Chapitre 5
POV TaeHyung
Le fond. J'y étais tombé cette nuit. J'avais tout eu... L'alcool, la drogue, le sexe et surtout la peur. Pourquoi j'étais retombé d'un coup ? Je n'en avais aucune idée. J'avais réussi à contenir tous mes sentiments depuis plusieurs jours mais je venais de craquer. Ma vie venait de s'effondrer, encore une fois. Je tournai la tête vers la table basse, étant allongé sur mon canapé. Je regardai l'objet qui pouvait apaiser mes souffrances. J'étais mal. J'avais peur et mon corps n'était pas... Bien. L'alcool et la drogue me faisaient mal. J'eus les larmes aux yeux en me demandant pourquoi je continuais à vivre. Le plaisir du sexe n'avait rien arrangé à mon malaise. Mon corps ne savait plus s'il devait se sentir bien ou non. L'incompréhension et la peur étaient mes deux sentiments à ce moment-là. Alors ce fut avec incompréhension que j'attrapai le couteau sur la table basse. Je regardai la lame en me mettant à pleurer. Je ne voulais pas mourir mais je n'en pouvais plus d'aller mal. Je voulais effacer tout ce que j'avais vécu, tout ce qui m'avait fait mal. Je fermai les yeux et j'écartai les cuisses. Je posai la lame sur ma peau nue, à l'intérieur de ma cuisse droite. Je commençai à trembler et à respirer vite car je savais que ça allait faire mal. Je me mordis la lèvre inférieure et je me... J'arrêtai rapidement mon geste en entendant quelqu'un frapper à ma porte. Je lâchai le couteau et il disparu sur le canapé, entre mes cuisses. Je me redressai lentement, nauséeux. Je regardai ma porte d'entrée. Je vis de la lumière à la petite fenêtre de la cuisine. Il faisait bien jour mais j'avais fermé mes volets, pour que le jour ne se lève jamais. Je massai doucement mes tempes essayant de faire partir mon mal de tête et mes idées noires. Mais honnêtement, je n'étais pas en état d'ouvrir. Je ne voulais voir personne. Je savais que je devais tatouer mon client aujourd'hui mais je n'allais pas pouvoir le faire. D'ailleurs, c'était peut-être lui ou NamJoon qui frappait à ma porte. Peut-être qu'il était midi, je n'en savais rien et je ne voulais pas savoir. Je regardai le couteau sur le canapé. Si seulement on ne m'avait pas dérangé. Je mis mon visage entre mes mains pour pleurer de douleur. J'avais besoin d'aide, j'en étais conscient mais personne ne pouvait m'aider. Je pleurais de plus en plus. La personne frappa à nouveau à ma porte. Je le laissai frapper, sans bouger de mon canapé où j'étais nu.
_ « Il... Il n'y a personne ? »
Cette voix. Je redressai la tête et la tournai vers la porte. Pourquoi il était ici lui ? Je me levai doucement. J'avais du mal à tenir sur mes jambes mais je trouvai un certain équilibre. Je regardai rapidement autour de moi. Je ne pouvais pas lui ouvrir. Malgré les bouteilles, la poudre sur ma table basse et les nombreux mouchoirs remplis de mon sperme, je cherchai mes vêtements. Je n'étais pas présentable. Je ne pouvais pas lui ouvrir. Mais il était là. Je devais juste le renvoyer poliment. J'attrapai mon t-shirt au sol et je trouvai un boxer pas trop sale. Je passai mes doigts dans mes cheveux pour me recoiffer rapidement. Je frottai mon visage pour essayer d'effacer les larmes, la fatigue et la peur. Je ne savais pas pourquoi je faisais ça car... C'était idiot. Même s'il me plaisait, je ne pouvais rien espérer avec lui. Je ne pouvais pas l'emmener dans mon monde sombre. Puis il n'allait pas pouvoir m'aider car il n'allait jamais comprendre mon problème. Je soupirai et je posai ma main sur la poignée.
_ « Je... Je reviendrai ! »
Non... Pourquoi voulait-il revenir ? J'ouvris la porte. Il se retourna et il fut surpris.
_ « Je... Je pensais qu'il n'y avait personne, dit-il.
_ ... »
J'avais juste entrouvert pour passer ma tête.
_ « Qu'est-ce que tu me veux ? Demandai-je.
_ ... Tout... Tout va bien ? »
Il analysa les traits de mon visage et il prit presque peur. Il fronça les sourcils.
_ « Ouais... Pourquoi t'es là ?
_ Qu'est-ce qui se passe ?
_ Rien. Rentre chez toi. »
Je voulus fermer la porte mais il la bloqua avec son pied. Je le regardai, surpris.
_ « Ma selle, dit-il.
_ Ah... Elle... Elle est au salon. Plus tard... Un autre jour, dis-je.
_ Ton ami m'a dit que tu devais tatouer aujourd'hui.
_ Je l'appellerai.
_ D'accord. Désolé d'avoir dérangé. »
Il se courba légèrement et il commença à partir. Je le regardai et je descendis mon regard sur ses fesses. Je me mordis la lèvre inférieure et je fermai vite la porte pour revenir sur Terre, ou plutôt en Enfer. Je restai derrière ma porte à réfléchir. Je ne voulais pas appeler NamJoon car il allait encore me harceler pour savoir ce qui m'arrivait. Mais je ne voulais pas. Je voulais tout sauf qu'on me harcèle et...
_ « Hé ! Ouvre ! »
Il frappa violemment à ma porte sans s'arrêter. Encore lui ? Mais qu'est-ce qu'il me voulait ?! Quand il essaya de baisser la poignée, je pris peur car je n'avais pas fermé à clés. Je mis toute ma force pour retenir la porte avec mon dos. Je ne voulais pas qu'il entre.
_ « Va-t-en !!
_ Non ! Tu vas mal alors laisse-moi entrer.
_ C'est de la violation de domicile alors dégage ! C'est un péché !
_ Arrête de me dire ça ! Tu... Tu m'as aidé hier alors... C'est à mon tour.
_ Je n'ai pas besoin d'aide.
_ Ah oui ? Dans ce cas laisse-moi entrer.
_ Quoi ?!! Non ! Dégage !
_ Ok... »
Il arrêta de forcer. La porte se ferma rapidement. J'attendis quelques secondes et je l'ouvris doucement pour voir s'il était bien parti mais... Je me pris la porte dans le nez ! Je tombai sur les fesses, surpris par son entrée. Il s'excusa quand il me vit au sol. Il essaya de me relever mais je le poussai une fois debout. Il ferma la porte derrière lui et on se retrouva dans la pénombre tous les deux. Mon appartement puait l'alcool, le tabac et le joint. Je fus gêné qu'il découvre mon appartement dans un tel état. C'était la honte. En temps normal, je m'en foutrais mais... Lui c'était différent. Il tâta le mur et il trouva le bouton de la lumière. La luminosité explosa mes yeux. Je me les cachai comme un vampire et il ne prononça pas un mot sur l'état de l'endroit. Je retirai mes doigts doucement. Je plissai des yeux et je regardai sa réaction. Il était mal à l'aise mais il essaya de le cacher. Il alla ouvrir les volets de mon petit appartement et éteignit la lumière pour que je sois moins agressé. Il commença alors à fouiller dans les placards de la cuisine. Je le regardai faire, sans rien dire. Il trouva les sacs poubelle et il alla vers le canapé. Il ramassa les bouteilles vides, sans rien dire. Il commença à toucher aux mouchoirs.
_ « Hé !! »
Il s'arrêta et me regarda.
_ « ... Touche pas à ça... Enfin, c'est dégueulasse.
_ Pourquoi ? Demanda-t-il innocemment.
_ Bah... Enfin tu sais.
_ Quoi ?
_ Bah...
_ Hum ?
_ Mon sperme putain ! »
Je rougis en me sentant mal à l'aise. Soit il était vraiment innocent, soit il était idiot.
_ « Je me suis branlé et soulagé là-dedans alors n'y touche pas comme ça ! Lui dis-je.
_ ... Oui... Effectivement. »
Il se redressa. Il était vraiment dégoûté maintenant. Il prit un magazine et avec il poussa les mouchoirs dans son sac poubelle. Il nettoya la table basse, et jeta également la drogue. Mais innocent comme il était, il avait du croire que c'était de la poussière ou un truc du genre. Je le laissai faire, sans savoir pourquoi. La drogue coûtait chère alors... Perdre autant de gramme sous mes yeux comme ça... Mais étrangement, ça ne me fit rien. Limite je m'en foutais. Il rangea tout puis se retourna vers le canapé. Il vit le couteau. Là, je fus pris d'une honte affreuse. Je me retournai dos à lui, et je me frottai doucement les bras. Je ne voulais pas qu'il se doute de quelque chose mais vu ma réaction... Je l'entendis poser le couteau dans la cuisine et il ferma le sac. Il le posa au sol, devant la porte d'entrée. Il se retourna ensuite vers moi. Je relevai doucement le regard. Il était beau bordel. Son visage était parfait. Ses traits représentaient vraiment la perfection. Je me mordis la lèvre inférieure, le dévorant du regard. On ne se connaissait pas mais il me plaisait.
_ « Et maintenant ? Demandai-je.
_ ... Va prendre une douche. Et va travailler.
_ Tu te prends pour qui ? Pour ma mère ?
_ Tu m'as aidé alors... Je t'aide. »
Il alla dans la cuisine pour nettoyer. Il m'énervait un peu à faire le ménage alors que j'eus soudain l'envie d'embrasser ses lèvres parfaitement roses. Sa bouche était belle, délicieusement attirante. Comment on pouvait lui résister ?
_ « Tu as une petite-amie ? Demandai-je.
_ ... Quoi ? »
Il se retourna vers moi, surpris.
_ « Tu as une meuf ? Une copine ?
_ ... Ça ne te regarde pas. »
Il reprit son activité. Je devais résister et calmer mon érection. Je partis dans la salle de bain pour aller prendre une douche et calmer mon corps.
Je sortis de la salle de bain avec ma serviette autour de la taille. Il était toujours là et il avait bien nettoyé ma cuisine. Il était en train de ranger les magazines qui trainaient sur la table basse. Il me regarda et reconcentra son regard sur ce qu'il faisait. Je soupirai et j'allai prendre des vêtements propres dans mon placard. Je fis tomber ma serviette au sol et je m'habillai devant lui. Je ramassai ensuite ma serviette et je l'étendis sur une chaise pour qu'elle sèche. Je le regardai et il se leva une fois qu'il avait fini son rangement.
_ « Bon... Tu dois aller travailler, me dit-il.
_ Je... Je ne peux pas, lui avouai-je.
_ Ton ami compte sur toi ! Il dit que c'est important alors tu dois y aller.
_ Depuis quand tu écoutes les délinquants ? Lui demandai-je.
_ Tu... Tu n'es pas un délinquant, dit-il en baissant la tête. Ton ami non plus.
_ Pourtant tu le penses. Tu nous vois comme ça.
_ Et toi tu me vois comme un coincé, me lança-t-il en relevant le regard dans le mien.
_ ... C'est le cas en même temps ! Lui dis-je.
_ Je... Je ne vois pas en quoi !
_ Vraiment ? »
Je m'approchai de lui rapidement et je lui pris le poignet. Je le plaquai contre la porte de mon placard et je le regardai intensément. Il devint rouge et il tourna la tête.
_ « Prouve-moi que tu n'es pas coincé, lui soufflai-je.
_ ... T'es... T'es un obsédé ! Me dit-il en me repoussant.
_ Tu vois ! »
Je reculai de lui en souriant. Il était hyper rouge et vulnérable. Le voir comme ça, ça m'excita. Je déglutis en essayant de me retenir. Il n'était pas comme les autres. Je ne pouvais pas me permettre de lui sauter dessus et de le prendre pour l'avoir. Il était un défi bien différent.
_ « ... Si je vais travailler, tu me donnes quoi en échange ? Demandai-je.
_ Je ne porte pas plainte pour vol.
_ Vol ?
_ Ma selle ! »
Ah. J'avais oublié. Mais je devais être réaliste, il ne se passera jamais rien entre lui et moi. Je soupirai et pris ma veste. J'ouvris la porte pour sortir et je lui fis signe. Il comprit et passa devant moi. Je regardai son cul quand il sortit enfin. Bon sang, il était vraiment beau. Je devais tenir et l'oublier. Je sortis avec lui et je fermai mon appartement à clés. On partit tous les deux jusqu'au salon, en silence, sans se dire un mot. Mais je me rendis compte que j'avais vite oublié ma déprime. J'étais dans un sale état avant son arrivé et là... Je ne comprenais pas. Pourquoi il me faisait ça ? Pourquoi je pensais à autre chose ? Je devrais continuer à penser à ma déprime en le voyant car il avait été le déclencheur. Mais non. Il était plutôt le remède. Malheureusement, une fois que je lui aurais rendu sa selle, il disparaitra de ma misérable vie. Plus de dessin, donc plus de raison d'aller à l'église. Puis je n'étais pas prêt de devenir croyant. Mais je devais avouer que pour lui j'aurais pu faire deux ou trois efforts. D'ailleurs, j'en avais fait en ne lui sautant pas dessus comme une bête. Là encore, je fixai son profil. Il m'envoûtait, c'était impressionnant.
_ « ... Quoi ? Demanda-t-il en me regardant.
_ Hum ?
_ Pourquoi tu me regardes ?
_ ... Je... Tu as une copine ?
_ Je t'ai déjà dit que ça ne te regardait pas, me dit-il en poussant la porte de l'immeuble du salon.
_ Je sais... »
On monta tous les deux et bien sûr, je le laissai passer devant. Hum... Ses fesses sublimes. Je me léchai les lèvres et on arriva enfin. Il poussa la porte du salon et NamJoon fut soulagé en me voyant enfin. Le client était là également. Il se leva rapidement du canapé.
_ « Enfin ! S'exclama-t-il.
_ C'est lui qui a réussi à te faire venir ? Demanda NamJoon en parlant de JungKook.
_ Hum... Mais je ne sais pas si je peux tatouer, avouai-je.
_ Ma selle, exigea JungKook.
_ ... Elle est... Attends. Reste. »
Tout le monde fut surpris par ma demande, JungKook le premier.
_ « Je te rends ta selle une fois que je l'aurais tatoué, dis-je.
_ ... P... Pourquoi ?! Me demanda-t-il, surpris.
_ Parce que. Tu as réussi à me faire venir alors... Peut-être que tu réussiras à calmer mes tremblements. »
Je vis qu'il voulait me demander pour mes tremblements mais je ne lui laissai pas le temps de poser la question. Je demandai à mon client de s'installer et NamJoon prépara rapidement le matériel. J'allai chercher le dessin et JungKook le vit.
_ « ... C'est... C'est toi qui l'as fait... ? Demanda-t-il, surpris.
_ ... »
Je fus content de sa réaction. J'eus un petit sourire en coin, fier de moi.
_ « Oui... Mais ce n'est rien d'extraordinaire, dis-je.
_ Tu rigoles... C'est sublime... Souffla-t-il, émerveillé.
_ Peut-être... »
Je me mordis la lèvre inférieure en le regardant. Il était subjugué par mon dessin. Si seulement il pouvait l'être par moi. Je lui pris le dessin des mains et il revint à la réalité. J'eus un sourire et je roulai avec ma chaise jusqu'à la table de tatouage. Tout était prêt. Je mis le masque chirurgical et des gants. Je pris le dessin et le posai sur le torse du client pour que l'encre des contours laisse une marque. Je retirai ensuite la feuille et j'étais enfin prêt. Je fis craquer mes doigts et je pris l'aiguille. Je la démarrai et je regardai ma main. Je tremblai. Je serrai les dents en respirant profondément. Mes tremblements ne se calmèrent pas. Je soupirai et j'éteignis l'aiguille. Ça m'énervait.
_ « Je...
_ Ça va le faire. »
Je relevai la tête pour regarder JungKook. Il venait de m'encourager, je n'avais pas rêvé. Son encouragement me fit du bien au moral mais... Les tremblements restèrent. Je posai l'aiguille. Je serrai les doigts. Je m'en voulais. Mon client soupira de déception.
_ « Nam... Dis-je.
_ ... Va prendre l'air ou... Attends quelques jours, me dit-il car il ne voulait pas le faire à ma place.
_ Ça me soule ! »
Je me levai brusquement en retirant mes gants et en les jetant au sol. Je sortis rapidement du salon et je descendis. Je pris une profonde inspiration. Mais j'avais envie de chialer. J'étais incapable de tatouer, incapable de faire ce que j'aimais. Je sortis mon paquet de clope de ma poche et j'en mis une à mes lèvres. Je l'allumai avec mon briquet. Je savais pourquoi je tremblais comme ça. Ma combinaison alcool-drogue de cette nuit ne m'avait pas fait de bien. Même si JungKook m'avait encouragé, je ne pouvais rien faire contre ces tremblements. J'entendis quelqu'un sortir donc je le regardai. Il me montra sa selle.
_ « Je... Désolé pour tes tremblements, me dit-il.
_ Ce n'est pas ta faute, dis-je.
_ ... Hum... Bon... J'ai... J'ai récupéré ma selle, donc...
_ Ouais. Encore désolé de l'avoir volé. C'était immature.
_ Hum...
_ Salut. »
Il se courba doucement et il partit. Je n'avais pas voulu le retenir. On n'avait plus rien à se dire. C'était fini.
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