Chapitre 21
« Vois-tu, antiquité du Temps ?
Regarde, admire le spectacle que tu nous offres.
Vois, où ta faiblesse t'a mené, toi et tes proches ! Soleil et Lune, aimants, se haïssent désormais.
Admire ! »
La nuit avait commencé à envelopper ses draps autour des bras fins de Mina. Cela faisait une bonne heure que la jeune femme, accompagnée de son compagnon de longue date et des trois jeunes adolescents, avait entamé les recherches.
Ils avaient trouvé les monstres. Ou plutôt, les bêtes les avaient trouvés.
C'était une mauvaise idée.
Le monde qu'elle avait tant cherché à comprendre s'effritait sous ses pieds. Des années de recherches minutieuses sur ces créatures, et il n'avait suffi que de deux périodes pour que tout le système qu'elle croyait maîtriser s'effondre comme un château de carte.
Pourquoi les monstres attaquaient-ils sans même se nourrir ? Leur comportement était devenu un paradoxe troublant.
Jamais, dans toutes les histoires et légendes, ces créatures n'avaient montré une telle violence gratuite. Leur appétit ne s'était jamais tourné vers les humains. Alors, pourquoi ?
La question hantait Mina depuis des jours. Chaque attaque la laissait plus perplexe, et pourtant, maintenant, au cœur de cette nuit oppressante, entourée par ses compagnons silencieux, et de ce monstre en face d'elle, elle sentait qu'elle se rapprochait d'une réponse.
À présent, elle se rapprochait de la réponse. Elle en avait la certitude.
Derrière elle, Panda avait dégainer son arme, Shai avait invoqué des épées, une pour Loki, l'autre pour Naïa. Tous étaient prêts à se défendre.
Mais tous étaient encore affaiblis.
Mina ne détournait pas les yeux de l'ennemi à quelques mètres d'elle.
Il était grand, presque squelettique, soutenu par deux longues jambes effilées qui semblaient à peine capables de le porter. Un sourire grotesque, tordu et beaucoup trop large, s'étirait sur son visage sombre. Ce sourire seul recouvrait presque la moitié de sa tête, et pourtant, seuls deux petits points verts lui servaient d'yeux. Ils la fixaient, inébranlables, froids.
Des yeux verts.
— Pourquoi il ne nous attaque pas...? murmura Shai, brisant la tension instaurée.
Les yeux pastels de Mina se plissèrent. Elle ne comprenait pas non plus. Ce monstre, comme les autres, aurait dû être déjà sur eux, prêt à les dévorer ou à les mutiler. Elle ne savait même plus.
Mais il ne bougeait pas. Il se contentait de les observer. Elle ne bougeait pas, sentant que le moindre mouvement pouvait déclencher une action qu'elle ne pourrait contrôler.
— Quelque chose cloche... déduit Mina.
Avant même que Mina ne puisse approfondir ses propos, le monstre sembla la devancer. Avec une vitesse fulgurante et une agilité cauchemardesque, il fondit sur elle, son corps long et sombre se tordant dans l'air, une ombre déformée, prêt à l'envelopper.
Mais Mina réagit plus vite que l'attaque ne l'aurait laissé présager. Elle se jeta sur le côté, tout en égratignant ses bras, se faufilant avec une habileté maîtrisée, son corps se pliant au dernier moment pour esquiver l'assaut.
Shai, en alerte, lui lança une épée d'un geste vif. Mina, sans hésitation, attrapa la lame en plein vol et, dans un mouvement fluide, se redressa, avec la conviction de remporter ce combat, bien que la créature avait l'air différente des autres.
Le monstre tourna brusquement pour l'affronter à nouveau, mais Mina était déjà sur lui. Elle se précipita en avant, brandissant l'épée, chaque fibre de son corps tendue vers un unique objectif : tuer cette créature avant qu'elle blesse l'un d'eux.
— Mina ! Attends ! cria Panda derrière elle, sa voix pleine de panique.
Mais ses mots ne pouvaient l'arrêter. Elle ne pouvait se permettre de ralentir. Elle devait frapper, maintenant.
Elle ne devait pas douter, et encore moins à cause de cet adolescent auquel elle ne faisait pas totalement confiance.
Mina enfonça la pointe de son épée dans la main de la créature, provoquant un cri strident qui déchira l'air. L'abomination se tordit de douleur, sa silhouette frémissant sous l'impact, ce pourquoi Mina conclut que malgré son apparence d'ombre, il avait une physique. D'un geste brutal de son autre main, le monstre repoussa Mina, qui recula sous la force du coup. Mais sans perdre une seconde, elle se redressa, prête à attaquer de nouveau. Elle bondit vers l'avant, ses muscles tendus par la détermination.
Cependant, avant qu'elle ne puisse atteindre son adversaire, une poigne ferme l'attrapa au poignet.
— Écoute, le panda, ce n'est ni le moment pour des blagues ni pour des caprices, siffla-t-elle, les yeux toujours rivés sur la créature, prête à en découdre.
Mais Panda ne répondit pas tout de suite. Il était transporter dans les yeux de la créature, ces deux orbes verts étincelantes, hypnotiques. Quelque chose dans ce regard le figeait, quelque chose de profondément familier.
— Mina... ce monstre... il... commença-t-il, la voix étranglée.
C'était trop commun à ses yeux.
Comme s'il connaissait cette créature, comme si ce n'était pas qu'un vulgaire monstre, comme si ces yeux l'avaient accompagné plus d'une fois.
Comme si c'était Leyo.
— Mina... C'est... je crois que c'est Leyo, écoute moi !
Le monde sembla se figer autour d'eux. Les paroles de Panda flottaient dans l'air, lourdes et absurdes. Mina se figea, ses muscles tendus, son esprit refusant d'accepter ce qu'elle venait d'entendre. Ce n'était pas possible, ça ne pouvait pas être vrai. Leyo ? Ce monstre ?
Mais avant même qu'elle puisse formuler une pensée cohérente, un ricanement, aigu et déchirant, fusa à travers les bois. Une silhouette apparut, émergée des ombres comme un cauchemar trop réel. C'était une femme, au corps élancé et presque irréel, avec six bras qui se balançaient doucement à ses côtés. Ses cheveux blancs, presque argentés sous la lumière ténue, ondulaient comme des serpents vivants, et ses huit yeux brillaient d'une lueur malsaine, chacun captant la lumière d'une manière différente, renvoyant un regard multiple et insensé.
— Eh bien, je suppose que des présentations doivent s'en suivre, déclara-t-elle d'une voix chantante, un sourire malsain déformant ses traits.
Elle s'avança avec nonchalance, ses pas résonnant dans le silence soudain, et posa une main sur la créature comme s'il n'était rien de plus qu'un accessoire grotesque.
— Je vous présente votre ami Leyo, dit-elle en laissant échapper un petit rire. Premier prototype du nouveau vaccin de la cheffe !
Elle tourna sur elle-même, ses mouvements légers, presque dansants, tandis que l'horreur de la scène s'insinuait dans l'esprit de chacun. Loki, figé, ne parvenait pas à détacher ses yeux de Leyo, ou de ce qu'il était devenu. Son visage pâle, ses traits déformés par la douleur et l'incompréhension, trahissaient l'effondrement intérieur qu'il vivait. Il chercha désespérément un repère, un soutien, et son regard heurta celui de Shai.
Shai lui-même était en proie à l'horreur, ses yeux écarquillés trahissant le choc. Il secouait la tête, imperceptiblement, comme pour nier ce qu'il voyait. Mina, quant à elle, était dans un état de concentration intense, ses pensées tourbillonnant à une vitesse vertigineuse, essayant de trouver un nouveau plan.
Et puis, il y avait Naïa. Elle recula d'un pas, ses yeux écarquillés de terreur. L'arme qu'elle tenait jusque-là glissa de ses mains tremblantes et tomba au sol dans un bruit sourd. Leyo... Ce n'était plus possible de le considérer comme une menace. Pas après tout ce qu'il avait fait pour eux, pas après ce qu'il représentait. Elle ne pouvait pas lever son arme contre lui, pas contre celui qui l'avait sauvé.
Elle ne pouvait pas blesser Leyo.
— Et quoi de mieux que la pratique pour vous montrer ses nouvelles capacités ?
Les yeux de l'arachnée fixèrent chacune des personnes en face, et c'est alors que Mina aperçut qu'elle avait la marque de la Lune sur son cou. Soudain, l'ennemie s'arrêta et fixa Naïa, un sourire tordu sur ses lèvres.
— C'est ton tour, fleuron ! Que le spectacle commence !
Avec un mouvement brusque, elle frappa Leyo, qui vacilla sous l'impact, puis s'éleva dans les hauteurs, se jouant de leur terreur comme d'un jeu cruel. Le silence qui s'installa fut brisé par le rugissement du monstre, qui fonça vers Naïa, s'approchant à toute vitesse.
La peur s'insinua dans le cœur de Naïa, mais elle savait qu'elle n'était pas faible. Ses doutes, bien que présents, ne pouvaient l'empêcher de réagir. Elle abaissa son regard sur son arme, ses doigts engourdies la saisissant avec une détermination nouvelle. Elle ne pouvait pas blesser Leyo, mais elle pouvait se défendre.
Son ami se retourna, ses mouvements lents et angoissants, comme un spectre surgissant du passé. Naïa, le souffle court, se mit en position, son cœur battant la chamade tandis qu'elle faisait face à la créature qui était aussi un allié.
Lorsque Leyo se rapprocha de nouveau, l'hybride se baissa rapidement, esquivant le coup qui aurait pu la projeter au sol. Le souffle chaud du monstre effleura sa nuque, et elle ressentit un frisson de terreur parcourir son échine.
Leyo se retourna, prêt à frapper à nouveau. Naïa pivota sur ses talons, utilisant son arme pour parer un coup. La force du choc contre la peau dure du monstre vibra dans ses bras, et elle ressentit la douleur de l'impact, mais elle tint bon.
Et alors que son adversaire s'apprêtait à attaquer avec ses dents, Naïa puisa dans ses réserves et donna un coup de pied puissant contre le corps du monstre, le faisant reculer de quelques pas. Un instant de triomphe éphémère s'épanouit en elle, mais il fut rapidement suivi d'un cauchemar.
À peine avait-elle senti son pied toucher le corps de Leyo qu'une étrange sensation l'envahit. Ses jambes semblaient se dérober sous elle, une horreur croissante l'étreignant. Ses pieds, autrefois familiers, commençaient à se transformer, s'allongeant de manière grotesque, comme si une force inconnue cherchait à la remodeler.
« Non ! » hurla-t-elle, les yeux écarquillés, fixant avec effroi la métamorphose qui se jouait sous ses yeux. Une masse noire, sombre et viscérale, l'enveloppa lentement, aspirant ses membres dans un tourbillon de désespoir. Elle sentit ses muscles se tendre, appelant à l'aide, tandis que les regards horrifiés de ses amis l'enveloppaient d'une chaleur glaciale.
Personne ne savait quoi faire, même Mina semblait désemparé.
Les transformations étaient rapides. Ses bras se modifiaient, des membres supplémentaires commençant à émerger de sa chair, tandis que d'autres disparaissaient dans les ombres. Ses yeux, l'un après l'autre, furent engloutis par cette substance charbonnée, et elle sentit ses cheveux turquoises s'allonger, se mêlant à la noirceur ambiante.
Naïa avait perdu son charmant sourire, tout comme Leyo.
— Fuyez ! ordonna Mina.
C'était transmissible. Les informations déferlaient dans l'esprit de Shai, s'enchevêtrant dans une toile d'angoisse. Si un membre était touché, son humanité s'évaporerait. Les branches craquaient derrière lui, un bruit sinistre qui lui glaçait le sang. Les deux monstres étaient à leurs trousses, leur présence pesante comme une ombre insidieuse. Il voulait se réveiller. Mais le voilà coincé dans un cauchemar.
Dans ce cas, et si les anciens monstres qui étaient violents depuis deux périodes...
Avant même qu'il ne puisse réfléchir correctement, un cri perça l'air, résonnant dans ses oreilles comme un glas funèbre. Son souffle était saccadé, luttant pour échapper à ses lèvres. Chaque pas semblait le mener plus près d'un tombeau, mais il devait avancer. Courir, courir, courir.
Il jeta un coup d'œil par-dessus son épaule, son cœur s'emballant dans sa poitrine. Son visage se plissa d'horreur en voyant Loki, à terre, immobile. Le temps se suspendit un instant, le monde s'effaçant autour de lui.
Il était tombé. Mais Shai devait continuer à courir. Ils devaient tous fuir, aussi loin que leurs jambes le permettaient. Aussi loin que la vie les portait.
Le hurlement de Loki résonnait, se déformant en une note rauque, tandis qu'un cri perçant de douleur lui glaçait le cœur. Leyo, ce visage familier devenu monstre, mordait son épaule droite avec une férocité inhumaine. C'était trop tard pour le jeune homme.
Courir, courir, courir.
Chaque pas était une lutte pour échapper à la terreur qui les poursuivait. Shai voyait Panda et Mina, silhouettes déterminées devant lui.
Panda sautait de racine en racine, trébuchant parfois, mais jamais s'arrêtant. Chaque mouvement était une danse désespérée contre la mort, un instinct de survie vibrant dans chaque fibre de son être. Shai ressentait la chaleur de l'urgence, l'adrénaline pulsant dans ses veines. Il devait les rejoindre, ne pas perdre le rythme de cette fuite frénétique.
L'environnement autour d'eux semblait se réduire, les arbres s'élançant comme des spectres menaçants. Chaque craquement des branches derrière eux était un rappel brutal de la menace qui les talonnait. Il ne pouvait pas regarder en arrière.
Pas maintenant.
Courir, courir, fuir.
— Je... L'infirmière... tenta d'articuler le plus jeune, mais sa voix se brisa, trop épuisée pour continuer.
Mina, comme une flèche, fonça vers Panda, tendant la main pour le toucher. Il l'aida à s'élever, à flotter à ses côtés, tout en maintenant un rythme effréné, défiant la fatigue.
Mais elle n'était pas humaine, elle était une force de la nature. Ce n'était pas le cas de Shai.
Son corps était à bout, chaque fibre de son être hurlant à l'unisson pour s'arrêter. Son cerveau brûlait, ses poumons se révoltaient, et la seule envie qui l'animait était de fuir, de se libérer de cette torture. Son corps n'était même pas correctement remis de l'affrontement avec Aurore, la veille.
Il ne pouvait pas continuer.
— Panda, écoute. Cours, cours vers cette infirmière. Je vais essayer de maintenir ces monstres le plus longtemps possible, prévint Mina, alors qu'elle reposait Panda plus loin. Panda, tout repose sur toi, donc réussis.
Elle fixa Panda, qui le fixait comme un enfant sur le point de se faire une nouvelle fois abandonné, et elle eut besoin de lui dire. Elle ne pouvait plus se le cacher, et finalement, lui dit avant de se retourner :
— Je te fais confiance.
Et, sur ces mots, elle s'enfonça dans la forêt à l'encontre des poursuivants.
Shai respirait difficilement, son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine.
Il tomba, la force quittant tout son être. Des yeux rosées, telle des perles brillantes dans l'obscurité, se posèrent sur son corps. Oh, Loki. Si coloré quelques secondes avant, le voilà devenu une masse sombre. À peine avait-il rejoint le groupe, et voilà qu'il se retrouvait plongé dans un cauchemar. Lui qui adorait rêver.
Avant que Shai ne puisse regretter son joli visage, tout disparut. La lumière s'éteignit, engloutie par les ténèbres.
✦•···················•✦•···················•✦
Il était seul. Seul, avec ses jambes qui semblaient s'enliser dans le sol instable de ses pensées. Cela ne pouvait pas être vrai. Il devait rêver. Pourquoi vivre dans ce royaume était-il si compliqué ?
Pourquoi, tout simplement, vivre était-il si compliqué ?
Ses yeux noirs se fixaient sur l'horizon, sur la silhouette lointaine de l'espoir. Il devait trouver l'infirmière. Lui demander de l'aide. Il devait.
Même si son monde s'écroulait derrière lui, même en entendant les hurlements désespérés de Shai au loin, il devait avancer.
Son esprit était embrumé, grisé par la peur et l'incertitude.
Au loin, le village apparaissait comme une promesse, une lueur de vie. Il avait quitté la forêt, mais les monstres ne le lâchaient pas, s'accrochant à lui comme des ombres insatiables. Il n'avait pas le choix.
Il devait trouver Sierra.
Alors qu'il courût dans le village, les monstres le suivaient.
Il se rua à travers les ruelles sombres, là où quelques enfants jouaient avec un ballon, leurs rires innocent se mêlant à l'angoisse de sa course. Ils s'arrêtèrent, leurs visages juvéniles se figeant d'inquiétude en voyant l'adolescent suffoquer.
Ils relâchèrent le ballon quand ils virent les silhouettes de s'approcher d'eux.
L'impression de mourir envahissait Panda, chaque muscle de son corps tremblant sous le poids de la peur.
Et s'il échouait ? Serait-ce la fin de son royaume, de son monde ?
Quel échec terrible.
Alors qu'il se glissait avec une furtivité désespérée à travers les ruelles étroites, et s'être camouflé derrière des bouts de cartons, des hurlements résonnèrent à nouveau. Il se rendit compte de son erreur.
Les cris se mêlaient dans un chœur de détresse, des voix de femmes, d'hommes âgés, d'enfants, tous appelant à l'aide.
Il pensait avoir semé les monstres, mais il ne put résister à l'envie de jeter un coup d'œil. Il était responsable, après tout.
C'était une mauvaise idée.
Ses bras tremblèrent violemment, ses yeux semblaient ne plus supporter les évènements.
Dans la rue, à quelques pas, des mères fuyaient leurs maisons, leurs silhouettes brisées par le poids de l'horreur qui les poursuivait. Des refuges s'effondraient, et avec eux, le peu de sécurité qu'ils avaient réussi à bâtir. Des enfants, de tout âge, hurlaient le nom de leurs parents, leurs voix s'entremêlant dans une symphonie de désespoir alors que les figures familiales se transformaient sous leurs yeux, perdant leur humanité dans des larmes inarrêtables.
Chaque humain devenaient lentement monstre sous ses yeux.
Il vit un père se ruer vers son fils, mais ce dernier n'était plus qu'un tas de détritus informes, une ombre de l'enfant qu'il avait été. Le regard du père, entre désespoir et détermination, creusa une plaie profonde dans le cœur de l'adolescent.
Toutes les maisons, jadis fièrement érigées par Deyfa, s'effondraient comme des brindilles, emportées par le tumulte du carnage. C'était un désastre, une danse macabre orchestrée par la peur et la violence.
Tout était de sa faute. Dans un moment de panique, il avait laissé échapper le fil de la réalité, entraînant dans sa chute des dizaines de vies innocentes.
Il voulait tout abandonner. Laisser tout cela derrière lui, s'enfouir sous les ténèbres et s'endormir, pour ne plus jamais penser à cette voix qui le tourmentait, à cette culpabilité insupportable.
Il tenta de reprendre son souffle, mais chaque expiration semblait lui brûler les poumons, comme si l'air même était devenu poison. Ses membres tremblaient, chaque vibration écho de son angoisse. Des larmes, douces et amères, s'échappèrent de ses yeux, tandis que son sourire se battait pour ne pas disparaître.
Et avant même qu'il ne puisse l'apercevoir, une ombre s'avança lentement vers lui, glissant comme un cauchemar devenu réalité. Ils l'avaient retrouvé.
Ses yeux s'accrochèrent au monstre, reconnaissant des yeux noirs, avec des reflets violet.
Shai.
Le temps sembla se figer. Aucun des deux n'agissait. Panda ne fuyait pas, Shai n'attaquait pas. Ils restèrent là, figés dans une tension unique, leurs regards se croisant, échangeant des souvenirs silencieux qu'ils ne pouvaient contrôler.
Soudain, Panda ne pût retenir un rire. Un rire qui le consumait sa gorge, mais pourtant, le voilà à rire devant ce qu'il restait de son ami, le fixant avec un énorme sourire.
— Alors, mon duo charmeur, qui a un sourire de monstre, à présent ?
Bon bon, on est bientôt aux 4 mois et les 2000 vues ! C'est énorme, vraiment ! Je vais faire un chapitre consacré aux dessins jeudi ( en plus du prochain chapitre ), afin que vous découvriez comment j'illustre mes personnages et leurs évolutions et ce... depuis cinq ans maintenant !
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro