4.
PARTIE 4
Ce sentiment d'aller mieux ne dura pas longtemps. Le matin suivant, quand Peter se réveilla, il avait deux SMS et un message vocal de Tony, qui s'ennuyait vraiment, apparemment. Peter passa un long moment allongé dans le lit, à regarder les messages. C'était le genre de choses que Tony avait l'habitude de lui envoyer tout le temps, quand il était coincé dans une réunion. Peter n'avait jamais eu aucun problème à lui répondre avant ça.
Mais maintenant... maintenant, il ne savait pas ce que Tony attendait de lui, et cela le faisait se sentir mal. Il savait qu'il pouvait être un peu dramatique parfois. Il grimaça quand il pensa à tous les messages vocaux qu'il avait l'habitude de laisser à Happy, avant, le suppliant de lui prêter un peu d'attention. Il ne voulait plus être ce gamin-là. Parce que s'il l'était, à un moment donné, Tony réaliserait qu'il exagérait et commencerait à le repousser.
Peter ne savait pas s'il pourrait le supporter, si ça arrivait. C'était mieux de garder ses distances. Ça pourrait le contenter. Ça faisait mal, mais ça faisait moins mal que si Tony devenait froid avec lui quand Peter aurait trop besoin de lui.
Il ne pensait pas qu'il pourrait le supporter. Pas maintenant.
Envoyer des photos de chats semblait sans risque. Il prit une photo de Murphy, se prélassant sous un rayon de soleil, et l'envoya à Tony.
C'est mignon. Happy le laisse rester, alors ?
Pour l'instant. Je suis supposé retrouver son ancienne famille.
Tu veux venir le week-end prochain et le prendre avec toi ? je commence à faire le design de ma prothèse et je pourrais avoir besoin de ton avis.
Peter fixa le message. Sa vision se brouilla. Ce n'était pas juste. Tony était si gentil avec lui, presque comme s'il voulait vraiment le voir. C'était tout ce que voulait Peter, tout ce à quoi il avait été habitué au cours de l'année qui s'était écoulée entre le Vautour et Thanos.
Mais ensuite il pensa au regard de Morgan Stark, ce matin-là, à l'hôpital, et il sut que ça ne pouvait plus être comme avant. Il y avait eu une place dans la vie de Tony, mais il n'y en avait plus désormais. Même si Tony lui-même ne semblait pas encore s'en être rendu compte. Il le ferait à un moment donné.
Peter ne répondit pas. C'était plus facile que de dire non, et Tony était intelligent. Il comprendrait le message.
Sauf que... il ne le comprit pas. Il continua à lui envoyer des messages. Il semblait avoir compris que Peter ne voulait pas parler du fait de venir le voir, alors au moins, il arrêta d'en parler. Mais il n'arrêta pas de le joindre. Deux, trois messages par jours, comme des petites bombes lâchées dans la vie de Peter.
Peter supposa que Tony n'avait pas l'habitude d'être ignoré. Et la vérité, c'était que Peter ne parvenait pas à l'ignorer complètement, même si tout ce qu'il envoyait était des photos de chat. C'était Tony.
Ça remuait quelque chose à l'intérieur de Peter. Ça le rendait malade, tout comme le fait de rechercher les Delmar, à contrecœur. Rien n'était plus comme avant, et la seule bonne chose qu'il avait trouvée, il ne pouvait pas la garder. Il n'y avait plus rien qu'il puisse garder dans ce nouveau monde.
L'inquiétude que cette réalisation engendrait le submergeait, s'il se laissait aller à y penser, alors il essayait de ne pas y penser du tout. C'était dur, cependant. Il arrêta de parler à nouveau, toute sa solitude et sa douleur et sa déception mordante coincée dans sa gorge.
Personne n'avait vraiment envie de l'entendre, de toute façon.
**
Petit, est-ce que j'ai fait quelque chose ? Je sais que les choses vont mal en ce moment, mais tu me le dirais si tu m'en voulais, pas vrai ? J'ai compris que tu ne voulais pas venir mais je ne sais pas pourquoi. Si j'ai fait quelque chose, j'aimerais vraiment que tu me le dises. S'il-te-plait, juste dis-le-moi, pour que je puisse l'arranger. J'ai réparé l'univers entier pour te ramener, je peux réparer n'importe quoi. S'il-te-plait, juste dis-le-moi.
Peter fixa le message sur son téléphone. Il l'avait reçu à 3h34. Tony le lui avait envoyé au milieu de la nuit.
Cela faisait un peu plus d'une semaine qu'il avait trouvé Murphy, et que Tony avait commencé à lui envoyer des messages. Il pensait qu'ils avaient trouvé une sorte de nouvelle normalité – assez pour laisser penser à Tony que les choses allaient bien pendant que Peter se protégeait pour ne pas avoir mal quand Tony se rendrait inévitablement compte qu'il n'avait plus besoin de Peter dans sa vie.
Apparemment non. Apparemment, Tony savait que quelque chose n'allait pas et pensait que c'était de sa faute, ce qui était faux à tous les points de vue. Et que voulait-il dire, en disant qu'il avait réparé l'univers entier pour ramener Peter ? ça ne pouvait pas être vrai, si ?
Il y avait une personne qui pouvait le savoir. Peter avait majoritairement évité Happy, mais il supposa que ça ne pouvait pas durer indéfiniment.
Il laissa Murphy paresser sur son lit et sortit de la chambre. Happy était au téléphone, faisant les cent pas.
- Ouais, ouais – non, je n'ai rien dit, je voulais d'abord te parler. Qu'en pensent Cho et Banner ?
- Ils ne savent pas vraiment ce qui se passe. Ce n'est pas une blessure normale, il n'y a vraiment aucun précédent, alors ils ne savent pas à quoi s'attendre. Il avait l'air d'aller bien, la nuit dernière, mais tu sais comment est Tony – ce ne serait pas la première fois qu'il serait mourant sans me le dire.
C'était Pepper. C'était Pepper, parlant de Tony qui était en train de mourir.
Peter dut faire un bruit, parce qu'Happy leva les yeux et le vit.
- Pep, il faut que j'y aille. Tiens le coup, d'accord ? Tu sais qu'il ne lâchera rien sans se battre.
- Je sais. Je t'appellerai s'il y a le moindre changement.
- Merci.
Happy raccrocha et regarda Peter.
- J'imagine que tu as tout entendu.
Peter déglutit.
- Tony... il n'est pas – il n'a pas –
- Il n'est pas en pleine forme, confirma Happy. Il a eu une grosse fièvre tôt ce matin. Il est – eh bien, il est vraiment malade, je vais pas te mentir, mais il est stable pour le moment.
Peter acquiesça, tremblant. Il se sentait frémissant d'adrénaline à l'idée que Tony était en train de mourir.
Happy l'observait prudemment.
- Écoute, gamin, dit-il enfin, je ne vais pas prétendre savoir ce qui se passe dans ta tête. Je sais que c'est dur, et je suis sûr que tu as tes raisons pour ne pas vouloir voir Tony. Mais je pense que tu devrais. Parce que je n'ai pas envie que tu vives avec ce genre de regret, si tu n'y vas pas et qu'il arrive quelque chose. Tu vois ce que je veux dire ?
- Ouais, répondit Peter. Ouais, je – j'ai compris.
Il se sentait tout engourdi. Il imaginait Tony – malade, plein de fièvre – lui écrivant ce message. Voulant savoir ce qu'il avait fait pour que Peter ne veuille plus le voir.
- Va faire ton sac, je vais appeler May pour lui dire ce qui se passe.
- Et pour – hum. Je peux pas laisser Murphy ici.
Happy sembla un instant sidéré.
- Tu as une cage de transport pour lui ? demanda-t-il finalement.
Peter acquiesça.
- Alors prends-le, j'imagine. On va à la maison du lac, pas aux locaux du SHIELD – ils ont pensé que c'était mieux de ne pas le déplacer, et ils ont presque la moitié d'un hôpital en terme d'équipement médical, là-bas, maintenant.
Peter acquiesça de nouveau. Happy prit son téléphone et Peter retourna dans sa chambre. Il jeta quelques affaires dans un sac et prit ensuite un sac réutilisable pour mettre la nourriture et les affaires de Murphy également. Ils pourraient trouver quelque chose pour faire une litière à la maison du lac.
Murphy n'eut pas l'air d'apprécier le fait d'être porté dans une cage, et Peter dut faire ultra attention à ne pas se blesser quand il se débattit. Mais enfin il réussit à le faire rentrer à l'intérieur, miaulant plaintivement. Peter rassembla tout et sortit de la chambre pour trouver Happy en train de l'attendre, son propre sac en main.
- May doit travailler, mais elle viendra ce week-end – plus tôt si... eh bien, si quelque chose change, lui dit Happy d'un air bizarre. Est-ce que tu as mangé ?
- J'ai pas vraiment faim, marmonna Peter.
Happy soupira.
- On s'arrêtera en route. Allez, viens. Allons-y.
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