4 - Chapitre 31
_ « Pourquoi on est là ? Demandai-je à voix basse à Maitre Lee, mon avocat.
_ Je l'ignore. L'inspecteur Yoon a juste demandé à nous voir. Je suppose qu'il a quelque chose à annoncer car... Il y a une partie des autres victimes. »
Je regardai les jeunes accompagnés de leur avocat et d'un de leurs parents. Ils semblaient si jeunes, comparé à moi. Je me rendais compte que j'étais loin d'avoir été le dernier. Quel enfer... Yoon nous convoquait individuellement dans son bureau. J'ignorais ce qu'il allait nous annoncer mais quand les autres sortaient, ils semblaient soulagés. Est-ce que j'allais l'être, moi aussi ? Je n'avais rien dit à JungKook car ça s'était fait à la dernière minute et je savais qu'ils avaient une opération importante aujourd'hui. Je ne voulais pas l'inquiéter ou le déranger. Je voulais simplement lui annoncer ce qui semblait être une bonne nouvelle. S'il s'énervait, j'allais lui expliquer pourquoi je ne l'avais pas prévenu en toute honnêteté. Depuis notre séparation, on se disait tout, même quand l'autre nous énervait. On s'engueulait parfois... Je n'aimais pas mais c'était normal. Je laissais trainer mes affaires et ça l'énervait. Il travaillait trop et parfois il ne m'écoutait pas donc je devais répéter quinze fois la même chose... Ce n'était que des petites choses comme ça, du quotidien. On se réconciliait vite et pas forcément au lit. On se parlait plus sincèrement et on promettait à l'autre de faire des efforts, ce qu'on faisait réellement. Puis je le sentais de plus en plus confiant. Il était moins affecté par le fait que je payais pas mal de chose car il me donnait une partie de sa bourse pour le loyer. Il faisait plus souvent à manger aussi et de vrais plats quand il avait le temps. Honnêtement, je n'avais pas à me plaindre de cette vie car JungKook la rendait bien plus agréable.
Un jeune entra dans le bureau de Yoon. Ce dernier m'avait jeté un regard discret. Pourquoi j'avais l'impression d'être particulier dans cette histoire ? Parce qu'elle m'avait torturé longtemps ? Je n'en savais rien mais j'avais l'impression qu'il y avait quelque chose avec Yoon. Rien de... Romantique ou sexuel ! Seulement... Une connexion, un intérêt commun. Enfin... On avait tous le même intérêt : qu'elle soit jugée et emprisonnée. Mais je me sentais proche de Yoon. J'avais été soulagé en apprenant que c'était lui qui reprenait l'enquête.
Il y eu alors du bruit, des cris. On tourna tous la tête vers la femme qui criait.
_ « VOUS AVEZ TUE MON FILS !! Hurla la femme d'une cinquantaine d'année. Vous êtes un monstre !! Salope !!! »
Je la vis cracher sur une femme qui était dos à nous. On était trop loin pour bien voir mais je sus qui c'était. Je regardai mes pieds.
_ « C'est elle... Prit peur un jeune pas loin de moi. Pourquoi elle est là ?! »
Ils commencèrent à s'agiter. Moi, je restai assis, le regard sur mes pieds... JungKook. JungKook. JungKook. JungKook. JungKook. JungKook. JungKook. J'avais l'impression que j'allais l'invoquer. Mon esprit resta focalisé sur lui. Une porte claqua. Yoon venait de sortir de son bureau. Je relevai le visage pour le regarder passer devant nous. Il était furieux. Il voulut aller vers la dispute mais un homme l'arrêta.
_ « La caution a été payé, lui dit son collègue, désespéré.
_ Putain mais par qui ?!! S'énerva Yoon.
_ ... Son avocat. »
Yoon donna un coup de pied dans une chaise, qui vola sur plusieurs mètres.
_ « On fera des mandats jusqu'à son procès, ordonna Yoon. Fais-le, trouve un motif, je m'en fous mais elle ne quitte pas le bâtiment.
_ Tout de suite. »
Son collègue partit. D'autres policiers s'occupaient de la femme folle de rage. Elle disait que son fils était mort ? Je fixai à nouveau mes pieds. En y repensant, ce n'était pas surprenant. Combien de fois j'ai voulu mourir... ? Peut-être que l'un d'entre nous avait réussi... Si c'était le cas...
_ « Kim TaeHyung. » Dit Yoon à voix basse.
Je ne bougeai pas. Je serrai les doigts. JungKook... JungKook. JungKook.
_ « TaeHyung... Souffla mon avocat.
_ Si elle est là, je ne dois pas bouger. »
Je le vis relever la tête et regarder vers elle.
_ « Elle ne vous regarde pas, me dit-il avec précaution.
_ JungKook... JungKook. »
Je fermai les yeux. Je repensai alors à Chat contre moi, en train de ronronner et JungKook qui me prenait dans ses bras. Je sentis tout mon corps se détendre. Je me sentais tellement apaisé en repensant à ce moment. D'une oreille, j'entendis un policier lui dire qu'elle était en état d'arrestation. J'entendis son avocat protester mais elle, elle ne prononça pas un seul mot. Même quand la femme lui avait hurlé et craché dessus, elle n'avait rien dit.
_ « Levez-vous, m'ordonna la voix de Yoon.
_ ... Je ne peux pas. »
Il se mit à ma droite, entre la zone grande ouverte où elle se trouvait et moi.
_ « Mon collègue l'a arrêté. Elle n'est plus dans la pièce, me dit-il à voix basse.
_ Promettez-le-moi.
_ Je vous le promets. Demandez à votre avocat si vous ne me croyez pas. »
Je lui faisais confiance, étrangement. Je me levai mais au même moment...
_ « Bonjour. » Salua un nouvel arrivant.
Je connaissais son visage. Il semblait plus âgé que moi et... Oui... Je me souvenais. Il était celui qui m'avait interpellé dans un café. Il m'avait dit que je devais porter plainte. Il s'installa avec une femme qui semblait être son avocat. Il me fixa mais sans rien dire.
_ « Venez, me rappela Yoon.
_ Oui. »
Je le suivis jusqu'à son bureau. On entra tous les deux, avec Maitre Lee. On s'installa sur les chaises face au bureau. Yoon s'installa dans son fauteuil puis il sembla hésiter avant de prendre la parole.
_ « Je vous ai convoqué pour vous annoncer quelque chose. »
Je restai silencieux pour qu'il continue.
_ « Lee JoonGi a été assassiné, hier. »
Je restai silencieux. Je n'arrivais pas à savoir si c'était une bonne chose ou non. Je ne voulais pas qu'elle meure. Je voulais qu'elle souffre dans une prison pour le restant de ses jours ! J'aurais voulu la même chose pour lui.
_ « Avant de décéder, il m'a donné de nouvelles preuves. Grâce à celles-ci, on gardera l'accusée en détention.
_ Quelles preuves ? Demandai-je froidement.
_ ... Heu...
_ Des preuves suffisamment importantes qu'elle pourrisse en taule ? Demandai-je.
_ ... Écoutez...
_ Dites-moi, ordonnai-je.
_ Ce sont des photos, avoua-t-il.
_ Des photos ? »
Je le regardai bien dans les yeux.
_ « Oui. Des victimes.
_ Quel genre... De photos... ? Osai-je demander.
_ Qui montrent dans quel état était la plupart des adolescents qu'elle... Torturait.
_ La plupart ? Soyez plus clair, demanda mon avocat.
_ ... Il... Il n'y a pas toutes les victimes, sur ces photos, avoua-t-il comme si ça le dérangeait de le dire.
_ Mais encore ? Demanda Maitre Lee.
_ ... Vous n'y êtes pas. »
Je fronçai les sourcils. En même temps, je ne me souvenais pas d'appareil photo ou de portable.
_ « Combien n'y sont pas ? Demanda Lee.
_ ... Monsieur Kim est le seul à ne pas y être. »
Moi... ? Pourquoi ? Est-ce que ça allait créer des problèmes ? Pourquoi je n'y étais pas putain ?! Je réfléchissais... Pourquoi... ? Et si... Et si j'avais tout imaginé ? Non !!
_ « Est-ce que cette information va créer de quelconques problèmes à mon client ? Demanda Lee.
_ Je n'en sais rien, avoua Yoon. Je ne doute pas un seul instant de vous, TaeHyung, me dit-il. Mais lors du procès, je ne serai pas là. Il faudra convaincre les jurés.
_ Les convaincre ? Demandai-je en sortant de mes pensées. Les convaincre de quoi ? Qu'elle m'ait détruit ? Qu'elle m'ait torturé, violé, drogué et forcé à faire des choses... Et qu'elle ait voulu tuer son propre enfant... ? Mon enfant ?
_ Je vous rappelle que mon client fait partie d'un recours collectif. Il ne sera pas appelé à la barre et n'aura aucunement besoin de se justifier auprès de la cour.
_ Il peut être appelé à la barre et...
_ Faites en sorte que non, ordonna Lee.
_ Ce n'est pas moi qui décide de ça ! S'énerva Yoon. Si elle décide de citer un seul nom, il sera appelé à la barre ! On sait que TaeHyung est particulier pour elle. Le fait qu'elle l'ait gardé treize mois prouve qu'il est son point faible. Si ce n'était que moi, je vous demanderai de la faire parler car je sais qu'avec vous, elle baisse sa garde, me dit Yoon. Mais je ne le fais pas car j'ai compris qu'elle pouvait aussi vous... Vous faire énormément de mal. Je ne veux plus vous mettre en danger. Je ne peux pas contrôler ce qu'elle dira lors du procès mais vous pouvez être sûr qu'elle citera TaeHyung au moins une fois. »
Lee ne trouva rien à redire. On savait tous que Yoon avait raison. Elle allait parler de moi. Pourquoi je n'étais pas sur ces putains de photos ?!
_ « Ce sont les seules preuves qu'il vous a donné ? Demandai-je, les coupant dans leur conversation de laquelle j'avais décroché.
_ Non. On a les papiers de l'appartement où vous étiez. Ils y sont restés pendant quinze mois donc pour vous et... Pour monsieur Han et monsieur Cha.
_ Trois en... En...
_ Oui. Après vous, elle les a gardés que deux semaines chacun. Quand le juge citera les faits, il sera précisé combien de temps chaque victime a été séquestré, m'expliqua Yoon.
_ Je suis réellement le seul qui...
_ Oui. Celui qu'elle a gardé le plus longtemps après vous... Il a été séquestré un mois. »
JungKook. JungKook. JungKook. JungKook. JungKook. JungKook... Je voulais vomir... Pourquoi moi ?! JungKook... JungKook... Je tremblai et je voulais pleurer. J'avais peur. Elle était là... Dans le même bâtiment.
_ « TaeHyung, calmez-vous, tout va bien, me dit Lee.
_ Vous êtes en sécurité, continua Yoon en s'approchant de moi.
_ ... Non... Pleurai-je.
_ Pensez à un souvenir heureux... Me dit-il en s'accroupissant devant moi.
_ Je n'en ai pas !! Criai-je.
_ Pensez à JungKook, me dit Lee. Il est votre petit-ami, pas vrai ? Vous ne m'avez rien dit mais la manière dont vous vous regardez... Il vous aime énormément alors pensez à lui.
_ Oui... Oui... »
Je fermai les yeux. Je serrai mes doigts en pensant à JungKook. J'étais en sécurité avec lui et avec Chat. Notre câlin... Oui... Les ronronnements de Chat, les bras de JungKook autour de moi. J'étais en sécurité. Tout allait bien... C'était fini. J'étais heureux à présent. Tout allait bien. Je desserrai mes doigts et j'ouvris les yeux.
_ « Vous êtes incroyable, me dit Yoon à voix basse. Je vous admire. »
Je le regardai, surpris.
_ « N'abandonnez pas. Vous êtes plus fort qu'elle et vous allez vous en sortir. »
Pourquoi il disait ça ? Je serrai les dents pour retenir mes larmes. Pourquoi lui et JungKook disaient ça alors que j'étais faible ? Je pouvais retomber à n'importe quel moment, je le sentais. Je n'étais pas la personne forte qu'ils avaient l'impression de voir. J'étais devenu dépendant de JungKook et de notre relation. Je me servais de lui pour m'en sortir mais s'il m'abandonnait, s'il n'en pouvait plus de moi, je n'étais plus rien. Cette « force » venait de JungKook. C'était lui qui était incroyable et admirable. Il était le plus fort de nous deux.
On quitta le commissariat. Lee essaya de me rassurer, qu'il allait tout faire pour que je n'aille pas à la barre et me retrouve face à elle. J'acquiesçai sans rien dire. Je voulais rentrer chez moi et dormir. J'étais épuisé. Je n'avais pas de rendez-vous aujourd'hui donc j'allai envoyer un message à NamJoon pour le prévenir que je ne venais pas.
_ « N'hésitez pas à m'appeler si vous avez la moindre question. »
Je le remerciai et on se sépara. J'allai jusqu'au métro pour pouvoir rentrer chez moi.
J'arrivai à l'immeuble. Je montai à notre étage et je fus surpris de trouver une femme devant notre porte. Elle déposa une boite puis se redressa. Elle semblait avoir mal au dos vu sa manière de se relever. Elle se retourna et sursauta en me voyant. Je sursautai aussi car je pensais qu'elle m'avait entendu ! Elle posa une main sur son cœur puis elle souffla un bon coup.
_ « Bonjour, me dit-elle avec un sourire.
_ Bonjour...
_ Je suis votre voisine. Je suis venue vous déposer du japchae, de la soupe de bœuf au kimchi puis du poulet frit, que j'ai fait moi-même. Je possédais un restaurant quand je travaillais encore. Tout est fait maison ! »
Je l'aimais. J'avais super faim rien qu'en entendant les mots « poulet frit ». Je me courbai bien.
_ « Merci beaucoup ! Je m'appelle Kim TaeHyung, lui dis-je très poliment.
_ Tu peux m'appeler madame Kim, sourit-elle. Est-ce que tu aimes le gimbap ?
_ Oui, bien sûr ! Surtout mon... »
Est-ce que je devais prendre le poulet frit avant de lui dire qu'elle vivait à côté d'un couple gay ? Hum...
_ « Mon compagnon, dis-je comme si c'était une évidence. Il adore ça. Il travaille à l'hôpital. Il fait des études pour être cardiologue, lui balançai-je pour qu'elle comprenne qu'il était quelqu'un de bien.
_ Votre compagnon ? Demanda-t-elle, un peu hésitante.
_ Oui. Je suis en couple avec un homme. Il s'appelle Jeon JungKook et... »
Elle me prit dans ses bras. Elle m'enlaça et je crus entendre un sanglot. Je fus surpris. Je ne sus quoi faire... J'allai poser tout doucement une main dans son dos. Je la tapotai lentement. Après quelques secondes, elle s'écarta de moi en essuyant ses petits yeux. Elle avait un immense sourire sur le visage. Elle semblait soulagée ? Je restai surpris et méfiant.
_ « Ma fille... Ma plus grande fille s'est mariée avec une jeune femme magnifique, dit-elle avec fierté. Elles vivent en Norvège et... Ma fille refuse de revenir ici à cause... A cause de notre pays. Ça me fend le cœur. Je voudrais qu'elle revienne ici, à Séoul mais elle ne veut pas. Elle me manque énormément. J'économise pour aller les voir car je suis heureuse pour elles. Et toi, mon grand, je suis si fière de toi. Tu es très courageux de m'avouer avec autant d'aplomb ta relation alors que tu ne savais pas comment j'allais réagir. Je suis fière qu'il y ait de jeunes gens comme toi. »
Pourquoi ils disaient tous que j'étais courageux ? Mais ses mots... Je serrai les lèvres pour essayer de retenir des larmes mais... Je craquai. Je baissai la tête pour pleurer en silence. Ça faisait du bien d'entendre tout ça. J'avais besoin de positif en ce moment.
_ « Mon grand... »
Elle me prit dans ses bras. Je me penchai pour accepter son câlin et l'enlacer. Elle me consolait comme une mère l'aurait fait.
_ « Désolé... Soufflai-je en me redressant.
_ Je sais à quel point ça doit être dur... Mais vous pouvez compter sur moi, d'accord ?
_ Oui... Merci...
_ Allez, ça va aller, sourit-elle en essuyant mes larmes.
_ Oui... »
Je reniflai et je me les essuyai bien. Je devais me reprendre. Elle me fit un sourire puis elle ramassa ce qu'elle avait posé devant ma porte. Elle me tendit les boites.
_ « Non, attends. Ouvre ta porte et après je te les donne, ça sera plus pratique.
_ ... Pourquoi vous êtes aussi gentille... Lui dis-je vraiment touché.
_ A quoi ça sert d'être méchant ou égoïste ? C'est mauvais pour la santé donc moi, je préfère être gentille et généreuse comme ça, je me porte mieux ! »
Elle était adorable. J'ouvris la porte de l'appartement et elle me tendit les boites. Je les pris puis je sentis un truc passer entre mes pieds en courant.
_ « Ah... Chat !! Criai-je car il était sur le palier en train de snifer partout.
_ Oooh... Il est mignon, lui, dit-elle en se penchant vers lui.
_ Un vrai fouineur... Je reviens pour le récupérer. »
J'allai dans la cuisine pour poser toutes les boites. Je retournai rapidement sur le palier. Quand j'arrivai, Chat feula sur madame Kim et il rentra en courant, excité comme une pile électrique !
_ « Je... Je suis désolé, lui dis-je car il fait son mauvais.
_ Oh non, ce n'est rien. Je n'ai jamais eu de chance avec les chats... Ils ne m'aiment pas.
_ Il n'est pas méchant quand il connait, souris-je. Enfin, merci encore pour tous les plats. C'est vraiment très gentil de votre part.
_ Pas de soucis. Surtout, si vous avez le moindre problème, je suis là.
_ On y pensera.
_ Bon, je dois aller faire des courses, me dit-elle en ramassant ses sacs de courses qui étaient devant sa porte. Passe une bonne journée, surtout.
_ Merci et vous aussi ! »
Elle me fit un sourire et elle prit l'ascenseur. Je fermai la porte d'entrée. Chat était tout en haut de son arbre et il me fixait.
_ « Depuis quand t'es méchant toi ?! »
J'allai jusqu'à lui. Il se mit à ronronner et à plisser les yeux avec amour. Hum... Je ne pouvais pas être énervé contre lui.
_ « Ouais, fais ton gentil... Dis-je en le caressant sous le menton. Hum... Petit démon. »
Il ronronnait bruyamment. Et dire que je ne me voyais plus sans Chat, maintenant.
_ « Je vais dormir, un peu, lui dis-je. Ne me réveille pas ! »
J'allai jusqu'à l'escalier et je me retournai avant de monter. Il me fixait toujours avec son air de chat heureux. Il me fit rire. Je montai l'escalier pour aller dormir quelques heures.
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