18 ~ The real Calum Hood
Je me passe un peu de maquillage sur le visage pour masquer les traces de larmes avant de sortir de mon appartement, m’arrêtant devant la porte close de Calum. Je ne sais pas comment je dois agir avec lui maintenant que j’ai ‘parlé’ avec les érudits et Ashton. Il a l’air si différent de celui qu’il est quand nous sommes tous les deux. Je prends mon courage à deux mains et frappe doucement pour éviter de me faire plus de mal à la main.
« Entre Heidi ! »
J’actionne la clenche et remarque que la porte n’est en effet pas verrouillée, quand je pénètre dans son appartement, une douce odeur de curry vient chatouiller mon nez, me faisant sourire. J’avance un peu dans son entrée et voit bientôt la tête de Calum dépasser du mur de la cuisine, un grand sourire aux lèvres.
« Tu arrives tôt, je pensais que tu passerais un peu plus tard.
-Je suis désolée si je te dérange Calum, je peux repasser après –Dis-je-
-Oh non reste, c’est pour nous que je prépare ça. »
J’hausse un sourcil, je n’avais pas prévu de manger chez lui, d’habitude je ne mange pas le soir donc je ne suis pas habituée. Mais ce serait mal poli de refuser un telle offre alors je le remercie et le rejoins dans la cuisine, rigolant à la vision d’un Calum enroulé dans un tablier rose à motifs cupcakes. Dire qu’il y avait quelques heures à peine je l’avais vu me dévisager avec un regard noir, crachant sa haine sur Ashton. Je ne sais comment m’y prendre pour lui parler, c’est délicat.
« - Le rose te va à ravir –Dis-je en essayant de paraitre naturelle-
-Oui je trouve que ça s’accorde avec mon teint –Il sourit et me regarde en coin- Met toi à l’aise Heidi, fais comme chez toi.
-Oh mais je suis à l’aise –Dis-je en triturant les manches de ma veste de laine-
-Non tu ne l’es pas –Il rit et me fait retirer ma veste qu’il accroche à son porte manteau- voilà c’est déjà mieux, tu veux boire quelque chose ?
-Un petit chocolat chaud c’est possible ? –Dis-je d’une voix timide, il me regarde déconcerté avant de pouffer de rire-
-J’allais plutôt te proposer une bière ou un whisky mais va pour le chocolat. »
Il sort une bière pour lui et me met du lait à chauffer, y versant du chocolat en poudre alors que je me tiens dans son dos, le regardant faire. Son visage n’a plus aucune trace de haine mais pourtant il avait dit vouloir me parler, je suis sûre que c’est par rapport à Ashton ou aux érudits. Alors pourquoi est-il aussi paisible ?
« - Je t’ai fait ma spécialité –Dit-il en souriant fièrement-
-Cupcakes au curry ? –Je souris en coin-
-Oh non j’ai horreur des cupcakes salés ! Je trouve qu’ils détériorent l’image du cupcake.
-Si tu le dis –Je le regarde s’activer au-dessus de ses casseroles avant qu’il ne me tende mon chocolat-
-Fais attention c’est chaud. »
Je le remercie et vais m’installer sur son canapé où il me rejoint finalement avec un grand bol de chips à la main, s’asseyant à ma gauche, nos genoux se touchant par moments. Avait-il vraiment besoin de me coller comme ça ? Je bois plusieurs petites gorgées du liquide chaud qui me réchauffe de l’intérieur, soupirant de bien-être tandis que Calum fixe sa bière, la faisant tourner dans ses longues mains brunes. Le silence est oppressant, tant que je fais mine de boire, restant la tête dans ma tasse et me brulant le bout du nez à cause de la chaleur qui émane du chocolat.
« - Heidi je… Je voudrais te parler –J’hoche la tête- non mais j’aimerais que tu sortes ta tête de la tasse d’abord –Je m’exécute et frisonne lorsque l’air froid s’abat sur le bout de mon nez rougit par la chaleur- Tu as mis ton nez dans le chocolat ou quoi ?!
-N…Non mais c’est tout comme –Dis-je timidement en passant ma manche sur mon nez-
-Tu es vraiment bizarre
-Je le sais. On me l’a rappelé pas plus tard que ce midi d’ailleurs –Dis-je d’un ton amer qui lui fait baisser la tête-
-C’est de ça dont je veux te parler.
-Calum je ne veux plus y repenser. –Dis-je d’un ton catégorique, posant la tasse sur la table basse face à nous-
-Je te dois des explications Heidi !
-Tu veux me dire quoi ? Je m’en moque que tu sois ami avec ces salopards.
-Ce ne sont pas vraiment mes amis ! –Dit-il en me fixant-
-Et bien dans ce cas-là tu joues super bien ton jeu –Dis-je en détournant le regard- même Ashton pense que tu l’as abandonné pour eux.
-Ne me parle pas de lui s’il-te-plait…
-Je pensais que c’était pour ça que tu m’avais faite venir –J’hausse un sourcil-
-Non, je ne veux pas que tu te sentes obligée de prendre un parti, tu as le droit d’être ami avec qui tu veux, même si je ne donne pas cher de ta peau en sa compagnie.
-Calum il n’est pas comme ç…
-Je pourrais te dire des choses sur lui qui te feraient changer d’avis, mais comme je t’ai dit, je ne voulais pas te parler de ça.
-Alors quoi ?
-Si je traine avec les érudits, c’est à cause de mon passé –Dit-il nerveusement-
-C’est-à-dire ?
-Tu me promets de ne rien dire, de ne pas te moquer ?
-Pourquoi est-ce que je le ferais ? Tu sais que tu peux me faire confiance, même si on ne se connait pas de longue date, je ne suis pas comme ça. –Il avale nerveusement quelque chips avant de regarder dans le vague-
-Bon déjà pour commencer, je n’ai pas vraiment de père. Enfin si j’en ai un mais je ne l’ai jamais connu, il a abandonné ma mère à ma naissance parce qu’il ne voulait pas endosser la responsabilité d’être père. C’est donc ma mère qui m’a élevé, seule.
-Oh je suis désolée –Dis-je en reposant ma poignée de chips, sentant mon estomac se tordre sous la culpabilité-
-Elle m’a inculqué de nombreuses valeurs comme l’amitié, l’amour, la loyauté, l’argent, malgré qu’on ait été une famille très pauvre, je n’ai jamais eût d’argent de poche, ou du moins pas beaucoup mais je n’en avais pas besoin car j’avais l’amour de ma mère et c’est tout ce qui me suffisait à l’époque –Il soupire avant d’avaler rapidement une gorgée de bière- Ma mère et moi nous nous sommes toujours soutenus et entraidés, nous n’avions qu’un tout petit logement où je ne pouvais pas inviter d’amis mais je ne m’en plaignais pas, car je savais que c’était déjà dur pour elle avec son salaire de misère. Au collège j’ai rencontré Ashton, il était batteur et cherchait un guitariste pour former un groupe et Dieu sait pourquoi il est venu me voir moi, alors que je ne pratiquais pas d’instrument.
-Et alors tu lui as dit quoi ? –Dis-je en le regardant se perdre dans son récit-
-Au début j’ai refusé car j’étais timide et que je n’en avais jamais fait, bien que ça ne semblait pas l’arrêter pour autant mais un jour, en cours de musique, il m’a joué un morceau et j’ai trouvé ça tellement beau, il avait l’air de ne plus se soucier de ce qu’il se passait autour et ça me séduisait. Même si j’aimais ma vie avec ma mère, je devais bien admettre que parfois je trouvais ça pesant, surtout en grandissant. Au collège tu commences à évoluer, à t’épanouir, tu découvres ta sexualité, tu…–Je grimace-
-Ouais sûrement.
-Non mais toi tu as été montée à l’envers c’est tout –Dit-il en me regardant en coin, faisant glisser le goulot de sa bière sur ses lèvres souriantes-
-Je t’emmerde –Dis-je les joues rouges- Bon continue ton récit sinon je m’en vais sans manger !
-Oui bref, en grandissant je ne me satisfaisais plus trop de mon maigre confort, sans pour autant en vouloir à ma mère –Il boit une énième gorgée de sa bière avant de sourire dans le vide- je n’ai jamais invité de fille chez moi, ni même Ashton, j’avais trop honte, ce qui fait que lorsque j’ai accepté d’être son guitariste, j’ai insisté pour qu’on fasse ça chez lui avec les guitares de son père.
-De toute façon il n’aurait pas trimbalé sa batterie jusque chez toi ! –Dis-je-
-Bon chut laisse-moi finir, tiens mange des chips en attendant –Il me met le bol de chips sur les genoux- donc je disais, j’ai passé tous mes week-ends chez lui, on a grandi ensemble et j’ai commencé à vraiment aimer la musique, tout ça grâce à Ashton.
-Quand je pense qu’aujourd’hui tu… -Il me lance un regard noir qui me fait me taire automatiquement-
-Un jour j’ai fini par inviter Ash chez moi, je l’avais prévenu que c’était minable, mais il a quand même été surpris, il ne s’attendait pas à ça, il m’a même proposé de m’héberger le temps que ma mère trouve un autre boulot, mais j’ai refusé. J’étais suffisamment bien dans mon petit cocon et ce qui me manquait, Ash me l’apportait en dehors –Il soupire- Ensuite on est entré au lycée et notre logement devenait vraiment trop petit, parfois, quand je ramenais une fille, Ashton me laissait sa maison quelques heures histoire que je puisse faire comme-ci j’étais un garçon normal, mais je n’en étais pas un et j’avais de plus en plus honte si bien que j’ai fini par accepter sa proposition et j’ai habité chez lui pendant un temps –Il soupire lascivement avant de boire à grandes goulées le reste de sa bière-
-Eh bois doucement je ne voudrais pas me retrouver au côté de mon voisin bourré –Dis-je en grognant-
-Il m’en faut plus pour me bourrer Heidi –Il ricane avant de grignoter quelques chips- En tout cas, pendant le temps où j’ai habité chez Ashton, ma mère a plus ou moins reprit sa vie à zéro et c’est là qu’elle a rencontré le père d’Amarande. Je n’ai rien dit car je n’avais pas à dire quoi que ce soit, mais j’étais contre leur relation. Le père d’Amarande était un ancien Junkie que ma mère avait rencontré dans son association de soutien aux démunis, elle n’était pas influençable mais je savais qu’il ne l’aiderait pas. Ils se sont installés dans une petite maison où j’ai pu venir m’installer moi aussi et là j’ai appris à connaitre Frank, le père d’Ama. C’était un ex musicien, il avait joué dans un groupe de musique qui avait percé au début, mais il avait finalement chuté car les membres n’avaient pas tenu la pression et ils s’étaient tous plus ou moins entrainés les uns les autres dans leurs délires de drogues et autres trucs insalubres –Il pose sa bière sur la table et me regarde- c’est là que j’ai compris que la musique ne m’aiderait pas à gagner ma vie ni même à apporter à ma mère le soutiens financier que je m’étais promis de lui donner. D’autant plus que je n’avais pas envie de finir comme Frank. Alors j’ai arrêté de faire de la musique à côté, ça n’a pas trop plu à Ashton mais je lui avais expliqué ma situation. Comme toi il m’a reproché de ne pas m’ouvrir sur le futur, de me borner sur les on-dit, mais je voulais me focaliser sur mes études pour ensuite trouver un métier digne de ce nom. Comme j’étais en section Littéraire, j’ai regardé les différentes options qui s’offraient à moi, soit les langues, soit l’écriture. J’aimais bien la littérature à l’époque mais sans plus, jusqu’au jour où nous avons rencontré un auteur. Quand je l’ai entendu parler de son métier je revoyais Ashton jouer de la guitare. C’était ça qu’il me fallait, quelque chose qui puisse me permettre de m’exprimer, de sortir quelque chose de moi avec une espérance de gagner beaucoup d’argent. C’est tout ce que je demandais, tant pis si je devais faire une croix sur la musique, je voulais aider ma mère. C’est à partir de ce moment-là qu’Ashton et moi avons fini par nous disputer fréquemment, il ne comprenait pas pourquoi je le laissais tomber alors que nous aurions pu faire carrière dans la musique, qu’il avait confiance en nous. Il m’a traité de lâche, m’a répété que je ne devais rien à ma mère, mais lui ne pouvait pas me comprendre, il avait toujours jouis d’un confort particulier, son père était déjà important à l’époque, il avait sa compagnie de construction de logements. Il gagnait beaucoup d’argent. Ash n’avait rien à leur apporter, alors que moi… Ma mère s’était toujours diminuée pour moi, elle a sacrifié sa vie pour m’élever et elle a attendu que je m’en aille pour essayer de trouver une meilleure situation. Je ne lui ai pas rendu la vie facile alors c’est pourquoi je voulais trouver un métier qui puisse payer suffisamment, pour la remercier. Mais ça Ash ne l’a jamais compris et je lui en voudrais toujours. Il a vu la misère dans laquelle ma mère et moi vivions, il n’avait pas à me juger pour ça –Il grimace et je discerne une larme perler le long de sa joue-
-Oh non Calum ne pleure pas –Dis-je d’une voix maladroite, ne sachant pas quoi faire en ce moment précis-
-Excuse moi, j’ai pas l’habitude d’en parler –Il renifle avant de reprendre le contrôle de lui-même- bref nous avons tous les deux passé notre baccalauréat avec succès puis est venu le temps de choisir notre faculté. Ashton a choisi celle de musique sans hésiter mais moi j’ai hésité. Soit je suivais mon meilleur ami, soit comme ma mère je mettais ma vie en pause pour subvenir au besoin d’une tiers personne. C’est l’option que j’ai choisi. Je suis allé en fac de lettre, décevant mon meilleur ami au plus au point, mais dès lors on ne pouvait plus se dire meilleurs amis. C’était mon plus grand regret mais mon choix était fait. Nous avons continué de nous voir au début de la première année, mais je voyais bien qu’il commençait à changer, il devenait violent, puis il s’est mis à boire et à fumer. Je ne reconnaissais plus mon Ashton et je me suis fermé à lui, il me rappelait Frank. – Il prend fermement une poignée de chips qui s’écrase à moitié dans le bol- Et c’est là que les érudits entrent en scène. Quand je suis arrivé en littéraire, je ne connaissais personne, seul un groupe semblait se détacher du lot, eux, ils semblaient briller par leur talent, ils me donnaient envie d’être comme eux. Je les enviais. Mais comment aurais-je pu faire partie de leur groupe avec mon passé aussi minable ? Fort heureusement j’ai toujours été un bon menteur et j’ai réussi à les approcher et à m’en faire des amis. Je me disais… -Il déglutit et me regarde timidement- ne me juge pas s’il-te-plait Heidi…
-Je ne le ferai pas –Dis-je en posant doucement ma main sur son genou pour l’encourager à continuer-
-Je me disais que si j’étais ami avec des gens aussi haut placés, avec autant de contacts et de moyens, ils me feraient partager leurs pistons et je pourrais publier rapidement, sans perdre de temps comme les autres qui n’avaient pas la chance d’avoir leurs familles dans le domaine de l’édition. –il soupire- J’ai honte de moi, mais tout ce que je voulais c’était m’occuper de ma mère, elle n’était pas heureuse avec Frank, mais elle ne le quittait pas, je ne savais pas pourquoi. Alors je me suis lié d’amitié avec les érudits, coupant tout contact avec Ashton qui représentait une gêne car le petit groupe haïssait plus que tout les musiciens. J’ai fait comme si je ne le connaissais pas, il représentait un danger pour moi, à tout moment il aurait pu mettre à jour mon ancienne vie, cette vie minable que j’avais volontairement caché aux érudits pour être accepté. J’ai fait une croix sur le vrai moi, car c’était nécessaire et ça impliquait également de faire une croix sur Ashton. –Un lourd silence tombe entre nous mais je ne retire pas ma main de son genou pour autant- Je sais j’ai été stupide, j’allais à l’encontre des valeurs de ma mère, mais c’était mon choix. Et Ashton m’en a voulu, il l’a pris au quart de tour, il a cherché un moyen de se venger. Il a commencé à lier des liens avec Amarande, comme avec moi il lui a donné le gout de la musique mais cette fois-ci de la mauvaise musique. Si bien que lorsqu’elle est entré en 1e année, elle est automatiquement partie avec Ashton et il l’a transformée. Il savait ce que je craignais dans la musique et il s’en est servi contre moi. C’est à cause de lui qu’Amarande est un déchet ! Il l’a transformée, il l’a… Souillée ! –J’hausse un sourcil- oui c’est bien ce que tu penses. Il a couché avec elle alors qu’elle était sur le point d’être majeure. Il lui a arraché son innocence comme je lui avais arraché son amitié à mon égard. Il voulait me faire du mal et il a réussi. Depuis je ne veux plus entendre parler des musiciens ou de la musique. J’ai tellement souffert que je me suis mis à écrire, des textes, des mots, des ressentis… Tout ce qu’Ashton me faisait ressentir et que je ne pouvais expulser à l’air libre. C'est là que m'est venu ma réelle envie d'écrire. En tout cas, j’étais bien avec les érudits, enfin j’étais bien seulement parce que je voyais une opportunité réjouissante à rester avec eux. Bref tout ça pour te dire Heidi que je ne suis pas le même avec eux que lorsque je suis seul –Il pose ses yeux baignés de larmes sur moi- je ne veux pas que tu penses comme Ashton, je ne veux pas que tu te dises que je ne suis pas ton ami. Je le suis, je t’apprécie beaucoup, mais si je veux parvenir à mon but alors je dois agir en conséquence.
-Et donc m’ignorer quand tu es avec eux ?
-Je ne t’ignore pas !
-Mais tu ne me défends pas non plus –Dis-je vexée-
-Pitié Heidi si je t’ai dit tout ça c’était justement pour éviter ce genre de reproche !
-J’ai conscience de ta situation Calum et je ne te juge pas, je ne te demanderai pas de renoncer à eux pour être ami avec moi. Mais juste je veux que tu prennes conscience de ce qui est réellement important. Tu peux aider ta mère d’une autre façon tout en t’épanouissant réellement.
-Elle est très faible Heidi, Frank ne l’aide pas, il a repris la drogue et ma mère est de nouveau livrée à elle-même, sauf que je ne suis pas là pour elle, je n'ai plus de petit boulot alors je ne peux plus lui donner un peu d'argent, ce qui me restait m'a servi à fiancer mon ordinateur –Dit-il d’une voix brisée- Heidi j’ai besoin de cette opportunité, ils m’ont promis de m’éditer quand j’aurais mon diplôme. Je ne veux pas la laisser tomber, elle a tellement donné pour moi, son fils unique qu’elle aurait pu abandonner de peur de l’élever seule. Non si j’abandonne maintenant je ne pourrais plus la regarder dans les yeux.
-Calum elle ne t’a pas élevé pour que tu sois à son chevet, elle t’a apporté l’amour d’une mère et une mère ne demande rien en échange car c’est quelque chose de naturel.
-Je sais mais comprend moi Heidi, ma mère est tout ce qu’il y a de plus important à mes yeux ! –Il éclate en sanglot et je mords ma lèvre sous la culpabilité-
-Je comprends Calum –Instinctivement je le tire contre moi et enroule mes bras blanchâtres autour de son torse secoué par les spasmes- mais tu n’es pas heureux comme ça.
-Je me fiche d’être heureux Heidi –Dit-il contre mon cou, tirant sur mes épaules pour se caler- De toute façon j’ai déjà tout perdu !
-Tu devrais parler avec Ashton comme tu viens de parler avec moi.
J-amais de la vie, il est devenu ce que je hais le plus au monde, je ne veux plus avoir à lui parler !
-Pourtant je suis certaine que ça t’aiderait. »
Il pleure de plus belle contre moi, m’arrachant une moue de tristesse à la vision de son corps tremblant. Je ne pensais pas qu’il avait autant souffert et je ne peux lui en vouloir. Je le comprends tout à fait, comme je peux comprendre Ashton. Les deux ont mal réagis et ils sont les seuls responsables de la situation actuelle. Bien que je ne cautionne pas l’attitude profiteuse de Calum avec les Erudits, il a tellement l’air de souffrir que je ne trouve pas la force de le blâmer. Après tout il est assez grand pour comprendre sa bêtise.
Je lui laisse le temps de se calmer, passant mes doigts dans ses courts cheveux noirs alors que sa respiration se stabilise et que ses larmes laissent place à des hoquets. Je n’aime pas le voir comme ça et je regrette de lui avoir crié dessus en rentrant chez moi ce midi. Il était mon ami, mais comme avec Ashton, j’étais aux yeux des érudits un élément nuisible auquel Calum ne devait pas se lier. Si au moins ils savaient comme il est réellement en dehors de la fac.
« - Je suis désolé Heidi, je t’invite pour manger et résultat je finis à pleurer dans tes jupons. Je ne pensais pas que ça me ferait autant de mal d’en reparler.
-C’est dit, maintenant tu peux avoir la conscience tranquille, j’ai eu l’explication que je voulais.
-Je ne veux pas que tu doutes de mon amitié.
-Promis Calum. »
*
Il est près d’une heure du matin lorsque je rentre chez moi, le ventre bien rempli. Le repas était délicieux, Poulet au curry et riz basmati. Je m’étais même dit qu’il fallait que je l’invite plus souvent à manger chez moi pour qu’il me fasse la cuisine. En entrant je me met en pyjama et m’enfouis directement dans mes draps, repensant à la discussion avec Calum. Il ne mérite pas d’être aussi torturé, si seulement Ashton pouvait le comprendre de cet œil-là. Mais ce n’est pas à moi d’aller lui en parler, d’autant plus que j’ai le droit à un autre son de cloche avec Ash. Quand je repense à cet après-midi, comment il avait hurlé contre Calum comme s’il n’existait qu’eux, comme si personne d’autre que Calum avait pu entendre ses reproches. Comme si moi et Michael n’existions pas.
Oh non Michael !
Sa lettre !
Je me lève d’un bon et allume mon balcon pour y voir plusieurs petits papiers les uns sur les autres. Je ne l’avais pas prévenu que j’allais passer ma soirée chez Calum, d’ailleurs moi-même je ne pensais pas y rester aussi longtemps. Je prends les papiers et les amène dans mon lit. J’espère qu’il ne s’est pas inquiété.
« Chère Heidi,
C’est mieux qu’Ashton me l’ait dit, je sais que ça ne me concerne pas mais je préfère l’apprendre comme ça plutôt que par le biais de ragots erronés à la fac. Comment peux-tu dire qu’il ne s’est rien passé alors que tu as été violentée ? Pour qui s’est pris ce gars qui a osé lever sa main sur toi? Il ne doit pas avoir une belle morale pour vouloir taper une fille, même le plus con des hommes le sait. Ce qui m’amène à douter sur les principes de ces érudits. Bon je sais ce qu’il s’est passé car à vrai dire j’ai demandé à Ashton de m’en faire un résumé. Si je croise ce gars, je te promets que je lui règlerai son compte.
Tu sais ce que j’en pense, tu dois être forte, ne leur montre pas qu’ils t’ont atteinte, c’est ce qu’ils veulent. Montre-leur qui tu es, que ta place est ici et que comparé à eux tu t’accroches à une véritable volonté. Tu n’as pas de famille dans l’édition si j’ai bien compris alors c’est doublement plus dur pour toi, mais tu es là. Montre-leur ce que tu vaux.
Vraiment j’aime parler de toi, ça ne me dérange pas surtout qu’à l’inverse j’ai horreur de parler de moi. Mais je pense que je peux te dire que oui je serai bel et bien là à la soirée, je me sens mieux. Tu vas venir avec quelqu’un ?
Oh tu vas prendre Bulbizarre ? Serait-ce en lien avec moi ? Pour ma part je prendrai Ronflex, il me correspond ces derniers jours je trouve.
Ta naïveté me fait sourire Tornade, en effet je pensais à ça comme tu dis, mais c’était une blague, je ne suis pas fou au point de me faire percer à cet endroit. Non j’ai un piercing à un endroit un peu plus commun, tu verras par toi-même demain.
Pourquoi est-ce que je te jugerai là-dessus ? Tu as le droit de ne pas te sentir à l’aise avec ça, après tout c’est un tabou de notre société, je peux comprendre. Ashton est un être à part. Mais juste, qu’est-ce qui te déplait dans la sexualité ? Est-ce un blocage dû à ta timidité ?
Tu sais, ton nom me fait penser au dessin animé ‘Heidi’, je le regardai quand j’étais petit, est-ce que tu le connais ? Sauf qu’à l’inverse du personnage du dessin animé, elle a les cheveux noirs et tu as les cheveux blancs. C’est plutôt original.
Je n’ai pas de chanson préférée, mais connais-tu Wake me up when September ends de Green Day ? Je l’écoute beaucoup en ce moement alors je me disais pourquoi pas l’entendre de ta propre bouche. Je pourrais même t’accompagner à la guitare si tu veux ?
L’histoire Daphnée est trop longue à raconter et trop insignifiante, je préfère que tu ne t’en préoccupes pas, même si je sais que cette phrasé aura l’effet inverse sur toi.
En attendant, bonne fin d’après-midi et désolé si je me suis un peu enfui tout à l’heure, je ne m’attendais pas à ce que tu sois là. Désolé pour la dispute entre les garçons d’ailleurs, j’ai dit à Ashton que ce n’ était pas cool d’agir ainsi comme si tu n’avais pas existé. J’ose espérer qu’il s’excusera.
Je te dis à plus tard dans la soirée et surtout à demain.
Sois forte,
Michael. »
Je mordille ma lèvre, demain je vais rencontrer Michael, c’est vrai que je n’y avais pas réellement pensé jusque là. Comment cela allait-il se passer ? Je tremble d’excitation et ouvre le second papier.
« Chère Heidi,
Je ne veux pas passer pour un harceleur mais tu ne m’as pas répondu alors que d’habitude tu le fais. Peut-être as-tu un empêchement auquel cas je m’excuse pour ce mot, mais je t’avoue que je m’inquiète un peu.
J’espère que tout va bien,
Michael. »
Mon cœur rate un battement, il s’était inquiété de ne pas me voir répondre, comme moi il y a une semaine lorsqu’il avait passé plusieurs jours sans me donner de nouvelles, sauf que je n’avais pas insisté et que lui si. Que devais-je en déduire ? Il se fait vraiment du souci pour moi ? Je souris en coin avant d’ouvrir le troisième papier dont je ne connais pas l’écriture.
« Oublie pas la robe Tornade ! Et je t’en prie répond à Michael, il commence à me taper sur le système à se demander si tu n’as pas fait une fugue.
Signé : L’homme de ta vie. »
Je manque de m’etouffer à ces dernières lignes, pourquoi fallait-il qu’Ashton immisce dans nos conversations ? Je lève les yeux au ciel avant de prendre le dernier papier, toujours d’Ashton.
« Bon si tu veux jouer à nous ignorer je pense que ceci devrait te faire réagir… »
Après ce dernier mot se trouve une flèche qui pointe vers le bas du papier toujours plié. Je le déplie et pousse un petit cri. Ashton a dessiné un pénis sous lequel est inscrit ‘Si tu ne veux pas que je t’en envoi d’autres, réponds à Michael !’ Cet imbécile allait vraiment m’envoyer des dessins de sexe masculin jusqu’à ce que je réponde ? Dans ce cas je devrais répondre tout de suite mais je tombe de sommeil, il est bientôt 2 heures du matin et demain je me lève pour aller en cours.
Et pour affronter les érudits.
Je redoute de les voir mais Michael m’a redonné espoir, il a raison, je ne suis pas ici pour eux, je sais ce que je vaux et je suis déterminée. Seulement, seule face à ce groupe, je me sens légèrement diminuée. J’espère au moins que Rudy sera revenu demain étant donné que Calum ne me sera pas d'une grande aide contre les érudits. Je pose les lettres sur mon meuble de chevet, prenant soin de mettre en boule le dessin d’Ashton avant de chercher le sommeil, je répondrais demain en cours comme à mon habitude, mais je penserai à glisser un petit mot pour rassurer Michael avant de partir pour la fac.
Comme quoi notre relation a évolué et j’ose espérer qu’il en sera de même après la soirée d’inté.
J’allais enfin rencontrer mon mystérieux voisin.
~ Bonsoir :) bon en fait je poste le chapitre soirée d'inté demain ^^ ce chapitre était dédié à Calum :) j'espère que vous avez aimé ^^ je n'ai pas encore répondi à vos commentaires sur le chapitre 17 car j'ai passé ma journée au boulot, je vais tacher d'y répondre vite :)
J'ai vu que certaines s'inquiétaient pour mon quotat de sommeil, en effet il ne paye pas de mine mais je préfère poster tant que j'ai encore un peu de temps ^^' je ne peux m'en vouloire qu'à moi-même après si je suis épuisée ^^
Merci à tous pour votre soutien ! Et désolée pour les pavés lorsque Calum parle ^^'
K.
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