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12 ~ Nothing else matters

        Comme à mon habitude je relis la lettre sur mon canapé, sentant mes joues rougir lorsque j’arrive au passage ‘Calum’. La façon qu’il a d’en parler laisse sous-entendre qu’il s’imagine qu’il s’est passé quelque chose entre le basané et moi hier soir, mais c’est absolument faux. J’ai l’impression que de nos jours on ne peut plus dormir avec quelqu’un sans que ce soit mal interprété. Je prends une feuille de papier et jette un coup d’œil sur mon balcon, craignant de voir la tête d’Ashton m’épier dans l’attente de ma réponse. Je ne veux pas qu’il prenne ma lettre, je veux que ça reste entre M et moi, c’est notre petit secret, alors j’attendrais que la voie soit libre.

« Salut Bulbizarre,

Je pense qu’on est quitte en matière de surnom stupide et moi je l’ai trouvé toute seule ! Si tu changes quelle couleur vas-tu tester ? Que je puisse te reconnaitre, car ce serait bête qu’il n’y ait que toi qui soit capable de me trouver.

En ce qui concerne la nuit avec mon voisin, ne te méprends surtout pas, lui et moi sommes proches uniquement parce que nous sommes également dans la même classe et option à la fac. Disons que ce hasard a joué à nous rapprocher, mais je t’assure qu’il ne s’est rien passé entre lui et moi hier soir si c’est ce que tu sous-entends.

Un prénom de garçon en M, Matt, Martin, Marc, Mike, Maxime ? Rassure toi je n’ai pas l’intention de demander quoi que ce soit à Ashton !

C’est vrai que lui et moi ne sommes pas sur la même longueur d’onde, mais il est agréable, il fait partie des rares littéraires qui ont pris la peine de venir vers moi pour me parler, en plus de mon meilleur ami, pour apprendre à mieux me connaitre plutôt que de me juger à ma couleur de cheveux. Ca ne t’es jamais arrivé à toi d’être casé en fonction d’un trait physique qui au fond ne te définit pas ? Pour ma part j’en ai beaucoup souffert, mais pour rien au monde je ne veux changer ce que j’aime. On me reproche d’avoir les cheveux blancs, je les garde blancs, on me reproche d’être trop ‘musicienne’ et bien je me fais des amis en section musique. Je ne suis pas ce que les gens veulent que je sois. Je suis quelqu’un de timide mais je sais ce qui ets bon pour moi sans forcément m’imposer, n’écouter que soi et être un peu égoiste c’est important.

Tu dois me prendre pour une folle à écrire des choses pareilles, je t’avoue que je m’enflamme un peu mais c’est un sujet qui me tient à cœur, car ça me concerne et je me dis que comme toi aussi tu sembles avoir un quelque chose d’original, tu dois me comprendre, même si les musiciens doivent sûrement valoriser les couleurs de cheveux extravagante plutôt que la banalité. Je n’ai pas de réticence à en parler avec toi.

Oh ! C’est un réel honneur que tu me fais Bulbizarre, je serai très attentive.

Merci d’être là,

Tornade»

 

        Je glousse en signant avec ce surnom bizarre et me lève pour aller glisser le mot sous le paravent, sauf que je m’arrête rapidement. Et si Ashton se tenait derrière, à l’affut du moindre bout de papier de ma part pour pouvoir le lire ? Je serre les dents, si il veut lire ce que j’écris il n’a qu’à commencer une correspondance avec moi lui aussi, mais je me refuse à lui faire lire ce que j’écris à son colocataire. A moins que ce dernier ne lui ai déjà montré ?

*

        Il est un peu plus de vingt heures et je n’ai toujours pas trouvé le courage de glisser le papier sous le paravent, pourtant j’ai envie que M le trouve et le lise, mais la spontanéité d’Ashton me dérange. Il n’est pas méchant cependant j’ai l’impression que le calme et la complicité qui règnent entre M et moi peut basculer en quelques seconde avec le bouclé dans les parages.

         Sans compter que je n’apprécie pas du tout sa façon de me détailler, comme si j’étais un vulgaire objet qu’il prendrait plaisir à scruter à la recherche de défauts de fabrication. Repenser à son regard me provoque un violent frisson qui parcourt mon corps et se répercute dans ma nuque tendue, me faisant enfiler une veste bien chaude alors que je tourne en rond dans mon petit salon.

        Il doit sûrement se demander ce que je fais, ce qui peut bien m’empêcher de lui transmettre ma lettre. Comment réagirait-il si il apprenait que je n’apprécie pas tant que ça son colocataire ? Sera-t-il vexé ? Je pense que je le serais si on critiquait Rudy ou Elonwy sans les connaitre. Alors que je relis pour la énième fois ma propre lettre, j’entends la baie vitrée voisine coulisser et je me colle à la fenêtre pour voir un minuscule papier glisser sur mon balcon. C’est curieux qu’il soit aussi petit, ce n’est pas une lettre ordinaire. J’ouvre ma baie vitrée et m’empare de la petite feuille.

« - 20 heures 30, balcon. »

        J’hausse un sourcil, c’est bien l’écriture de M mais je ne comprends pas ce qu’il veut dire. En redressant la tête je remarque l’heure, 20h20. Dans 10 minutes je comprendrais bien la signification de ce message. Je profite du temps qu’il me reste pour ranger le bout de papier dans ma boite à correspondance et me fais couler un thé. 20h30, balcon. Parlait-il de mon balcon ou du sien ?

 20h28

        J’ouvre ma baie vitrée timidement, écoutant les bruits provenant du balcon voisin, sauf que je n’entends rien, tout est calme et je perçois que mon souffle mêlé au bruit lointain d’une voiture. Est-ce que j’avais mal lu le papier ? Une petite brise fraiche vient taquiner mes épaules pourtant couvertes, me forçant à rentrer pour enfiler un long sweatshirt dans lequel je glisse ma lettre. Je pense que c’est le bon moment pour la lui donner, au pire il la trouvera demain matin.

20h35

        J’entortille mes doigts dans la poche intérieure de mon sweatshirt pour les réchauffer, évitant d’abimer la lettre et regarde les petits halos de fumée que provoque ma respiration chaude contre l’air froid de la nuit. Je ne sais pas si je dois encore attendre, je ne sais même pas pourquoi je dois être sur mon balcon à 20h30. Si ça se trouve c’était une ruse d’Ashton. C’est la conclusion qui m’arrive en tête lorsqu’à 20h45 je n’entends toujours rien de plus que mon souffle accablé par le froid et la déception. Je ne sais pas ce que je m’étais imaginé, mais je suis décue.

        Je vais pour me pencher sur le paravent pour glisser ma lettre lorsque j’entends la baie vitrée voisine coulisser rapidement, me provoquant un hoquet de surprise accompagné d’un mouvement de recul qui me fait cogner mon dos contre une chaise. Je laisse échapper un juron silencieux pour ne pas alerter mon voisin et reste attentive aux moindres bruits. Maintenant j’entends nettement sa respiration irrégulière, il déglutit avec gêne et je peux l’imaginer derrière le paravent, la mine tendue. Que va-t-il faire ? M’a-t-il demandé de venir pour qu’on puisse parler un peu ? Ce serait étonnant, il est bien trop timide pour ça. Je m’asseois à genoux sur mon canapé, face au paravent et ouvre la bouche pour le saluer lorsqu’un bruit vient briser le silence. Un bruit doux qui vibre dans mes tympans et me provoque des frissons.

C’est le bruit d’une guitare.

Il joue un morceau.

Il me joue un morceau.

        Je mordille ma lèvre en écoutant avec attention chaque note et me perd dans mon imagination. Je le vois en train de jouer, son regard perdu dans ses cordes et sa tête bougeant en rythme, faisant virevolter ses cheveux bleu. Court ou longs je m’en moque tant que j’en connais la couleur. Je suis sûre qu’il doit être concentré et il n’y a rien de plus beau qu’un artiste qui se concentre sur ce qu’il fait. En ce moment même j’aimerais qu’il n’y ait pas de paravent, j’aimerais pouvoir regarder mon voisin jouer, détailler son visage sérieux, voir la timidité s’envoler de ses yeux, de ses gestes. Mais je ne peux pas le voir, je ne peux que me le représenter, je ne peux que l’idéaliser. Plusieurs morceaux se succèdent et je me demande s’il va se mettre à chanter, je serais curieuse d’entendre sa voix. Mais il reste silencieux, après tout il est timide je ne vais pas lui en demander plus, rien qu’à entendre son souffle irrégulier je comprends qu’il fait un énorme effort pour jouer même en étant caché. Mais mince c’est si beau, la musique est un art si beau. Différent du silence des livres mais tout aussi attrayant, comment les littéraires de ma classe pouvaient-ils ne pas apprécier la musique ? On ne leur demande pas d’en jouer, juste d’apprécier ce qui est beau.

        M entame un dernier morceau que je reconnais et qui fait éclater des bulles de bonheur dans tout mon corps, Nothing Else Matters de Metallica. Je ne saurais dire s’il s’agit d’euphorie ou quoi que ce soit d’autre mais je me mets bientôt à fredonner puis à chanter doucement, ne voulant pas que ma voix l’emporte sur le merveilleux morceau de guitare. Il n’aurait pas pu mieux me combler, de plus il est doué. Je souris tout en fermant les yeux, me laissant ennivrer par ce moment entre mon voisin et moi. Je suis heureuse en cet instant, même si je ne le vois pas, même si on ne se parle pas. Nous n’avons pas besoin de ça pour apprécier la présence de l’autre, ou du moins c’est ce que je ressens.

        Lorsque le morceau se termine et que je n’entends plus aucun autre bruit de corde, je me décide d’applaudir, quitte à réveiller tout l’immeuble je m’en moque, je veux qu’il sache que j’ai aimé, je veux le féliciter. Il a dût travailler dur pour ça alors c’est la moindre des choses. Je souris dans le vide en fixant le paravent lorsque je cesse mes applaudissements, laissant place à un silence léger qui porte son souffle à mes oreilles. Je ne le vois pas mais je suis presque sûre qu’il sourit, qu’il est satisfait de lui.

« - C’était très beau –Dis-je en souriant-

Merci»

Je manque de tomber à la renverse tant la surprise est inattendue. Il m’a répondu.

        Sa voix, je venais de l’entendre pour la toute première fois, elle me semblait familière mais au-delà de ça je me sentais toute chose. Je reste bouche-bée, qu’était-il arrivé au garçon timide qui m’avait ignoré la première fois où je lui avais dit bonjour ? Il prend de l’assurance et je sens mon cœur s’affoler pour une raison qui m’échappe. Comment un simple mot peut-il me provoquer une telle réaction ? Je suis habituée à lui parler, certes par papier, mais là ce n’est pas si différent, si ? Alors que je suis toujours dans mes esprits, j’entends la baie vitrée s’ouvrir, me faisant cogiter rapidement.

«  Attends ! –Je me précipite devant le paravent et fait glisser la lettre, car cette fois-ci je suis sûre qu’il n’y a que lui, il n’y a pas Ashton, nous sommes que tous les deux comme depuis le début. Rapidement j’entends ma lettre être retirée du sol et je souris- bonne nuit.

Bonne nuit à toi aussi. »

        Le son grave de sa voix vient raisonner dans mes tympans qui semblent cotonneux. C’est fou, je ne pensais pas qu’il me répondrait, encore moins deux fois. Peut-être se prépare-t-il en vue de la soirée d’inté ? Je rentre dans mon appartement et vais me mettre en pyjama, n’arrivant pas à me sortir de la tête la guitare et la voix de M, sa voix profonde, grave qui ferait presque trembler l’air autour de lui. Il doit être grand et imposant pour avoir un timbre de voix pareil. Je m’allonge dans mes draps et continue de sourire dans le vide, il avait joué de la guitare pour moi et nous avions échangé quelques mots. Il n’a plus peur désormais.

        Et en ce moment même je ressens l’envie de le voir, presque autant que lorsqu’il avait joué derrière le paravent. Je veux mettre un visage sur un nom, plus qu’avec Ashton, car M n’est pas qu’un simple voisin, c’est mon correspondant, mon confident.

Et je veux le rencontrer.

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