CHAPITRE 11
11
Je ne te promets rien
KARA
J'ai la tête qui tourne. La bière me monte à la tête, je dirais même qu'elle me retourne l'estomac. J'ai mal au coeur, il faut que je trouve les toilettes. L'esprit légèrement embrumé, je titube tout en essayant de traverser la maison pour atteindre l'escalier. Je me mords la lèvre inférieure pour me retenir de vomir et grimpe les marches pour gagner l'étage, mais je bute sur plusieurs d'entre-elles et manque de m'étaler de nombreuses fois. J'essaie de me concentrer, mais tout tourne autour de moi et avec le bol que j'ai, je vais bien réussir à vomir sur le palier avant même d'avoir pu atteindre les toilettes. Par chance, j'arrive au premier sans me blesser. Je remonte le couloir, squatté par quelques personnes et qui desserre de nombreuses portes.
J'ouvre la première qui malheureusement donne sur une chambre par chance vide et tente avec les deux suivantes, qui elles ne s'ouvrent pas. Désespérée de trouver la salle de bain, je prie pour que la prochaine soit la bonne, mais en ouvrant discrètement la porte au cas où, je tombe sur une scène que j'aurais préféré ne jamais voir. Figée, je sens mon coeur se détacher lentement pour finir sur le sol. Je serre les poings et supplie mes pieds de bouger, mais aucun d'eux ne fait l'effort de faire un mouvement. Je suis forcée malgré moi de regarder bêtement mon meilleur ami, le mec pour qui je crève d'amour prendre son pied alors qu'une blonde en sous-vêtement a sa tête entre ses cuisses.
Si jusque-là j'ai pu prendre sur moi chaque fois qu'il ramenait une fille chez nous, même en étant témoin auditivement de leurs parties de jambe en l'air, je pouvais gérer. Mais cette fois... c'est trop, même pour moi.
Ma vue se brouille de larmes et je réussi à m'éloigner de cette chambre. Je cours jusqu'à l'escalier et le pieds sur la première marche, je suis prise de vertiges. Je descends lentement marche après marche, les joues baignées de larmes silencieuses. Arrivée au milieu, je relève la tête et mon regard plonge dans celui d'un mec que j'ai l'impression de connaître. Je m'empresse d'essuyer mes larmes, gênée qu'on puisse me voir dans cet état, mais dans ma précipitation mon pieds glisse sur le bord de la marche et je perds l'équilibre. Alors que je me vois déjà faire une chute mémorable, le mec se jette sur moi et je me retrouve plaquée contre le mur.
Son corps écrasé contre le mien et son visage posé sur mon épaule, j'essaie de reprendre mes esprits tant tout s'est passé super vite. Mon coeur bat comme un fou, je peux sentir des battements pulser contre mes tempes.
— Superman peut aller se rhabiller.
Toujours blotti contre mon sauveur, je suis soudainement prise d'un fou rire incontrôlable après avoir entendu une réplique aussi naze. Je ris, mais pas seulement puisque de nouvelles larmes se mettent à dévaler mes joues.
Mon coeur est en miette alors pourquoi j'arrive à rire de cette façon ?
Je renifle et plaque mes mains sur son torse plutôt ferme et musclé afin de le repousser gentiment pour me dégager, puis j'essuie de nouveau mes joues en essayant de calmer mon drôle de fou rire. Je crois que l'alcool est en train de me rendre cinglée. J'ai le coeur brisé et pourtant je ris comme si je respirais la joie de vivre. Bordel, je dois être incroyablement pathétique.
— Est-ce que ça va ? Je ne t'ai pas fait mal ? me questionne le brun en prenant mon menton du bout des doigts pour relever mon visage.
Mon regard plonge dans ses yeux noisette rehaussé d'une pointe de gris et je reconnais aussitôt le coéquipier de Taylor.
— Dossard numéro trois...
Il esquisse un sourire et lâche mon visage.
— Kôme.
— Pardon ! je lâche gênée d'avoir dit ça à voix haute.
— Pas de problème. T'es une amie de Taylor, c'est bien ça ?
Une vive douleur me transperce la poitrine en entendant son prénom et je hoche difficilement la tête pour confirmer.
— Kara. Je m'appelle Kara.
Il me sourit, mais prise d'une soudaine envie de vomir, je n'ai pas le temps de m'écarter de lui et tout le contenu de mon estomac fini sur ses baskets blanches. Morte de honte je me cache le visage et marmonne un nombre incalculable d'excuses.
— J'avais déjà mal au coeur d'avoir reçu de l'alcool dessus, avoue-t'il en fixant ses baskets, mais là je crois que tu viens de m'achever.
— Je suis vraiment, vraiment désolée, je répète désespérée. Je... je t'offrirai une nouvelle paire, promis.
— Laisse tomber, si j'avais été malin, je ne les aurais pas mises ce soir. Pour être honnête, j'étais sûr qu'elles finiraient dans cet état.
Je fronce le nez.
— C'est vrai que ce n'était pas très malin.
— Dit-elle alors qu'elle porte la même chose aux pieds.
Je fronce les sourcils, puis baisse la tête pour vérifier.
— Ah ?! C'est vrai, je confirme bêtement.
Le coéquipier de Taylor se met à rire et je me sens à nouveau mal.
— J'ai mal au coeur, je crois que j'ai besoin de prendre l'air, dis-je en posant lentement mon pied sur la marche inférieure.
— Attends, je vais t'accompagner jusqu'à dehors, t'as pas l'air très stable.
J'accepte son aide et son bras s'enroule autour de ma taille pour me maintenir contre lui. On doit être beaux tous les deux. Moi avec des traînées de mascara noir sur les joues et lui avec ses baskets couvertes de vomis. J'espère que j'aurai tout oublié demain. Et lui aussi.
Une fois dehors, l'air frais sur mon visage me fait un bien fou. Je m'assoie sur un petit muret et inspire profondément pour essayer de faire passer la nausée.
— Reste là, je vais aller te chercher un verre d'eau, me prévient Kôme.
Je hoche la tête et il disparaît dans la maison. Quelques minutes plus tard, il revient avec une petite bouteille d'eau qu'il me tend. Je bois une petite gorgée et recrache derrière moi discrètement pour me rincer la bouche avant d'en boire une vraie gorgée.
— Est-ce que Taylor peut te ramener chez vous ? demande soudainement dossard numéro 3. J'ai entendu dire que vous vivez ensemble.
Je secoue vivement la tête.
— Non, quoi ? Tu ne vis pas avec ou non...
— Non, je ne veux pas rentrer avec lui ! je le coupe.
— D'accord. Dans ce cas, je peux te ramener chez toi si tu veux.
Submergée par un tas d'émotions différentes, je me pince les lèvres et hausse les épaules. Vu mon état je serais mieux chez moi, mais Dakota est quelque part dans la maison et je ne peux pas partir sans elle.
— Je ne vais pas te manger, tu sais ? Je suis plutôt inoffensif comme gars.
— Je sais, tu as joué les Superman pour moi, je réponds en souriant faiblement.
— C'est vrai.
— Je dois prévenir ma copine, elle doit être quelque part dans la maison.
— Tu parles de la brune avec les cheveux courts ?
Je hoche la tête.
— Je crois que ta pote est avec Kita. Tu devrais lui envoyer un message ça serait plus simple, je crois.
— Mmm... avec un mec. Elle va peut-être trouver sa bite magique ce soir.
— Quoi ?!
— Ah ?! J'ai encore parlé à voix haute.
Le brun étouffe un rire et je me lève du muret.
— Tu n'as vraiment pas l'habitude de boire toi.
— Pas vraiment, non. Mon truc c'est plutôt les briques de lait à la fraise.
— Je comprends, difficile de choper une gueule de bois avec ça.
Je lève mon pouce et sourit. Enfin je crois. Avec tout ce que j'ai bu, j'ai un peu de mal à contrôler mon corps ce soir.
— T'es plutôt marrante comme meuf. Allez viens ! Je te ramène, mais évite de vomir dans ma caisse, s'il te plaît.
— Je ne te promets rien.
Cet idiot se marre et vient me soutenir en enroulant son bras autour de ma taille. Nous remontons l'avenue déserte et une fois arrivés sur parking de la fac, Kôme m'aide à monter dans son pickup tant je tiens difficilement debout. Installée, je soupire et pose la tête contre la vitre tandis qu'il fait je ne sais quoi dans le coffre. Quelques minutes plus tard, il vient s'installer au volant. Il met le moteur en marche, me questionne sur la destination et beaucoup trop fatiguée, je lui souffle l'adresse et ferme les yeux.
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Merci pour votre lecture,
Belle journée à vous mes guimauves !
Love ❤️ Lina
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