mes pensées à chaque fois que cet instant est évoqué, fond sur moi, m'aveuglant au-delà de ma cécité. Ma respiration s'accélère et je faillis jeter le téléphone loin de moi pour ne plus entendre cette accusation qui hante mes nuits.

- Tu es incapable de t'occuper d'elle, et il a fallu que ton frère fourre son grand nez dans mes affaires ! Son courrier, votre courrier est immonde ! Je suis une mère parfaite pour ma fille. Je voulais faire d'elle une fille apte à se sortir de toutes les situations. Une femme prête à se battre pour obtenir ce qu'elle veut même contre l'avis des autres. Mais elle est si... semblable à toi. Elle n'aime que la tranquillité, ses livres et se fiche de son apparence. Malgré son potentiel, malgré mes remarques, elle gâche tout !

Le bourdonnement de ses paroles perce le trouble de ma colère et de ma culpabilité. Les révélations de Livie et les confidences de Lisa me font revenir à l'essentiel : Lisa. Je ne laisserai pas ma fille aux mains de celle qui la manipule et l'écrase. Elle a reçu la convocation du juge pour une audience lundi à New-York et c'est cela qui motive son appel. Elle doit comprendre que je ne suis plus dupe.

- Entre deux maux, il faut choisir le moindre Alana et Lisa sera mille fois plus épanouie avec moi. Tu n'as pas été une mère pour elle, encore moins une mère « parfaite ». J'ai honte de ne pas avoir compris plus tôt que tu lui étais nuisible.

Je laisse quelques secondes passer avant de reprendre sur un ton sourd.

- Tu me parles de partir en voyage ensemble ? Mais tu ignores à quel point cette idée même me répugne. Je t'ai fait malheureusement confiance trop longtemps pour élever notre enfant. C'est terminé ! J'aurais la garde je te le jure... quoi que ça puisse me coûter. Quand au courrier, il provient du juge car ni Drake ni moi n'avions envie de t'écrire. Tu es convoquée, comme moi, lundi à une audience à New-York. Et tu as intérêt à être présente, et à te réserver une chambre à l'hôtel. Tu ne mettras pas un pied chez moi !

Froidement, sans élever le ton, je lui ai dit ce que j'avais à dire.

- Peut-être, mais ton avocat, c'est Drake . Et je suis sûre que c'est lui qui a engagé cet idiot de détective qui m'a espionnée. Ma vie privée est MA vie privée ! Si je veux me faire un homme différent chaque jour, c'est mon problème ! Après tout, Lisa était avec toi au moment où tu devais t'envoyer ta petite copine sous son nez, alors ne venez pas me parler de « pudeur » et de moralité !

Qu'elle se permette de mêler ses amants de la nuit et mon amitié avec Livie m'irrite au plus haut point, mais je ne veux surtout pas aborder ce sujet avec elle.

- L'enquête a été ouverte à MA demande. Laisse Drake de côté. Et si tes amants n'avaient pas confirmé qu'ils venaient te voir, même quand Lisa était dans l'appartement, tu n'en serais pas là. Et malheureusement Lisa aussi sait...

Je préfère me taire. Lisa nous a confié qu'elle savait parfaitement tout cela et avait conscience de ce qu'il se passait. Sa vision de sa mère est assombrie, salie par ce qu'elle imaginait qu'il se passait entre ces hommes et Alana .

- Tu as fouillé partout !

Elle hurle maintenant dans le téléphone aussi j'éloigne le récepteur de mon oreille pour préserver mon audition de sa fureur.

- Tu veux ta fille ? Bien, prends-la, mais tu vas le payer ! Il est hors de question que je te laisse t'en sortir ainsi. Tu prends la petite peste, mais j'exige une pension. J'ai eu des frais et puis... je ne te ferai aucun cadeau. Je ne veux pas même aller à ta putain d'audience.

Elle est prête à vendre sa fille ? Comme un objet dont on se débarasse ?.

C'est ce que j'entend. Elle me veux me vendre le droit de garder ma fille. JE dois oublier mon envie de vomir et comprendre jusqu'où elle est prête à aller.

- Tu veux donc me la laisser, définitivement ?

- Oui sous conditions.

- Je t'écoute.

Ma voix est méconnaissable. Métallique et froide.

- Tu m'achètes l'appartement de L.A. Je veux être propriétaire. Et... une voiture. Et... une croisière en Europe ! Et tu sors de ma vie. Et Lisa aussi.

- Donc, contre un appartement et une voiture tu « oublies » définitivement que tu as une fille ?

- J'en serais débarrassée. Mais pas d'entourloupe ! Si tu me joues un tour je reviendrai.

- Tu ne voudras plus la voir ? Ni même de temps en temps ? Et si elle souhaite te voir ?

Je suis partagé. Horrifié par l'impact des conséquences sur Lisa de cet abandon et soulagé en même temps d'obtenir si facilement ce que je voulais.

- Paye, et jamais elle ne me reverra ! C'est une petite...

- Tais-toi, la coupé-je. Je ne veux pas entendre ton avis et tu cries trop fort. N'oublie pas qu'elle est à côté de toi !

J'ai haussé le ton moi aussi.

J'inspire longuement. Ma décision est prise.

Il ne reste qu'à fixer les détails. Je m'arme de courage pour terminer cette conversation qui vire à un marchandage répugnant.

Quelques minutes plus tard, je raccroche et jette le portable en direction du canapé avant de monter à l'étage. La porte de la salle de bains est fermée. Je n'irai donc pas à la douche pour me laver des salissures que cette conversation vient de laisser sur moi. De plus façon elles sont indélébiles.

Je pousse alors la porte de la terrasse pour respirer. J'ai besoin d'air. D'air frais et pur.

Je m'écroule sur un des fauteuils et prends mon visage entre mes mains.

Je viens « d'acheter » ma fille. Je me dégoûte. Mais ainsi, je suis certain de la mettre en sécurité, hors des griffes et du cerveau malsain de celle qui est sa mère.

C'est la solution la plus facile pour en terminer rapidement. Sans heurts immédiats pour Lisa. Un procès serait plus satisfaisant de mon point de vue, mais plus difficile à supporter pour la petite. Je reste pour ma part avec mes questions.

Lisa en sera heureuse évidemment. Maintenant. Mais dans 10 ans ? Dans 20 ans, ne m'en voudra-t-elle pas de lui avoir ôté sa mère ? Voudra-t-elle « renouer » avec elle ?

Ai-je eu tort de faire ce marché avec Alana ? Aurais-je dû consulté Drake, ou Livie, avant de plonger ?

Secouant la tête, je rouvre les yeux et inspire profondément.

Être parent. Prendre des décisions sans être vraiment certain de faire le meilleur choix pour nos proches.

Je fais au mieux avec mes moyens.

Je m'aperçois en passant la main machinalement dans mes cheveux que celle-ci tremble.

Trop de stress ces derniers jours, il faut que je relâche un peu la pression et m'éloigne des sources de problèmes.

Je me raidis en entendant des pas. Livie .

- Je te dérange ?

- Non.

- Si tu préfères rester seul, je t'attends en bas.

- Ça se voit tant que cela ? soupiré-je, je tends le bras dans sa direction, l'invitant du geste, assieds-toi à côté de moi, de toute façon il faudra bien que j'en parle, autant commencer par toi ça sera plus facile ensuite.

Je sens son parfum m'entourer.

- C'était Alana ? C'est elle qui t'a mis dans cet état ?

- Alana en effet, ma chère ex-épouse...

Le silence s'installe. Par où commencer ?

- Elle refuse de venir à l'audience ? Elle veut garder la petite ?

Au ton inquiet de Livie, je réalise que je ne suis pas le seul à être angoissé par la situation.

- Oui et non. Pour reprendre au début de la conversation. Elle espérait me séduire par une proposition de balade en France...

- Proposition déclinée bien sûr.

- Bien sûr. Puis elle a joué sur la culpabilité.

- Évidemment, et si tu ne lui as pas donné ce qu'elle espérait, elle a dû exploser ?

- Le volcan s'est déversé en effet. Insultes et noms d'oiseaux mais elle a dévoilé ce qu'elle voulait. Elle me vend Lisa contre un appartement et une voiture. Elle... l'abandonne.

Ca y est les mots ont franchi ma bouche et j'ai honte. Honte de l'avoir épouser un jour, honte d'avoir accepté son marché ignoble.

Le souffle de Livie se bloque soudainement, puis elle soupire.

- Tu dois te dire « bon débarras ». Après tout, le mal est moindre. Lisa sera avec toi. Et on avisera ensuite pour les conséquences. Alice nous aidera.

Livie me surprendra toujours. Pleine de bon sens, sa réponse va droit à l'essentiel, me rassurant.

- Bien sûr, je devrais être heureux, me féliciter qu'elle me confie enfin Lisa sans plus de batailles juridiques, je devrais sauter de joie qu'elle abandonne ses droits parentaux et refuse de la voir. Mais je n'y arrive pas. Je... Quand j'ai rencontré Alana , un moment, un bref moment, j'ai cru qu'elle était « la » bonne personne pour moi. Quand je me suis aperçu de mon erreur, il était trop tard, elle était enceinte, et nous devions nous marier. Nous avions cru, ou plutôt, j'ai cru que c'était la chose à faire. Que le bébé nous « cimenterait » cette relation qui n'en était déjà plus une. Un bébé ne peut pas cimenter ce qui n'existe pas, les sentiments sont un miroir aux alouettes. Ils sont là puis disparaissent. Ne laissant que des blessures et des regrets.

Je deviens triste et amer en avouant à Livie les circonstances tristes mais si banales de mon mariage. C'est très désagréable à entendre, même à mes propres oreilles. J'aurais préféré que Livie parte et me laisse digérer cette amère victoire.

Un baiser sur mon front est sa réponse. Doux, léger... l'écrivain en moi, ou Lisa aurait dit « un bisou magique ». Mais je ne veux pas de bisous magiques. La féerie des sentiments, de la tendresse et de l'amour éternel n'existe que dans les livres et l'imagination fertile de quelques personnes. La réalité m'a rattrapé. Piégé par une femme. Piégé par un incendie et désormais chargé d'éduquer une petite fille adorable.

- Livie ...

- Oui ? Je suis là.

- C'est peut-être là le problème.

J'ai parlé plus sèchement que je ne le voulais.

- Ma présence ? Un problème ? répète-t-elle sans comprendre.

- Non pas exactement. Mais tu représentes une... tentation, quelque chose pour lequel je ne suis pas prêt.

Je pense en moi-même que je ne serais jamais prêt à partager une vie commune avec une femme. Même Livie. Mais le lui dire maintenant, lui ferait inutilement mal après les derniers jours que je lui ai imposés.

Un nouveau baiser plus doux, si c'est possible, effleure ma joue, ma mâchoire, et son souffle me frôle lorsqu'elle parle doucement.

- Peut-être n'es-tu pas prêt, mais tu dois savoir que je suis là. Que je serai là à chaque fois que tu auras besoin de moi, de mon regard, de mon aide, de mon amour. J'attendrai. Le temps qu'il faudra...

Elle me parle d'amour ? Alors que je viens de lui dire que je ne peux pas ? Ne veux plus être tenté. Sa douceur m'enveloppe. Un semblant de cocon dans lequel il ferait bon se laisser aller. Rêver que l'amour peut peut-être exister. Rêver qu'un monde où les femmes rejettent leur enfant pour une maison n'existe pas.

Je secoue la tête et me lève. Je lui tourne le dos et m'appuyant à la rambarde, je laisse les mots franchir mes lèvres.

- Ce n'est pas la peine d'attendre. Il n'y a rien à attendre ici pour toi. Ni aujourd'hui ni demain. Je n'en ai pas la force, pas l'envie non plus. Tu ferais mieux de partir, de chercher ailleurs celui qui pourra t'apporter ce que tu mérites.

Elle ne dit rien. Ne bouge même pas, comme clouée par mes paroles. Lui tournant toujours le dos, je lance une dernière phrase.

- Je préfère être seul. Tu ne peux rien m'apporter.

Je déglutis et serre les dents en espérant que je sais toujours aussi bien mentir.

La porte ne claque même pas... seul un petit chuintement me fait comprendre qu'elle a saisi.

J'ai tout réussi. J'ai la garde de Lisa et je ne serai plus blessé ni ne blesserai personne, surtout pas Livie .

Alors pourquoi, mon Dieu avais-je envie de hurler et de tout casser autour de moi ? 

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