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4 - Chapitre 26



Une semaine... Une semaine qu'il était venu me chercher chez Yun. Ça faisait une semaine qu'il m'avait ramené alors que j'étais inconscient. Une semaine qu'il ne me parlait plus. Enfin, il me parlait brièvement quand j'avais besoin d'un truc mais c'était tout. Je comprenais qu'il était en colère contre moi mais là, j'avais simplement l'impression que tout était fini. Enfin... Est-ce que ça avait réellement commencé entre nous ? Il rentrait de moins en moins. Ne pas savoir où il passait la nuit... ça me faisait bien plus de mal que prévu. En fait, je souffrais à nouveau.

J'étais allongé sur mon lit et je regardai la boite de mon traitement, sur la table de chevet. Quand j'avais repris conscience, après m'avoir ramené, j'avais découvert qu'il m'avait mis sous perfusion. Il m'avait dit que j'avais failli mourir... Il aurait mieux fait de me laisser mourir. Il ne me parlait plus alors à quoi bon rester en vie ? La seule personne dont j'étais tombé amoureux... Je me redressai doucement pour m'asseoir. J'allais bien mieux depuis quelques jours car je prenais mon traitement. Je ne savais pas trop pourquoi mais j'avais encore un petit espoir.

Aujourd'hui, j'étais décidé à lui parler sincèrement. J'allais le forcer s'il fallait mais je voulais qu'il m'explique pourquoi il m'ignorait autant et s'il voulait réellement que je reste chez lui. C'était clair qu'on n'était plus ensemble alors... Pourquoi rester ? Mon cœur se pinça. Je me mis dans mon fauteuil puis je sortis de ma chambre. J'allai dans le salon. Il était dix heures du soir et il n'était toujours pas rentré. TaeHyung et JungKook passaient la soirée chez des potes alors je voulais que SungHae rentre. Puis ils avaient leur appartement maintenant. Je voulais que SungHae vienne pour qu'on puisse discuter sérieusement ! J'en avais marre de cette situation.

Onze heures... La porte d'entrée s'ouvrit. Je frottai mes yeux fatigués puis je regardai qui c'était. Quand je le vis, je sentis tout mon corps frissonner. La sensation chaude dans mon torse me fit à nouveau comprendre que j'étais beaucoup trop amoureux de lui. Je baissai la tête, en serrant les dents.

_ « Bonsoir, dit-il froidement.

_ Salut... Soufflai-je en le regardant. Tu... Tu as dîné ? »

Il retira son manteau, ses chaussures puis il passa devant moi pour aller dans la cuisine, sans me répondre. Je serrai les dents et je le suivis.

_ « Tu pourrais au moins me répondre, dis-je, énervé.

_ ... J'ai dîné. »

Non... Son odeur... Il puait le parfum pour femme ! C'était pire que tout... Je ne devais pas pleurer, ni lui montrer que j'étais faible !

_ « J'espère que t'as pris ton pied au moins, dis-je avec un petit sourire. Ça te rendra peut-être de meilleure humeur ! »

Il me jeta un regard noir. Voilà... J'étais redevenu un déchet inutile. Mon cœur se pinça douloureusement.

_ « Je me casse. »

J'allai dans l'entrée. J'attrapai le bas de mon manteau, suspendu au porte-manteau, puis je tirai dessus pour le faire tomber. Ça fonctionna. Je le mis rapidement, en tremblant. J'allai vers la porte puis je voulus l'ouvrir. Je baissai plusieurs fois la poignée mais rien. C'était fermé. Il l'avait verrouillé. C'était volontaire. Je serrai les dents d'énervement et je me retournai. Il était dans le salon et il me regardait faire.

_ « Ouvre, lui ordonnai-je.

_ ...

_ Ouvre la porte ! M'énervai-je.

_ ...

_ Tu veux que je mette une formule de politesse ?! Je pensais qu'il n'y avait plus de ça entre nous ! Je ne suis plus rien pour toi alors laisse-moi partir !

_ ...

_ Tu me fais chier putain ! »

Je regardai l'étagère dans l'entrée. La clé était surement dessus mais elle était trop haute. Je regardai mes jambes et je serrai les dents. Je pris appuie sur les accoudoirs pour me hisser. Je bougeai ma jambe gauche pour essayer de me lever. Je fis pareil avec la droite, dans mon plâtre mais la douleur était encore trop présente. Mais cette douleur était plus supportable que de sentir ce parfum sur lui... Je serrai les dents en gémissant de douleur. J'avais peur de lâcher les accoudoirs et de mettre tout mon poids sur mes jambes. Mais je devais me lâcher pour essayer d'attraper la clé et...

_ « Aaaah !! »

Je lâchai tout. Mes bras, mes jambes... Je tombai par terre, ma jambe gauche coincée sous mon plâtre. Merde ! Merde ! Merde ! J'en avais marre... Je n'en pouvais plus... Ce putain d'accident... Ce putain de sida ! Pourquoi il ne m'arrivait rien de bien ? Je retenais mes larmes mais c'était trop dur. Je l'entendis approcher donc je cachai mon visage vers le sol. J'étais minable. Il devait avoir pitié de moi. Je sentis alors sa main au niveau de mon bras. Il m'agrippa mais je lui frappai la main pour qu'il me lâche. Il le fit et je redressai le visage pour le regarder. Quelques larmes coulaient sur mes joues. Son regard était neutre. Même me voir aussi mal, ça ne lui faisait plus rien. Je soupirai en posant ma tête par terre.

_ « Jette moi à la poubelle... » Soupirai-je.

Ça faisait un moment que je n'avais pas pensé ça. Quand j'avais fui le Japon, je ressentais constamment ce sentiment d'inutilité. Je me disais sans arrêt que j'allais mourir dans une ruelle, dans les ordures.

_ « Lève-toi, dit-il de sa voix grave.

_ ... J'ai passé plus de la moitié de ma vie à me sentir comme ça... Depuis que j'ai treize ans...

_ Lève-toi.

_ Pourquoi t'es venu me chercher alors que tu me détestes ? Alors que tu es avec une femme, maintenant... Non, je ne veux pas savoir...

_ Parce que t'es parti. »

J'ouvris les yeux. Je voyais flou à cause des larmes mais il me donnait enfin une réponse.

_ « Tu ne t'es pas demandé une seule seconde ce que ça me ferait. Tu as disparu pendant une semaine. Tu m'as fui. C'est toi qui as décidé de rompre. »

Non, non, non, non, non. J'avais fait ça pour lui... Il allait attraper cette merde à cause de moi... Je ne voulais pas qu'il souffre.

_ « Alors ne fais pas semblant de te préoccuper de mes sentiments, là. Tu t'en fous. J'estime t'avoir suffisamment prouvé que je t'aimais, que je comptais te soutenir et rester avec toi longtemps, peut-être même jusqu'à la fin. Mais toi, tu fuis, tu disparais et tu oses me faire croire que c'est moi le méchant dans l'histoire ? Ça suffit. Si tu n'es pas capable de grandir, alors tant pis. Ce n'est plus mon problème. »

J'étais incapable d'aimer normalement. J'avais peur de souffrir mais c'était moi qui foutais la merde en fait.

_ « POLICE OUVREZ !! »

On sursauta en entendant les coups contre la porte d'entrée. L'interphone sonna en même temps ! Je me redressai sur un coude en fixant la porte.

_ « OUVREZ, ON A UN MANDAT ! »

Je regardai SungHae et il fut tout aussi surpris que moi. Il s'approcha d'un coup, me prit sous les bras pour me remettre dans mon fauteuil. J'acceptai son aide. Il me poussa vers le salon en me disant de ne rien dire. Je lui fis un signe de tête. Il alla vers la porte et il la déverrouilla avec la carte électronique.

_ « Bonsoir, leur dit SungHae.

_ Police, on a un mandat d'arrestation ! »

Ils poussèrent SungHae et furent une dizaine à entrer. Je reculai jusqu'à me prendre le canapé.

_ « Hé !! Montrez votre mandat ! S'exclama SungHae en les suivant car ils commençaient à fouiller partout.

_ Vos papiers d'identité, m'ordonna un policier.

_ Heu... Dans... »

Il fut impatient. Il m'ordonna de me lever pour aller les chercher donc je partis avec mon fauteuil. Je sentis alors quelqu'un me pousser violemment au niveau de l'épaule, comme pour me dégager de mon fauteuil.

_ « Hé !! Ne le touchez pas ! » S'énerva SungHae.

Il poussa le flic et SungHae fut bousculé par deux autres agents. Il voulut se débattre à cause de la colère et il fit un mouvement incontrôlé... Il frappa un policier... Leur réaction ne se fit pas attendre. Ils firent tomber SungHae au sol pour le plaquer et lui mettre les mains dans le dos.

_ « Arrêtez ! Hé !! Vous êtes sérieux ?! Criai-je en les voyant lui passer les menottes.

_ Outrage à agents !

_ Vous étiez en train de me dégager de mon fauteuil alors que je ne peux pas marcher !!

_ Natsuki ! »

Je regardai SungHae. Il me fit comprendre que je devais me taire sinon ils allaient m'arrêter. Ils relevèrent SungHae en le laissant menotté. Bordel mais il se passait quoi là ?! C'est alors qu'un homme entra. C'était le supérieur des autres cons.

_ « Monsieur Kim SungHae, nous avons un mandat d'arrestation, dit-il calmement à SungHae.

_ D'arrestation... ? Qu'est-ce que j'ai fait ?! Demanda SungHae, perdu.

_ Le mandat n'est pas à votre nom. »

L'homme me regarda. Merde... Non... Ils pouvaient m'arrêter seulement car j'avais changé d'identité ?

_ « Il est au nom de Kim TaeHyung. »

... Quoi ? Le visage de SungHae se décomposa. Je ne l'avais jamais vu avec une telle expression...

_ « Vous devez vous tromper... Mon fils... Mon fils est une victime de...

_ Il est accusé de viol sur mineur, monsieur Kim.

_ Quoi... Vous... Vous vous trompez... Il... C'est une erreur... Vous vous trompez...

_ On vous emmène au poste. Vous avez tout intérêt à nous dire où se trouve votre fils. Ça lui évitera plus de problème. Emmenez ce jeune homme aussi. »

C'était quoi ce putain de bordel ?!

Fin POV Natsuki

POV TaeHyung

J'avais trop bu. Soit, je supportais moins l'alcool, soit, les bières étaient beaucoup plus fortes qu'avant. Je fixais JungKook depuis plusieurs minutes. Il riait avec NamJoon et SeokJin. Ils parlaient fort et riaient sans retenu. C'était agréable de voir JungKook aussi heureux et aussi joyeux. Il riait rarement aussi fort. J'eus un sourire en l'admirant. Qu'il était beau... Tout était beau chez lui. J'adorais son petit nez tout rond. J'avais envie de le mordiller. Je regardai son profil... Je levai ma main et mon doigt alla dans son oreille. Il fut surpris et tourna la tête vers moi. Son sourire.

_ « T'es bourré ? Me demanda-t-il légèrement inquiet.

_ Un tout petit peu...

_ ... Hum...

_ Je n'ai pas tant bu pourtant ! Je te jure !

_ Tu tiens beaucoup moins qu'avant, me dit NamJoon.

_ Hum... Faut dire qu'avant... Je buvais beaucoup plus. »

J'étais fatigué. Je baillais en ouvrant grand la bouche. J'avais envie de poser ma tête sur la table, ce que je fis après une seconde de réflexion. Ça les fit rire et JungKook passa ses doigts dans ma nuque puis dans mes cheveux. Je fermai les yeux à ce contact. Ma nuque... J'avais détesté qu'on me touche ici pendant des années. Maintenant, j'étais guéri grâce à JungKook. J'aimais quand il me touchait les cheveux. Ça me donnait des frissons. Je glissai alors ma main sous la table, sur sa cuisse. Je lui caressai doucement pour lui faire comprendre qu'il pouvait continuer car j'aimais ça.

_ « Sinon, on pense organiser une petite soirée dans notre nouvel appartement, dit-il à NamJoon et SeokJin.

_ Quand vous voulez ! Je suis impatient de voir cet appartement apparemment si parfait, s'exclama SeokJin.

_ Il est tellement bien ! Puis... On... On aimerait... Aussi fêter notre... Notre... Enfin... Comment dire...

_ Notre union, dis-je clairement sans bouger la tête.

_ Votre union ?! Cria NamJoon.

_ Oui, on s'est marié, souris-je en redressant la tête.

_ Mais... Hein ?!!

_ C'était verbale mais... Quand on pourra réellement se marier, on le fera, souris-je.

_ Aaah, je vois, sourit NamJoon. Désolé les gars, mais on sera le premier couple gay à se marier en Corée du Sud, ok ? »

Ça nous fit rire. On riait mais d'un côté, c'était triste... Il fallait aller à l'étranger pour pouvoir s'unir à la personne qu'on aimait. Pourquoi notre pays était autant en retard sur nos droits ? Hum... Je ne devais pas y réfléchir sinon j'allais déprimer.

_ « Vous voulez dormir ici ce soir ? Proposa SeokJin.

_ Hum, je pense qu'on va rentrer. Maintenant qu'on a notre appartement, faut bien qu'on y vive, sourit JungKook, tout fier.

_ Puis Chat nous attend aussi.

_ Pas de soucis. En tout cas, ça fait du bien de vous voir comme ça, aussi heureux.

_ Hum... Oui, je suis heureux, souris-je.

_ Merci infiniment pour tout ce que vous avez fait et faite encore pour nous, les remercia JungKook sérieusement.

_ On est vos potes, c'est normal de vous aider.

_ Là, c'était plus que nous aider... Je suis vraiment content d'avoir rencontré TaeHyung et vous avec... Vraiment. Je suis sincère. »

Il était ému. Il ne souriait plus et avait les larmes aux yeux. SeokJin serra les dents pour s'empêcher de pleurer, ça se voyait. NamJoon souriait comme si on était ses enfants et qu'il était fier de nous. Hum... J'allais pleurer s'ils continuaient.

_ « Ça ne changera pas, JungKook. On continuera à faire tout ce qu'il faut pour vous.

_ Merci. Et c'est réciproque ! Si vous avez besoin, on est là. »

L'instant émotion. Ils étaient touchés et j'approuvais tout ce que disait JungKook.


On était enfin parti de chez eux. Enfin car j'étais épuisé. L'alcool me fatiguait.

_ « Tu veux rentrer chez ton père ? Me demanda-t-il.

_ Hum... C'est plus près... Soufflai-je en ayant du mal à marcher droit, malgré le soutien de JungKook.

_ Oui, puis il n'est pas trop tard alors...

_ Attends ! »

Il s'arrêta, surpris.

_ « Tu as nourri Chat ce soir, avant de partir ? »

Il réfléchit un instant.

_ « Non. Je pensais que tu l'avais fait.

_ Non... Faut rentrer pour le nourrir donc on dort chez nous.

_ Ça me va... Dans notre lit, sourit-il.

_ Oui ! En avant moussaillon ! »

Ça le fit rire. On alla jusqu'à la rue puis il appela un taxi. On monta enfin puis on donna notre adresse. Pour l'appartement, il n'était pas entièrement aménagé. On n'avait pas encore Internet, ni de canapé. On avait commandé la plupart de nos meubles mais ils arrivaient dans la semaine. On avait déjà notre lit et quelques affaires que j'avais gardé de mon ancien appartement, que j'avais stocké dans un local. On allait devoir attendre encore un peu avant de tout aménager à notre manière. J'étais vraiment impatient d'être vraiment installé.

On arriva enfin. JungKook ouvrit la porte et on entra.

_ « Monte, je m'occupe de nourrir Chat et j'arrive.

_ ... Ok. »

Je montai l'escalier après avoir retiré mes chaussures et mon manteau. Je traversai le couloir pour aller jusqu'à notre chambre. J'allai alors me jeter sur le lit. Je fermai les yeux mais je devais rester éveillé sinon JungKook n'allait pas avoir de place pour dormir si je restais en étoile de mer là... Hum... Flemme de bouger ! Je l'entendis alors monter l'escalier. Il alluma la lumière de la chambre puis il poussa notre porte. Il devait la laisser un peu ouverte pour que Chat entre sinon il pleurait derrière.

_ « Déshabille-toi, au moins, me dit-il en allant vers la commode.

_ Hum... Je suis fatigué... Boudai-je.

_ Tae... Tu ne veux pas que je te déshabille quand même ?

_ ... Pourquoi pas ? »

J'eus un sourire en coin et il retira son sweat trop grand et son t-shirt partit avec. Ok... Il était sexy. Il jeta ses vêtements dans un coin de la chambre. Il détacha ensuite la ceinture de son pantalon puis il le baissa pour le retirer. Il était ultra sexy. Mes sens étaient en ébullition là. Je me léchai les lèvres en me retournant pour m'allonger sur le dos et le regarder. Je caressai mon ventre de ma main gauche puis ma main droite alla sur mon entrejambe. On ne l'avait jamais fait chez nous. J'aurais aimé être sobre pour notre première fois dans notre appartement mais tant pis. Il se retourna dos à moi et il baissa son boxer. Ses fesses... Bon sang... ! Son dos, sa chute de reins, ses salières d'Apollon, ses fesses bien musclées, ses cuisses fermes...

_ « Je vais prendre une douche.

_ Hein ?

_ Ne bouge surtout pas, sourit-il en partant.

_ Dépêche ! »

Il partit et je me levai d'un coup. J'eus la tête qui tournait donc je me rassis. Je me dépêchai de retirer tous mes vêtements. Une fois entièrement nu, je me remis bien dans le lit. J'étais bien sous la couette pour réchauffer son côté pour qu'on puisse le faire au chaud. Je me caressai un peu en étant allongé sur le dos. Je fermai les yeux puis... La fatigue prit le dessus... J'arrêtai de me caresser et... Je m'endormis.




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