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Chapitre 3


— Avi, je t'en prie, ça fait beaucoup trop ! se plaint Carolyn en trainant des pieds derrière moi.

Ça fait deux jours que nous avons commencé la décoration de la boutique et je n'ai toujours pas terminé. Je sais que je m'emporte toujours, mais je n'y peux rien, halloween est ma fête préférée.

— Juste une, lancé-je par-dessus mon épaule en parcourant le champ de citrouille

Qui se contente d'aller acheter ses citrouilles au supermarché du coin quand un champ entier vous attend à la sortie de la ville ? Trois citrouilles de taille différentes trônent déjà dans le petit chariot que tire Lyn. Pour l'occasion, elle a enfilé ses plus belles bottes de pluie, sur son jean troué. Pour ma part, je n'ai pas abandonné la robe. Elle est en laine à manches longues, accompagnée de collants noirs et d'une paire de bottes de pluie m'allant jusqu'aux genoux. Autour de mon cou, ma grosse écharpe en laine grise et mon bonnet sur ma tête, me tiennent assez chaud pour tenir jusqu'au ravitaillement qui n'est plus très loin.

— Je ne creuserai pas ces citrouilles pour toi, je te préviens ! lance mon amie.

Je m'arrête devant la dernière pièce de ma collection éphémère et m'accroupie pour en évaluer chaque aspect. Mes doigts glissent sur la peau lisse et bien orange, la soulèvent pour en évaluer le poids, puis j'y pose mes paumes et ferme les yeux quelques secondes.

— Quelle coïncidence !

Je sursaute et ouvre les yeux sous l'exclamation bien trop enjouée de Lyn. Juste sous mon nez, une paire de boots brunes me fait face. Mes yeux se lèvent, regrettant déjà ce que je vais découvrir. Jeans abîmé, t-shirt noir à trois boutons sous une chemise en flanelle rouge et noire, lunettes de soleil, bonnet en laine, sourire à tomber. Merde !

— Bonjour mesdames, lance-t-il de cette voix à vous damner.

Tendant une main vers moi, Devon me propose son aide, mais j'hésite à la saisir. Le dernier contact physique que nous avons eu ne m'a pas laissé indemne, je préfère ne pas retenter l'expérience tout de suite. Voire même jamais.

— Je vais finir par croire que vous me suivez, dis-je d'un ton morne en tendant la main pour prendre mon couteau dans le chariot.

Loin de se sentir repoussé, Devon s'accroupit face à moi et sort son propre couteau pour scier la tige de ma citrouille.

— Peut-être que je vous suis. Ou peut-être que le propriétaire du champ est un ami que je suis venu aider, et comme je vous ai aperçu j'ai voulu vous saluer.

En d'autres circonstances, je me sentirais idiote, mais là, j'essaye juste de ne pas sombrer dans la folie. Relevant les yeux, je vois le stand qu'il pointe du bout de son couteau. Fait de palettes de bois et décoré de citrouilles, il abrite les boissons chaudes que je me faisais un plaisir de venir déguster. Derrière le comptoir, Mitch, un homme d'une trentaine d'années nous observe tout en servant ses clients. J'imagine que c'est lui son ami. Le propriétaire du champ et l'un des nombreux amants de Carolyn.

— J'ai l'impression qu'il y a du monde, vous feriez mieux d'aller l'aider.

Attrapant la citrouille, Devon se relève et la place délicatement dans le chariot de Lyn qui l'observe comme si elle pouvait pulvériser cette courge avec son esprit devant toutes ces personnes.

— Il va s'en sortir quelques minutes. Vous avez fait une belle récolte, constate-il en adressant son beau sourire à Lyn.

Cette dernière lève le menton, fière, alors qu'elle râle depuis qu'on est arrivées. Pourtant, je lui ai proposé de rester à la boutique, mais elle ne voulait pas manquer une occasion de se plaindre. Ou de voir Mitch, peut-être.

— Si vous allez avec, la récolte sera parfaite, réplique mon amie d'un ton aguicheur.

Devon s'en amuse et lui prend le manche des mains. Evidemment, Carolyn le laisse faire sans la moindre protestation.

— Je vais le tirer, il a l'air lourd. Vous n'avez pas pris les plus petites.

— Avi adore creuser ces trucs toutes la journée.

— Avi ? répète Devon un sourcil dressé.

Une partie de moi regrette de ne pas voir ses beaux yeux, mais l'autre s'en réjouis. Ils ont tendance à me déstabiliser. Un problème en moins.

— Seuls mes amis m'appellent Avi, pour les autres c'est Octavia, répliqué-je.

— J'imagine que c'est elle qui a décoré la boutique aussi, reprend-t-il en m'ignorant totalement.

J'imagine que je l'ai bien cherché.

— Je l'ai aidé ! proteste Carolyn. C'est moi le cerveau créatif.

J'aimerais bien la remballer, mais je préfère l'ignorer. Moins je montre d'intérêt pour cette conversation, plus vite il comprendra qu'il doit s'en aller.

— Donc vous êtes toutes les deux propriétaires de la boutique ?

— Tout à fait ! Et vous, que faites-vous dans la vie ?

J'accélère le pas, ne voulant pas assister plus longtemps à leur petite discussion. Mais nous voilà déjà au stand de boissons.

— Laissez-moi vous offrir un chocolat chaud, Mitch fait les meilleurs du pays.

— Du pays, rien que ça, marmonné-je en croisant les bras sous ma poitrine.

Devon se tourne vers moi, amusé, et abandonne le chariot pour se glisser dans le stand qui semble tenir debout par miracle. Nous avons déjà vu Mitch, puisque nous venons ici tous les ans depuis l'ouverture de la cueillette. Nous lui avons parlé quelques fois, surtout Lyn qui, j'en suis sûre, a fini par l'attirer dans son lit. Même si pour une fois, elle ne s'en est pas vantée. C'est un homme beau, dans le genre bucheron. Il arbore une barbe brune épaisse, il est aussi musclé que Chris Hemsworth et son épaisse chevelure brune cache son front et ses oreilles. Lorsque Devon remplit deux gobelets, ils échangent quelques mots et le regard de Mitch se tourne vers nous. Il nous salue d'un hochement du menton, adressant un sourire à Carolyn, qui rougit. Une première !

— Ça fait un moment que tu ne m'as plus parlé de Mitch, lancé-je distraitement.

— Que veux-tu que je te raconte ?

— Oh, je ne sais pas. Tu avais l'air de l'apprécier.

Tournant son regard vers moi, elle plisse les paupières et ouvre la bouche pour répliquer, mais Devon nous interrompt.

— Et voilà ! Attention c'est chaud.

Hé merde ! Il a retiré ses lunettes de soleil pour mettre ses lunettes de vue. Son regard fait palpiter mon cœur bien trop vite. Je récupère mon gobelet en prenant soin de ne pas le toucher et le remercie, à son plus grand étonnement. A croire que je viens de réciter une prière.

— Hum... c'est vraiment excellent. Comme chaque année, confirme Lyn.

— Je suis un peu jaloux, c'est la première année que je viens.

— Vous faites un piètre ami, Devon, le sermonne-t-elle.

Son amusement se fait moins éclatant, ses yeux se baissant sur ses mains nerveuses. Je ne peux m'empêcher de froncer les sourcils, me demandant ce qu'il ressent, à quoi il pense. L'inquiétude qui se réveille en moi me replonge trois ans auparavant, lorsque j'en suis arrivée à faire ce que le coven ne me pardonnera sans doute pas facilement. Bien qu'ils ne le sauront jamais. Même Carolyn ignore ce que j'ai fait.

— Je vivais à quelques centaines de kilomètres d'ici avant. Je suis venu il y a cinq ans faire une randonnée avec Mitch. Ça s'est mal terminé, j'étais dans le coma pendant deux ans.

— Oh ! Devon, c'est affreux, souffle Lyn une main devant la bouche.

Cette histoire, je la connais en partie. Alors je ne l'écoute que d'une oreille annoncer les plus grandes lignes. Je ne savais pas qu'il était avec Mitch, mais je sais qu'il était dans le coma après une chute, survenue deux ans plus tôt. Je sais aussi qu'il s'est réveillé le 1er novembre, sans aucune séquelle.

— Un miracle d'après les médecins, ajoute-il avec un rire gêné.

Nerveusement, il passe une main dans ses cheveux, les remettant en place, avant de remonter ses lunettes sur son nez.

— C'est incroyable, en effet, commente Carolyn l'air septique tout à coup.

Quelques éléments de son récit peuvent lui mettre la puce à l'oreille, mais je doute qu'elle fasse le lien avec moi. C'était la première année que je faisais du bénévolat à l'hôpital Bellevue, et en plus il n'a pas précisé qu'il était dans celui-ci, donc elle ne peut pas me démasquer.

— Les miracles de la science, insisté-je d'un enthousiasme exagéré.

Le regard de Devon se pose sur moi, amusé par ma réaction. A chaque fois, j'ai l'impression qu'il peut me percer à jour. Plus il me dévisage, plus mes secrets deviennent visibles à ses yeux. C'est déroutant, et même terrifiant.

— On doit y aller, interviens-je encore une fois en attrapant le manche du chariot.

De mes hanches, je bouscule Lyn pour qu'elle se mette en route, mais Devon en profite pour me voler le manche des mains. Mon souffle se coupe un instant à notre contact mais je suis soulagée de constater que mon cœur n'a eu aucune turbulence cette fois. Sa main sur la mienne, Devon m'adresse un regard curieux, comme s'il s'attendait à ce que je lui dise quelque chose. Mais je suis tellement soulagée de ne rien ressentir d'aussi étrange qu'une décharge électrique que je me contente de retirer ma main et le laisse prendre les rênes.

— Où est votre voiture ?

— Nous devons passer à la caisse d'abord.

— Pas la peine, je dirai à Mitch que je vous les ai offertes.

Je m'arrête brusquement, l'empêchant d'aller plus loin. Je suis bien obligée de lui faire face, et son sourire en coin ne m'aide pas beaucoup à lui tenir tête. Pourtant, je tiens bon.

— Je ne pense pas que vous en ayez le droit. D'autant plus que vous nous avez offert les boissons. Alors je refuse.

Devon dresse un sourcil, semblant me défier. Une main plongée dans sa poche, il attend que je croise à nouveau son regard.

— Vous êtes si têtue, soupire-t-il en secouant la tête. Très bien, allons à la caisse.

Ravie d'avoir gagné, je sautille presque en me retournant pour aller tout droit vers la pesé. Devon se charge de pousser le chariot sur la balance et échange quelques mots avec la jeune fille qui se tient là. Habituellement, c'est la mère de Mitch qui s'occupe de la caisse. Visiblement, il a fait appel à quelques étudiants cette année.

— Jeanne, tu devrais faire un tour dans la boutique d'Octavia, lui dit Devon en passant un bras autour de ses épaules.

La jeune femme lève les yeux vers moi puis l'interroge du regard avant de me sourire.

— Spices&Charms, tout à fait ton genre.

— Devon, c'est toi le nouveau ici. Je connais déjà cette boutique, Mitch m'en parle tout le temps. C'est vous Carolyn ? demande-t-elle en se tournant vers moi.

Son air farouche n'augure rien de bon. Est-ce la petite-amie de Mitch ? Elle a l'air bien plus jeune que lui.

— Non, c'est elle, répliqué-je en pointant mon pouce au-dessus de mon épaule.

Lyn est plus loin, son téléphone en main, prenant des photos du champ.

— Je vois, souffle Jeanne le regard méfiant sans quitter Lyn des yeux.

A côté d'elle, Devon s'éclaircit la voix et récupère le chariot pour le descendre de la balance.

— A plus tard, lance-t-il avec hésitation.

Jeanne ne le regarde même pas, ses yeux posés sur le dos de mon amie comme si elle pouvait la tuer en un clin d'œil.

— Jeanne est la sœur de Mitch, me précise Devon en s'éloignant.

Je hoche simplement le menton, feignant de ne trouver aucun intérêt à cette information, et pointe le parking.

— La voiture est par là, l'informé-je.

Sans un mot, il avance dans la direction indiquée d'un pas lent, comme s'il se promenait. J'ai beau marcher plus vite, il se contente de suivre à sa propre allure, m'obligeant à l'attendre et ralentir. Il tient mes citrouilles en otage ! Et évidemment, Lyn ne m'aide pas. Tournant autour du stand de boisson, elle fait des photos sans oublier de lancer des regards soutenus à Mitch. Et elle ose me dire qu'il n'y a rien à raconter ! Je sens que je vais devoir patienter ou la laisser rentrer à pieds. Cette histoire m'intrigue de plus en plus. Je me demande bien ce que Mitch a de différent pour que Lyn soit aussi mystérieuse à son sujet. Serait-il le premier à lui avoir résisté ?

— Vous avez quelqu'un dans votre vie ? me demande subitement Devon.

Je fronce les sourcils, ne m'attendant pas à une question aussi directe après l'avoir remballé sans cesse. Mais encore une fois, ce que j'ai fait il y a 3 ans est sans doute la cause de son obstination.

— Vous n'avez pas répondu à la question tout à l'heure, rétorqué-je pour changer de sujet.

— Laquelle ?

— Qu'est-ce que vous faites dans la vie ?

Un sourire ravi essaye de forcer le passage, mais Devon se reprend rapidement pour retrouver un air nonchalant.

— Je suis entrepreneur.

— C'est vague comme réponse.

Un rire lui échappe alors que je pointe ma voiture. Nous nous arrêtons enfin derrière le coffre que j'ouvre pour y mettre mes citrouilles. J'attrape la première, m'étonnant qu'il ne poursuive pas son explication. Lui qui aime parler, le voilà muet tout à coup. Une fois les quatre citrouilles dans le coffre, je cherche Lyn du regard.

— J'investie dans des entreprises et profite de leurs bénéfices pour me faire de l'argent, finit par répondre Devon.

— OK. Vous arrivez à voir Carolyn ? Vous êtes plus grand que moi.

Je croise son regard étonné, mais il se met tout de même sur la pointe des pieds pour chercher mon amie. S'attendait-il à ce que je commente son activité ?

— Là-bas ! dit-il en balançant ses bras au-dessus de sa tête pour lui faire signe. Elle arrive.

Une soudaine bourrasque de vent vient projeter mes cheveux dans mon visage. Les mèches s'accrochent à ma bouche et certaines vont jusqu'à frôler Devon. Amusé, il les repousse délicatement et les glisse derrière mon épaule, le bout de ses doigts frôlant doucement ma joue. Je sens ce petit courant électrique à son touché, mais rien à voir avec la première fois. C'est juste un picotement, une sensation agréable. J'ignore si Devon le ressent aussi, mais son regard de glace refuse de quitter le mien, tout comme ses doigts qui reposent sur la courbe de mon cou. La chaleur commence à monter dans ma poitrine, se propageant dans le reste de mon corps. Le souffle de Devon vient caresser mes joues, me faisant prendre conscience de sa proximité. Pour éviter toute erreur que je regretterai aussitôt, je secoue subitement la tête et m'éclaircis la voix.

— Vous avez investi dans l'entreprise de Mitch ?

Laissant retomber sa main, il la glisse dans sa poche, prenant un instant pour retrouver ses esprits. Son regard se baisse et quand il le relève, son visage se peint de nostalgie.

— Non, j'étais dans le coma quand il a commencé.

Je fronce les sourcils à cette réponse, ne pouvant plus retenir la question qui me brûle les lèvres depuis qu'il est arrivé la semaine dernière.

— Alors pourquoi être venu dans notre ville ?

Son sourire en coin réapparait, juste au moment où Lyn nous rejoint. Essoufflée, elle jette un regard entre nous, debout l'un en face de l'autre, si près que même le chariot ne passerait pas. Surprise, je recule brusquement d'un pas, sentant mes joues chauffer.

— J'imagine que cette question trouvera sa réponse à notre prochaine rencontre, lance Devon d'un air sournois.

Il était temps que Lyn arrive. Sans lui répondre, je passe à côté de lui et me dirige vers le siège conducteur.

— A bientôt, Octavia.

Sa voix gronde jusqu'à moi, à tel point que je la sens frôler mon dos. Mais lorsque je me retourne avant de monter dans la voiture, Devon a déjà fait demi-tour, tirant le chariot derrière lui pour retourner le déposer au hangar près du champ.

— Vous avez eu une bonne discussion ? se moque Lyn une fois installée.

— Et toi ? Tu as pris de belles photos du champ de Mitch ?

— Oh, oui ! Je suis sûre que je pourrai en développer une pour la mettre dans un cadre.

Je démarre la voiture et manœuvre pour sortir du champ cabossé.

— J'ai comme l'impression que c'est son manche que tu as envie de... développer.

Lyn émet un son entre le dégoût et le rire.

— Et qu'en est-il du beau Devon ? Il m'a l'air totalement sous ton charme.

Malheureusement, elle n'a pas tort. Mais ce qu'elle ne sait pas, et lui non plus, c'est qu'il n'a pas le choix. Ce que j'ai fait pour lui devait rester secret et Devon ne devait plus jamais recroiser ma route. Justement, pour éviter qu'une telle chose ne se produise. Mais visiblement, le destin a envie de se moquer de moi.

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