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Chapitre 2 : Le Conseil

Bellamy


Le bruit des épées qui s'entrechoquent tinte à mes oreilles. Tantôt esquivant les coups, tantôt attaquant, mon corps se mouve avec fluidité et vivacité. Chaque parcelle de mon être est à vif ; mon esprit est en ébullition, hypnotisé par son unique objectif : désarmer l'adversaire. Les mouvements de ce dernier se font de plus en plus violents. Il essaie de me faire reculer mais, par un maniement subtil de mon épée, je le force à s'écarter et reprends l'avantage. Le sang noir qui coule dans mes veines frappe contre mes tempes ; je me sens pleinement vivant, complètement dans mon élément. Mon épée et moi ne formons qu'une seule arme : elle est le prolongement de mon corps, la concrétisation de tous mes désirs. Avec cette lame entre mes mains, je me sens invincible ; elle me fait bomber le torse et me donne l'audace de croire que je serais digne d'être choisi par l'Esprit de Heda.

-Bien, ce sera assez pour aujourd'hui.

La voix qui résonne me tire de mon état de transe. Mon adversaire s'arrête, rengaine son sabre ; je tourne la tête. S'étant levée du trône d'où elle nous observait, marchant avec une souplesse mêlée de fermeté, frôlant le sol et caressant l'air, le port majestueux, le visage grave, le Commandant, Costya kom Trikru, s'approche de nous. Aussitôt, je range mon épée dans son fourreau et m'incline avec solennité. Nul besoin de la regarder pour sentir peser sur mon crâne le regard de braise de notre Heda. 

-Tu t'es bien battu, Bellamy. Tu es prêt.

Je tressaute, et me penche encore davantage, jusqu'à ce que ma tête touche le sol. Recevoir un compliment du Commandant est loin d'être anodin, peu importe le statut de la personne à qui il est adressé. C'est un véritable honneur, dont je suis pour la première fois le destinataire. Je souffle, reconnaissant :

-Mochof, Heda. (Merci, Commandant.)

-Relevez-vous.

Je m'exécute aussitôt et me retrouve nez à nez avec notre chef. Sa chevelure, aussi noire que notre sang, flotte autour de son visage aux traits fins mais fermes. La jeune femme a le regard posé sur moi ; un regard que je ne saurais soutenir. Je baisse les yeux et la sens faire un pas en direction de mon partenaire de combat, Aiden, un grand gaillard du même âge que moi, jaloux, flagorneur, provocateur et impitoyable. Je l'observe du coin de l'œil adresser des courbettes et des mimiques à Heda tandis que celle-ci le conseille, et je ne peux m'empêcher de rouler des yeux d'un air exaspéré. 

Alors que l'entraînement s'achève et que moi et les autres Natblidas regagnons nos quartiers dans la tour gigantesque de Polis, je sens un corps me bousculer avec force au tournant d'un couloir désert. Je me retourne, furieux, et aperçois Aiden hilare. Je le dévisage d'un œil noir, serrant les poings. Surtout, ne pas s'abaisser à son niveau. Il n'en vaut pas la peine.

-Alors, ça fait quoi d'être le favori de Heda ? Pas trop fatiguant de coucher tous les soirs pour voler le mérite des autres ?

Mes bonnes résolutions s'envolent lorsque ses mots me parviennent. Je sors de mes gonds. Fou de rage, je me jette sur lui et le plaque contre le mur blindé de la tour. Sans même que je m'en rende vraiment compte, mes mains se serrent autour de son cou. Ses yeux écarquillés lancent des éclairs tandis qu'il se débat.

-Répète ce que t'as dit, crevure ?!

Il tente de me frapper, je l'évite. Alors qu'il commence à suffoquer, un son nous fige tous les deux : celui de la corne du Gardien. Un Conseil, à cette heure de la journée ? Résigné, je relâche mon emprise et m'écarte d'Aiden, qui titube et tombe sur le sol froid. Je le toise de toute ma hauteur, tâchant de transmettre à ce Natblida de mes deux tout le mépris et la haine que j'éprouve envers lui. 

-Un jour, je te tuerai, sifflé-je avant de faire volte-face pour me diriger vers l'ascenseur.

On n'en a pas fini, toi et moi, pensé-je en m'éloignant. Au bout du couloir, je m'engouffre dans l'élévateur aussi vieux que ce bâtiment ancestral et qui réduit à une vitesse vertigineuse la distance qui me sépare du haut de la tour. Direction : le sommet, là où se trouve la salle du Conseil. Tandis que je prends de la hauteur, je m'interroge sur les raisons qui ont poussé les Gardiens et Heda à nous rassembler. Je sors de l'ascenseur et pénètre dans cette illustre salle dont l'immense porte métallique est grande ouverte. Les autres Natblidas sont déjà là, alignés au premier rang du Conseil, sur la droite du Commandant qui préside depuis son trône surélevé. Je remarque Titus, le Gardien de la Flamme, notre mentor, ainsi que la garde rapprochée de Heda, postée près d'elle. C'est tout ; la pièce est presque entièrement vide. Je rejoins les autres Sang d'ébène en silence. Lorsqu'Aiden entre à son tour, il prend soin de se placer à l'opposé de là où je me tiens ; lorsque je m'en rends compte, un sourire narquois étire mes lèvres. 

Je balaie le lieu du regard : les chandeliers suspendus aux murs sont tous allumés. Bien que le soleil soit à peine levé, c'est une tradition incontournable du Conseil ; les flammes des cierges symbolisent la présence de tous les Commandants passés. Le vent qui souffle à travers les imposantes fenêtres sans vitres fait voler la chevelure d'ébène de Heda. Elle attend, impassible, le regard fixé sur les portes. Qu'attend-elle, d'ailleurs ? Soudain, un garde apparaît dans la pièce et marche à grands pas vers le trône ; je le regarde avec intérêt souffler quelque chose à l'oreille du Commandant, qui hoche la tête, impénétrable. Le garde repart en courant presque. Je ne comprends pas ce qui se passe, jusqu'à ce qu'une lueur étrange passe dans les yeux de Heda, toujours fixés sur l'entrée de la salle, et qu'elle se lève solennellement. Je suis son regard et me retourne. 

Les mains liées, la tête recouverte d'un tissu grossier et tenue fermement par un natif armé jusqu'aux dents, la silhouette tremblante d'une jeune femme s'avance sur le tapis écarlate qui traverse la salle du Conseil. Je reste perplexe, les sourcils froncés, observant la scène. Lorsque l'inconnue arrive au pied du trône, elle est jetée à genoux par le guerrier qui l'accompagne et étouffe un gémissement plaintif. Elle tombe presque à côté de moi ; je ne vois pas son visage, mais sa détresse est tellement grande que je peux la ressentir. L'homme qui l'a amenée s'incline devant la Commandante puis, après s'être relevé, désigne sa captive d'un geste dédaigneux, comme s'il s'agissait d'un objet, avant de cracher :

-Like ai promised. (Comme promis.)

Heda le toise en silence, l'œil sévère, avant d'incliner légèrement la tête comme pour accorder une bénédiction. L'atmosphère est lourde, le silence, pesant. Tous les yeux sont rivés sur le devant de l'autel.

-Vous avez respecté votre promesse, vous serez donc récompensé. Comme promis, déclare le Commandant avec autorité. 

D'un geste de la tête, elle l'exhorte à se retirer sans la prisonnière. Lentement, elle descend les quelques marches qui la séparent des participants et se retrouve face à la mystérieuse jeune fille. Je retiens ma respiration ; depuis que je suis ici, je n'ai jamais assisté à un tel événement. Je suis surexcité et intrigué, obnubilé par ce qui se passe sous mes yeux. Heda s'avance, tend une main fine et majestueuse, et découvre enfin le visage de l'inconnue. Dès qu'il m'apparaît enfin et ce, sans pouvoir me l'expliquer, mon cœur se met à battre un peu plus fort. Je détaille sa longue et massive chevelure presque rouge, maculée de terre, son profil fier, sa peau sale, son nez fin. Elle est bâillonnée. C'est une jeune femme d'apparence jeune et tout à fait ordinaire, mis à part son air sauvage. Pourtant, lorsqu'elle lève la tête, mes yeux se retrouvent inexplicablement attachés aux siens, azur, magnifiques, qui lancent partout autour d'eux des appels au secours. Heda porte la main au bâillon, l'abaisse et toise la jeune fille.

-Qui es-tu ? 

Je jubile en regardant Heda à l'oeuvre, tout aussi impatient qu'elle de connaître la réponse. L'inconnue ouvre la bouche, hésite un instant. Je la vois trembler d'ici. Je tressaille en entendant pour la première fois l'inflexion de sa voix, brisée par l'effet de la peur :

-Clarke.

La Commandante la regarde, tourne autour d'elle, semblant l'examiner. Sans crier gare, elle attrape avec une rapidité hallucinante une des mains ligotées de la jeune femme, et l'attire vers elle en la faisant sursauter. Le cœur battant, je la contemple tandis qu'elle extirpe un de ses couteaux de sa ceinture de cuir, avant de l'approcher de la peau intacte de la captive. Celle-ci s'affole, les yeux larmoyants.

-Non, ne faites pas ça, je vous en supplie, je...

Ses supplications s'achèvent dans un cri désespéré de douleur mêlée de chagrin. Heda tient la lame fermement en l'air, scrutant avec intérêt la main de Clarke. Une entaille profonde y a été faite. Clarke saigne.

Et son sang est noir.

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Salut tout le monde ! J'espère que vous appréciez l'histoire jusque là, et que l'univers de cette fiction vous plaît. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, un commentaire est toujours utile, ou alors si vous avez la flemme, pensez au moins à voter !

xoxo

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