16 - anéantir
Liam sauta du petit muret, posant enfin les pieds sur le sol après plusieurs heures à être rester assit sur sa chaise. Il avait les membres engourdis mais essayait de faire comme si de rien n'était, étant lui aussi habitué malgré qu'il avait beaucoup moins l'habitude que le métis qui ne lui jetait pas le moindre regard. Il passa sa main dans ses cheveux et fourra son paquet de clopes dans la poche arrière de son jean usé et un peu trop grand pour lui, lui tombait sur les hanches. Il regarda l'horizon un instant avant de mettre ses mains dans les poches avant de son jean et de regarder le métis qui fixait, l'air nostalgique, droit devant lui.
Zayn ne regardait pas devant lui. Il ne regardait pas l'horizon. Il ne regardait pas le paysage hivernal tout autour de lui qui commençait doucement à se réchauffer au fil des jours, signalant que le printemps arrivait à grand pas. Il ne regardait pas autour de lui. Il ne regardait pas quelque chose de précis. Il ne regardait pas la globalité. Il ne regardait rien en faite. Il ne regardait pas le vide parce qu'il avait le regard vide. Il ne regardait rien du tout et n'avait son regard porté sur rien du tout, totalement vide et on ne pouvait rien y discerner. Son regard était vide, totalement.
Liam essaya de ne pas y prêter attention mais c'était trop dur pour lui alors quand le métis releva lentement la tête vers lui, se sentant scruter de toute part, il lui sourit timidement. C'était comme si une bombe venait d'exploser dans la tête de l'anglo-pakistanais qui contracta la mâchoire pour ne pas commencer à gueuler sur le brun juste devant lui qui se montrait gentil avec lui. Il n'aimait pas les sourires et avait envie d'arracher des lèvres celui de l'anglais. Il le trouvait bien trop beau que pour être réel et vrai. Il le trouvait bien trop doux et délicat que pour l'accepter. Il préférait les larmes aux sourires, les sanglots aux clins d'œil. Il n'aimait ce que tout le monde aimait et détestait ce que tout le monde désirait même si personne ne l'avouait vraiment. Il n'était pas comme tout le monde.
-Je m'en vais, j'ai quelque chose à faire, s'expliqua l'anglais. Peux-tu me passer ton numéro, pour qu'on puisse se voir une autre fois ? Questionna-t-il, déterminé à ne pas laisser son modèle lui filer entre les doigts.
-Oui, bien sûr, murmura le métis en se mordant la lèvre inférieure pour ne pas sourire machiavéliquement.
Zayn passa son numéro à Liam qui ne se doutait pas le moins du monde des intentions qui se cachait derrière le jeune homme au visage délicat mais qui avait toujours été tiraillé de l'intérieur. Les apparences sont vraiment trompeuses. L'anglo-pakistanais n'avait pas envie de sympathiser avec le jeune anglais. Il n'en avait jamais eu l'intention mais était allé près de lui juste pour voir ce qu'il valait, s'il n'était pas en réalité sombre. Sauf que ce qu'avait vu du jeune homme ne présageait rien de mauvais et même tout le contraire ; il semblait être trop bon et trop lumineux que pour être réel. Pourtant l'anglais l'était, et pas qu'un peu d'ailleurs.
Le métis ne voulait pas s'en faire un ami mais il voulait simplement jouer un peu avec. Il en avait marre de toutes ces personnes douces, de bonnes grâces et joyeuses comme tout ; comme si la vie était un élan de paradis et qu'ils n'avaient jamais connus la douleur, peu importe sous quelle force elle pouvait bien se retrouver. Il n'aimait pas les personnes ainsi, ils les répugnaient même. Ce genre de personnes lui donnaient même envie de vomir, alors qu'il maudissait son sort. C'était pour cela qu'il s'aimait, il n'en avait pas la moindre idée. Il cachait juste bien son jeu sur ses intentions en partant, les mains dans les poches avant de son jean et la tête baissée ; repartant dans la direction par laquelle il était arrivé, revenant ainsi sur ses pas.
L'anglo-pakistanais avait envie de couler l'anglais parce qu'il avait l'air bien trop heureux et bien trop lumineux que pour ne pas avoir ressentit une seule fois la douleur. Il avait envie de gratter un peu la croûte pour voir ce qui se cache en dessous et ainsi, sûrement –du moins il croisait les doigts pour-, réveiller les démons de Liam. Il avait envie qu'il souffre et qu'il arrête de sourire si innocemment alors qu'il était plus éblouissant que le soleil. Il en avait tellement marre de ce genre de personnes qu'il était décidé et déterminé à tous les changer ou à tous les tuer ; il ne savait pas encore. Il n'aimait pas le sourire de l'anglais, contrairement à la planète entière, et était bien décidée à ce qu'il n'existe presque plus ou du moins que la lumière qu'il dégage s'éteigne totalement.
Zayn avait envie de profiter de l'admiration que lui accordait l'anglais, pour le changer totalement parce que même si celui-ci ne lui avait rien dit de semblable, il le savait au fond de lui ; Liam rêvait d'être comme lui et le voyait comme un modèle. Si l'anglais avait envie d'être comme lui, c'était qu'il y avait une raison et il était bien déterminé à gratter un peu pour savoir ce que c'était et ainsi l'utiliser à son avantage pour faire éteindre le sourire du brun mais aussi la lumière douce et délicate qu'il dégage rien qu'à sa présence, à son aura et à son charisme. Il était décidé à l'anéantir.
Liam partit dans le sens opposé que le métis, ne se retournant même pas pour lui jeter un simple coup d'œil. Il avait un sourire plaqué sur les lèvres, content d'avoir réussit à sympathiser avec le métis qui semblait tout de même vraiment dur à aborder et à percer, mais les choses s'étaient faites simplement. Il ne se posait même plus de questions et son esprit avait recouvré sa liberté. Il était heureux et un élan de joie le poussait à sautiller un peu en marchant. Il s'en foutait d'avoir l'air con et puis, de toute manière, il n'y avait strictement personne dans la rue. Ils étaient totalement seuls malgré que la distance se crée entre eux. Il devait bien y avoir un mile à présent.
Liam n'avait même pas froid. Il n'avait pas chaud non plus. Il était bien, comme ça, à marcher dans les rues tranquillement. Il n'en avait que faire en réalité de la température extérieure même si elle avoisinait les négatifs. Il s'en foutait parce qu'il se sentait bien. Il avait un modèle, un exemple de quelqu'un qui ne ressent plus rien –enfin. Il avait cherché durant toute sa vie –sans vraiment le savoir- et maintenant qu'il avait trouvé, il était décidé à lui ressembler et à ne pas le laisser lui filer entre les doigts. Il voulait absolument ressembler à Zayn et il ferait tout pour cela, étant capable de n'importe quoi pour ne plus ressentir de dégoût envers lui-même ni avoir mal.
« Les apparences sont trompeuses, qui vous dit que ce n'est pas la petite fille au teint de porcelaine et aux boucles blondes trop parfaites qui ne cache pas un fusil de chasse dans son dos plutôt que le bûcheron qui sent l'alcool à plein nez et qui est totalement débraillé ? »
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Musique ; Hello - Adele
NDA ; Bonjour ! Comment allez-vous ? Je pense que je vais poster plusieurs chapitres aujourd'hui car je suis consciente que cette fiction n'avance pas.
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