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Chapitre 16

     Le soleil était haut dans le ciel, ses rayons dorés s'infiltrant à travers les larges baies vitrées de l'appartement, inondant la pièce d'une lumière douce et chaleureuse. D'innombrables photos décoraient le mur soigneusement peint, et plusieurs créations étaient exposées sur des meubles d'apparence neufs.

      Lumae ne voulait pas sortir de son lit, tellement moelleux qu'elle se sentait dans le Royaume des Nuages.

     Mais les bruits incessants de l'appareil sur sa table de chevet l'empêchaient d'assouvir son désir. Elle se força à ouvrir ses yeux violets foncés, afin de saisir son Cristallin.

     Aussitôt le couvert de son appareil ouvert, le visage de son amie flou apparaît. Tandis que la vision se fit de plus en plus évidente, celle-ci commençait à parler :

     « Lumae ! T'es en retard ! On t'attends avec Kawasho, viens vite sinon on mange tous les cookies ! »

     Lumae se leva soudainement de son lit, motivée par la mention des fameux desserts. Elle repoussa les draps avec précipitation et se dirigea d'un pas vif vers l'armoire, où elle saisit une jupe d'un ton uni, simple mais élégante. Elle se pressa de boutonner sa chemise blanche, tout en prenant soin de ne pas la froisser. Elle se regarda une dernière fois dans son grand miroir, et replaça ses cheveux bruns rebelles avant de claquer brutalement la porte de son appartement, sans un regard en arrière.


     Dès qu'elle franchit le seuil, l'air frais de son royaume l'enveloppa, lui insufflant une vitalité nouvelle. Les rues s'animaient sous les premiers rayons du soleil, où les habitants déambulaient avec grâce et avec le sourire.

      Les marchands disposaient soigneusement leurs étals colorés, tandis que les rires des enfants résonnaient joyeusement entre les ruelles pavées.

      Au milieu de cette harmonie, cette adolescente se frayait un chemin à toute allure, contrastant avec la sérénité ambiante. Ses pas rapides résonnaient sur les pavés, ses cheveux bruns flottant derrière elle comme une traînée d'ombre.

      En apercevant la jeune fille filer à toute allure, des dames âgées, assises sur un banc non loin de là, échangèrent un regard complice. Un sourire tendre, teinté de mélancolie, apparut sur leurs lèvres décorés de rides.

      Lumae s'arrêta enfin devant l'Évantide, son souffle légèrement saccadé par la course. Le bâtiment se dressait devant elle, chaleureux et accueillant : il n'était pas qu'un simple restaurant. C'était un lieu où chacun pouvait trouver ce qu'il cherchait, un refuge pour les lecteurs ou les joueurs.

     L'adolescente inspira profondément, laissant l'odeur fraîche et apaisante du lieu emplir ses poumons. Un mélange délicat de pain chaud, de café fraîchement moulu et de fleurs disposées çà et là flottait dans l'air : de quoi donner faim à chacun. Et ça tombait bien, elle avait l'appétit.

     Ses yeux parcoururent rapidement la salle, scrutant chaque recoin à la recherche de ses deux amies.

     Puis, au fond de la pièce, près des grandes baies vitrées qui laissaient entrer la lumière douce du matin, elle les aperçut enfin. Elles étaient là, assises à une table fine, légèrement en retrait des autres. Leurs visages s'illuminèrent en la voyant approcher, et Lumae sentit un sourire éclore sur ses lèvres.

     — Salut ! se rapprocha Lumae.

     — Lumae ! Enfin ! Heureusement que tu cours vite, sinon tu aurais manqué tous mes cookies ! salua son amie.

     — Mon stage à l'armée n'aura pas servi à rien !

     — Normalement, c'est Aylin qui est en retard, avec son besoin de sommeil hallucinant !

      En prenant place à la table, Lumae, la photographe du groupe, ne put résister à l'arôme alléchant des cookies que lui tendait Aylin, un sourire tendre aux lèvres. Dès la première bouchée, le biscuit moelleux fondit dans sa bouche, le contraste entre le croquant léger à l'extérieur et le cœur tendre du cookie laissa une sensation de réconfort et de plaisir simple.

     — Tu as encore passé ta nuit à observer la lune ? taquina Kawasho, assise à sa droite.

    — Elle était plus sombre que d'habitude, aujourd'hui ! Vous auriez dû voir ça !

     — Non merci, pourquoi admirer la lune alors que nous avons le soleil ? rigola Aylin. Non, plus sérieusement, j'aurai bien aimé voir ça en ta compagnie, mais j'étais trop fatiguée hier...

     Lumae ne répondit pas, et enfonça un deuxième cookie dans sa bouche.

    — D'ailleurs, la Parade du Soleil va bientôt débuter ! s'égaya la pâtissière. Vous avez vos tenues ?

    — Je m'en suis acheté trois, une pour chaque jour ! s'excita Kawasho.

    — Vraiment ?! Où les as-tu acheté ?

    — À l'Avnayem. Avant que la boutique n'ait dû entrer en travaux à cause de... Kayato et les autres.

     Aylin hocha la tête tandis que leurs voix se firent de plus en plus faibles. Ce sujet était plutôt évité, comme pour ne pas troubler l'illusion d'une paix prospère que les habitants chérissaient tant.

     Dix-huit jours plus tôt, cette tranquillité avait été brisée par l'attaque des Voix de l'Ombre. L'explosion, lors de la dernière attaque, avait retenti comme un coup de tonnerre, secouant le cœur du royaume. Le magasin de vêtements, autrefois un lieu de convivialité où les gens flânaient sans souci, n'était plus qu'un amas de débris. Les travaux de reconstruction avaient commencé presque immédiatement, mais la cicatrice laissée par cet acte de violence restait bien visible, non seulement dans les pierres écroulées, mais aussi dans les esprits.

    — D'ailleurs... pensez-vous qu'ils vont... revenir ? demanda faiblement Aylin.

    — Mes parents me disent qu'ils sont avares, ils reviendront sûrement, ils ne sont pas dangereux pour rien, avoua Kawasho.

     — Mais on ne sait rien de ce Royaume, répliqua Lumae.

     — Notre Roi s'assurait de leur bien-être, mais ils en voulaient toujours plus. Notre Roi a seulement arrêté d'aider un peuple égoïste.

    — Mais on...

      Lumae s'arrêta un instant, et sentit un poids se poser sur ses épaules, mélange de crainte et de détermination. Ses pensées, celles qu'elle gardait souvent pour elle-même, étaient risquées, dangereuses même, dans un royaume où la tranquillité était précieusement entretenue. Parler ouvertement de ce qu'elle croyait, de ce qu'elle pressentait, pouvait la mettre en péril.

       Mais alors que ses yeux glissaient sur le visage de ses amies, elle se rappela les innombrables moments partagés, les confidences échangées au fil des années. Aylin et Kawasho étaient seulement manipulées par le Roi, elles avaient toujours été là pour elle.

     En effet, les trois jeunes adolescentes étaient souvent vues ensemble. Chacune avaient leurs histoires, mais elles étaient liées, à travers les photos et les souvenirs de celles-ci.

    — Mais on n'a jamais eu aucune preuve ?

    — Lumae, regarde la réalité telle qu'elle est. Ils nous ont attaqué pendant toute une semaine, n'est-ce pas une preuve suffisante ?

     La concernée ne répondit rien. Elle savait que changer une vision ancrée depuis des générations était presque impossible. Cette idée la hantait, la réalité d'un monde façonné par des récits unilatéraux, transmis de parents à enfants, renforcés par chaque livre, chaque leçon. Depuis des années, on leur avait inculqué la peur des habitants de l'Ombre, les dépeignant comme une menace permanente, des êtres dangereux qu'il fallait redouter.

     La censure des journaux, imposée sous prétexte de préserver la paix, ne faisait qu'aggraver la situation. Seule la version officielle était diffusée, celle qui confortait les craintes de chacun. Les rares voix dissidentes étaient étouffées avant même de pouvoir être entendues.

    Et chaque attaque des Voix de l'Ombre, chaque explosion, venait renforcer cette peur profondément enracinée. Les habitants voyaient leurs enseignements confirmés par la violence, et cela ne faisait que cimenter leur méfiance.

    Aylin se leva nonchalamment de son siège, laissant derrière elle le confort chaleureux du fauteuil. Elle se dirigea vers le comptoir où les journaux étaient empilés, leurs pages encore légèrement froissées par la distribution du matin. D'un geste mécanique, elle en saisit un, ses doigts glissant sur le papier froid.

     — Jure ?! Les filles ! Le chanteur du groupe des Condamnés est envoyé dans le Royaume de l'Ombre !

     — Non ?! Tetsu ? s'étonna Kawasho.

     — Oui ! confirma Aylin, les yeux bruns écarquillés. D'après le journal, il s'est battu sur la voie publique hier et a tenu des propos déplacés...

     — Je suis déçue... soupira Kawasho.

     — On peut dire qu'ils sont vraiment condamnés, haha ! se permit de rire Lumae.

     Lumae regarda ses amies, désespérées mais amusées par son jeu de mot. Elle les observait sans vraiment saisir l'importance de ce groupe dans la culture locale. Contrairement à Aylin et Kawasho, elle n'écoutait que rarement les artistes du moment, et les Condamnés, bien que populaires, étaient un mystère pour elle. Certes, elle avait entendu leur nom plusieurs fois, dans des conversations ou dans les publicités, mais jamais elle ne s'était plongée dans leur musique ou leur histoire.

     Sentant sa curiosité grandir, elle décida de se lever pour aller chercher elle-même un journal. Tetsu... le nom résonnait vaguement, mais il était temps d'en savoir plus. Ses pas la menèrent de nouveau vers le présentoir à journaux, et elle se saisit d'un exemplaire, prête à découvrir davantage de détails concernant son exil.

     Sur la première page, une image imposante dominait l'espace : le roi, tel qu'on le voyait dans les affiches officielles, se dressait fièrement. Ses cheveux blonds, soigneusement coiffés, brillaient sous la lumière tamisée, encadrés par une couronne d'or finement ouvragée qui reposait avec majesté sur sa tête. Son regard, fixé sur un horizon lointain, dégageait une impression de sagesse et de détermination, comme s'il portait sur ses épaules tout le poids du royaume. Ses traits fins, presque éthérés, lui donnaient un air angélique, renforçant l'aura de perfection qu'on lui attribuait.

     Un roi fort, inébranlable, bienveillant. Pourtant, il agissait tel un démon. Et personne ne le voyait.

     Lumae retourna s'asseoir, et feuilleta distraitement le journal, ses yeux parcourant les pages chargées de propagande soigneusement élaborée, essayant de trouver l'article parlant des Condamnés. 

     Mais quelque chose attira soudainement son attention. L'image d'un homme qu'elle aurait pu reconnaître parmi des milliers, même dans une mer de visages anonymes.

     Sa peau mate, légèrement dorée par le soleil, ressortait avec une clarté saisissante contre le fond flou de la photo. Ses traits étaient empreints d'une douceur rêveuse, le rendant familier même dans une marée de visage, et ses tâches de rousseurs étaient semblables à des étoiles dans le ciel.

     Kentin.

     Lumae se concentra sur l'article, ses yeux scrutant les lignes avec une intensité accrue. L'écrit parlait de son ami d'enfance, dont le visage était désormais figé en une image pleine d'espoir et de détermination.

    Il était présenté comme un innovateur de génie, ayant récemment réussi à développer un nouveau prototype de vaccin contre la finyes, une maladie qui avait causé tant de souffrances et de pertes dans le royaume.

    Le cœur battant à tout rompre, ses doigts tremblant, les yeux écarquillés, elle se demanda : était-ce le moment ?

    Puis elle lit le nom.

    Son prototype s'appelait : « Rullay »

    Elle relut le nom encore et encore, ses pensées se bousculant alors qu'elle tentait de vérifier si elle n'avait pas mal compris. Lumae se rendit compte de l'ampleur de la situation avec une clarté brutale.

    Elle fixa droit devant elle, et essaya de respirer normalement. Mais ce n'était plus possible, ses jours banaux ne seront plus. Elle essayait de réaliser ce qu'il allait advenir, mais sans succès.

    Ses deux amies feuilletaient le journal avec enthousiasme, leurs yeux scintillant de fierté alors qu'elles lisaient l'article sur Kentin. Elles félicitèrent l'ami d'enfance à l'intervalle de Lumae, ignorant le véritable sens caché derrière

    Elle était la seule à comprendre le message caché.

     Le moment était venu. C'était ce que Takumi et Kentin cherchaient à lui faire transmettre tout en évitant la censure.

     Ce n'était plus que des vols. La guerre allait commencer.

     La lutte pour le Royaume de l'Ombre au sein de celui de la Lumière allait débuter.

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