POV Michael

        Qu’est-ce qu’il se passe ? Depuis des mois que je ne ressentais plus rien dans les jambes et maintenant voilà que ça me brûle atrocement. J’aimerais me concentrer sur Heidi, la calmer, mais j’ai beaucoup trop mal et bientôt les pompiers l’embarquent. Pourquoi notre relation est-elle aussi sinueuse ? J’aurais pensé qu’une fois le coupable arrêté Heidi et moi nous serions tranquilles. Mais jusqu’au bout nous aurons souffert tous les deux.

        Alors que je ressens d’affreuses douleurs comme des crampes partant de mes pieds jusque dans mes genoux, je me tortille de douleur dans mon siège, faisant comprendre à Ashton que je ne pouvais plus tenir.

C’est impossible, c’est revenu d’un coup, sans prévenir.

        Alertés, les pompiers m’embarquent à mon tour et je suis soulagé de voir que je suis allongé aux côtés d’Heidi, mais comme je l’aurais parié, ils lui ont fait une injection pour la calmer et la seule chose que je vois c’est son corps qui se soulève et s’abaisse lentement sous l’épaisse couverture de survie. J’attrape sa main osseuse et la caresse doucement, essayant d’ignorer les coups d’électricité qui me déchirent les jambes et focalisant mon esprit sur mon futur à ses côtés.

        Dans quel état vais-je encore la récupérer ? Va-t-elle se remettre à hurler quand elle me verra à son réveil ?  Je ne sais pas ce qu’il se passe dans sa tête, elle a bien trop changé et j’ai peur de sa réaction quand elle sera à nouveau consciente. Ou alors peut-être sera-t-elle heureuse de me voir sur mes deux jambes. Mais vu la douleur que je ressens, je me demande si je ne suis pas en train de les perdre une seconde fois.

*

        Une fois arrivés à l’hôpital je suis séparé de force d’Heidi. Je ne voulais pas lâcher sa main, je voulais rester auprès d’elle, qu’elle se réveille dans mes bras, que je puis l’embrasser doucement et la bercer et non pas auprès des médecins qui vont l’observer comme une bête de foire. Je voulais être sûr qu’il ne lui arrive rien.

        D’autant plus que la dernière fois qu’on a laissé quelqu’un seul à l’hopital, Luke l’a tué. Je commence à paniquer et mon cœur s’emballe. Où est-il ? J’espère que personne ne l’a amené ici, qu’il n’ait pas le loisir de se promener et d’entrer dans la chambre d’Heidi pour la tuer. Je me redresse et commence à me débattre.

«  I…Il faut protéger Heidi ! – Je me mets à crier- L…Luke va tuer Heidi ! JE VEUX QU’ELLE SOIT AVEC MOI !

-Mikey du calme –A travers mes larmes je discerne le visage palot d’Ashton- Heidi est avec Calum, tout va bien.

-J…J’ai pas confiance ! T…Toi va avec elle ! IL VA LA TUER ! –Je manque de faire dégringoler la civière et un médecin accourt pour venir me planter une aiguille dans le bras, quelle horrible sensation-

-Mikey, Luke est avec les policiers, il ne va rien arriver à Heidi je te promets !

-H…Heidi –J’arrive à bégayer alors qu’une sorte de chaleur trop envahissante à mon goût m’engourdis- H…HEIDI ! »

        Ma tête me tourne violemment et bien que mon corps semble se déconnecter, je ressens encore d’innombrables décharges électriques provenant de mes jambes. C’est insoutenable, j’ai envie de hurler sous la douleur mais je ne peux plus bouger un seul muscle. Le sédatif est bien trop puissant et rapidement je sombre dans le noir total, entendant seulement la voix lointaine d’Ashton qui me promet de veiller sur Heidi.

Pitié qu’il ne lui arrive rien pendant mon inconscience.

*

POV Ashton

        Bientôt six heures que Michael est sous anesthésie générale et les médecins continuent de pousser des jurons de surprise. Ils ne pensaient pas que dans son cas il puisse un jour ressentir ses jambes. Ils parlent de miracle.

        Pour ma part je ne sais quoi ressentir, tout est arrivé trop vite. Je suis heureux qu’il y ait un espoir pour lui de remarcher, mais autour de ça qu’est-ce qu’il y a ? Le chagrin et la mort. Elonwy est dans le coma entre la vie et la mort et les médecins m’empêchent de voir Heidi, tout comme Calum qui a quitté sa propre chambre d’hopital pour venir attendre devant celle de notre voisine.

        Timidement je m’approche de lui et l’observe. Depuis des mois qu’il était porté disparu et je le retrouve enfin, dans un état déplorable certes, mais je ne pensais plus ressentir une telle joie à la vue de ce garçon qui pour moi faisait parti de mon passé.

« Comment tu te sens ? –Je demande maladroitement alors qu’il tourne son visage contusionné vers moi, me faisant déglutir-

-Je ne sais pas. Je me dit que je suis en vie, qu’après ce qu’il s’est passé je devrais m’en réjouir, mais si vivre signifie regarder ses amis se détruire alors à quoi bon –Il soupire- Je ne savais pas pour Heidi.

-Amarande l’a torturée –Dis-je après un silence- Elle est devenue complétement parano après ça.

-Quand Luke m’a enlevé il a appelé quelqu’un –Dit Calum qui semble se perdre dans ses souvenirs- je ne savais pas qui c’était mais j’avais compris qu’il allait arriver quelque chose à Heidi, alors j’espérais qu’elle soit restée avec toi.

-J’ai cru qu’elle pouvait attendre un peu, avec ta sœur. C’est elle qui nous a appris ta disparition –Je baisse la tête- Je suis arrivé trop tard.

-Amarande est morte n’est-ce pas ? –Je sais qu’il me fixe mais je n’ose pas le regarder-

-Oui, Luke l’a réduite au silence dans sa chambre d’hôpital. Je… Je ne le soupçonnais pas à l’époque et je ne passais pas la majeur partie de mon temps avec lui surtout que j’étais moi-même hospitalisé.

-Tu as été hospitalisé ? –Il demande choqué- Pourquoi ?

-Ta sœur –Je redresse timidement mon manteau et mon pull pour montrer la cicatrice laissée par le couteau- je suis arrivée trop tard mais malgré tout j’ai pu sauver Heidi et ça n’était pas du goût d’Amarande. Alors elle m’a planté.

-J..Je suis tellement désolé –Je vois des larmes affluer aux coins de ses yeux- je ne pensais pas qu’elle était aussi néfaste…

-Moi non plus –Je soupire-

-Quand j’ai vu ce qu’était devenu Heidi, je n’ai pas trouvé de larmes à verser pour la mort d’Amarande. Je… Je ne veux pas lui pardonner ce qu’elle a fait…

-Calum c’est fini –Dis-je tristement-

-Pourquoi est-ce que tout ceci nous arrive ? –D’épaisses larmes dégoulinent le long de ses joues- pourquoi est-ce qu’on doit tout perdre sans rien gagner en retour ?

-C’est faux –Dis-je maladroitement- je… Regarde Calum, on avait perdu notre amitié toi et moi et pourtant… Cette histoire nous a rapprochés, c’est une façon de gagner tu ne crois pas ?

-Tu veux encore de moi comme ami alors que je t’ai fait du mal et que je t’ai menti ?

-Je suis au courant pour Daphnée si c’est ce que tu veux dire –Il ouvre grand ses yeux- Et je ne t’en veux pas, pas même à Heidi. Vous avez cherché à nous préserver Michael et moi.

-J…Je n’arrive pas à croire qu’elle soit morte –Il se met à pleurer plus franchement- J…Je suis allé la voir, la prévenir de ce qu’il se passait, lui dire que j’étais sur le point de m’en aller avec Heidi et que j’allais l’amener avec moi elle-aussi pour sa sécurité. –Il renifle- J’avais quelques doutes envers Luke, alors j’en ai parlé à Daphnée et elle m’a avoué des choses sur son cousin. Elle s’est toujours faite passer pour une folle auprès de lui, pour qu’il la laisse tranquille, car elle était bien consciente qu’il jouait un rôle là-dedans et depuis le début…

-Elle savait que c’était Luke ? –Dis-je choqué- Mais pourtant elle était folle non ?

-Elle… Elle le soupçonnait, elle avait peur qu’il ne nous surprenne et c’est pour ça qu’elle jouait la folle.

-Alors… Elle ne l’était pas ?

-Si, mais simplement parano. Sauf qu’elle savait que son petit jeu de psychopathe éloignerait Luke d’elle –Il déglutit- L…Lorsqu’elle m’a dit tout ça, j’ai compris et j’ai quitté l’hôpital pour aller chercher Heidi, sauf que… Sauf qu’il m’attendait –Il se crispe- I…Il était là, devant l’hôpital… Avec Spencer. Ils m’ont roué de coups et Spencer m’a ligoté avant de me mettre dans la voiture de Luke –Il commence à trembler et instinctivement je le prends dans mes bras- E…Ensuite L…Luke a pris une espèce de corde et il est monté. J…J’étais sonné, je ne comprenais pas, mais maintenant je sais ce qu’il s’est passé. Il est parti étrangler Daphnée et…. Et il a fait passer ça pour un suicide.. –Il pleure plus fortement contre mon épaule- S…Si j’étais pas passé la voir il ne lui serait jamais rien arrivé !

-Chut Calum tu ne pouvais pas savoir que Luke te suivait –Je le serre doucement-

-C…C’est de ma faute !

-On croirait entendre Heidi –Dis-je en levant les yeux au ciel- Luke était instable, plus instable que Daphnée et Heidi réunies, quoi qu’il arrive il aurait pu décider d’éliminer Daphnée sans même que tu sois passé la voir.

-M…Mais…

-Arrête, ne te blâme pas pour ça. On va tous finir cinglés si ça continue –Je soupire et Calum se détend dans mes bras-

-C…Comment va Michael ?

-Je n’en sais rien, les médecins sont surpris, apparemment il va retrouver l’usage de ses jambes.

-C’est triste –Il hoquète-

-Pardon ? –Dis-je sans comprendre-

-C’est triste parce que lui va retrouver ses jambes tandis qu’Heidi va perdre totalement la tête.

-Non elle va s’en sortir –Dis-je plus pour me rassurer que par conviction-

-Je ne me fais plus d’espoir –Dit-il faiblement en me serrant contre lui- J’ai vu l’état de Daphnée chuter, même si elle n’était pas aussi folle qu’elle le prétendait et ce que j’ai vu d’Heidi était pire.

-Ne dis pas ça je t’en prie –Dis-je alors que je sens mon cœur se briser sous ces dures paroles- Michael a besoin d’Heidi. »

        Il ne me répond pas et pose sa tête sur mon épaule tout en reniflant alors que je fixe la porte close de la chambre d’Heidi. Si vraiment elle est irrécupérable les médecins vont vouloir l’interner. Comment va réagir Michael ? Il sera sûrement heureux d’apprendre pour ses jambes, mais pour Lui Heidi était bien plus importante que son handicap…

        Je n’en peux plus de toute cette souffrance qui nous oppresse, c’est comme si il n’y avait aucun échappatoire, comme si nous étions tous condamnés à ne jamais retrouver le sourire parce qu’un seul crétin l’avait décidé ainsi.

        La seule chose qui me réjouit c’est de savoir que je retrouver mon meilleur ami. Certes dans de mauvaises conditions, mais je préfère ça que de le perdre à jamais.

« - Tu sais Calum je suis vraiment désolé pour tout ce que j’ai pu te dire –Il redresse un peu la tête- Ok c’est cliché de te déballer mon poème en ce moment même, mais bon autant le faire vu qu’on a encore du temps à poireauter là comme des cons…

-Je t’écoute –Il renifle-

-J’ai agis comme un con quand tu m’as lâché pour les Erudits. J’ai pas cherché à comprendre car pour moi t’étais comme un frère et tu allais m’oublier comme si de rien n’était. J’avais tellement mal… Toi mon seul vrai ami, le seul qui était venu vers moi par amitié et pas pour la richesse de ma famille… C’était comme si je repartais de zéro et qu’en fait je ne méritais pas d’avoir de vrais amis… -Je déglutis en repensant à cette époque- Tu ne peux pas imaginer à quel point j’étais anéanti et de te voir sourire avec ces mongoliens alors que moi j’étais de nouveau seul, ça me faisait rager. Alors j’ai voulu te faire rager… Mais j’ai abusé. Je regrette d’avoir couché avec Amarande –Mes joues virent au rouge- sans compter qu’à cause de ça elle a fini par croire que je l’aimais et c’est à cause de ça qu’elle s’en est prise à Heidi…

-C’est sûr que t’as merdé Ashton –Je ris nerveusement-

-Mais tout ce que je voulais c’était que tu comprennes que j’avais besoin de retrouver ton amitié. Quand on dit un de perdu dix de retrouver c’est juste pour se rassurer car je savais que je n’allais pas en retrouver dix comme toi.

-C’est pas gentil pour Michael ce que tu dis –Souligne le basané-

-C’est pas la même chose, Michael était un simple bon ami, jusqu’à son accident où je me suis senti coupable… Il était de nouveau seul et je n’ai pas pu m’empêcher de voir en lui le garçon que j’avais été lorsque toi tu m’avais abandonné… Alors je l’ai pris son mon aile. Je l’ai protégé et je continuerai à le protéger.

-Je t’ai mal jugé –Dit-il nerveusement alors qu’il s’écarte de moi pour se moucher-

-Je pense que je t’ai mal jugé aussi. Je n’avais pas compris que tu jouais un double jeu… Je suis désolé d’avoir douté de toi.

-Oh tu sais moi aussi j’ai douté de toi –Glousse ce dernier-

-On est quites ?

-D’acord mais je veux quand même que tu te fasses pardonner.

-Je te ferai livrer des cupcakes –Dis-je en frottant le haut de son crâne-

-Ah ça c’est un bon moyen de me faire sourire. »

        Et effectivement un large sourire prend place sur son visage meurtri et je ne peux m’empêcher de me rappeler le jeune Calum Hood de l’époque. Il vivait dans la misère mais jamais il n’était venu se plaindre chez moi, il souriait toujours, même devant mes parents. Et je suis heureux de le retrouver ainsi.

        Ce n’est peut-être pas grand-chose mais ça semble raviver une lueur d’espoir en moi, comme si malgré notre malédiction, nous allions tous pouvoir sourire de nouveau. Mais lorsqu’un médecin sort de la chambre d’Heidi avec une mine sombre, ma petite lueur s’éteint rapidement et me glace le sang.

« Comment elle va ? –Je demande en cœur avec Calum-

-Elle s’est réveillée, mais elle ne parle pas beaucoup.

-Elle ne crie plus ? –Je demande-

-Non, mais je pense qu’un rien pourrait la faire paniquer. J’ai vu que c’était sa deuxième hospitalisation en moins de quatre mois. C’est trop pour une jeune femme de son âge…

-Est-ce qu’on peut la voir ? –Demande précipitamment Calum-

-Pas encore je suis navré.

-M…Mais on veut lui parler !

-C’est inutile, elle ne répond à personne, elle ne fait que se parler à elle-même… –Mon cœur se serre-

-Elle nous répondra à nous ! –Tempête Calum sur le point de pleurer à nouveau-

-J’en doute fort, je vous l’ai dit, deux hospitalisations basées sur le même type de traumatisme, c’est une chance qu’elle puisse encore parler. En temps normal elle serait devenue un vrai légume.

-Heidi n’est pas un legu…

-Qu’est-ce qu’elle se dit ? –Je demande en coupant Calum-

-Mh à vrai dire je pense que vous allez pouvoir m’éclairer là-dessus –Il se racle la gorge et me regarde- La seule chose qui sort de sa bouche est ‘Je les ai tués tous les trois. C’est ma faute.’. L’un de vous a-t-il une explication ? Qui cette jeune femme a-t-elle tué ?

-Elle n’a tué personne ! –Dis-je avec hargne, sentant les larmes affluer- C’est ce que Luke a essayé de lui faire croire ! Mais c’est lui qui les a tués !

-Tué qui ?

-En premier lieu la cousine du dénommé Luke –Commence Calum- E…Elle a dû penser que c’était de sa faute si Luke est allé tuer sa cousine…

-Puis la fille dans la chambre d’à côté ainsi que son frère jumeau, sauf que ce dernier n’est pas mort ! Il faut lui dire la vérité !

-Je ne sais pas si c’est une bonne idée, elle est en train de se former une carapace là-dessus et c’est la seule chose qui la maintient active.

-Mais elle n’a tué personne ! Il faut l’empêcher de vivre avec cette culpabilité !

-Monsieur, on ne peut pas empêcher un fou d’être un fou.

-ELLE N’EST PAS FOLLE ! –Hurle Calum-

-Si, elle l’est. Une personne saine d’esprit ne se parlerait pas à elle-même et ne se roulerait pas au sol comme elle a pu le faire. Je suis désolé mais il y a des choses que le cerveau humain ne peut endurer. »

Et moi ce sont ces paroles que je ne peux endurer.

Finalement Luke aura réussi.

*

POV Michael

        J’ouvre lourdement les yeux pour apercevoir des murs blancs, sans vie. Apparemment je ne suis plus au bloc mais dans une simple chambre d’hôpital, ce qui veut sûrement dire que j’en ai fini avec les opérations.

        Curieusement je redresse la couverture pour voir mes jambes étendues. J’ai une drôle de sensation à ce niveau, c’est lourd, comme si elles étaient prisent dans un étau. Mais cette sensation, même si elle fait mal, je suis heureux de la ressentir. Je sens à nouveau mes jambes.

        Je me concentre longuement avant de réussir à faire bouger mes orteils, ressentant comme du courant parcourir mes jambes jusque dans mes pieds. Ca chatouille.

Une larme coule le long de ma joue et je laisse échapper un sanglot de bonheur.

        Je vais sûrement devoir faire de la rééducation, mais au moins je ne suis plus handicapé. Adieu fauteuil roulant, adieu impuissance, adieu cette ancienne vie à rester caché. Je me sens un nouveau Michael et j’ai hâte qu’Heidi puisse me voir ainsi, j’ai hâte qu’elle puisse me voir marcher vers elle.

J’ai terriblement hâte de la retrouver.

J’imagine que je dois la dépasser de plusieurs têtes, ça va nous changer. Je pourrais enfin être le plus grand et veiller sur elle comme un garçon normal est censé faire.

Voilà c’est le mot, normal.

J’esquisse un petit sourire à cette pensée et lâche un soupir détendu. Presque un an que j’attendais et j’avais même fini par perdre espoir. C’est le plus beau jour de ma vie.

Je me sens revivre.

*

        Ashton et Calum sont passé me voir pendant mes séances de rééducation, c’était agréable et Ashton n’a pas arrêté de pleurer tant il était ému de me voir debout. C’est vrai qu’à présent lui et moi faisons quasiment la même taille.

Mais quelque chose me pèse.

Je n’ai pas le droit de voir Heidi.

Ashton ne me dit rien mais je sais qu’il se passe quelque chose.

        Je l’ai vue se rouler au sol, j’ai senti sa poigne de fer me lever de mon siège. Une telle force ne peut être liée qu’à son état de folie et même si j’essaie de me rassurer, chaque jour qui passe sans que je sois à ses côtés me fait peur. J’ai peur de ne pas la retrouver comme je l’espérais. Je suis un nouveau Michael mais je ne veux pas d’une nouvelle Heidi.

Car je sais qu’elle ne sera jamais comme avant et que son état ne peut qu’empirer.

Je refuse de renaître pour la voir s’éteindre.

*

        Je ne compte plus les jours passé à l’hôpital, mais tout ce que je sais c’est qu’à présent je peux me tenir sur mes jambes sans tomber. Je vacille un peu mais j’ai retrouvé l’équilibre, j’ai réussi à répartir mon poids dans mes jambes et elles me portent à nouveau.

        C’est bizarre de marcher après avoir passé un an en fauteuil, comme si mon corps sortait d’hibernation. Mais je suis ravi de voir que je n’ai pas perdu tous mes réflexes. Parfois des handicapés passent plus de temps en fauteuil et ont oublié les réflexes de base.

J’ai de la chance.

Mais je voudrais partager cette chance avec Heidi.

« Dites ? –Demandé-je à une infirmière qui s’occupe de ma rééducation-

-Oui Mr Clifford ?

-Je peux voir ma copine maintenant ?

-Je n’ai pas reçu de nouvelles à ce sujet alors je pense que la réponse est toujours non…

-Mh –Je soupire et me contente d’avancer- Vous croyez que ça va lui plaire ?

-Quoi donc monsieur ?

-Mes jambes ? Elle va les aimer ?

-Elle vous aimait sans alors pourquoi ne vous aimerait-elle pas avec ? –Je souris comme un con-

-Et euh… C’est un peu délicat comme sujet mais… Je… Je n’aurais plus besoin de viagra hein ? –Elle sourit à ma remarque et je rougis comme un enfant-

-Peut-être encore un peu sur le début, mais après tout devrait redevenir normal, rassurez-vous.

-Merci –Je fais plusieurs allés et retours le long de la rampe- Vous ne savez vraiment pas quand je pourrais aller la voir ?

-Non monsieur je suis désolée.

-Elle me manque terriblement..

-J’imagine mais je ne peux aller à l’encontre de ce qu’on dit les médecins –Dit-elle d’une voix stricte-

-Mais et si vous alliez l’ausculter ou un truc dans le même genre… Je pourrais venir non ?

-Je ne suis pas censée m’occuper d’elle monsieur Clifford, je regrette mais je ne peux rien faire.

-J…Je veux seulement m’assurer que tout va bien pour elle. »

        L’infirmière me regarde longuement alors que je sens les larmes affluer. De savoir qu’Heidi ne se trouve qu’à quelques portes de la mienne et qu’on ne peut pas se voir, ça me tue à petit feu. J’aimerais pouvoir marcher totalement et me rendre mon-même dans sa chambre. Moi je m’en fiche de ce qu’on dit les médecins. Ils ne la connaissent pas, ils ne savent pas comment la rassurer, ils ne la prendont pas dans leurs bras si elle fait une crise.

Je ne veux plus la laisser seule.

« Attendez ici monsieur. »

Je redresse la tête et mon infirmière me dépose dans mon fauteuil où je me mets en boule pour pleurer alors qu’elle quitte la chambre.

Je ne veux pas la laisser seule mais au fond j’ai aussi très peur de rester seul moi-même.

J’ai besoin de sa présence autant qu’elle a sûrement besoin de la mienne.

*

Je me suis assoupi, épuisé d’avoir marché et surtout pleuré. Mon corps se fatigue rapidement mais lorsque l’infirmière entre à nouveau je me remet droit et la regarde qui s’approche de mon fauteuil.

« Les médecins vous ont accordé quelques minutes »

Mes yeux s’ouvrent grandement et je laisse échapper un petit cri.

Je vais voir Heidi.

Cependant le visage de l’infirmière ne semble pas rayonner de joie. Est-ce une si mauvaise idée ?

Je m’en moque. Je l’ai vu dans un état catastrophique, elle ne peut pas être pire.

*

Lorsque j’entre dans la chambre et que je la vois, mon cœur se brise.

Si, elle pouvait être pire.

On dirait un cadavre et même la lumière du soleil qui l’entoure n’arrive pas à lui redonner un semblant de vie. J’ai presque envie de vomir tant je suis malheureux.

Et dire que pendant que je me réjouissais d’avoir retrouvé mes jambes, Heidi se laissait mourir lentement.

En me rapprochant d’elle je remarque un autre détail. Ses cheveux.

On les lui a coupés.

Pas rasés, mais ont lui a retiré les deux tiers si bien qu’ils lui arrivent aux oreilles.

« S…Ses cheveux p..

-Les médecins les lui ont coupés car elle se les arrachaient –Je ne peux réprimer un petit cri d’horreur en imaginant la scène-

-H…Heidi.

-Je vous avais dit que c’était une mauvaise idée de… »

Elle comme moi nous nous arrêtons.

Car Heidi a tourné la tête vers nous et nous fixe.

Ou plutôt me fixe.

Lentement, avec ses yeux vides. J’ai l’impression d’être un étranger.

« H…Heidi c’est moi Michael –Je m’efforce de sourire en prenant sur moi- t...Tu as vu je suis là moi aussi –Elle ne répond pas- Je… J’ai une surprise pour toi mon petit cœur –Je demande de l’aide à l’infirmière et bientôt je me dresse sur mes jambes, surplombant son corps chétif- J….Je peux marcher ! Tu as vu ? Je suis debout ! Ce sera plus pratique pour nos câlins.

-Monsieur ça ne sert à rien elle ne vous répondra pas. Elle ne se parle plus qu’à elle-même –Me dit l’infirmière alors que je me sens mal devant le silence d’Heidi-

-N…Non j…J’ai déjà vécu ça, elle ne pouvait plus parler mais on a trouvé un autre moyen –Je tourne la tête en tout sens- Donnez-moi du papier !

-Michael… -Je manque de m’effondrer au sol et me tourne vers la source de ce murmure-

-Heidi ! –Je m’agrippe à la rampe de son lit pour me maintenir debout- Tout va bien, je suis là avec toi et je…

-Pourquoi tu es là ? –Cette phrase me fait l’effet d’un coup de couteau et je palis-

-C…Comment ça ? Mais parce que je t’aime et que je voulais être près de toi.

-Il faut que tu t’en ailles Michael – Souffle-t-elle-

-N..NON ! Je refuse de te laisser seule !

-Je les ai tués Michael, je ne veux pas te tuer aussi.

-Tu n’as tué personne ! Heidi bordel je te jure que tu n’as tué personne !

-Je ne veux plus te faire de mal. Va-t-en…

-T’AS PAS LE DROIT DE ME DIRE CA ! –L’infirmière me tire en arrière mais je reste fermement agrippé au lit d’Heidi- JE T’AIME PUTAIN ! T…Tu ne peux pas me faire de mal sauf en me disant des choses pareilles Heidi… T’as pas le droit ! –Ses yeux restent vides et froids- Heidi reviens moi, redeviens ma petite Tornade, tu sais très bien que c’est grâce à toi que j’ai réussi à avancer alors grâce à moi tu vas avancer aussi, mais ne baisse pas les bras !

-Monsieur Clifford lâchez ce lit ! –M’ordonne l’infirmière qui appuie sur un bouton-

-HEIDI JE T’AIME COMME TU ES ! N…Ne t’éloigne pas de moi je t’en prie. J’ai besoin de toi je… -Plusieurs médecins me tirent et je pousse un hurlement de rage- HEIDI JE NE TE LAISSERAIS PAS ! –Je me débats avant qu’on ne me repousse dans mon fauteuil où l’on m’attache- N’OUBLIE PAS QUI JE SUIS POUR TOI. N’OUBLIE PAS NOS LETTRES ! »

        Je vais pour crier un énième je t’aime lorsqu’on me tire violemment à l’extérieur. Dans le couloir je vois Ashton et Calum qui me dévisagent sans comprendre et bientôt on me remet dans ma chambre où je suis bon pour un sermon.

Mon infirmière aussi s’est pris un sacré savon par ma faute…Elle devait me surveiller mais j’en ai fait qu’à ma tête.

D’un côté que je ne pouvais pas rester de marbre, pas devant cette vision horrible de ma petite amie mourante.

Et son regard vide.

Ses paroles.

J’aurais préféré qu’elle ne dise rien.

*

«  Tu as vu Heidi ? – Me demande Ashton alors que je fais oui de la tête-

-Comment elle va ? –Enchérit Calum sauf que lorsque j’éclate en sanglot aucun des deux n’ose plus ouvrir la bouche-

-J…Je l’ai perdue ! –Dis-je en pleurant- E…Elle veut que je m’en aille, que je la laisse !

-P…Pourquoi ?

-E…Elle pense qu’elle les a tués et qu’elle va me tuer aussi… »

C’est absurde. Elle ne ferait pas de mal à une mouche et je sais qu’elle ne me fera rien.

Si jamais je retrouve Luke je le tue.

*

        En fin d’après-midi ou alors le lendemain je ne sais plus tellement je suis gazé par les médicaments, je suis allongé dans mon lit à regarder le ciel d’hiver se colorer de doré à mesure que le soleil se couche lorsqu’on frappe timidement à ma porte.

« Oui ? »

Je me redresse, le cœur battant.

C’est sûrement Heidi.

La personne qui entre a en effet les cheveux courts et en mauvais état, sauf qu’ils ne sont pas blancs, ils sont noirs.

Et ce visage déformé par la maladie et le chagrin me fait tout de même revenir en arrière, lorsque j’étais sur les bancs de la fac de littérature.

Rudy.

« - Michael comme tu as changé ! –Me dit-il de sa petite voix innocente-

-Toi aussi…

-Moi c’est sûrement en mal –Dit-il en gloussant- toi par contre, je suis jaloux.

-Ne sois pas idiot –Il s’approche de moi et mon cœur se serre en voyant son corps maigre flotter dans ses vêtements à présent trop grands- Comment tu te sens ?

-Je  me remets lentement de ma pneumonie. J’ai bien cru que j’allais y passer – Il sourit faiblement- et toi ça va ?

-Oui merci.

-Tu as pu voir Heidi ? –Je baisse la tête-

-Oui, mais elle m’a dit ne plus vouloir me voir. Elle pense qu’elle a tué Daphnée, Elonwy et puis toi.

-Je pense que je vais aller la voir –Dit-il tout bas-

-Je ne sais pas si c’est une bonne idée. Ca va lui faire un choc….

-C’est ma meilleure amie et je veux qu’elle puisse me voir vivant – Il joue avec ses doigts-

-Mh… Tu es venu pour Elonwy ? –Il fait oui de la tête- Comment va-t-elle ?

-Elle est décédée ce matin –Je reste sans voix- la balle a touché des organes vitaux, c’était joué d’avance, je savais à quoi m’en tenir et j’ai pu lui faire mes adieux comme je le voulais. Je suis juste triste qu’Heidi n’ait pas pu la voir une dernière fois. J’aurais même aimé qu’Elonwy s’explique avec elle mais bon, c’est pas dans le coma qu’elle aurait pu dire quoi que ce soit –Il rigole doucement et je ne peux me sentir que mal à l’aise, comment peut-il trouver la force de sourire ?-

-N…Ne lui dis pas pour Elonwy –Dis-je rapidement- Je… Je suis vraiment désolé pour son décès… Mais il vaut mieux qu’Heidi ne l’apprenne pas.

-Je sais…

-Dis moi Rudy ?

-Oui ?

-Pourquoi Elonwy est venu  ce soir-là ?

-Eh bien... Pendant plus de deux mois ce Luke Hemmings a fait pression sur Elonwy, lui disant que si elle restait proche d’Heidi il s’en prendrait à moi puis il lui a même demandé de me faire passer pour mort pour affliger Heidi. J’étais trop faible et je ne pouvais rien faire. Je regardais ma sœur se faire harceler et obéir à ce salaud. C’était horrible et j’imaginais Heidi toute seule, sans aucunes nouvelles. Apprenant ma fausse mort… Notre mission était simple, couper les ponts avec elle pour l’isoler puis reporter la faute sur elle… Elonwy était dévastée. On savait qu’Heidi était au plus mal et ni elle ni moi ne lui en voulions de ne pas avoir pris de mes nouvelles, c’était normal. Mais on devait agir à l’inverse de nos sentiments… C’était trop dangereux, ce gars était un vrai fou, il se vantait d’avoir tué des gens et qu’il recommencerait. Elonwy avait peur, comme moi, mais elle savait qu’Heidi était avec  Ashton et toi, elle était en sécurité et elle devait y rester. E…Elle a tout fait pour s’éloigner d’Heidi en veillant à ce qu’elle reste entre de bonnes mains.  J…Jusqu’au soir où Ashton a appelé pour dire qu’Heidi était parti pour la maison, avec Luke. C’était le piège final qui se fermait sur elle. C’était son plan depuis le début. O..On savait qu’il allait la tuer ! –Il commence à trembler- J…Je ne pouvais rien faire, je me remettais seulement de ma pneumonie ! A…Alors Elonwy a décidé d’y aller, elle voulait la sauver. Elle voulait prouver à Heidi que ces mois de silence n’étaient que des mensonges, que notre amitié n’était pas un simple souvenir mais toujours présente. J…Je l’ai laissé y aller mais je… Jamais je n’ai imaginé…

-Personne n’avait imaginé ce scénario Rudy –Dis-je en mordant ma lèvre pour ne pas pleurer-

-E…Elle voulait seulement qu’Heidi lui pardonne …

-Je suis sûre qu’elle comprendra un jour, mais actuellement son esprit n’est pas prêt pour ça. A vrai dire il n’est prêt pour rien…

-J…Je regrette tout ça… -Pleurniche-t-il-

-Chacun de nous regrette de ne pas avoir pu faire telle ou telle chose, mais c’est la vie –Dis-je avec fatalité- Moi aussi je regrette de l’avoir laissé partir avec Luke. J’ai pensé qu’elle serait en sécurité…. Mais voilà le résultat.

-Tout ça à cause de la jalousie d’un seul garçon…

-Oui, c’est cher payé. »

Amarande, Daphnée, Elonwy, Heidi…

Nous restons à parler quelques minutes encore lorsqu’il quitte ma chambre pour aller dans celle d’Heidi. J’espère qu’elle lui réservera un meilleur accueil qu’à moi.

Et j’espère surtout qu’elle comprendra qu’elle n’est que la victime dans cette histoire.

*

La soirée passe et Rudy n’est pas revenu me voir. Je ne sais même pas si il est allé voir Heidi et je me demande ce qui est le mieux.

J’aimerais me lever pour aller la voir, pour lui demander comment elle se sent, mais j’ai peur qu’elle ne me demande de m’en aller encore une fois.

Ca fait mal d’entendre ça de la part de la fille qu’on aime.

Je m’enfouis dans mes couvertures et essaye de fermer les yeux.

Mais mon esprit cogite et je ne trouve pas le sommeil.

*

        Au beau milieu de la nuit, alors qu’il n’y a plus aucun brut dans mon couloir, j’entends ma porte s’ouvrir et je me redresse brusquement pour voir qui est entré, sauf qu’il fait noir et que je ne vois rien. Mon cœur bat à tout rompre. Qui est entré ?

Luke ?

Est-ce qu’il vient pour me tuer ?

Mais ce n’est pas Luke. Ce n’est pas son souffle.

« Michael ? »

Ce n’est pas sa voix non plus. Je me rapproche du bord du lit et cherche à tâtons dans le noir lorsque mes mains touches les épaules osseuses d’Heidi.

Sans hésiter je passe mes bras sous ses aisselles et la soulève avec trop de facilité afin de la serrer contre mon corps, l’enroulant sous les couvertures.

« - Qu’est-ce que tu fais là tu es f… Euh… Tu n’as pas le droit Heidi, si tu te fais prendre tu..

-M’en fiche –Elle dépose une multitude de petits baisers sur ma bouche entrouverte sous le choc-

-Heidi qu’est-ce qu’il te prend ? –Elle me grimpe dessus et m’embrasse à nouveau- Tu es sûre que ça va ?

-Tu m’as manqué –Dit-elle tout bas, picorant ma lèvre inférieure de ses lèvres comme un petit oiseau-

-Mais je suis passé te voir il n’y a pas longtemps et tu –Elle pose son index contre mes lèvres-

-Rudy est venu me voir.

-Donc tu as compris ?

-Oui –Elle se love contre mon cou et je ne peux m’empêcher de la serrer contre moi- Rudy est vivant et Elonwy aussi –Je manque de m’étouffer-

-E…Elonwy ?

-Oui ! Rudy m’a dit que les médecins l’ont envoyé se reposer ailleurs mais que je n’ai pas encore le droit de la voir –Elle joue avec mes cheveux et mon cœur se serre, moi je connais la vérité- j’espère qu’elle ira vite mieux.

-O…Oui tu…. Tu la verras plus tard et je suis sûr que vous pourrez rigoler du passé comme…. Comme avant.

-Et je te la présenterai –Dit-elle en embrassant ma joue- Tu vas voir elle est gentille !

-Avec plaisir –Dis-je en essayant de ne pas pleurer-

-Michael ?

-Oui ?

-Il est où Luke ? -Je suis surpris par son changement de conversation mais je pense qu'il va falloir que je m'y fasse-

-Il est mort –Dis-je en essayant de couvrir le mensonge dans ma voix- les policiers l’ont abattu.

-Il ne viendra plus nous faire du mal alors ?

-Plus jamais je te le promets –J’embrasse sa tempe-

-Et Amarande ?

-Elle est morte elle aussi –Dis-je la gorge nouée, je n’aime pas me remémorer tous les morts-

-Est-ce que tout est fini ?

-Oui Heidi, on est en sécurité maintenant. Il n’y a plus personne qui puisse nous atteindre. Je te protège. »

        Nos mains se lient et timidement j’enroule nos jambes ensemble. Elle sursaute à cette sensation nouvelle avant de glousser timidement et de poser ses lèvres sur les miennes. C’est un baiser timide. Innocent, comme elle. Comme je les aime.

Mais bientôt j’ai besoin de plus.

Après toutes ces épreuves et l’impression de la perdre, j’ai besoin de la sentir contre moi. De me rassurer et de me dire que c’est vraiment fini.

Alors je la serre sans trop lui faire du mal et l’embrasse avec plus de fermeté, glissant ma main dans ses cheveux à présents courts et laissant l’autre agripper son dos sous l’horrible blouse de papier. Elle-même me serre et ne semble plus effarouchée à l’idée se poser ses mains sur mon corps.

Inutile de préciser que ces fichues blouses ne nous sont d'aucune utilité et que si demain on nous retrouve comme ça, on est fichus.

Mais je m'en moque.

J’ai besoin de la sentir, elle, sa peau, son corps, son être tout entier.

Car c’est elle que j’aime, la fille qu’elle est. Folle ou non ça m’est égal tant qu’elle est avec moi.

Elle m’a accepté avec mes défauts et je fais de même.

On avancera ensemble. 

Et dire que tout celà a commencé grâce à la maladresse d’un facteur. 

~ Bonsoir :)

Bon désolé je vais au lit je ne vais pas recorriger :( je bosse demain pour rattraper le samedi que j'ai manqué -_-' du coup demain soir je vais essayer de poster l'épilogue et ensuite dans la semaine je posterai les trois derniers OS.

Et ensuite ce sera la fiction sur Ash ;D

Bref je vous ferai une NDA finale dans tous les cas, comme avec AYWK, pour vous remercier comme il se doit :)

Merci d'avoir lu jusqu'ici !

K.