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Chapitre 1 Andrew : Craintes -

Vendredi 13h00 - Justin Black

Être gardien d'immeuble avait ses inconvénients et ses avantages. L'un des avantages était que parfois la première personne que vous croisiez le matin à votre prise de poste, était Mme Follen. Elle avait toujours un mot gentil pour moi ...

- Bonjour M Black. Comment allez- vous ce matin ? J'ai vu qu'il avait encore gelé cette nuit. Je vous remercie d'avoir enlevé le givre sur les marches devant l'immeuble.

La reconnaissance de mon travail. Et ses muffins étaient les plus savoureux que j'ai jamais dégustés. Elle aurait été disponible, je l'aurais demandée en mariage rien que pour cela. Au risque d'avoir un fils aussi glacial qu'Andrew Follen. Il y a certains moments dans ma vie professionnelle assez amusants, voire jouissifs. Saluer Follen en lui rappelant innocemment son retard, alors qu'il était évident, par son attitude, qu'il se pressait pour son rendez-vous, en fait partie. Même si le regard pénétrant qu'il me lance ensuite, me fait encore froid dans le dos. Putain, mais comment ce type arrive à faire ça ?

ooOoo

ANDREW - Vendredi 7h30

Les yeux fermés, seul dans le noir, je laisse couler le temps sans bouger.

Comme d'habitude, seul mon réveil avec la voix de Michael Bloomberg a pu me sortir du sommeil lourd qui me paralyse comme tous les matins.

Je mets plusieurs secondes à reprendre contact avec la réalité en me frottant paresseusement le front. Je suis tellement bien dans le monde coloré des songes. Un sourire léger erre encore sur mes lèvres au souvenir de la clairière. Lumineuse et isolée, son sol herbeux était recouvert de petites fleurs sauvages que j'étais incapable de nommer. Le vent fait onduler lentement les corolles multicolores et parfumées qui m'entourent. Ce lieu hante mes nuits depuis quelques jours. Je suis là-bas, marchant nonchalamment sur ce tapis chatoyant, et je vois sa silhouette venir vers moi. Je la devine plutôt, je suis incapable de décrire son visage, comme toujours dans ce rêve idiot. Je préfère ne pas réfléchir au sens de tout cela.

Ce songe, ô combien captivant, fait suite à une longue nuit blanche où j'ai tenté d'aligner, sans succès, des mots sur mon clavier. Hier, avait été un jour « sans ». Un jour noir et frustrant.

Toujours allongé, je m'étire dans mes draps froissés, dénouant les muscles endormis de ma nuque et de mes épaules. Le speaker à la radio raconte, avec un entrain forcé, les joies de la journée qui nous attend. Il nous annonce que le soleil est de retour en ce mois de janvier. Je sens d'ailleurs sa chaleur sourdre à travers les rideaux de ma chambre réchauffant doucement mon bras. La brise qui pénètre à travers la fenêtre entrouverte fait vibrer les stores légers qui cliquettent doucement. La tiédeur semble suivre ce mouvement sur ma peau sensible. Je peux même sentir le parfum délicat des arbres en fleurs en contrebas. J'aime prendre le temps de ressentir cela. J'ai à cet instant l'impression d'être vivant, de ne plus être enfermé à l'intérieur de mon corps.

Le discours insipide de Bloomberg s'éternise. D'après lui, passer une heure dans les embouteillages peut être un plaisir pour ceux que cela concerne. Je grimace. Je ne suis plus concerné. Plus jamais je ne pourrais l'être.

Il enchaîne avec enthousiasme, sur une affaire passionnante : le dernier clip de Justin Bieber. J'étouffe un bâillement derrière mes doigts, comme ma mère me l'a appris. Je ne suis pas obligé de subir cela plus longtemps.

D'un geste précis de la main, je coupe définitivement le flux de paroles de cet homme. Il faudrait vraiment que je prenne le temps de régler définitivement ma radio le soir. Je fais la moue en me souvenant de ce qui me retient. Cette peur que la station choisie ne me donne pas autant envie de l'éteindre que cela. C'est assez retors, je le sais, mais c'est toujours mon premier geste de la journée : couper la parole à Mickael Bloomberg. J'en retire un plaisir sadique qui me donne le tonus nécessaire pour commencer une nouvelle journée.

La radio enfin éteinte, les bruits de la rue montent alors jusqu'à moi dans le silence relatif de mon appartement du dixième étage. Ils sont à la fois stridents et assourdis, et paradoxalement rassurants. La vie est là. Juste dehors.

Je m'assois sur mon lit et réfléchis à cette journée qui s'annonce compliquée.

Lisa arrive dans deux jours et tout doit être prêt pour l'accueillir. Je soupire en pensant aux derniers préparatifs.

Je dois donc retrouver ma mère, Sue, pour déjeuner à midi au Jackson Hole, le petit restaurant en bas de la rue. Elle va encore m'envelopper de son étouffante affection maternelle. Heureusement, elle repart pour Chicago cet après-midi et je pourrais enfin reprendre tranquillement le cours de ma vie. Je tends l'oreille pour savoir si elle est encore là, quelque part dans mon appartement. Mais je ne l'entends pas bouger dans la chambre à l'étage en dessous, ni s'affairer dans ma cuisine, elle doit être déjà sortie faire les courses afin d'accueillir Lisa correctement. Sue aime s'occuper de moi et me « faciliter » la vie. Je devrais lui expliquer qu'au contraire, je préférerais qu'elle ne change pas le café de placard, ni ne déplace les cadres photos dans mon salon lorsqu'elle décide de faire la poussière. Seulement, c'est ma mère et je l'adore malgré sa tendance protectrice exacerbée. Je comprends d'ailleurs son angoisse, mais maintenant je refuse de la partager. Après un mois passé avec elle, à me cogner dans les meubles et objets qu'elle change de place, je serais heureux de retrouver ma solitude.

Laissant courir mes doigts le long des murs, sans même passer un peignoir dans la tiédeur de l'appartement, je me dirige, vêtu de mon seul bermuda de sport gris, vers la salle de bains et effectue sans y penser les indispensables rituels du matin. J'essaie tant bien que mal de discipliner mes boucles rebelles, mais je sais depuis longtemps, que c'est une cause perdue d'avance. Dans mon souvenir, j'ai toujours eu ces cheveux châtains aux reflets dorés, impossibles à coiffer, au grand désespoir de ma mère. Cela faisait longtemps que j'ai relégué cette énigme au rang des futilités ne méritant pas que je m'y attache.

Cependant, mes doigts frôlent ma joue et sont irrités par une barbe de trois jours ou une semaine peut-être. Une autre fille aimerait sûrement le look que cela me donne, mais je doute que ma Lisa apprécie. Sa peau douce sera irritée par le piquant de mon menton. Pour elle, je commence un rasage qui est censé me redonner figure humaine...

Les derniers mois ont été compliqués et mes courtes nuits n'améliorent évidemment pas mon aspect physique. Je dois faire des efforts pour ne pas l'effrayer. Je ne l'ai pas vue depuis longtemps, un an exactement, et je tiens à retrouver très vite notre complicité et notre amour.

Andrew sans peur et sans reproche. Un peu comme les héros des livres que je lisais avec elle, il y a quelques années.

J'essaie d'imaginer l'homme qu'elle verra. Grand, mince, un visage qu'on dit « beau ». Le manque d'activités physiques de ces derniers mois n'a pas affecté ma silhouette, je sais que je plais toujours aux femmes, même si cela m'indiffère totalement maintenant. C'est d'ailleurs devenu un problème supplémentaire à gérer. J'espère, de façon assez indigne, que la présence de Lisa à mes côtés pourra éloigner celles qui me poursuivent de leurs assiduités, et ce malgré l'air froid et indifférent que j'affecte en public depuis le début de ma carrière.

De retour dans ma chambre, j'ouvre le premier tiroir de la commode et attrape le pantalon en jean qui est posé sur le dessus de la pile. La chemise assortie se trouve obligatoirement juste à côté et je porte à mon nez, sans réfléchir, sur le tissu légèrement parfumé, reconnaissant l'odeur fraîche de l'assouplissant utilisé par Casey, mon « assistante-à-tout-faire ».

Je la regrette un peu. J'ai été un peu dur avec elle durant toutes ces années. Sept ans de collaboration. Quelques remords à propos de mon attitude distante envers elle m'effleurent. J'aurais dû prendre le temps d'apprendre à mieux la connaître. C'était une bonne assistante et une chic fille aussi, sûrement. Charmante et pas envahissante. Elle a su rester à sa place et m'accompagner de son mieux, sans jamais chercher à franchir la barrière que j'instaure entre le monde et moi.

Elle m'a quitté pour se marier, il y a un mois. J'ai presque dû la sortir de chez moi en la poussant, tellement elle était inquiète et pleine de remords de « m'abandonner ». Son fiancé, Ben, avait été très patient. Cela faisait un an qu'elle repoussait la date du mariage pour m'assister encore et toujours. Elle a été présente dès le début de ma carrière, puis a pris inévitablement une place plus importante. Après.

Je dois avouer que maintenant, je me sens un peu livré à moi-même. Je déteste de plus en plus cette sensation d'être dépendant. À vrai dire, je ne la supporte plus. Le mariage, le départ de Casey, ont été le déclic qui m'ont fait prendre conscience de mon état. Je suis sûr d'être capable de démarrer une machine à laver, certain de pouvoir prendre soin de mon linge et même de planifier mon agenda sans Casey. J'ai donc hâte de retrouver cette liberté de mouvements, cette indépendance relative. Je vais commettre des erreurs, sûrement, mais je pense pouvoir survivre au drame de porter des chaussettes dépareillées ou un pantalon déteint.

Ma mère s'inquiète de la gravité de mes « futures erreurs », c'est d'ailleurs pour cela qu'elle a abandonné mon père, pour quelques jours, pour la première fois en 33 ans de mariage. Elle refusait que je reste seul après le départ de Casey. Mon père s'est incliné devant la volonté de sa femme. Au téléphone, il m'a avoué que, même si sa femme lui manque, il apprécie de manger tranquillement assis sur le canapé, un plateau sur le genou, devant une vieille rediffusion hollywoodienne en noir et blanc. J'ai souri à cette image de mon père en mode « célibataire », puis Sue a interrompu notre conversation téléphonique pour me prier de venir à table. Lui comme moi, avons éclaté de rire d'un bout à l'autre des States.

Je descends à la cuisine et prépare mon indispensable café noir du matin en me disant que jusqu'ici, j'ai laissé les femmes me cocooner comme un bébé. Ma mère aime ce rôle. Casey aussi sûrement. Un frôlement sur mes chevilles, puis un léger bruit à proximité de ma main me distrait et m'avertit que Luna vient de me rejoindre. Je caresse son corps chaud et soyeux. Immédiatement elle bondit sur le comptoir, se frottant en ronronnant contre mon bras pour me quémander son repas. Évidemment, je m'exécute sur le champ, comme toujours, et lorsque ma compagne à quatre pattes est installée devant sa pâtée de luxe, je me replonge dans mes réflexions.

Je saurais prouver à ma famille qu'à presque trente ans, Andrew Follen, solitaire, avec son matou, vivant assez confortablement de son relatif talent d'écrivain, peut à nouveau rester seul.

Le plus important est de me le prouver à moi-même.

C'est cette pensée qui flotte dans mon esprit, me troublant un peu, lorsque j'ouvre la porte de mon bureau pour m'asseoir devant mon ordinateur dernier cri, afin de tenter de dompter mes muses.

ooOoo

Quelques heures plus tard

Même si je pouvais courir dans la rue, cela ne changera rien, je suis en retard. Terriblement en retard. Sue va s'inquiéter. Elle aura peur pour moi une fois de plus et je culpabilise déjà. Ce n'est pas vraiment ma faute pourtant. Quand j'écris, le temps s'efface et le monde disparaît. Après avoir souffert encore une fois toute une nuit de blocages et effacé mille fois mon travail, ce matin, tout a coulé de source. Les mots et les sensations se sont enchaînés dans mon cerveau en ébullition, comme si mon rêve avait libéré mon inspiration depuis longtemps disparue.

J'ai ensuite reçu un appel de James Williams mon éditeur. Il a tenté, comme souvent depuis 4 ou 5 mois, de me « mettre la pression », à demi-mots, pour lire le premier jet de mon prochain roman. Une nouvelle fois, je lui ai rappelé qu'il était entendu entre nous, par contrat, que j'étais libre des dates de remise de mon travail et qu'il n'était pas dans mes habitudes de « montrer » ce... brouillon à qui que ce soit. James me connaît depuis sept ans maintenant, je l'apprécie, mais je persiste à entretenir entre nous des relations purement professionnelles. Il est mon éditeur pas mon ami. Parfois Sue ou Drake, mon frère, me demandent pourquoi j'agis ainsi. Je n'ai pas de réponses à leur apporter. C'est comme cela.

Tapotant impatiemment la paroi de l'ascenseur, je grimace, il est très pratique, mais trop lent. Je ne suis pas sûr que ma mère admette mes excuses professionnelles à mon retard.

Justin, le portier, me salue dans le hall.

– M Follen, bonjour. Vous n'êtes pas en avance aujourd'hui.

Ce type sait vraiment enfoncer des portes ouvertes. Il a parfaitement choisi son métier le bougre.

– Ah, vous croyez ? fais-je, en le dépassant rapidement.

– Faites attention. Il fait soleil, mais il reste un peu de givre sur le coin des marches. Elles étaient à l'ombre ce matin.

Pénible, mais pas méchant. Je le remercie d'un geste flou de la main avant de sortir de l'immeuble.

Zut. Malgré l'avertissement, je descends un peu trop vite les quelques marches, me rattrapant in extremis au montant de la porte de l'immeubleet le bruit de la rue m'agresse alors.

Je n'habite pas très loin de la 91ème, près de la Madison avenue. Malgré ses trottoirs larges et ombragés, le quartier est rarement calme. À cette heure, les passants et les taxis le prennent d'assaut. Je n'ai quelques dizaines de mètres à parcourir pour rejoindre le restaurant. Je connais le trajet par cœur et lorsque je pousse la porte, un homme s'approche immédiatement et me salue.

– Bonjour Monsieur Follen, votre mère vous attend à la table habituelle.

Je reconnais Adam, un des serveurs qui me sert habituellement, et me penche légèrement vers lui.

– Elle est de quelle humeur ? je lui demande doucement.

Il me guide vers la table, tout en répondant sur le même ton discret à ma question. Je perçois la pointe d'amusement, malgré le professionnalisme dont il fait toujours preuve.

–Je dirais anxieuse, voire en colère. Elle a consulté sa montre et son téléphone plusieurs fois, Monsieur Follen.

– Merci, Adam. Je vais donc essayer de l'adoucir.

Il me laisse juste derrière ma mère, dont je reconnais le parfum de violette. Je place ma main sur son épaule, en un geste apaisant d'excuse. Je la sens se crisper et me penche doucement sur elle pour l'embrasser, espérant me faire pardonner. Immédiatement elle se détend et son sourire caresse à son tour ma joue alors qu'elle m'embrasse.

- Tu sais très bien, Andrew, que je déteste quand tu es en retard. Tu aurais dû m'appeler. Je t'attends depuis trente minutes, commence-t-elle.

Mais son ton montre juste un reproche affectueux et je sais que je suis déjà pardonné.

- J'écrivais.

J'ai prononcé le mot magique, en m'asseyant sur la chaise qu'Adam m'a présentée, comme si c'était une excuse.

C'était une excuse. Je souris à demi, prenant sa main dans la mienne. J'aime ce contact. Ma mère a de jolies mains qui lui ressemblent, douces et fines, et pourtant très fortes.

– Et alors ! Est-ce une raison pour m'oublier ?

– Humm, non bien sûr, maman. Mais tu sais comment les choses s'enchaînent. Tu as commandé pour moi ? dis-je en changeant volontairement de sujet.

– Évidemment. De toute façon ce jeune serveur sait déjà presque mieux que moi ce que tu aimes. Finalement ça me rassure de voir que tu seras un peu entouré ici. Mais dans l'appartement... Elle achève sa phrase sur un soupir mi-agacé, mi-inquiet.

– Maman, ne commence pas. Laisse-moi au moins jusqu'au dessert.

Je sens sa main vibrer dans la mienne, hésitante. Je la resserre doucement afin qu'elle comprenne à quel point c'est important pour moi.

– Bien. J'ai acheté des meubles pour la chambre du bas. Elle est plus agréable que l'ancienne chambre de Lisa. Cet après-midi, les livreurs viennent et je mettrai tout cela en place avant de préparer mes bagages. Tu verras tout sera impeccable pour elle. Il y a un nouveau lit, ainsi qu'une commode et un petit bureau. Tu verras je pense qu'elle va adorer !

– Merci maman, tu es une vraie mère pour moi.

– C'est ça, moque-toi... j'ai aussi pris de nouveaux draps... et commandé une nouvelle télévision et un ensemble home cinéma pour agrémenter les moments où tu l'oublieras comme tu m'as oubliée. La pauvre, elle...

Oublier Lisa ? Cela pourrait-il m'arriver ? Je m'inquiète soudain de ce qu'allaient être les prochains jours. Jusqu'ici j'ai idéalisé un peu ces retrouvailles avec elle. Mais cela fait un an qu'on ne s'est pas retrouvé seuls tous les deux. Pourrais-je prendre soin d'elle comme je le veux, comme je le dois ?

Mon genou se met à vibrer comme à chaque fois que je suis préoccupé. Je le bloque d'un geste discret sous la table. Hors de question que ma mère se rende compte de mon inquiétude. Je serai à la hauteur. Je dois bien cela à Lisa.

– Arrête ! Je vois que tu ne m'écoutes plus.

Lorsqu'elle tapote mon bras, je reviens à elle.

– Excuse-moi, maman. Tu disais ?

– Je te disais qu'il fallait que tu sois à l'aéroport demain à midi pour accueillir Lisa. Alana, sa mère, t'a envoyé un message hier tu te souviens ? Tu y arriveras ?

Soudain agacé, je pince les lèvres.

– Oui, je sais commander par téléphone un taxi. Donner une adresse. Curieusement je sais même marcher...

– Je ne parle pas de cela, tu le sais bien. Il faut que tu acceptes d'évoquer le sujet. Cela fait une semaine que j'essaie et que tu repousses l'échéance. Je pars ce soir et il n'y a personne pour prendre soin de toi.

– Peut-être parce que je n'ai besoin de personne ? réponds-je d'un ton sec.

Trop sec. Mais je veux qu'elle comprenne. J'ai besoin d'espace, besoin de savoir que j'y arriverais seul.

J'ai enfin l'occasion de me prouver, à moi-même plus qu'aux autres, malgré mes appréhensions, que je peux rester seul. L'appartement est aménagé. Je suis « rétabli », enfin autant que possible et même mon psy m'a donné le feu vert.

Elle ne dit rien. Son regard inquiet glisse sur moi j'en suis certain et je peux sentir sa désapprobation et même pire que ça, son angoisse.

Le silence s'éternise entre nous, à peine troublé par Adam qui apporte le café.

– Maman, laisse-moi gérer cela. Si je dis que je le peux... c'est que je peux. J'ai besoin d'autonomie, d'un peu d'espace. Tu peux comprendre cela ? Lisa ne risque rien et moi non plus. Papa et toi devez en être persuadés.

Je me force à rester calme et posé, mais je bous intérieurement. Quoiqu'elle en dise, cela fait quelques mois que nous discutons de cela. Elle a gagné le précédent match et l'adorable Casey a pris soin de moi, chez moi, pendant plusieurs mois. Maintenant, c'est à mon tour d'imposer mes conditions.

– Je dois partir ce soir. Tu peux comprendre que je sois inquiète ?

– Je peux le comprendre mais, maman, tu devras vivre avec et moi je dois vivre avec mon... problème. C'est ainsi. Je le peux et je le veux. Je ne suis pas au fin fond du désert mais, dans une grande ville américaine, jouissant de tous les conforts et agréments possibles. Tu m'as doté à la naissance d'un cerveau qui ne fonctionne pas trop mal et je sais m'en servir grâce à Papa et toi, alors s'il te plaît, laisse-moi vivre. J'en ai besoin.

Les derniers mots sont soufflés doucement. Ma colère a disparu, je veux l'apaiser, mais j'ai besoin aussi qu'elle accepte, qu'elle comprenne.

Nous maintenons le contact par nos mains qui ne se sont pas lâchées depuis le début de la discussion. Je pose alors mon autre main sur la sienne qui a serré mes doigts jusqu'ici. Elle recouvre, protectrice, celle de ma mère, enfin détendue.

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