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Grains de sable

KÔME

Les mains enfoncées dans les poches de mon Dickies noir, je jette un œil à Kara qui marche silencieusement à côté de moi. Depuis que nous sommes descendus de la voiture, elle n'a pas décroché un mot, pourtant elle semblait contente de venir alors pourquoi a-t-elle perdu son sourire ? Ce rencard a beau être le gage d'un défi perdu, je suis content de pouvoir passer du temps avec elle. Seulement je voudrais que ce soit aussi son cas et sa tête montre clairement le contraire.

Pour essayer de la faire réagir, du moins de la sortir de ses pensées, je m'approche d'elle et lui donne un petit coup de coude dans le bras. Kara tourne la tête vers moi et je lui souris.

— T'as l'air super contente d'être là, ça fait peur, je lâche pour la provoquer un peu.

— Désolée, je le suis, c'est juste que j'étais perdu dans mes pensées.

— J'ai vu ça. Est-ce que ça va ?

Elle hoche la tête et me souris, mais je vois bien qu'elle se force.

— Tu es sûre ?

— Oui, je vais bien. Allons-nous amuser ! Après tout on est là pour ça, non ?

— Carrément.

Sa bonne humeur semble soudain refaire surface, car elle me sourit franchement cette fois. Impatiente d'entrer dans le parc, elle me prend la main et m'entraîne vers l'entrée. Et une fois sur la jetée, Kara se métamorphose complètement. Son regard reflétant les différentes lumières bleu, orange, rose et violette des manèges, brille d'excitation et elle sourit comme je ne l'avais encore jamais vu faire jusqu'à maintenant.

— Alors... qu'est-ce que tu aimerais faire ? je demande en regardant partout autour de nous.

— Une tonne de choses ! déclare-t-elle joyeusement ! Je veux manger de la barbe à papa, de la glace et une pomme d'amour. Je veux aussi monter sur la grande roue et faire plein de tours de manèges !

J'éclate de rire, amusé de la voir réagir de cette façon.

— Je vois que tu as enfin retrouvé ta joie de vivre.

— Je crois que oui.

Ravie de la voir de bien meilleure humeur, je lui propose de commencer par la grande roue, puis de faire quelques manèges avant d'aller nous choper des glaces et sans surprise, elle en choisi une au parfum de fraise. Nous enchaînons avec des barbes à papa, la fameuse pomme d'amour dont rêvait Kara et lorsqu'elle aperçoit des peluches sur un stand, elle me tire par la manche et m'y emmène de force.

Armés de nos pistolets à eau, on essaie d'atteindre nos cibles afin de remporter l'une des peluches que Kara a vu et contrairement à moi, elle se débrouille plutôt bien puisqu'elle gagne un lot. Le mec qui tient le stand lui file une petite peluche, un ourson blanc avec un noeud rose et Kara sautille sur place comme une gamine tout en le serrant contre elle.

Pour la première fois depuis que je la connais, je l'entends vraiment rire et plus le temps défile ce soir, plus je me rends compte que je tombe amoureux d'elle. Peut-être même que c'était déjà le cas avant ce soir. Il y a quelque chose chez Kara qui m'intrigue depuis notre toute première rencontre. C'est comme si, sans le vouloir j'étais attiré par elle tel un aimant.

Le problème, c'est que m'attacher à elle n'est pas une bonne idée. Dans quelques mois je quitte peut-être Pasadena pour L'Australie. Je n'y ai pas encore vraiment réfléchi, mais au fond, je crois que c'est une opportunité que je ne peux pas louper. Le basket c'est toute ma vie et si aller là-bas me permets d'accéder plus facilement à mon rêve, alors je ne peux pas laisser filer une chance pareille.

Même pour elle.

N'ayant aucune envie de me plomber la soirée, je chasse rapidement cette pensée de mon esprit. Je ne suis pas encore partie et ce soir, j'ai bien envie de profiter de la jolie brune qui se tient à côté de moi. Après tout, ce n'est pas tous les jours que j'ai la chance de l'avoir juste pour moi.

Son ourson blottis contre elle, on se promène sur la jetée tout en discutant quand Kara se met à fixer quelque chose sur notre droite. Je plisse les yeux pour essayer de deviner ce qu'elle regarde quand je fini par capter.

— Viens avec moi ! je souffle en lui prenant la main.

Voulant absolument lui faire plaisir, je l'entraîne jusqu'aux machines à pinces pour essayer de lui gagner la peluche qu'elle semble vouloir sans pour autant oser demander.

— Quel personnage tu préfères ? je demande une fois devant la machine qui renferme de nombreuses minis peluches des personnages de Naruto.

Ses magnifiques yeux noisette se rivent aux miens et elle se pince la lèvre inférieure du bout des dents.

— Il y en a plusieurs que j'aime. Mais... disons que Naruto ou Sakura ça serait super.

— OK. C'est parti !

Concentré, je dirige la pince du mieux que je peux, mais celle-ci se referme dans le vide après avoir appuyé sur le bouton. Je recommence une deuxième, puis une troisième fois avant de réussir à choper le fameux Naruto. Kara crie de joie et je lui donne la peluche qu'elle s'empresse de serrer contre elle.

J'éclate de rire et ses peluches dans les bras, son sourire s'efface petit à petit. Elle me fixe un long moment sans rien dire et je comprends qu'elle se perds à nouveau dans ses pensées. Alors pour essayer de savoir à quoi elle pense, je lui propose d'aller faire un tour sur la plage histoire d'être plus tranquille et elle accepte.

Nous marchons silencieusement sur le sable pendant de longues minutes et lorsque nous nous sommes suffisamment rapprochés du bord, je m'assoie en tailleur sur le sol et Kara m'imite.

Ses peluches serrées contre elle, Miss America fixe l'horizon sans prononcer un mot. Je soupire longuement et alors que je libère des milliers de grains de sable en les laissant filer entre mes doigts, je tente de briser le silence :

— J'ai comme l'impression que tu n'avais pas vraiment envie de passer la soirée avec moi. Je sais que c'était un gage, mais si tu détestais l'idée, tu aurais simplement dû refuser.

Surprise par mon aveu, elle fait volte-face et son regard noisette se rive au mien.

— C'était pour te faire chier que je t'ai proposé de sortir ce soir, je ne pensais même pas que tu allais accepter à la base.

— Tu te trompes ! s'étrangle-t-elle. Je ne déteste pas être ici avec toi.

— Pourtant on dirait que tu te forces. Tu souris et la minute d'après tu fais la tête. Alors je me dis que tu aurais mieux fait de refuser si c'était pour te forcer.

— Ce n'est pas... je ne me force pas, je t'assure. C'est juste que...

Nerveuse, elle détourne le regard et se met à jouer avec le noeud rose de son ourson.

— Si tu veux tout savoir... reprends-t-elle sans détacher ses yeux de la mer. C'est la première fois que je viens sur la jetée de Santa Monica. Depuis que j'ai emménagé à Pasadena, j'ai toujours voulu y mette les pieds et je voulais que ce soit avec Taylor, mais il trouve toujours une excuse pour ne pas m'y emmener. Et toi sans le savoir, tu choisis le seul endroit qui me faisait vraiment envie. Alors non, je ne me force pas ce soir, seulement...

— Seulement t'aurais préféré que ce soit Taylor à ma place.

Elle secoue vivement la tête et je fronce les sourcils, plus vraiment sûr de comprendre.

— Non, ça me fait vraiment plaisir de passer la soirée avec toi et c'est bien ça le problème. Quand on est tous les deux j'ai l'impression que je peux rester moi-même. Je peux rire, faire l'idiote, bouder et même faire des caprices. Je peux continuer à aimer mes mangas et les jeux vidéo. Et tout à l'heure, quand tu as compris que cette petite peluche ridicule me faisait envie, tu ne m'as pas traité de gamine. Non, au lieu de ça tu voulais me faire plaisir et je ne sais pas comment interpréter tout ça.

— Heu... pardon, mais j'avoue que je suis un peu largué là, je réponds en me frottant la nuque.

— Je crois que tu l'as deviné, mais j'ai des sentiments pour Taylor. Cependant, lui, il ne le sait pas du coup il passe son temps à me blesser. Quand je suis avec lui, je ne suis pas vraiment moi et quelque part ça me rend triste alors ce soir, chaque fois que tu me faisais rire ou sourire, je me rendais compte que j'aimais vraiment passer du temps avec toi et je crois que ça me fout un peu la trouille. Désolée, c'est un peu compliqué à expliquer car je ne comprends pas encore très bien moi-même ce que je ressens.

— Ce que tu ressens ? je répète perplexe.

— Mmm... oui. Je me suis rendu compte que chaque fois que je suis avec toi, mon coeur réagit bizarrement. Du coup... ça va peut-être te paraître bizarre, mais j'aimerais vérifier quelque chose.

Je hausse un sourcil et Kara se penche sur moi pour m'embrasser. Je sens ses lèvres sur les miennes un bref instant, puis elle recule pour mettre fin à ce baiser.

— Je crois que...

— Laisse tomber ce bisou ridicule ! Je vais te montrer moi !

Sans même lui laisser le temps de répondre, je me penche sur elle et ma bouche capture la sienne. Ses lèvres légèrement fraîches et sucrées ont le goût de fraise de la glace et de la barbe à papa et alors que je m'attends à ce qu'elle me repousse, Kara n'en fait rien, bien au contraire. Ses lèvres répondent aux miennes et notre baiser qui était doux et innocent se transforme rapidement en un baiser passionné. Ma langue se glisse dans sa bouche pour venir danser langoureusement avec la sienne et cette fois c'est foutu. Je suis foutu, plus de retour en arrière possible.

Cette meuf j'en suis raide dingue et maintenant que j'ai goûté à ses baisers, j'en veux plus. Je veux pouvoir la toucher, la caresser, l'embrasser encore et encore, la goûter. Je veux qu'elle soit mienne. Mon coeur déraille, j'avais fait une promesse et je ne la respecte pas. Mais comment rester loin de cette fille qui me met la tête à l'envers comme jamais depuis que je l'ai rencontrée ? Comment rester simplement ami avec elle alors que mon seul désir c'est de me rapprocher d'elle un peu plus ?

Pris dans le feu de l'action, je nous fais basculer sur le sable et tout en savourant le goût sucrée de sa langue, je glisse l'une de mes mains sous son t-shirt pour venir caresser son ventre, puis ses côtes. Malgré la température extérieure, son corps est brûlant sous mes doigts et il me faut une force surhumaine pour m'empêcher de la dévorer ici même sur le sable. Durant plusieurs secondes, Kara me laisse faire, puis soudain, elle plaque ses mains sur mes épaules pour me repousser gentiment en arrière afin de mettre fin à notre baiser.

— Je crois que j'ai besoin d'une minute, dit-elle d'une petite voix.

— Désolé, j'avoue que je me suis laissé entraîner.

— Non, ce n'est pas... enfin si, mais... ce n'était pas désagréable.

Je la jauge du regard et comme chaque fois qu'elle est mal à l'aise, elle se cache et son ourson tombe à pic puisqu'elle le colle contre son visage.

— Alors ? je demande curieux de connaître son verdict, puisque ce bisou était censé l'aider à y voir plus clair.

— Eh bien... je... je crois que je ressens aussi quelque chose pour toi, c'est bizarre, murmure Kara toujours cachée pour éviter mon regard.

— Si tu me sors un truc pareil, je risque de te sauter une nouvelle fois dessus.

Elle baisse sa peluche d'un seul coup et tend la main vers moi comme pour me stopper.

— Ne recommence pas, s'il te plaît.

— Quoi ? C'était si mauvais que ça ? je lâche en essayant de ne pas rire.

— Non, seulement ne recommence pas.

Cette fois j'explose de rire et Kara se cache à nouveau derrière sa peluche.

— Il n'y a rien de drôle, crétin !

— Si, tu craques pour moi. T'avais dit quoi dans la voiture déjà ? Ah oui, que c'était clairement impossible.

— T'es vraiment un crétin ! m'insulte la coloc de Taylor en se levant d'un seul coup.

Je l'imite et l'attire à moi en attrapant le bas de son Bombers.

— Perso, j'ai trouvé que la fraise avait meilleure goût sur ta langue. Je crois bien que ça va devenir mon parfum préféré.

— La ferme... murmure-t-elle en souriant.

Son doux regard noisette encré dans le mien, je lui tapote le bout du nez avec mon index et lui propose de la ramener chez elle. Kara accepte et nous quittons la plage pour regagner mon pick-up.

Les mains enfoncées dans les poches de mon pantalon, je me perds un peu plus dans mes pensées à chaque pas que je fais. Ce soir, je n'ai pas seulement embrassé la coloc de Taylor, non, j'ai aussi brisé une promesse que j'avais faite à Sailor.

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Hello les guimauves !

J'espère que vous allez bien et que vous avez apprécié ce chapitre. Je vous remercie pour votre lecture mais aussi pour vos commentaires, ça m'a beaucoup aidé car je me suis dit : tiens, les lecteurs apprécient l'histoire, c'est cool ça me rassure lol. Alors merci pour ça. Vous avez été les premiers à découvrir un bout de l'histoire de Kara & Kôme. Malheureusement comme vous le savez, ce n'était qu'un petit bout et je ne peux mettre la suite car le roman sort en numérique et en papier d'ici quelques jours ( sur Amazon principalement pour le moment )

Je vous embrasse fort fort et je vous dis peut-être à bientôt avec ma prochaine histoire que je mettrais également ici. Peut-être dans son intégralité avant de l'éditer qui sait 🤷🏻‍♀️.

Je vous tiendrai au courant ici. Au pire quand je sors le résumé ou autre de cette nouvelle histoire, ajoutez la dans vos bibliothèque pour ne louper aucune infos.

Des tonnes de bisous,

Love ❤️ Lina