4 - Rencontre
La nuit avait été tumultueuse, je ne pouvais m'arrêter de repasser la scène du jeune engloutit dans le sol. Je revoyais aussi les visages découragés et funestes des adolescents de la colline.
Mes cris avaient provoqués l'inquiétude d'Anna qui avait préféré rester à mes côtés pour la soirée.
Je fus debout dès l'aube, les cauchemars m'empêchaient de fermer l'œil de toute façon. Je laissée mon mentor se reposer, enfila une paire de basket, un jean et ma veste en cuir puis sortit dans les rues désertes.
Je me sentais isolé du monde entier dans ce doux silence. Quelques commerçants préparaient leurs boutiques avec quelques coups de sortilèges.
La magie était encore quelque chose d'extraordinaire à mes yeux. J'admirais ces habitants l'utilisaient avec une facilité déconcertante.
« On dirait que tu n'as jamais vu de la magie de ta vie, ricane une voix masculine dans mon dos.
Surprise, je me retourne vivement. Je constate que la personne qui vient de m'adresser la parole n'est rien d'autre que le blondinet qui m'a attaqué dans la forêt lors de mon arrivé.
Il s'attarde quelques secondes sur mes vêtements mais il semble rapidement y faire abstraction.
- Hypnos, continu-t-il en me tendant la main pour se présenter.
Je lui tends la mienne, légèrement septique, il l'attrape et me fait un baisemain.
Ces beaux yeux bleus rencontrent les miens. J'enlève ma main par réflexe en toussotant. Il fronce les sourcils.
- Je t'ai vu, hier soir. T'es une des Cinq ? ajoute-t-il intéressé.
J'hoche la tête, ce garçon ne m'inspire pas confiance, il a tout l'air d'être un garçon gentil mais assez espiègle et malicieux.
- Tu n'es pas très bavarde, dit donc.
- Arrête d'embêter cette jeune demoiselle, Hypnos. Tu vois bien qu'elle ne veut pas discuter avec toi, soupire la rouquine en s'approchant de nous.
- Je te présente Chloé, mon acolyte depuis toujours, sourit-il de toutes ses dents.
Elle me fait un petit signe de tête accompagné d'un sourire méfiant.
Intérieurement j'essaye de dresser un portrait précis des deux. Le blondinet aux cheveux en bataille semble être le petit filou du village quant à Chloé, ces cheveux mi-longs d'une couleur flamboyante lui donnent une image plus sérieuse et plus froide. Sa froideur semble pourtant s'atténuer avec son meilleur ami avec qui elle semble nouée par un lien précieux.
- Pourquoi es-tu levée à une heure pareille, personne à part les artisans ne lèvent si tôt ? Questionne la rousse prudente.
- J'ai passé une nuit agitée, je ressentais le besoin de prendre l'air mais je pourrais te retourner la question. »
La jeune fille rougit comme prise au piège.
Elle allait répondre mais je décide de couper court à la discussion, ne trouvant rien d'intéressant à raconter. Je les salue reprenant le chemin de la maison.
En ouvrant la porte, Anna fait les cent pas, je lui fais signe de ma présence et elle s'arrête brusquement.
« Nom d'un griffon, tu es là, souffle-t-elle soulagée. Tu pourrais prévenir quand tu t'éclipses.
J'hausse les épaules et m'assoit à la table. Elle me sert une tasse de ce que je croyais être du thé. Involontairement, je recrache tout le contenu sur la nouvelle nappe, avec une petite mine écœuré.
- Je vois que mon jus matinale a du succès, rétorque-t-elle en admirant mon œuvre.
Je m'excuse, totalement confuse de ma bêtise.
- Ne t'inquiète pas mon petit crapaud, vous les humains vous avez des goûts différents des nôtres.
- Mais c'est quoi exactement ?
- Simplement du jus de citrouille mélangé avec une baie provenant de la forêt.
Je regarde le contenue de ma tasse et l'éloigne de ma vue.
- Quand tu seras dans l'une des quatre maisons, il faudra que tu fasses à effort sur la nourriture et les boissons.
- Je pourrais boire de l'eau et puis dans le pire des cas j'ai vu qu'on avait mis dans ma valise quelques trucs à grignoter.
Anna soupire.
- J'avais pourtant spécifié à tes parents qu'ils ne te devaient te mettre que le strict nécessaire.
Soudainement, je me redresse vivement. J'avais besoin de savoir.
- Vous avez discuté avec mes parents ?
Elle me regarde comme si j'étais la dernière des sottes.
- Bien-sûr. Becca, tes parents sont au courant de tous. D'ailleurs il fallait que je te dise, chaque semaine vous avez une pause pour envoyer des lettres à vos proches. Si tu en ressens le besoin, écrit moi une lettre que j'enverrai à ta famille, déclare-t-elle affectueusement. »
Je la prends dans mes bras et je souffle heureuse de savoir que je pourrais garder contact avec mes proches.
« Becca, il faut que je te dise une dernière chose avant que tu puisses passer l'épreuve. Aux yeux de tout le monde, tu devras me considérer comme ta tante. Les habitants sont rapidement suspicieux dans cette ville. »
J'avais compris que de toute manière quelque chose clochait dans tous cela.
J'hoche la tête, Anna brandit sa baguette, la pointe sous mon nez, un faible sourire sur les lèvres.
Elle l'a fait tourner et mes yeux se ferment instinctivement.
« Somnum, chuchote-t-elle. »
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