La suite de la soirée était parfaite. On passait tous un bon moment. J'étais heureux qu'ils rigolent et sourient tous ensemble. TaeHyung et JungKook s'étaient embrassés mais pourtant, ils n'étaient pas collés l'un à l'autre. Ça me rassurait de les voir ainsi. Pareil pour Jimin et JungHyun. Ils étaient ensemble et ils avaient un peu plus de petites attentions l'un envers l'autre comparé à Tae et Kook mais ça allait venir avec le temps. Puis pour moi, je devais passer pour un idiot à toujours le regarder amoureusement. Je vivais avec SeokJin mais je ne me lassais pas. Il apporta un plat qu'il posa sur la table basse. Tout le monde commença à se servir en discutant. Quand il se retourna pour faire demi-tour, je le regardai dans les yeux. Il me fit un sourire et il passa ses doigts dans mes cheveux. Je fermai les yeux à ce contact. Il retourna en cuisine donc je commençai à me servir.

_ « Ça a l'air trop booon ! S'exclama Christian.

_ Ça l'est ! Lui certifiai-je.

_ J'aimerais trop avoir une copine bonne cuisinière, ça doit être agréable. Tu cuisines bien ? Demanda-t-il à Yun.

_ A force d'insister, je vais finir par craquer... Soupira-t-elle.

_ C'est vrai ?!! Lui demanda-t-il.

_ ... Non ! »

Ils me faisaient rire. Christian semblait avoir réellement flashé sur Yun. C'était amusant de le voir se prendre des vents.

_ « Sinon... Comment vous vous êtes connus, SeokJin et toi ? Me demanda JungHyun.

_ Hum...

_ Ouais, tiens ! Intervint Christian.

_ Avec vos sept années de couple, enchérit JungKook.

_ Vraiment ? Ça peut prendre la nuit ! Souris-je.

_ Non, vas-y, m'encouragea Jin en revenant. Ça m'intéresse...

_ SeokJin est le mieux placé pour vous raconter, souriais-je en étant un peu mal à l'aise.

Ça le fit sourire. Je savais que ça n'allait pas forcément être agréable pour lui, comme pour moi, mais il était temps de leur raconter.

Fin POV NamJoon

********************

POV SeokJin

_ « Bonjour, je m'appelle Kim SeokJin, m'étais-je présenté à l'époque.

_ Kim NamJoon. »

NamJoon s'était courbé poliment devant moi. A l'époque, j'ignorais qu'il était plus jeune que moi. Je venais tout juste d'arriver dans la capitale avec mes parents et j'étais persuadé que j'allais aller au même collège que lui. Puis, nos parents n'avaient pas arrangé les choses.

_ « Ils vont devenir de bons amis, il n'y a pas de doutes, était intervenue la mère de NamJoon.

_ Nous n'en doutons pas ! »

Ce fut notre première rencontre. A cette époque, on avait été loin de s'imaginer à quel point notre amitié allait évoluer. NamJoon était âgé de onze ans et moi de douze. On venait, avec ma mère et mon père, tout juste d'arriver dans l'appartement voisin de celui de NamJoon, où il vivait avec son père, sa mère et sa petite-sœur. Venant d'un petit village, où tout le monde se connaissait, mes parents s'étaient vite liés d'amitié, nous obligeant NamJoon et moi à nous voir souvent. Puis on était bien allés dans le même collège. Le matin, on partait tous les deux et on s'était vite lié d'une amitié sincère. NamJoon était plus jeune que moi mais j'avais toujours aimé passer du temps avec lui au collège. On n'était pas dans la même classe mais à chaque récréation, je le rejoignais pour discuter et rire avec lui. NamJoon, lui, avait eu du mal au début mais il m'avait vite intégré à son groupe d'amis. Sauf que je n'étais pas accepté par tout le monde. J'étais le nouveau, l'intrus à leur bande d'amis. Puis je devais avouer que je ne m'intéressais qu'à NamJoon à l'époque. Mes parents m'avaient toujours dit : « Ce n'est pas le nombre mais la qualité de tes amis, le plus important. » Alors pourquoi se faire d'autres amis quand j'avais NamJoon qui était de bonne compagnie ? NamJoon ne me reprochait jamais rien et prenait même ma défense par rapport à ses amis. J'avais le sentiment de passer avant eux, d'être plus important, d'avoir plus de valeur pour lui. Je m'étais très vite attaché à lui. On passait énormément de temps ensemble en dehors du collège. J'allais chez lui, il venait chez moi, nos parents se voyaient souvent et on était même parti en vacances tous ensemble, une fois. Au fil des mois, il était devenu mon meilleur ami. Puis un jour, les moqueries avaient alors commencé. Des moqueries blessantes sur notre sexualité. On nous insultait de « pédés », de « gays »... A l'époque, ce fut très dur. Au collège, on est dans un âge où l'avis des autres, l'image qu'on renvoie est extrêmement importante. Ce genre de moqueries auraient pu nous causer énormément de problèmes. Personnellement, je n'y faisais pas attention mais je voyais à quel point ça touchait NamJoon. Il avait commencé à se renfermer et ce fut à ce moment que je découvris une facette de sa personnalité. NamJoon était sensible. Il prenait les moqueries sérieusement et j'avais assisté impuissant à ses larmes. Alors un jour, j'avais craqué. J'avais commencé une bagarre contre un soi-disant ami de NamJoon. Je l'avais frappé car il avait fait pleurer mon meilleur ami. Je n'étais pas violent, je n'étais pas fort et respecté à l'époque. Mais voir NamJoon pleurer, c'était insoutenable pour moi. Apprenant les bagarres, mes parents en avaient parlé à ceux de NamJoon. Puis un jour, le père de NamJoon avait eu une discussion avec son fils. NamJoon m'avait raconté :

_ « Tu sais, ceux qui se moquent de toi, ils ne méritent pas d'être tes amis, lui avait dit son père. SeokJin est un bon ami. Il se bat car ça le blesse de voir que tu es touché par ce que disent les autres. Puis... Tu n'es qu'au collège, tu as le temps pour te trouver des amis qui feront vraiment partie de ta vie. »

NamJoon n'avait gardé aucun ami du collège à part moi. Puis on fut séparé quand je fis mon entrée au lycée. Ce fut la pire année de ma vie. Je m'étais retrouvé tout seul. J'avais refusé de me faire des amis car j'avais peur que NamJoon m'en veuille. Alors tous les soirs, on se retrouvait chez lui. Ses parents tenaient un restaurant donc ils rentraient très tard. On pouvait alors jouer aux jeux-vidéos tous les deux et rêver d'une vie de lycéens, ensemble. Mais avant qu'il arrive au lycée, il y eut une date précise. Le jour de son quinzième anniversaire. Je me souviendrais toute ma vie de cette soirée. J'avais supplié mes parents de me laisser dormir chez NamJoon pour son anniversaire. Ils avaient accepté en pensant qu'il y aurait d'autres enfants, car oui, à l'époque, mes parents se doutaient de quelque chose. J'avais donc passé la soirée chez NamJoon, et juste tous les deux. On avait joué, regardé la télé, discuté de tout et de rien puis... Il m'avait demandé un cadeau. Il m'avait ordonné de ne rien lui acheter alors je l'avais écouté. Donc quand il me fit sa demande, je fus surpris.

_ « Je ne t'ai rien acheté, lui avais-je dit.

_ ... Ça ne s'achète pas... »

Il était tellement adorable à l'époque que je n'avais pas résisté. Il m'avait clairement demandé de l'embrasser. L'embrasser... Embrasser mon meilleur ami... Comment refuser ? Comment j'aurais pu refuser alors que ça faisait pratiquement trois ans que j'étais tombé amoureux de lui ? Oui. Quelque temps après m'être lié d'amitié avec lui, j'étais tombé amoureux. A l'époque, je ne savais pas trop ce que ça signifiait, mais maintenant, je savais très bien que c'était de l'amour. J'avais donc accepté et ce fut notre premier baiser. Les jours qui suivirent furent assez perturbants pour moi. Je ne savais pas pourquoi NamJoon m'avait demandé ça, si c'était parce qu'il m'appréciait plus qu'un ami. J'avais mis du temps à m'en remettre et à accepter de le revoir. Ensuite, il fit son entrée au lycée puis notre relation évolua. On était souvent ensemble au lycée et les soirs, quand j'allais chez lui, on s'enfermait dans sa chambre pour s'embrasser. Sauf qu'un jour, notre curiosité prit le dessus. Nous étions allongés sur son lit et on échangeait des baisers langoureux. NamJoon avait toujours adoré caresser ma hanche durant nos baisers, et ça depuis le début. Sauf que ce jour-là, il en voulut un peu plus. Il s'était redressé puis il m'avait chevauché pour me dominer. Il avait glissé ses doigts entre les miens et remonté mes mains au-dessus de ma tête.

_ « Nam... Avais-je soupiré entre deux baisers.

_ Mes parents rentrent dans une heure. »

Il avait retiré son t-shirt en prononçant ces mots. Pour la première fois, j'avais regardé son torse différemment. Pour la première fois, j'avais eu envie de lui sexuellement. Il avait alors retiré son pantalon dans la précipitation, me disant de l'imiter. Excité comme pas possible, je l'avais écouté. Je m'étais mis en boxer, comme lui, et on s'était glissé sous sa couette. Son lit une place nous avait collé l'un à l'autre, en sous-vêtement, excités avec des hormones en feu. NamJoon m'avait alors ordonné de me mettre dos à lui. Je l'avais écouté et il avait commencé à se frotter contre mes fesses en embrassant mon épaule et mon cou.

_ « Tu... Tu l'as déjà fait ? Lui avais-je demandé.

_ Non. Et toi ?

_ Non plus... Tu sais... Comment faire ?

_ Ça... Ça doit être par là... »

Il avait glissé ses doigts dans mon boxer et entre mes fesses. J'avais gardé les yeux grands ouverts, surpris et effrayé à la fois. Finalement, j'avais hésité. Quand son doigt me caressait, j'avais longuement hésité sur ma réelle envie de le faire. A l'époque, j'avais seulement seize ans et lui quinze. On était des gosses surement trop jeune pour le faire comme il fallait. NamJoon avait ensuite retiré mon sous-vêtement, le laissant au milieu de mes cuisses. Il avait caressé mes fesses puis sa main s'était glissée devant. C'était la première fois que quelqu'un me touchait là. Il m'avait masturbé en continuant à frotter son bassin contre moi. J'avais alors lâché prise. Mon corps s'était détendu d'un coup et je lui faisais confiance.

_ « Tu... Tu vas la mettre ? Lui avais-je demandé en soupirant.

_ Oui... Je pense. »

Il m'avait embrassé, encore et encore. Il avait alors présenté son érection à mon entrée. Sauf que je l'avais arrêté.

_ « Hé... Faut... Faut une protection ? Lui avais-je demandé, inquiet.

_ ... Hum... Je n'en sais rien... Tu ne peux pas tomber enceinte, avait-il souri.

_ Ouais mais... Les maladies et tout ?

_ Tu... Tu as des capotes ?

_ Non... Enfin chez moi.

_ Je sais où en trouver. »

Il avait quitté le lit pour sortir de la chambre à poil. Le froid dans mon dos me fit frissonner. Sa chaleur me manquait à ce moment-là. Je venais de comprendre que j'étais amoureux de NamJoon et que je ne voulais plus jamais qu'il parte loin de moi. Il était revenu rapidement et il s'était glissé sous la couette. Il avait appuyé doucement sur mon épaule pour que je m'allonge sur le dos. Il s'était mit au-dessus de moi donc j'avais admiré son visage.

_ « Je... J'ai pris du lubrifiant... Si ça te fait mal, m'avait-il murmuré avec tendresse.

_ Merci. »

Il avait ensuite écarté mes jambes et s'était mis entre. J'avais passé mes bras autour de son cou pour caresser ses cheveux. Il avait commencé à s'insérer mais c'était douloureux. Je devais me détendre.

_ « Ça va aller... »

Il prit un peu de lubrifiant pour m'en mettre. Son doigt rentra sans douleur. Il en mit un deuxième et à part me rendre bizarre, ça ne faisait plus si mal.

_ « Je... Je la mets ou pas ? Me demanda-t-il.

_ Oui, essaie. »

Il avait alors essayé. Il y entra quelques centimètres mais je ne m'étais pas senti bien. Il s'était retiré lentement en m'embrassant délicatement pour s'excuser. On avait terminé notre moment en masturbant l'autre jusqu'à l'orgasme.

Ce fut la première fois qu'on allait aussi loin. On avait attendu plusieurs mois avant d'essayer à nouveau et de réussir. Ce fut à partir de ce moment qu'on prit l'habitude de coucher ensemble au moins deux fois par semaine. On commençait à avoir une routine qui dura deux ans. J'étais en dernière année de lycée quand quelque chose bouleversa notre relation. D'ailleurs, j'aurais été incapable de définir exactement le genre de relation qu'on avait. Est-ce qu'on était en couple ? Amis ? Ou sex-friends ? J'étais amoureux de lui mais on ne s'était jamais avoué nos sentiments. Puis j'avais peur des réactions au lycée alors je disais qu'il était mon ami, pour ne pas que les insultes du collège recommencent. Je voulais lui éviter au maximum n'importe quelle souffrance. Il m'était tellement précieux que j'avais peur qu'il souffre. Mais le changement fit du mal à notre relation. Son déménagement. Ses parents avaient des problèmes d'argent donc ils avaient décidé d'emménager au-dessus de leur restaurant, dans le quartier voisin. On était à quinze minutes à pieds seulement mais ce fut un bouleversement pour nous. NamJoon n'avait plus sa propre chambre. Il dormait dans la même avec sa petite-sœur donc je ne pouvais plus aller chez lui et me glisser dans son lit. Chez moi, ce n'était pas la peine d'y penser. Mes parents étaient souvent là et j'avais commencé à m'éloigner d'eux. Ils m'aimaient même s'ils se doutaient que je n'aimais pas les filles. Ils faisaient tout pour éviter le sujet alors je ne me confiais pas à eux et on avait très peu de sujets de conversation. Donc avec NamJoon, on avait commencé à se voir à l'extérieur. J'avais menti à mes parents leur disant que je m'étais inscrit à un club au lycée et que c'était la raison pour laquelle je rentrais tard le soir. Sauf qu'il n'y avait pas de club... Juste NamJoon et moi. On se voyait parfois au lycée, quand il n'y avait plus grand monde pour coucher ensemble dans une salle de cours ou même dans un placard à balais. Une fois, on n'avait pas réussi à trouver d'endroit donc on était allés dans un parc. Ça m'avait fait du bien de lui parler et de ne pas coucher avec lui. Sauf qu'on n'avait pas résisté. On l'avait fait contre un arbre, à l'abri des regards quand il faisait nuit. Ce fut à ce moment que je compris que notre relation n'allait jamais évoluer si je ne lui disais pas clairement ce que je ressentais. Je ne savais pas s'il voulait plus mais pour moi, ça ne pouvait plus continuer. Je voulais faire autre chose que coucher avec lui. Je voulais sortir, aller au cinéma, au restaurant, je voulais discuter, rire et en apprendre encore plus sur lui. Je ne savais même pas ce qu'il souhaitait faire après le lycée.

Un an plus tard, rien n'avait changé. J'étais incapable de lui dire mes sentiments, de peur de le perdre, qu'il me laisse car il ne voulait pas de mon amour. J'avais donc pris mon appartement directement après ma sortie du lycée. J'avais commencé un apprentissage en cuisine, ce qui me permettait de toucher un petit salaire et des aides pour mon minuscule logement. Ma liberté, mon indépendance était plus importante que mon confort. Puis comme ça, on pouvait à nouveau coucher ensemble dans un lit. Il venait régulièrement et il commençait à se confier à moi, sur l'oreiller. Il me parlait de ses doutes face à son avenir. Il ne savait pas quoi faire après le lycée alors j'essayais de le guider. Puis il obtint son diplôme sans difficulté. On l'avait fêté au lit, comme d'habitude. Puis un jour, il posa enfin la question.

_ « Dis...

_ Hum ?

_ Et si on habitait ensemble ? M'avait-il demandé en fumant sa clope d'après sexe.

_ ... Ensemble ?

_ Ouais. J'en ai marre de pioncer dans la même chambre que ma sœur... Puis je suis à la fac maintenant.

_ Et tu veux vivre avec moi ?

_ Bah... En coloc' quoi ! »

En colocation ? Je l'avais en travers de la gorge. Je me redressai dans mon lit.

_ « C'est simple de vivre avec toi, avait-il continué.

_ Simple... ?

_ Bah... On se dit tout puis on ne s'engueule jamais.

_ ... »

Depuis quand on se disait tout ? Puis notre première engueulade n'allait pas tarder. Sauf que je n'aimais pas le conflit. Donc j'avais juste quitté le lit sans rien ajouter. J'avais été blessé par ses mots donc suite à cette discussion, j'avais décidé de mettre des limites. Il me demandait souvent de venir chez moi mais je lui disais parfois non. On couchait un peu moins souvent mais je ne pouvais pas totalement arrêter. J'étais fou de lui alors j'avais peur qu'il aille voir ailleurs. Il avait senti qu'on se voyait moins mais il avait mis ça sur la fatigue dû à mes études. A croire que j'étais réellement le seul à ressentir ça.

Les mois passèrent puis il disparut. Plus aucune nouvelle du jour au lendemain. C'était un soir où il devait venir chez moi. Je l'avais harcelé de messages mais rien... Aucune réponse et il ne m'a jamais rappelé. Ce fut la pire période de ma vie. NamJoon ne me répondait plus donc j'avais tout imaginé : il ne voulait plus me voir, il lui était arrivé un truc, il avait perdu son portable... Tout. Pendant trois jours, j'avais attendu de ses nouvelles. Trois jours sans se parler, c'était anormal. Alors au quatrième jour, j'étais allé au restaurant de ses parents. J'étais entré avec la boule au ventre. Son père m'avait accueilli avec sa joie habituelle. Il m'avait installé à une table mais je lui avais demandé à voir NamJoon. Là, son visage s'était légèrement assombri.

_ « NamJoon n'est pas là, avait-il simplement souris.

_ ... Je peux l'attendre ?

_ Il rentrera tard. »

J'avais compris que c'était un refus. Je ne pouvais pas attendre NamJoon chez eux alors... J'avais attendu devant le restaurant. J'avais attendu toute la nuit. Il n'était jamais revenu chez lui. Le lendemain, j'étais resté devant le restaurant. Son père m'avait vu mais il ne disait rien. J'étais finalement parti en essayant de me faire une raison. Peut-être que NamJoon ne voulait plus me voir et qu'il avait prévenu son père. Cette pensée m'avait tordu le ventre et rendu malade plusieurs jours. J'avais loupé quelques jours de cours à cause de lui. J'avais ensuite laissé couler une semaine entière. Ce fut très dur pour mon moral mais je devais me détacher de lui, de mon amour pour lui, mais sans explication, c'était dur. J'étais alors retourné au restaurant de ses parents. Encore une fois, il n'y avait que son père. Peut-être que sa mère était partie avec sa sœur et lui, laissant leur père seul. Non, ce n'était pas une raison pour NamJoon de m'ignorer comme il le faisait. J'étais en train de tout remettre en question, toute notre amitié, notre relation, toute ma vie. Je le haïssais, le détestais, l'aimais et le pleurais. Cette période mit un bordel considérable dans ma tête et mon cœur. Je doutais de tout, je ne voulais plus faire confiance. J'avais même pensé au suicide durant quelques minutes de haine. Je ne voulais qu'une chose : revoir une dernière fois NamJoon pour avoir des explications.

Après un mois sans nouvelles, il était temps de tenter une toute dernière fois. J'étais retourné au restaurant et j'avais posé la même question à son père : « Je peux voir NamJoon ? ». Puis cette fois-ci, sa réponse fut différente : « Il est en haut ». Sans attendre, j'avais grimpé l'escalier à toute vitesse. J'étais entré dans leur petit appartement et j'avais défoncé la porte de sa chambre. Il était là. L'odeur du joint m'avait donné mal à la tête. Mais NamJoon était là, allongé sur son lit, dos à la porte. Je m'étais approché à deux mètres de son lit.

_ « T'es un putain d'enfoiré, avais-je pleuré.

_ ... Tu me veux quoi ?

_ Qu... Quoi ? C'est... C'est tout ce que tu me dis après... Après m'avoir largué comme ça !

_ Je ne t'ai pas largué, avait-il dit en restant dos à moi, sur son lit.

_ Bien sûr ! Vu qu'on n'est pas ensemble, c'est normal, lui avais-je dit sur un ton ironique.

_ ... »

Il s'était relevé et il m'avait regardé. Il était défoncé.

_ « NamJoon... Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu peux me parler, tu le sais.

_ ... Je veux que tu partes... S'il te plait. Je ne veux pas que tu me voies comme ça. Va-t-en. »

Il pleurait. J'aurais dû rester avec lui mais je le connaissais. Il n'aimait pas pleurer devant les gens, même devant moi. J'étais parti sans rien ajouter, le cœur en miettes en me demandant si j'allais le revoir un jour. Au bout de deux semaines, quelqu'un avait frappé à ma porte. J'étais allé ouvrir et je fus surpris de le voir là. Il était trempé à cause de la pluie et il avait son regard malheureux. Je l'avais bien sûr invité à entrer mais je voulais des explications avant de le réconforter. On était dans mon salon quand il prit enfin la parole.

_ « Ma mère et ma sœur sont mortes. »

J'avais relevé mon regard dans le sien. Je l'avais regardé longuement avant de comprendre ses mots.

_ « Elles sont mortes dans un accident de voiture, continua-t-il en pleurant.

_ Qu... Quand ? Avais-je demandé.

_ Il y a pratiquement deux mois.

_ Deux mois ? Mais... J'ai vu ton père et...

_ Et il refuse de comprendre. Il refuse de m'écouter. Il... Il croit qu'elles ne sont pas mortes et qu'elles reviendront ! Il... Il fait comme si tout allait bien mais... Il ne se rend pas compte que je souffre ! J'ai besoin de lui mais il refuse de m'écouter.

_ Nam... »

Je m'étais levé pour prendre son visage inondé de larmes entre mes mains.

_ « Nam, je suis là moi. Je suis là et tu aurais dû me le dire... Je... Je t'aurais aidé et j'aurais pu parler à ton père aussi. Viens là. »

Je l'avais pris contre moi pour essayer de le consoler.

_ « Tu aurais dû me le dire... Lui avais-je soufflé à l'oreille. Tu aurais dû me faire confiance et te reposer sur moi.

_ ... J'avais peur...

_ NamJoon... Tu ne dois pas, pas avec moi. Tu peux tout me dire et tu n'aurais pas surmonté ça tout seul. Je... Je...

_ Je t'aime, avait-il lâché sans prévenir. Je t'aime ! Je t'aime SeokJin. Je suis fou amoureux de toi et depuis que j'ai onze ans. Je t'aime tellement... Je... Je t'aime.

_ ... T'es un idiot, avais-je pleuré en le regardant dans les yeux. Pourquoi tu ne me l'as jamais dit ? Pourquoi tu venais juste pour coucher ?

_ Parce que... Je pensais que... C'était ce que tu voulais. Je voulais faire tellement de chose avec toi mais... Je ne savais pas si toi tu voulais...

_ NamJoon, je pense à toi tous les jours, j'ai souffert de ces deux mois de disparition et crois-moi... Je ne veux plus jamais revivre ça. Moi aussi je t'aime et moi aussi je suis amoureux de toi. Depuis qu'on est gosses, je t'aim... »

Il n'avait pas attendu que je termine ma phrase pour m'embrasser. J'y avais participé avec envie et soulagement. Mais les choses mirent du temps à se calmer. NamJoon avait dû mettre un an avant d'arrêter de pleurer la nuit. Son père avait accepté la mort de sa femme et de sa fille. J'avais fait mon maximum pour eux deux et ils me le rendaient bien. Le père de Nam m'avait énormément aidé pour mes stages et mes cours d'apprentissage en cuisine. NamJoon avait abandonné la fac d'art pour trouver sa véritable voie. Puis un jour, je le rencontrais pour la première fois. Ce garçon plus jeune que NamJoon au regard aussi malheureux et perdu que celui de mon petit-ami, une année plus tôt.

_ « Je m'appelle Kim TaeHyung, s'était-il présenté.

_ Enchanté, Kim SeokJin. Tu es un ami de NamJoon, c'est ça ?

_ Oui. On s'est rencontré chez un ami tatoueur. »

NamJoon ne me présentait pas encore comme son petit-ami, à l'époque. Il avait encore quelques craintes. Il avait peur des moqueries et du regard des autres. Alors je lui avais fait comprendre que s'il n'assumait pas, j'arrêterais de coucher avec lui. Ça eut l'effet désiré rapidement. Un mois plus tard, il m'avait à nouveau présenté TaeHyung sauf que cette fois, j'étais son petit-ami. Dans la foulée, il me demanda d'emménager avec lui dans un appartement plus grand. Amoureux comme j'étais, j'avais accepté de continuer ma vie avec lui.

********************

_ « Puis ensuite, avec TaeHyung, ils ont ouvert leur salon, terminai-je. On a ensuite changé d'appartement pour venir ici. On a une chambre d'ami ou... Pour notre futur bébé. Quand je parle de bébé, je parle d'un chiot qu'on voudrait adopter, souris-je.

_ Donc si je retiens bien... Votre première fois ne s'est pas trop bien passée ? Me demanda Jimin.

_ ... Personnellement, je n'en garde pas un mauvais souvenir, lui avouai-je. Même si ce n'était pas très agréable, il a pris son temps et il a fait attention à moi, c'est le principal. »

Je sentais que JungHyun avait besoin d'être rassuré. Il était jeune et peut-être que Jimin avait du mal à le mettre en confiance. Je regardai ensuite TaeHyung et JungKook. Je me demandai comment allait se passer leur première fois ensemble. TaeHyung pouvait être impatient comme type mais avec son JungKook, il allait le chouchouter. Je regardai mon NamJoon. Il me regarda en même temps et il prit ma main dans la sienne. Il se sentait encore désolé pour la souffrance que j'avais ressentie durant ses quelques mois sans nouvelles. Il savait très bien que je ne lui en voulais pas mais que ce n'était pas facile d'en parler. JungKook se leva alors et il me regarda. Je compris son message. Il alla dans la cuisine et je le suivis.

_ « Ça va ? Lui demandai-je.

_ Ça... Ça fait si mal que ça, la première fois ? Me demanda-t-il.

_ ... Tu as peur ? Souris-je.

_ Je... Je ne veux pas y penser mais je sais que TaeHyung voudra le faire alors...

_ C'est à lui que tu dois dire tes craintes. TaeHyung est à l'écoute quand ça te concerne donc n'hésite pas.

_ C'est gênant... Mais j'ai peur qu'il... Qu'il le fasse avec un autre alors que...

_ Moi aussi j'avais cette peur et c'était pour ça que je couchais avec NamJoon. Ne fais pas la même erreur. Tu le feras avec lui quand tu seras prêt, ne te précipite pas de peur qu'il te file entre les doigts. Puis crois-moi... Ça fait un moment qu'il t'attend alors il ne va pas te laisser tomber maintenant. »

Je le vis rassuré. Son innocence me touchait beaucoup. JungKook était une perle que TaeHyung n'avait pas intérêt à perdre.