7 - "Becca, essaye de te rappeler"
Je criais à m'en défoncer la voix, les larmes coulaient au fur et à mesure. Ce soir-là, pendant ma nuit, je rêvais de ce que je crus assimiler à un souvenir.
Un souvenir qui pourtant ne revenait nullement dans un moment de ma vie.
Ma mère était dans sa chambre londonienne, elle sanglotait silencieusement, ce rêve était d'autant plus étrange car il semblait être comme un point de vue externe. Je me voyais accourir auprès de ma génitrice, ou du moins ce que je crus pendant de longues années.
Mes cheveux bruns étaient nettement plus long, mon visage plus enfantin plus insouciant, je devais probablement avoir autour des quinze ans pas plus.
Je la prie dans mes bras, sans parler. Je ne cherchais pas à savoir pourquoi elle pleurait, je souhaitais simplement la consoler. Je crus au premier abord que cela était dû à mon père, ils se disputaient régulièrement à l'époque, j'avais donc l'habitude de scène plutôt violente et vulgaire entre les deux. Leur langage fleuri nous donnait un large champ de vocabulaire à mon ainée et à moi-même.
Ma mère me compressait contre son torse, elle ne voulait plus me lâcher. Du point de vue où j'étais je pus entrevoir entre ses fins doigts une lettre, l'écriture semblait soignée, écrit en lettre calligraphique.
Elle posa les mains sur mon visage, me chuchotant que au grand jamais je ne devais répéter ce qu'elle allait me confier.
Puis ce moment vain, elle me dévoilait l'entière vérité, sur ma véritable identité et sur ce que j'allais advenir dans le futur.
Je restais stoïque, je fixais le vide. Ces larmes continuaient de couler en me racontant toute ma vie, et tous ce qu'elle ressentait pour moi. À ses yeux, j'étais sa fille, peut-être pas de sang mais de cœur, il n'y avait aucun doute à cela.
Je finis par émettre un rire mesquin, lui jurant qu'elle avait perdu la tête et que j'allais contacter les urgences pour la faire interner. Je la bousculai, j'étais à l'époque impulsive mais aussi très sensible. Je préférais m'imaginer qu'elle avait perdu la tête que d'imaginer cette dure réalité. Alors que je lui tournais le dos, elle me jeta un sort qui je suppose été censé m'effacer mes souvenirs ou du moins les estomper.
Mon esprit se brouilla à ce moment-là, tout semblait flou, les voix semblaient lointaines, je ne retenais que deux choses que dans un passé pas si lointain j'avais été au courant de mon identité et ensuite que ma mère était une sorcière, ce qui ne collait à ce que m'avait confié Anna.
En tout cas cela expliquera surement mon comportement lors de mon premier jour à Salley, j'étais surprise sans réellement l'être.
Pourtant quelque chose m'inquiétait, le fait d'avoir quitté mes parents m'avaient certes attristé mais peu à peu leur visage semblait disparaitre de mes pensées et si ma mère avait voulu que j'évite de crée un manque, qui aurait pu me couter peut-être la vie ?
Puis, je me réveillai en nage, totalement paniqué, perdue et essoufflé comme si je venais de courir un marathon.
Personne ne semblait avoir entendu mes gémissements d'horreur et elles roupillaient toute dans un silence troublant.
Je pris la décision de déambuler dans les couloirs. Aucun bruit ne se manifestait, ce silence était étrangement pesant.
Au loin, je crus entendre des pas, je me cachais derrière la porte qui venait de s'ouvrir, un petit soupir de soulagement en voyant que la personne allait dans la direction opposer.
J'aperçus alors les épaules carré et impressionnante de Tauron, il était facile à reconnaitre ses cheveux châtain en perpétuelle bagarre, sa démarche assuré et masculine.
Je crois qu'il a dû sentir mon regard brûlant car il s'est vivement retourné, j'étais dans l'obscurité mais il savait qu'une personne était présente, il s'avance vers moi et s'entame une course poursuite à travers l'établissement.
« Arrête-toi immédiatement, hurlait Tauron à s'en faire péter la voix.
Je continuais de courir, plutôt crever que d'avoir un sermon par cet imbécile de première.
D'un seul coup j'entendais un charabia pas possible, j'étais à ce moment sûr qu'il venait de dégainer sa baguette.
Des faisceaux de lumières s'abattaient de tous les côtés, je commençais à m'essouffler et il profita de se court ralentissement pour me faire tomber vivement à terre avec l'un de ces foutus sorts. J'avais l'impression qu'on venait de brûler ma peau, la sensation était déplaisante au possible.
- Alors comme ça on aime se balader dans les couloirs, ricane-t-il en s'approchant de moi.
Il perd rapidement son sourire en me découvrant, il me demande sévèrement de me relever ce que je fais à contre cœur. Je vais avoir des ennuis, je le sens.
En me relevant, je ressens une vive douleur dans ma jambe droite, le sang transperce le fin tissu de mon pyjama, désormais elle saigne à mon grand bonheur. Il allait m'engueuler mais il est attiré par ma blessure.
Cela lui arrache une injure car il vient de me blesser et que par conséquent il ne pourra pas m'engueuler à sa guise.
- Suis-moi, toi, soupire-t-il.
Je boite mais cela ne semble pas le perturber, il continue de marcher bon train.
- Tu pourrais ralentir, s'il te plaît.
Il se tourne vers moi, je dois visiblement l'exaspérer vu comment il hausse les yeux au ciel.
Il s'approche brusquement vers moi, passe ses mains en dessous de mes jambes et par reflexe je m'agrippe à sa nuque.
- Je sens que tu vas être une réelle emmerdeuse pendant cette année, fit-il sans l'ombre d'une gêne.
Je lui souris, l'embêter m'amuse.
Je sens ses muscles saillants contre mon corps, il me paraît étrangement fait pour un garçon si jeune.
D'un grand coup de pied il ouvre une porte que je suppose est celle de sa chambre.
Elle est plutôt spacieuse, la plupart de la pièce est occupé par de grandes bibliothèques et son bureau se trouve face à une grande fenêtre qui donne vu sur un immense lac.
Il me dépose sur son lit, il s'absente quelques minutes pour chercher de quoi me guérir. Je remarque qu'il n'est pas très organisé, des feuilles, des bouquins et d'autres trucs traînent partout dans la pièce.
Au mur, une multitude de dessins y sont accrochés, ils sont plus beau les l'uns que les autres.
Il revient, torse-nu, un torchon imbibé d'alcool dirais-je à l'odeur. Je fronce les sourcils en le voyant arriver.
Son corps est taillé à la perfection, il paraît beaucoup plus âgés à ce moment-là.
Il s'assoit à côté de moi, n'essayant même pas de cacher son irritation. Il passe sans vergogne le tissu sur ma peau qui m'arrache un rapide gémissement de douleur. Il s'étonne de ne pas me voir plus souffrir on dirait.
- Il y a pas de remède magique ou sortilège bizarre qui pourrait m'enlever cela ?
Il arque un sourcil comme si j'étais une petite idiote.
- T'as dû rater des cours mais cela n'est pas étonnant, certains sortilèges ne se soignent que par des astuces humaines ou par des remèdes de plantes. Mais je crois que tu as compris que j'étais pas jardinier, dit-il d'un ton hautain.
Je ne réplique pas, ne trouvant aucune réponse convenable pour le faire taire suffisamment.
Il attrape le bandage qu'il avait caché dans la poche de son jogging et il le passe autour de mon mollet.
- Au fait, tu as quel âge ? Demandais-je intriguée.
Il remet correctement le bas de legging quand il finit de me soigner et relève ses yeux vers moi.
- Trop vieux pour toi, réplique-t-il en se relevant.
Je n'essaye même pas de dissimuler mon rire.
- Sérieusement, Tauron.
Il attrape un bouquin qui était sur le sol pour le poser sur sa table de chevet.
- Dix-huit, je viens d'avoir dix-huit ans.
Je ne m'étais pas trompé, j'évite de poser plus de questions et me relève. J'allais quitter ses appartements pour retrouver les miens mais lorsque j'ouvris sa porte, une main vient s'abattre sur celle-ci.
- Tu comptes aller où comme ça, renchérit-il méfiant.
Je me retourne, il est proche de moi, je peux lire son mépris et sa méfiance dans ses yeux.
- Je retourne à ma chambre, ça ne se voit pas ?
Il arque un sourcil avant de jeter un coup d'œil à la pendule, il préfère fermer sa porte à clé et retourner à son bureau.
- Il est minuit passé, les traqueurs sont lâchés, grimace-t-il en attrapant un crayon.
- Les traqueurs ?
Il ne se tourne même pas, surement lasser par mes questions à son goût futile.
- Ce sont des créatures qu'il ne faudrait mieux pour toi, ne pas croiser, si tu vois ce que je veux dire.
- Qu'est-ce que c'est rassurant, et je fais comment pour retourner dans ma chambre ?
- Tu y retourneras quand le jour sera levé, pour le moment tu resteras dans ma chambre, tu peux dormir dans mon lit. Je dormirais dans le sofa, conclut-il. »
Je compris qu'il n'avait pas envie qu'on fasse la cosette alors je me tus et décida d'aller son lit. C'était étrange de me tenir dans ces draps.
Tauron n'éteignait pas la lumière, tout simplement pour la raison qu'il était en train de dessiner.
Je me tortillais dans tous les sens dans son lit, ce qui avait le don d'agacer Tauron, il se retenait de faire des remarques mais je l'entendais parfois grommeler. Je finis finalement par m'endormir, trépidant d'impatience pour la suite.
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