Zayn se pinçait les lèvres entre elles, sa main se tapant à un rythme régulier contre sa cuisse droite. Il regardait ce geste rapide et furtif, mais tout aussi répétitif. Il ne savait pas vraiment où regarder d'autre maintenant qu'il avait prononcé son prénom de cette façon ; comme s'il l'aimait alors qu'en réalité, il s'en foutait totalement. Il essayait de ne pas lui accorder d'importance pour ne pas avoir mal, pour ne pas commencer à le détester. Il essayait à ce que ces deux mots ne lui fassent ni chaud ni froid mais c'était plus compliqué qu'autre chose. Il essayait mais il venait de commettre une erreur et ne savait point comment se rattraper. Il se sentait con et fautif, pour la première fois depuis longtemps.

Liam ne savait pas vraiment quoi dire. Le prénom du métis résonnait dans son esprit et il ne savait pas vraiment quoi en faire parce que cela lui disait quelque chose mais sans plus. Il ne savait pas où chercher dans sa boîte crânienne pour se souvenir de là où il a déjà entendu ce prénom. Il ne savait pas vraiment où donner de la tête non plus face au silence de l'anglo-pakistanais juste à sa droite. Il n'avait pas la moindre idée de comment il devrait réagir et agir avec lui. Il ne semblait pas mal en point ou blessé mais juste qu'il semblait pensif et tellement ailleurs qu'il n'osait pas le déranger. Il avait même l'impression que sa présence était de trop par rapport à l'espace qu'occupent les pensées du métis. Il avait l'impression d'être de trop et il n'avait pas tout à fait tord.

Zayn s'arrêta quelques instants de tapoter sa cigarette sur sa cuisse, répandant des cendres sur le muret et sur le sol, pour tirer une latte dessus avant qu'elle ne se consume entièrement toute seule et là il se détesterait de l'avoir se laisser consumer en n'ayant tiré même pas 5 taffes dessus. Il contracta la mâchoire alors qu'il aspirait un peu de la fumée et ferma les yeux le temps de la laisser s'échapper entièrement de sa bouche, même pas une minute plus tard. Il regarda la volute blanchâtre faire sa vie dans le paysage avant de se fondre dans le décor et de n'être plus qu'une image dans son esprit, un fragment de souvenir parmi une multitude d'autres qui se bousculent à la porte de son esprit pour ne pas être oublier dans le néant de sa mémoire très sélective.

Liam jeta un coup d'œil au ciel qui se couvrait et se mordit l'intérieur de la joue droite pour ne pas partir sur le coup. Il n'aimait pas la pluie. Il n'aimait pas l'eau en générale, sauf quant il s'agissait de celle du robinet, d'une piscine, d'une bouteille ou encore celle pour se laver ou pour laver la vaisselle –ce qu'il ne faisait jamais parce qu'ils avaient un lave-vaisselle chez lui. Il avait envie de combler ce silence pesant mais n'avait pas la moindre idée de comment le faire sans brusquer le jeune homme juste à sa droite. Il n'avait pas l'habitude de taper la causette avec un inconnu, lui qui illuminait le monde avec son sourire et qui ne parlait plus qu'avec des gens qu'il connaissait presque que depuis la plus tendre enfance ; une période révolue.

Zayn tira une nouvelle latte du cylindre avant de l'écraser contre le muret et de balancer le mégot derrière lui dans un geste expérimenté et habituel. Il était presque tout le temps dehors, détestant être chez lui, alors il n'avait jamais de cendrier à porter de main pour déposer ses mégots ; donc il les jetait dans la nature en s'en foutant de si cela pouvait encore embraser ou non. Ce n'était pas comme si quelques brins d'herbes humides pouvaient prendre feu juste avec une cigarette consumée jusqu'au filtre et écraser dont il ne reste presque aucun bout encore enflammés. Il essayait de se rassurer et n'osa même pas jeter un coup d'œil derrière lui, puis il s'en foutait d'un côté parce que cela ne le regardait même pas ; à ses yeux.

-Tu as quel âge ? Demanda soudainement le brun pour combler le silence.

Le métis sursauta presque, étant sortit précipitamment de ces pensées très lointaines par rapport au petit muret. Il repensait à son pays en pleine guerre et ne savait trop quoi penser du reste de sa famille qui était resté là-bas malgré toute la polémique qui tournait autour. Son père avait fuit et maintenant, il avait la double-nationalité mais il n'était plus sûr de la mériter ou de la vouloir, surtout dans l'état dans lequel se retrouve son paternel. À tout moment, on pourrait les renvoyer au pays –un pays dans lequel le jeune homme n'y avait jamais mit un seul pied et n'y avait vu que des photos de famille ou des articles de journaux. Il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il pourrait bien faire là-bas où il n'aurait clairement pas sa place. Il était né an Angleterre et n'avait jamais été au Pakistan.

Zayn releva la tête vers le jeune anglais qui ne se doutait pas le moins du monde des tourments dans lesquels il venait de sortir celui à la double-nationalité. Il ne s'en doutait pas le moins du monde et c'était bien mieux ainsi ; cela arrangeait fortement le métis qui n'avait pas envie de s'expliquer sur un sujet si sensible. Il n'avait même pas envie d'y penser mais parfois, il s'envolait tellement dans ses pensées, il partait tellement ailleurs qu'il ne s'en rendait même pas compte qu'il était en train d'y penser. Il ne s'en rendait compte uniquement quand il en sortait et cela le frustrait parce qu'il s'était fait la promesse, il s'était juré d'arrêter à tout jamais d'y penser, mais c'était plus fort que lui parfois.

-18 ans et toi ? Répondit-il l'air de rien, ayant apprit dès le plus jeune à se cacher derrière un masque.

-17 ans bientôt 18, en août, précisa l'anglais en s'humectant les lèvres sèches et gercées par le froid.

Zayn ne releva pas l'anecdote parce qu'il s'en foutait totalement ; comme d'à peu près tout. Il ne prêtait pas vraiment attention aux détails ou aux sous-entendus que le monde entier faisait autour de lui alors qu'il disait toujours les choses très franchement et sans prendre vraiment de pincettes quand il lui arrivait d'ouvrir la bouche pour prononcer quelque chose. Il n'y allait pas de mains mortes et ne prenait pas quatre chemins non plus. Il disait ce qu'il pensait, sans sous-entendre quoique se soit et ne précisait rien du tout. Il disait les choses comme ça et ne prenait pas souvent la peine de réfléchir avant de parler parce qu'il s'en foutait de tout. De tout.

« L'homme peut être bon comme mauvais, mais jamais il ne sera quelqu'un de totalement équilibré ou qui n'est que d'un seul côté. L'homme a un double-visage. »

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Musique ; Focus - Ariana Grande
NDA ; Bonjour ! Comment allez-vous ? Qu'avez-vous penser de ce chapitre merdique ?