11.
PARTIE 11
Au final, Peter réussit à convaincre Tony de ne pas faire signer une close de confidentialité à Mr. Delmar. Il empaqueta toute la nourriture et les affaires qu'il avait achetées pour Murphy, le gratta derrière les oreilles une dernière fois, et le fit entrer dans la cage de transport. Mr. Delmar le prit dans ses bras pour lui dire au revoir, pendant que Mrs. Delmar attachait une très réticente Emilia dans son siège-auto.
- On se reverra bientôt, lui promit Mr. Delmar.
Peter hocha la tête. Il était debout à côté de Tony, qui avait passé son bras autour de ses épaules, alors que la voiture partait et disparaissait à l'angle du chemin.
- Murphy me manque, gémit Morgan dès qu'ils furent partis. Et Emilia aussi. Est-ce qu'on pourra les voir demain ?
- Pas demain, ma puce, mais peut-être la semaine prochaine, lui dit Pepper.
Elle regarda sa montre.
- Maintenant, je pense que c'est l'heure de la sieste pour toutes les personnes ayant moins de cinq ans ou en train de se rétablir d'une blessure mortelle.
Le grognement qui échappa à Morgan et Tony à ces propos fut presque identique. Peter laissa échapper un rire, se surprenant lui-même. Pepper roula des yeux et fit un clin d'œil à Peter. Elle prit Morgan dans ses bras et rentra, laissant Peter et Tony la suivre.
En dépit de ses protestations, Tony avait l'air épuisé. Il laissa Peter le guider à l'intérieur de la maison et jusqu'à l'étage, dans sa chambre et celle de Pepper. Il pouvait entendre Pepper et Morgan dans la chambre de cette dernière, lisant un livre ensemble. Tony alla dans la salle de bain et revint avec un pantalon de pyjama et un sweat à capuche presque déchiré.
C'était un sweat de Midtown Tech, réalisa Peter, le logo fade étant à peine visible. C'était son sweat à capuche de Midtown Tech, celui d'avant.
Il imagina Tony et May, fouillant tous les deux dans ses affaires, les mettant dans des boites. Il imagina Tony trouver ce sweat, et May lui dire qu'il pouvait le garder. Il imagina Tony le porter tout ce temps-là, au point que les motifs disparaissent presque et qu'il soit trop usé pour être porté quotidiennement.
Tony se posa au-dessus des couvertures et tapota la place à côté de lui. Peter s'assit sur le bord du lit.
- Tu vas bien, gamin ? lui demanda Tony.
- Ouais, répondit-il, et il fut surpris de remarquer que c'était plus vrai que ce à quoi il s'était attendu. Il fallait que Murphy retourne avec eux. Ils lui feront de la place, parce qu'ils l'aiment.
- Oui, dit Tony en captant le regard de Peter et en le maintenant. C'est exactement ça.
Peter baissa la tête.
- Je suis désolé.
- Tu n'as pas à t'excuser, bambino. Tu étais blessé.
- Mais je t'ai blessé aussi.
- Rien dont je ne puisse me remettre, surtout si tu restes avec moi. Je veux que tu restes plus souvent avec moi, gamin, si c'est aussi ce que tu veux. Qu'est-ce que tu en penses ?
- Ça semble... ça semble vraiment bien, dit Peter, déglutissant.
- Bien.
Tony prit une profonde inspiration.
- Il y a quelque chose que je veux te montrer. Quelque chose qui, je pense, devrait aider. C'est dans le tiroir du haut de mon bureau.
Il fit un geste en direction de la petite pièce attenante à la chambre.
Peter se leva et se dirigea vers le bureau. Guidé par Tony, il trouva une clef cachée pour déverrouiller le tiroir. Il y avait un dossier au-dessus.
- C'est ça ? demanda-t-il en revenant dans la chambre.
- C'est ça. Ouvre-le, gamin.
Peter l'ouvrit. A l'intérieur, il y avait un tas de papiers. Sur celui du dessus, on pouvait lire : Dernières volontés et Testament d'Anthony Edward Stark.
Il y avait une sorte de bourdonnement dans les oreilles de Peter. Il prit une inspiration tremblante.
- Ok, je sais pas comment te dire ça, mais je ne pense pas qu'un rappel du fait que tu pourrais mourir va m'aider.
Tony grimaça.
- Ouais, je sais, j'ai passé plus de temps que je l'aurais voulu à réfléchir à ma propre mort, mais ce n'est pas le sujet. Tu vois l'endroit marqué avec une petite note ? Tourne jusqu'à cette page.
Peter tourna les pages jusqu'à celle marquée avec une petite note orange. Il la lut. Puis il la relut, sûr d'avoir mal lu la première fois. Il leva la tête et regarda Tony, qui le regarda en retour sans flancher.
- Est-ce que c'est... attends. C'est vrai ? Tu es sérieux ?
- A cent pourcent, gamin.
- Je... tu me lègues ton entreprise ?
- Eh bien, en quelque sorte. Toi et Pepper détiendrez l'entreprise tous les deux, à supposer que je parte avant elle, ce que j'espère vraiment.
Peter fit une grimace.
- S'il-te-plait, arrête de dire des choses comme ça.
Tony haussa les épaules.
- Je suis plus vieux qu'elle de dix ans, et j'ai pas fait très attention à moi, et pour être honnête, je préfèrerais qu'elle – ok, ok, ok, dit-il en levant les mains devant lui quand Peter commença à protester. J'arrête d'appuyer sur les traumatismes. Parler de succession rend la chose un peu inévitable, mais on peut prétendre que c'est juste au cas où je me retirerais définitivement de la vie publique.
Peter se força à sourire, un peu tremblant.
- Merci. Mais c'est Stark Industries. Ça ne devrait pas revenir à Morgan ?
- Si ça l'intéresse, on l'intègrera là-dedans quand elle sera plus âgée. Mais qui sait ce qu'elle va vouloir faire en grandissant ? Je ne vais pas la forcer à faire quoi que ce soit. Et je ne te force pas non plus, si jamais tu voulais faire quoi que ce soit d'autre.
- Non, je veux faire ça, dit Peter, avec le plus de certitude qu'il pouvait mettre dans sa voix. Mais... c'est juste que... tu es sûr de toi ?
- Je suis sûr, Pete, dit Tony. J'ai jamais été aussi sûr de quoi que ce soit. Et j'espère que ça t'aide à comprendre que je ne m'éloignerai jamais de toi – je ne pourrai jamais. Tout comme je ne peux pas m'éloigner de Morgan.
Peter regarda ailleurs, vers les papiers dans ses mains.
- Pepper t'a dit.
- Oui.
- Ce n'est... ce n'est pas pour ça que tu l'as fait, si ? Parce que je ne veux pas –
- Non.
Tony secoua la tête, et quand il exhala, il avait l'air bizarre. Peter leva les yeux et, ahuri, il vit que Tony était au bord des larmes.
- La vérité c'est que ces papiers datent d'avant.
- Avant ?
- Avant le snap. Avant le premier Snap. Je sais que je ne te l'ai jamais dit, j'attendais que tu sois plus âgé. Et ensuite tu as disparu et... eh bien, on a fait d'autres arrangements. On y était obligés. Mais c'était ce que je voulais. Alors dès que je pourrai faire venir mon avocat ici, je les signerai de nouveau.
Peter ne savait pas quoi dire.
- Tu... même avant ?
- Oui, répondit simplement Tony. Je sais que j'étais vraiment nul pour le montrer, mais tu comptais – putain, non, je t'aimais tellement, que ça me faisait peur. J'avais peur de reproduire les erreurs de mon père. Mais même si je ne te l'ai jamais dit, je t'aimais, Pete. Et je t'aime toujours, et je vais continuer à t'aimer aussi longtemps que mon cœur battra. Et j'espère que ça, va t'aider à y croire.
Peter renifla et essuya ses larmes avec le dos de sa main.
- Je t'aime aussi.
- Alors viens là, lui dit Tony, tendant son bras vers lui.
Peter ne perdit pas de temps et posa les papiers ailleurs, et enroula ses bras autour de Tony, le serrant aussi fort qu'il osait le faire. Tony passa son bras autour de Peter et embrassa le haut de son crâne. Peter cacha son visage dans le creux du cou de Tony, submergé. Mais ce n'était pas grave. Il semblait que Tony soit un peu submergé, lui aussi.
- Tu peux toujours changer d'avis, lui dit Tony, sa voix rendue rauque par l'émotion.
- Jamais.
- Je veux que tu saches que tu peux, insista Tony. Je n'ai jamais eu le choix, et je ne veux pas que tu te sentes piégé, comme moi. Tu peux changer d'avis à propos de Stark Industries, et je t'aimerai quand même. Compris ?
- Compris.
Peter commença à se relever pour s'asseoir, mais le bras de Tony se resserra autour de ses épaules. Il se blottit contre Tony, déposant sa tête contre sa poitrine.
- Est-ce que ça aide ? demanda Tony.
Peter prit une inspiration.
- Ouais. Je pense. Merci.
Ils furent tous les deux silencieux pendant un moment, respirant juste. Peter ne pensait pas qu'il était fatigué, mais Morgan l'avait réveillé vraiment très tôt, et la journée entière avait été une tempête d'émotions. Il se sentait soudainement comme s'il allait s'endormir avec Tony, finalement.
Après un moment, il sentit Tony respirer un peu plus fort.
- Toi et Morgan avez l'air de vous entendre un peu mieux.
Peter sourit, un peu faiblement.
- Ouais, j'ai l'impression, mais elle m'utilisait surtout pour mon chat, alors on va voir comment ça continue maintenant que je ne l'ai plus. Elle est géniale.
- Oui, acquiesça Tony. Tout comme toi. Vous deux êtes les meilleurs enfants que je puisse avoir.
Peter rougit de gêne et de plaisir à la fois. Il se blottit plus confortablement, soulagé d'être aussi proche alors que Tony ne le lui avait jamais vraiment autorisé avant ça. Il écouta le cœur de Tony commencer à ralentir, alors que sa respiration devenait plus profonde.
- Tu veux que je parte ? chuchota Peter.
- Non, murmura Tony sans ouvrir les yeux. Je veux que tu restes là.
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